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Ce que dit la Bible sur la famille: Comprendre la parole biblique
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Ce que dit la Bible sur la famille: Comprendre la parole biblique
Livre électronique90 pages1 heure

Ce que dit la Bible sur la famille: Comprendre la parole biblique

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À propos de ce livre électronique

La famille n’est jamais ce que l’on pensait, quand Dieu est de la partie.

Concernant la famille, la Bible ne donne ni mode d’emploi ni cahier des charges. Elle affirme que Dieu est présent à ce groupe humain appelé famille et que cela change tout. Tous les termes familiaux que l’on croit connaître sont ainsi remis en chantier. Si Dieu est Père, y a-t-il encore des pères humains ? Ne sont-ce pas les femmes qui dirigent vers le Père ? Sœur est-il une appellation juste pour une femme ? Est-on vraiment frères de ceux qu’on croit ? Et d’abord qu’est-ce qu’une femme, un homme ? Lieu de vie et de mort, lieu d’épreuve et d’expérience, la famille n’est jamais ce que l’on pensait, quand Dieu est de la partie. La Bible en parle abondamment sans langue de bois.

A travers cet ouvrage empli de spiritualité, découvrez de quelle manière la Bible aborde le thème de la famille : sans langue de bois !

EXTRAIT

L’expérience dont rendent compte les textes bibliques montre que l’entrée dans la vie filiale
ouvre des parcours très différenciés. Zacharie est un prêtre marié de Jérusalem, son fils Jean sera un prophète célibataire au désert. Dans le livre des Proverbes, la voix qui parle dans les neuf premiers chapitres est celle d’un père qui transmet à son fils une instruction de Sagesse. Est-ce effectivement l’écho de l’enseignement d’un père à son enfant ou est-ce celui d’un maître (appelé père) à un disciple situé comme fils ? Cela montre en tout cas que le terme « père » s’enrichit et se déploie hors du cadre familial. Mais surtout ce père souligne bien que son fils n’est pas là pour recevoir un enseignement qu’il redira plus tard à ses enfants. Le fils doit faire l’expérience personnelle, à nulle autre pareille, de la rencontre avec la Sagesse, présentée comme une épouse : « Étreins-la, elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasses » (Proverbes 4,8). Ces noces avec Sagesse, le père ne peut les produire pour son fils, il ne peut les programmer ; il peut par contre en témoigner, en désigner le chemin. Mais c’est au fils de les vivre d’une manière qui n’appartiendra qu’à lui.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Lefebvre, dominicain, agrégé de lettres classiques et exégète, enseigne l’exégèse biblique à la Faculté de Théologie de Fribourg en Suisse. Il est l’auteur de nombreux ouvrages bibliques.
LangueFrançais
Date de sortie13 juin 2018
ISBN9782375821947
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    Aperçu du livre

    Ce que dit la Bible sur la famille - Philippe Lefebvre

    PROLOGUE

    On m’a demandé un jour de parler à de jeunes adultes catholiques sur la fraternité à partir de l’Ancien Testament. Ce devait être la première conférence lors d’un week-end de formation consacré à la fraternité. Quand j’ai annoncé à l’organisateur par téléphone que je commencerais par le commencement, autrement dit par la première histoire de frères dont la Bible nous parle : celle de Caïn et d’Abel, celui-ci s’est récrié : « Nos jeunes ont besoin de repères. N’évoquez pas cet épisode. » J’ai eu beau dire que la Parole de Dieu donne peut-être des repères assez valables, il n’y a rien eu à faire. J’ai proposé alors, pour commencer malgré tout par la Genèse, d’aborder l’histoire de Jacob et d’Ésaü : « Pas question, m’a rétorqué mon interlocuteur, ces deux-là se disputent. » J’ai essayé de plaider en disant qu’au moins ils ne se tuaient pas, que la dispute représente parfois un aspect de la relation fraternelle, ce fut en vain. J’ai mis ensuite sur le tapis l’histoire de Joseph et de ses frères qui occupe le dernier quart de la Genèse, mais mon interlocuteur a coupé court : « Nous vous rappellerons. » Plus de quinze ans après, j’attends toujours la réponse. Il m’est arrivé bien des expériences du même genre quand j’ai dû traiter de sujets familiaux en milieu chrétien : on se méfie de la Bible, elle semble déranger une science sûre qu’on aurait par ailleurs de la famille et de ses valeurs. Ce modeste livre voudrait convier les lecteurs, croyants ou non, à ouvrir la Bible et à se laisser interroger, charmer, déplacer, renverser par les histoires de famille qui nous y sont racontées. On ne trouvera pas dans la Bible de doctrine toute ficelée ni de mode d’emploi concernant la vie familiale ; par contre, on sera invité à réfléchir, à discuter, à consulter sa propre expérience. La Bible n’apporte pas de solutions, mais elle donne un regard neuf et ouvre des possibilités nouvelles.

    - 1 -

    LA FAMILLE :

    UN CHANTIER TRÈS LARGE, NON UN CAHIER DES CHARGES

    La Bible parle-t-elle de la famille ?

