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Dieu et les trous noirs: Petit abrégé Biblique
Dieu et les trous noirs: Petit abrégé Biblique
Dieu et les trous noirs: Petit abrégé Biblique
Livre électronique464 pages6 heures

Dieu et les trous noirs: Petit abrégé Biblique

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À propos de ce livre électronique

Dans un monde où la science a pratiquement expliqué tous les phénomènes que nous observons, il reste toutefois deux questions fondamentales, à savoir :
• Dans un univers basé sur la thermodynamique, où la conservation de l’énergie est prouvée, comment expliquer le big bang à l’origine de celui-ci ? On peut « enchaîner les big-bangs », mais il faudra bien en accepter un premier, d’où vient son énergie et comment celle-ci pouvait être présente avant que quoi que ce soit n’existe ?
• Dans un univers où la science a prouvé que tout système tend vers son état le plus stable, l’état qui demande le moins d’énergie, donc l’état le moins organisé, comment expliquer le développement d’une structure aussi complexe que nous ? Et même en admettant ce développement comme possible envers et contre les lois de la thermodynamique, comment expliquer ce qui est vivant par rapport à ce qui ne l’est pas ? Quelle différence y a-t-il entre un corps vivant et un corps mort ?
Le seul courant de pensées qui se soit vraiment penché sur ces questions et qui ait cherché à y répondre est la religion. Si celle-ci a la réponse, alors cette réponse, donc les textes bibliques, doit être cohérente avec notre compréhension du monde actuel, c’est ce que ce livre cherche à découvrir.
La bible apporte-t-elle une réponse cohérente au monde moderne et aux questions qu’il se pose ? C’est ce que ce livre cherche à exposer.
LangueFrançais
Date de sortie30 janv. 2024
ISBN9782312141893
Dieu et les trous noirs: Petit abrégé Biblique

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    Aperçu du livre

    Dieu et les trous noirs - Pierre Tifelieud

    cover.jpg

    Dieu et les trous noirs

    Pierre Tifelieud

    Dieu et les trous noirs

    Petit abrégé Biblique

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2024

    ISBN : 978-2-312-14189-3

    À Paul

     « Que la lumière soit ! »

    Dieu, Genèse premier chapitre

    Avant-propos

    Dans notre monde actuel, Dieu n’a plus grande place. Notre monde scientifique explique presque tout, la science et la philosophie ont remplacé les croyances. Dans ce contexte, les histoires un peu désuètes de la Bible n’aident pas à la crédibilité de nos religions. La disparition des religions laisse un vide de plus en plus marqué qui participe grandement au mal-être et au stress de nos sociétés actuelles. La présentation un peu poussiéreuse de ces pensées millénaires ne parvient plus à captiver l’esprit moderne.

    Pourtant, la science n’explique pas tout. Big-bang, bien sûr, mais comment ? Notre science nous montre que, dans notre compréhension de l’univers, rien ne se crée et rien ne se perd. D’où vient donc l’énergie du Big-bang ? D’un trou noir ? D’un autre Univers qui l’aurait précédé ? Oui, mais alors d’où vient ce Big-Bang, ce trou noir, cet univers initial ? On tourne vite en rond. Même chose pour le temps : le temps existait-il avant l’Univers ? Même si l’énergie existe, pourquoi un Big-bang à un moment donné ? Quel est l’événement déclencheur ?

    Une fois l’Univers créé, il est soumis à l’entropie, qui veut que l’état le plus stable soit le chaos le plus total, état d’énergie minimal. Or, toute structure implique de l’énergie, et notre monde est plein de structures complexes, il crée même des structures toujours plus complexes (nous par exemple).

    Sur la base de nos connaissances scientifiques, en partant du principe que l’entropie gouverne l’évolution des choses, comment expliquer le développement d’une structure aussi complexe que « nous », que la vie ? Et qu’est-ce que la vie ? Quelle est la différence physique entre un corps vivant et un corps mort ?

    On voit rapidement les limites de la compréhension scientifique que nous avons de notre monde et de son évolution. Pour avoir une explication raisonnable, il nous faut admettre qu’il faut une force qui précède la création de l’Univers, et que cette force doit avoir un impact positif qui « insuffle » la vie dans cet univers.

    C’est là que le concept de Dieu intervient, une force positive, une force de vie qui englobe notre monde physique et va au-delà de celui-ci, qui en a permis la création et qui dirige son évolution structurée, en contrant l’entropie.

    Si Dieu existe, alors la Bible, qui est le livre guide du monde « chrétien » et qui doit guider ceux qui cherchent à comprendre, doit rester valable aujourd’hui, avec, et malgré, ce que la science et la philosophie élucident. La Bible a été écrite par des gens inspirés par cette force créatrice, les idées et principes qu’elle véhicule doivent donc rester valables et cohérents avec notre compréhension moderne du monde, de l’univers et de la science.

    C’est dans ce contexte et pour cette raison que ce petit abrégé biblique a été écrit, il reprend les textes de la Bible et essaye d’en dégager le message qu’ils contiennent, en tenant compte de notre cadre moderne. Si la Bible est vraiment le livre qui doit faciliter la recherche et la compréhension de Dieu, si ses auteurs ont vraiment été « inspirés », alors le message est universel et atemporel, et doit donc rester d’actualité aujourd’hui.

    Voyons ce qu’il en est !

    Comment lire ce livre

    Ce livre est une sorte d’accompagnement au texte de la Bible, il n’en remplace pas la lecture mais cherche à guider le lecteur dans sa compréhension du message que la Bible exprime. Il est possible de ne lire que ce texte, mais beaucoup de références manqueront à celui qui ne connait pas le texte Biblique lui-même.

    Si vous êtes pressés, lisez le texte et cherchez les références et passages de la Bible qui vous interpellent.

    Si vous avez le temps, lisez les textes Bibliques en parallèle avec les passages de ce livre qui leur correspondent.

    La Bible est un livre qui a été écrit sur plusieurs milliers d’années, c’est un ouvrage conséquent. Même en cherchant à faire court, cet « abrégé » reste également un livre conséquent. Ne le lisez pas comme un roman, prenez le temps de le lire par petite bribes, vous en retirerez probablement plus.

    Ce « petit abrégé Biblique » ne prétend pas être une révélation, il est, modestement, une tentative d’interprétation du message de la Bible dans un contexte moderne où, souvent, la forme des textes anciens peut poser problème si elle est prise trop littéralement.

    L’auteur espère, en toute modestie, simplement ouvrir un point de vue qui permette à un lecteur d’aujourd’hui de découvrir une perspective, cohérente avec nos perceptions et connaissances actuelles, dans ces textes anciens. C’est cette démarche de compréhension qui fera découvrir le message de la Bible au lecteur, pas le texte lui-même.

    Il est à noter qu’en principe n’importe quelle édition complète de la Bible peut servir de support à cette lecture, les textes, à quelques nuances de langage près, devraient être les mêmes. Il existe des version « modernisées » du texte qui en rendent la lecture plus facile, mais le texte lui-même ne change pas fondamentalement. Utilisez donc la Bible que vous avez, ou, si vous avez le choix, celle que vous avez le plus de facilité (ou plaisir) à lire.

    PREMIÈRE PARTIE

     :

    L’Ancien Testament

    L’Ancien Testament est une collection d’écrits qui couvrent la période d’avant Jésus-Christ. C’est un ensemble de textes qui expliquent les origines du monde et définissent un certain nombre de règles qui devraient permettre à l’homme de vivre harmonieusement sur terre.

    La Genèse

    La Genèse est un livre qui explique la formation du monde, l’apparition de l’homme et pourquoi il vit comme il le fait aujourd’hui. C’est un texte très imagé, mais qui, nous allons le voir, couvre des notions fondamentales.

    LA CRÉATION DU MONDE

    Contrairement à ce que certains prétendent, la création de l’Univers et de la vie décrite par la Bible n’est pas incompatible avec l’évolution. Au contraire, la description biblique est fascinante quand on pense aux connaissances limitées des scientifiques de l’époque et elle retrace fabuleusement le concept du Big-bang, de l’évolution, etc. On ne peut qu’admirer la prescience de la ou des personnes qui ont écrit ce texte extraordinaire de logique et de profondeur. Voyez plutôt.

    La Genèse s’ouvre sur les étapes de la création du monde et de la vie. Chaque étape est un « jour ».