    Elle en parle bien sûr, et abondamment, mais son propos entraîne le lecteur moderne de bonne volonté vers un double déplacement. Il faut d’abord accepter le dépaysement culturel dans l’espace et le temps. La Bible est un écrit de l’Antiquité, rédigé sur plusieurs siècles, qui fait souvent allusion à des périodes antérieures à la rédaction des textes. On y évoque des contrées qui s’étendent du golfe Persique jusqu’à Rome, de la Macédoine jusqu’à l’Éthiopie. On y brasse donc des cultures différentes, des époques diverses, des territoires variés. Le lecteur trouvera par conséquent des modèles familiaux différenciés – polygamie, bigamie, monogamie –, des systèmes d’apparentement dissemblables : on rencontre ainsi des mariages endogames (on ne se marie qu’à l’intérieur de son groupe ethnique) ou exogames (on peut prendre un conjoint dans un autre peuple) ; tantôt mari et femme habitent ensemble, tantôt ils demeurent séparés ; ici les oncles et les cousins ont une importance primordiale, là d’autres formes d’alliance tribale sont privilégiées, etc. Il n’y a donc pas une structure familiale, précise et intemporelle, que la Bible présenterait et recommanderait d’emblée.

    Et puis il est un autre type de déplacement, beaucoup plus exigeant, auquel le lecteur doit s’attendre : les auteurs bibliques eux-mêmes, inspirés qu’ils sont par Dieu comme l’affirment les croyants, réfléchissent sur la famille et la parenté. Si le Dieu biblique fait alliance avec les humains, s’il se donne à connaître à tout un chacun au cœur de la réalité familiale, alors cette réalité en est transformée. Sa présence active, personnelle, originale, remet en chantier toutes les parentés connues. Si par exemple Dieu se révèle comme Père, qu’en est-il de la paternité humaine ? Faut-il renoncer au mot « père » parmi les humains, comme Jésus du reste le préconise (Matthieu 23,9) ? Si Dieu accorde des enfants à des femmes qui n’en pouvaient avoir, cela interroge la relation entre une femme et son mari : quelle est la place de ce dernier puisque c’est Dieu qui rend féconde son épouse ? Une femme ainsi touchée par Dieu au plus profond d’elle-même ne se déploie-t-elle pas d’une manière nouvelle qui déborde les limites dans lesquelles elle était assignée¹ ? Quant à l’enfant, de qui est-il véritablement le fils : de son père « biologique », de Dieu lui-même² ? La Bible revient sans cesse sur ces questions et sur bien d’autres qui se rapportent à la famille quand Dieu s’y manifeste.

    Le propos sur la famille dans la Bible tient donc davantage du chantier que du cadrage ; il procède par mise en cause de ce qu’on pensait être des acquis plutôt que par définitions inaugurales qu’il suffirait d’appliquer. Aucun terme ayant trait à la famille ne s’y impose avec une évidence immédiate – pas même les mots « femme » et « homme » ; tous sont au contraire travaillés, explorés.

    Ces deux déplacements ne nous compliquent-ils pas la tâche ? Nous avons besoin, surtout aujourd’hui, de paroles claires concernant la famille.

    Aucune parole au monde n’est si simple à comprendre. Même les questions actuelles qui concernent notre vie de chaque jour demandent qu’on les étudie, qu’on s’informe. Un vendeur vous explique le maniement d’un ordinateur, un fonctionnaire calcule le montant de votre future retraite, un médecin vous explique quelle maladie vous avez : dans tous ces cas, vous avez besoin de temps pour comprendre, vous demandez des compléments d’informations à d’autres personnes. La Bible, comme toute parole, demande, pour être entendue, que l’on dure avec elle, que l’on accepte de tâtonner. Est-elle vraiment plus compliquée que d’autres documents ? Pour ma part j’ai toujours trouvé que les antiques histoires de famille racontées dans la Genèse, à base de nourrices, de rencontres amoureuses, de disputes, de retrouvailles étaient beaucoup plus abordables qu’un actuel formulaire de déclaration de revenus.

    Mais surtout, la Bible est pour les croyants la Parole de Dieu, autrement dit elle nous parle aujourd’hui, même si nous vivons à une autre époque que celles pendant lesquelles elle fut mise par écrit. Les personnages qu’elle fait vivre sont souvent bien proches de nos situations. De plus, ces déplacements que les auteurs bibliques opèrent par rapport aux définitions accréditées, rejoignent certaines de nos expériences fréquentes : au nom de Dieu, Moïse institue qu’on ne pourra en Israël prendre de conjoint issu d’une autre nation (Deutéronome 7,1-6), or il est lui-même l’époux d’une femme étrangère (Exode 2). Cette confrontation entre la Loi et la réalité familiale vécue, qui concerne ici le législateur même d’Israël, est en consonance avec bien des histoires d’aujourd’hui. De même les paroles de Jésus sur la famille ont dû scandaliser nombre de ses auditeurs d’antan comme elles secouent beaucoup de ceux qui les entendent aujourd’hui. Il affirme par exemple qu’il faut haïr les

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