    Création du Ciel et de la Terre

    La création du Ciel et de la Terre correspond en fait à la création de la partie métaphysique et de la partie physique de l’Univers, la partie non concrète et la partie concrète de celui-ci. C’est pour cette raison que la Bible parle de chaos et de vide en ce qui concerne la Terre. La « Terre » du texte représente tout l’Univers tel que nous le concevons actuellement. La création du premier jour, c’est l’espace-temps dans lequel le monde physique va se former. Si l’on comprend la « Terre » du texte comme cet espace-temps, il est alors clair qu’il y a encore un autre concept dans cette création du monde, la partie « Ciel » qui est la partie où réside Dieu, la partie non physique. Par la création de la Terre, et donc une séparation du métaphysique et du physique, le concept de l’Univers est posé, mais rien n’est formé. C’est un peu la matrice dans laquelle l’Univers va se développer, on est juste avant le Big-bang. Il faut un espace et un temps pour que le Big-bang puisse prendre place. Avant, il n’y a rien (à part Dieu, la force qui sera à la source de l’univers).

    En mettant Dieu et la création du « Ciel » et de la « Terre » avant la formation de la partie physique de l’Univers, la Bible conçoit un « pré-Big-bang » et un contexte qui permette celui-ci.

    Par la logique de leur réflexion, les gens qui ont écrit ce texte il y a des milliers d’années ont su réaliser la nécessité de concepts de la physique moderne qu’ils ne pouvaient pas expliquer, mais qu’ils ont compris comme nécessaire : une matrice espace-temps pour l’Univers, un pendant métaphysique pour la physique, une force créatrice sans laquelle l’Univers ne peut se créer.

    Jour 1 : Séparation de la lumière et des ténèbres

    Quelle plus fabuleuse définition du Big-bang que de comprendre le point de départ comme la séparation de la lumière et des ténèbres ? Pour que quoi que ce soit puisse exister, il faut le concept de contraste et il n’y a pas de contraste plus simple que la séparation de la lumière et des ténèbres. Pourrions-nous même y voir l’image de « trou noir » ? L’auteur du Livre n’avait pas accès à notre physique moderne, mais il a su pousser son raisonnement si loin, pour trouver le point de départ le plus pur possible, que le concept de contraste – première différence qui permet une distinction dans le monde physique, et la définition la plus pure de l’existence de quelque chose – en est la conclusion logique et colle effectivement bien avec la description que la physique moderne propose de la création du monde.

    Jour 2 : Séparation des eaux de dessus et de dessous

    Cette partie confirme que la « Terre » du début du texte est en fait l’Univers physique, puisque c’est dans ce deuxième temps (jour) que Dieu sépare le Ciel de la Terre. À noter que l’auteur du texte considère la terre (matière) comme une étendue liquide, quelque chose de pas vraiment formé, ce n’est que le troisième jour que Dieu forme la Terre (séparation des eaux et de la terre [matière]). On peut voir dans cette séparation des eaux la condensation de la matière. On est encore et toujours dans une logique qui colle à la réalité que nous comprenons aujourd’hui.

    Jour 3 : Formation de la Terre (astre)

    Ce n’est qu’une fois le cadre construit pour l’Univers, le concept de contraste établi et la matière formée, que celle-ci s’organise en astre avec des surfaces sèches et des mers. Encore une fois, le texte colle bien aux concepts scientifiques comme la condensation des gaz de l’Univers en astres, etc. Il y a, toutefois, un décalage clair, ici, entre l’interprétation d’il y a trois mille ans, qui plaçait la Terre (semblant quasi infinie à l’époque) au centre de l’Univers (faisant des autres astres des « détails »), et notre compréhension de l’Univers aujourd’hui, mais le concept, même réduit de cette manière, suit tout de même une logique qui cadre bien avec les découvertes de la science actuelle. La logique suivie reste cohérente avec la réalité actuelle.

    Apparition de la vie

    Cette partie du texte est également intéressante. Ce ne sont pas les animaux ou l’homme qui apparaissent sur Terre, mais les plantes. Une fois de plus, l’auteur a eu la sagesse de concevoir/comprendre une progression, car ce passage et les suivants, concernant les animaux puis l’homme, donnent une progression qui n’exclut en rien le concept de l’évolution, mais y ajoute simplement une force guidant celle-ci jusqu’à la création d’une forme vivante qui peut prendre conscience d’elle-même et de Dieu. L’homme est décrit comme créé à l’image de Dieu parce qu’il est capable d’une réflexion qui manque aux autres créatures. Nous y reviendrons dans le passage concernant Adam et Ève.

    Jour 4 : Apparition des étoiles et surtout du temps

    Ce qu’il faut retenir de ce passage, ce n’est pas le concept de la création des étoiles (nous savons qu’elles ont été créées en même temps que la Terre, ou avant), mais le concept de la création du temps. Avant l’apparition de la vie, le temps n’a pas d’importance. Un caillou n’a pas de cycle ou de conscience, donc le temps n’existe pas vraiment pour lui. Si le temps existe dans l’absolu, il n’y a rien pour en avoir conscience (au sens large du terme).

    Dès que la vie apparaît, le cycle des saisons devient important et les plantes vont réagir différemment en fonction du jour, de la nuit, de l’été ou de l’hiver. Le concept « conscient » du temps apparaît donc avec la vie et ses cycles.

    Jour 5 : Apparition des êtres vivants (mer et ciel)

    Encore une fois, le texte, qui cite d’abord l’apparition des animaux marins puis des oiseaux, colle bien avec la réalité scientifique. La vie s’est effectivement développée dans la mer en premier. On peut toutefois se demander pourquoi l’auteur y ajoute les oiseaux. Probablement parce qu’il conçoit le ciel comme une autre « mer ». Il est toutefois amusant de relever que les oiseaux descendent des dinosaures, donc étaient effectivement là avant les mammifères, qui apparaissent dans l’étape suivante de la Genèse. Il s’agit certainement d’une coïncidence.

    Le concept de la vie apparue par étapes – plantes, animaux de l’eau puis terrestres – montre toutefois une pensée clairement évolutive, n’en déplaise à certains. Le monde s’est développé par étapes et a évolué, guidé par Dieu, la force de vie.

    Jour 6 : Apparition des êtres vivant sur la terre ferme

    Dans cette dernière étape avant l’apparition de l’homme, Dieu crée les animaux terrestres. La Genèse précise (comme précédemment) que les animaux sont créés selon leur espèce, cette précision est là pour souligner qu’il y a un ordre dans la vie et aussi une grande diversité. Il y a aussi un concept d’égalité, le ver de terre a été créé selon son espèce tout comme le lion ou le poulpe, il ne vaut pas moins ou plus. Chaque animal est fait pour être un ver de terre ou un lion ou un poulpe. Il y a aussi un concept de « place à avoir dans la création », rien n’est le fruit du hasard et il y a une grande symbiose dans l’Univers et dans la vie qui s’y développe. Encore une fois, le fait que Dieu ait créé tous ces êtres vivants ne contredit pas une possible évolution, mais implique certainement un guide de celle-ci, pour arriver à des formes de vie qui ont toutes leur rôle. De fait, un concept où toute vie part du même point (Dieu, force de vie, force positive qui guide l’Univers) et se développe pour trouver sa place dans le grand ensemble du monde physique est un concept qui colle bien avec l’universalité de Dieu.

    La création de l’homme et de la femme

    Il y a deux textes dans la Genèse, qui décrivent la création de l’être humain. Celui-ci et celui, juste après, qui concerne Adam et Ève. Le premier est intéressant parce qu’il introduit quatre concepts fondamentaux :

    • L’homme est créé à l’image de Dieu.

    • L’homme est créé depuis la terre (poussière).

    • C’est en insufflant un esprit dans cette masse de terre que Dieu donne vie à l’homme.

    • Dieu crée à la fois l’homme et la femme, dans ce premier texte il n’y a pas de distinction, superbe preuve d’égalité pour un texte écrit il y a trois mille ans.

    L’homme est à l’image de Dieu parce qu’il est capable de comprendre, de réfléchir et de penser, puis d’agir. Il a aussi, selon le texte, la responsabilité de veiller sur la Terre et les autres êtres vivants (un concept très à la mode actuellement et qui confirme bien l’actualité du texte).

    L’homme est fait de terre, mais il devient homme parce que Dieu lui insuffle la vie, c’est le seul animal où il est précisé comment la forme matérielle prend vie, et c’est aussi ce qui fait que l’homme est différent et à l’image de Dieu. Les autres animaux vivent, mais l’homme vit avec la responsabilité d’avoir à être à l’image de Dieu, capable de comprendre le sens de l’Univers et de la vie, et aussi avec la responsabilité qu’implique cette conscience : être responsable de la Terre et des autres êtres vivants.

    L’histoire d’Adam et Ève va développer cet aspect.

    Jour 7 : La journée de repos de Dieu

    L’idée que Dieu doit se reposer peut choquer, cela ramène Dieu à « quelqu’un » de trop proche d’un être humain, ça l’affaiblit, l’idée de l’auteur doit donc être autre. Il faut interpréter cette idée dans le sens qu’après avoir créé le monde, le monde peut évoluer par lui-même. Cela ne veut pas dire que Dieu n’est plus présent, mais que les choses et surtout les êtres vivants peuvent agir et se développer par eux-mêmes. Dieu est là pour guider, mais pas pour diriger. Cette nuance est primordiale, Dieu n’est pas Merlin l’Enchanteur et il ne suffit pas de lui demander que le feu passe au vert parce qu’on est pressé. Dieu est cette force positive qui contrecarre l’entropie et qui permet à quelque chose d’aussi complexe que l’homme de se développer, mais Dieu ne va pas intervenir dans chaque détail de la vie de l’Univers.

    En fait, puisque conçus à l’image de Dieu et placés responsables de la Terre et des autres êtres vivants, c’est à nous de comprendre et gérer les détails. Une fois encore, le texte colle fabuleusement à la réalité, et est d’une actualité particulière (voir les discussions sur le climat, etc.).

    LE JARDIN D’ÉDEN ET ADAM ET ÈVE

    Cette deuxième histoire de la création de l’homme est comme un zoom dans une partie de la première. Il ne faut pas oublier que la Bible n’est pas un livre d’Histoire écrit par une ou plusieurs personnes coordonnées. C’est un recueil de textes de différentes personnes et de différentes époques. Ils ont été rassemblés parce que chaque texte couvre un autre aspect de la question de notre place dans l’Univers.

    Dans ce contexte, les deux histoires de la création de monde et de l’apparition de l’homme n’ont pas besoin d’être complètement cohérentes, il suffit que chacune couvre sa part de la réponse. Un peu comme différentes histoires pour enfants vont aider l’enfant à comprendre certaines choses, même si les histoires ne se chevauchent pas complètement. Ce ne sont pas les faits décrits qui sont importants, mais l’illustration de certains aspects de la réalité qu’ils couvrent.

    L’histoire du jardin d’Éden est celle de l’éveil de la conscience et de la connaissance. Prenons le jardin d’Éden d’abord. Il n’est pas l’Éden, il est alimenté par l’Éden. Dans le jardin, il y a deux entités clés, l’arbre de vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Au début, dans ce paradis, il n’y a que l’homme, entité absolue et à l’image de Dieu. Mais l’homme absolu ne sert pas à grand-chose s’il n’interagit pas avec le reste de la création, d’où la mise en place d’animaux et surtout de sa compagne, Ève, qui symbolise les relations humaines et le développement de l’homme. Il y a en fait un transfert graduel d’un monde parfait, mais fermé sur lui-même, vers un monde plus physique, plus proche de la Terre comme nous la connaissons, moins absolu.

    La présence des deux arbres dans le jardin (vie et connaissance) est un concept intéressant. Dieu interdit à l’homme de manger les fruits de ces deux arbres, et c’est logique : sans connaissance du bien et du mal, il y a innocence, donc on est au paradis, le mal n’existe pas (le bien non plus ?). Mais dès que l’homme acquiert la connaissance, il devient responsable de ses actes, l’innocence est perdue, et avec la connaissance vient la responsabilité. Il est clair que dès que l’homme acquiert la connaissance, il perd le jardin d’Éden et perd aussi accès à l’arbre de vie, il devient un humain sur notre Terre.

    L’arbre de vie est discuté plus discrètement dans le texte, mais il représente cette force positive que nous appellerons « Dieu ». L’arbre de vie symbolise la force créatrice positive de Dieu. La notion de mort ne semble pas exister dans l’Éden, de même que le concept de la souffrance. Accéder au fruit de l’arbre de vie, ça serait se faire l’égal de Dieu ; or, il ne peut y avoir qu’un Dieu. Le texte précise que si l’homme en mangeait, il deviendrait immortel. Le texte ne précise pas plus les implications de cette immortalité, mais souligne qu’elle n’est finalement pas « acceptable ». Pourquoi n’est-il pas possible à l’homme d’être l’égal de Dieu alors qu’il est fait à son image ? Probablement parce qu’il lui manque la compréhension. Nous avons la connaissance, mais nous ne l’avons pas comprise, et nous sommes donc comme des enfants qui ne saisissent pas la portée de leurs actes. Le texte est sage, même avec la connaissance et l’immortalité, l’homme ne serait pas Dieu, il serait un gosse avec une puissance incroyable qui agirait sans comprendre les implications de ses actes (il faut bien reconnaître que c’est un peu ce que nous vivons actuellement, non ?).

    Ce passage nous explique à quoi nous devrions utiliser notre passage sur Terre. C’est notre chance d’employer notre capacité de réflexion pour comprendre (Dieu et l’Univers) de manière à avoir non seulement la connaissance, mais aussi la compréhension, lorsqu’il sera temps pour nous de quitter le monde physique. Nous y reviendrons à la toute fin de ce livre, lorsque nous nous pencherons sur l’apocalypse.

    L’histoire racontée ici est fantastique par la clarté de sa description de l’impact de la connaissance sur la perte de l’innocence et donc la « normalisation » de l’homme qui doit désormais prendre sa vie en main lui-même. On verra aussi, dans l’apocalypse, que l’acquisition de la connaissance n’est pas interdite à l’homme, mais elle doit être faite dans le bon contexte. Correctement acquise, la connaissance permet la compréhension qui amène au paradis, mais acquise sans contexte approprié (en goûtant le fruit sans savoir vraiment ce qu’on fait), celle-ci fait perdre l’innocence sans donner les moyens d’utiliser cette connaissance correctement, on perd donc l’Éden et le seul moyen de le reconquérir, c’est d’utiliser cette connaissance correctement en la focalisant sur la compréhension de Dieu et de l’Univers. C’est tout le message du Christ.

    Toute la Bible est un guide sur comment retrouver le chemin du jardin d’Éden, retrouver la pureté, l’innocence (mais cette fois sans le soutien/l’excuse de l’ignorance) et la vie pure (éternelle ?).

    Si la connaissance nous a forcés à prendre nos responsabilités, le seul moyen de retrouver cet équilibre moral, cette pureté, cette paix que nous avons perdus, est de trouver une manière de vivre qui sache nous apporter cette paix et cette justice. C’est ce que propose la Bible. C’est relativement simple, c’est un mélange de tolérance, de respect (d’autrui et de règles morales) et surtout d’amour, combiné avec l’assurance qu’en trouvant cet équilibre, nous serons en harmonie avec la grande force de vie qu’est Dieu.

    On relèvera au passage le commentaire amusant, précisant qu’Adam et Ève étaient nus et n’en avaient pas honte. Plutôt progressif comme commentaire pour un texte de plusieurs milliers d’années ☺.

    En fait, le point est important. Dans le jardin d’Éden, et donc dans le contexte de pureté qui y règne, la honte n’existe pas, et il n’y a pas de raison d’avoir honte dans une relation homme-femme, les deux sont faits l’un pour l’autre, il n’y a pas de mal dans la nudité, c’est dans la convoitise qu’il y a mal et il n’y a pas de convoitise dans une relation pure.

    La tentation

    Le passage de la tentation offre plusieurs aspects étonnants. D’abord, c’est la femme qui apporte la connaissance à l’homme. L’Église traditionnelle a voulu y voir une faiblesse et un péché, mais on peut aussi y trouver une connotation féministe et si on lit le texte, Dieu (un peu beaucoup personnifié pour l’occasion) semble être plus ennuyé que fâché.

    En fait, l’acquisition de la connaissance provoque inévitablement la perte de l’innocence et donc la perte de l’Éden. Il est logique que la « connaissance » et « l’éternité » soient des arbres/fruits présents dans le jardin des possibilités, l’Éden réunit tout ce que la création contient de vivant, et toutes les relations possibles également, donc aussi le « risque » de comprendre.

    L’inexistence de douleur, de remords, de peine qui vont avec l’Éden implique aussi l’absence de mort, d’où l’arbre de vie qui est le pendant de la connaissance. La connaissance permet la réflexion, mais c’est l’arbre de vie (la force de Dieu, qui permet la symbiose avec celui-ci) qui donne accès à l’éternité, donc la partie non destructible de l’Univers. On retrouve le point de départ du premier texte de la Genèse où tout commence par la séparation du monde physique et du monde spirituel (nous l’appellerons ainsi faute de mieux). C’est cette dimension insaisissable que nous pouvons ressentir comme devant exister, mais que nous ne pouvons ni comprendre ni voir. On touche à la définition même de la foi : accepter que quelque chose soit, sans que nous puissions vraiment le saisir. C’est aussi une bonne illustration de la différence entre l’arbre de la connaissance et l’arbre de vie.

    Le passage est complexe et mélange des idées très abstraites avec une imagerie qui tient du conte pour enfants, mais il s’en dégage un certain nombre de points clés très actuels :

    • L’homme seul ne sert pas à grand-chose, c’est dans ses relations avec sa partenaire (son égale) qu’il se révèle.

    • C’est de ces relations que peuvent naître une connaissance et des concepts de bien et de mal. Il faut avoir quelqu’un qui compte pour soi, pour qu’on puisse développer des sentiments et donc des envies, regrets, etc.

    • Dieu a la connaissance du bien et du mal et il faut une extrême sagesse pour pouvoir porter correctement cette responsabilité. Nous y reviendrons dans le Nouveau Testament, à propos de Jésus et de sa tentation et de pourquoi toute prière n’est pas automatiquement réalisée et pourquoi on ne fait pas tous des miracles en toute occasion.

    • Dieu ne chasse pas l’homme de l’Éden pour le punir d’avoir mangé le fruit de l’arbre de la connaissance, mais pour éviter qu’il mange le fruit de l’arbre de vie. Imaginez un homme actuel immortel, ça deviendrait immédiatement un despote terrible, probablement convaincu de faire le bien, comme tous les despotes, mais une catastrophe pour le reste de l’humanité. Il faut une infinie tolérance pour ne pas être un despote, surtout si on est éternel. La connaissance met l’individu en face de choix et de responsabilités. L’éternité met le monde en face de cet individu, il n’y a rien de bon à avoir un homme éternel, sauf si c’est Jésus, on y reviendra.

    CAÏN ET ABEL

    Caïn et Abel sont les premiers « hommes », dérivant d’une relation sexuelle entre Adam et Ève, et non plus directement façonnés par Dieu, ils sont les prototypes de « nous ». Ils travaillent (et sont l’exemple type de travailleur de l’époque, berger et cultivateur).

    Il y a deux messages dans ce chapitre 4 :

    Message 1 :

    On peut faire des offrandes à Dieu, mais ça ne signifie pas automatiquement une réaction de celui-ci (il ne s’agit pas de Merlin avec qui on fait un deal).

    C’est la décision de Caïn et d’Abel de faire ces offrandes, ce n’est pas Dieu qui l’a demandé. Cette offrande est d’abord un remerciement, chacun offre quelque chose de sa production, mais cette production vient de Dieu (fruit de la terre, premier-né du troupeau). Les hommes peuvent cultiver et élever, mais ils cultivent et élèvent ce qui pousse ou naît grâce à Dieu, cette éternelle force de vie et de création. Mais Dieu est libre de l’accepter ou pas, de l’apprécier ou pas. On ne doit pas attendre automatiquement quelque chose en retour, sinon ce n’est plus une offrande, c’est un troc.

    La réaction de Caïn est l’exemple de ce qui se passe si on agit mal. Caïn est blessé de ne pas avoir une réaction positive à son offrande. Le texte est simple, mais l’idée est riche et complexe. D’une offrande qui devrait être un remerciement, il découle une attente et le résultat n’est pas celui escompté. À noter que Dieu ne rejette pas l’offrande, il dit simplement à Caïn d’être patient. Mais celui-ci se sent frustré, sentiment qui amène au péché dans le meurtre de son frère. L’histoire est là pour illustrer comment une bonne action peut devenir la prémisse de quelque chose de terrible. Le point clé est que Caïn n’a pas fait son offrande par pure envie de remercier, mais dans le but d’obtenir quelque chose en échange. C’est ce genre de petite tricherie qui condamne les hommes et qui est à la source de bien des problèmes que nous connaissons. Ce que la Bible dans son ensemble essaye de nous montrer, c’est que sans intégrité parfaite, nous allons nous placer régulièrement dans des situations mauvaises. La paix vient d’une combinaison d’intégrité, d’humilité, de sincérité et d’amour, c’est ça, la clé de l’Éden, et elle est déjà complètement exprimée au chapitre 4 du premier livre… fabuleux.

    Message 2 :

    Caïn est puni par Dieu pour avoir tué son frère, il n’est donc pas nécessaire que les hommes le punissent aussi. Le message est que ce n’est pas à nous de juger Caïn, c’est à Dieu. Nous sommes les gardiens de la Terre, mais nous ne sommes pas Dieu. Le texte va même jusqu’à parler de la descendance de Caïn et de combien il serait encore plus faux de punir sa descendance pour ce qu’a fait Caïn.

    En tant que gardiens de la Terre, nous sommes amenés à devoir prendre certaines décisions, mais pour les jugements importants, ce n’est pas à nous de le faire. Ce paragraphe condamne clairement toute application de la peine de mort, par exemple. Dieu, c’est la vie, punir et tuer, c’est aller à l’encontre de Dieu, quelle qu’en soit la raison.

    La descendance jusqu’à Noé

    Le chapitre 5 est une longue suite de noms. Il faut savoir qu’à l’époque, la descendance était importante et justifiait la position. Il est aussi intéressant de voir que les âges précisés n’ont pas grand-chose à voir avec notre espérance de vie actuelle. Le message est que ces premiers hommes étaient encore un peu reliés à l’Éden, il y a aussi l’idée que, surtout à l’époque, pour pouvoir mourir vieux, il fallait avoir été en très bonne santé, ne pas avoir été tué à la guerre, et être assez riche ou béni pour avoir eu à manger. Il y a une sorte de lien (à l’époque) entre longévité et sagesse, le but du texte est de montrer que la lignée qui a conduit à Moïse est une lignée de sages bénie par Dieu.

    Il est aussi important de noter que cette lignée produit quantité d’autres rejetons qui vont, eux aussi, se multiplier, le monde se peuple d’êtres humains, qui ne sont plus directement issus de Dieu, mais des hommes et femmes qui travaillent, font des enfants, vivent et meurent.

    LA CONSTRUCTION DE L’ARCHE

    Le chapitre 6 est plutôt difficile. Dieu perd la main sur l’homme qui fait n’importe quoi, il y a des anges qui prennent des femmes et engendrent des héros de l’Antiquité… rien que ça.

    En fait, le chapitre est intéressant moins pour l’histoire, assez surprenante, qu’il raconte, que pour ce qu’il essaye de faire : une transition entre la création du monde de la Genèse et la réalité vécue par le lecteur. Le passage d’un monde où l’homme interagissait directement avec un Dieu quasi personnifié, et le monde du lecteur (même antique), où, il faut le reconnaître, Dieu intervient de façon bien moins évidente.

    C’est toute la difficulté de l’histoire avec un « Dieu personnage », si Dieu est réduit à un personnage, il finit par faire partie du monde et y rencontre donc les problèmes que tout un chacun y rencontre. On voit aussi comment la perception de Dieu a évolué au cours du temps, avec la culmination que nous verrons dans le Nouveau Testament.

    Les textes « imagés » du début n’en sont pas moins intéressants. Au-delà de l’image désuète du « Dieu homme », ils comportent des messages et des réflexions très pertinentes. On voit que l’auteur dut trouver des compromis entre le concept de l’époque qui voyait Dieu (ou les dieux) comme des sortes de superhéros, et la réflexion plus profonde que ces auteurs ont faite et qui les conduisit à des concepts plus abstraits qu’ils essayèrent d’exprimer dans des histoires plus ou moins mythologiques.

    Il est aussi probable que l’allusion aux héros de l’Antiquité soit une tentative pour faire le lien entre l’histoire de Dieu racontée par la Bible et les histoires de l’Antiquité qui étaient profondément ancrées dans la culture et pas si simples à écarter. On pouvait sans grand problème remplacer les dieux grecs par un Dieu unique, mais éliminer tout le reste (Achille, Troy, l’Iliade et l’Odyssée, etc.) risquait de sérieusement aliéner le public.

    Le passage montre aussi les limites d’un Dieu quasi humain. Si Dieu est vraiment un personnage, il devient difficile de comprendre pourquoi il a fait un homme aussi méchant et mauvais et pourquoi il l’aurait tenté avec l’arbre de la connaissance, etc. En fait, l’arbre de la connaissance est forcément présent et le fait que l’homme allait acquérir la connaissance était inévitable. Dieu se situe à un autre niveau, il est cette force positive qui permet au monde de se développer, il contrecarre et vainc l’entropie, mais il n’est pas Merlin l’Enchanteur qui intervient directement dans tout ce que fait l’homme.

    L’histoire de l’arche peut aussi venir de la mémoire collective d’une catastrophe. La quasi-disparition de la vie sur Terre est d’ailleurs démontrée, au détail près qu’il

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