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Trac en quatre actes: Tome 5
Trac en quatre actes: Tome 5
Trac en quatre actes: Tome 5
Livre électronique314 pages1 heure

Trac en quatre actes: Tome 5

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À propos de ce livre électronique

Allons bon! Pourquoi bleu ?... Oui mais, pourquoi pas bleu ?
Au sommaire encore quatre comédies :
- "9 vies" pour vous parler de chats et, en dehors de toute mesquinerie inclusive, de chattes. Des chats bizarres façon youtube et si ressemblants à ce que nous sommes. Sauf qu'eux passent les temps d'une vie à une autre (quelle chance d'en avoir 9 !) les aidant à survivre à toutes les épreuves auxquelles nos folies peuvent les soumettre.
- Et si vous souhaitez continuer à voyager dans le temps, Est-ce que ça vous dit de venir voir comment nos ancêtres vivaient en l'an 66666 avant Yves Coppens ?
Autant dire, bien avant le déluge !
- Un déluge auquel je vous propose d'échapper sous la protection d'un abri bus et passer le temps à la rencontre de gens ordinaires aux manies extraordinaires.
- Foin d'un résumé superflu ! Je vous renvoie pour le 4ème texte à la lecture de celui que j'ai donné pour ma pièce "Camille à la vanille" parue dans le tome 4.
- Et, je vous laisserait débattre enfin de quelques sujets d'actualité en compagnie de singulières voyelles dévoyées.
LangueFrançais
Date de sortie5 févr. 2024
ISBN9782322530984
Trac en quatre actes: Tome 5
Auteur

Alexandre Antonczyk

Ancien cadre de la fonction publique, j'ai toujours montré quand j'étais encore en exercice, des aspirations puissamment divergentes, lesquelles, de l'avis de ma hiérarchie, cadraient publiquement mal avec mes fonctions. M'étant mis à écrire depuis mon départ à la retraite, je retrouve par cette activité des goûts que j'ai éprouvés depuis toujours pour l'oeuvre littéraire et théâtrale.

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    Aperçu du livre

    Trac en quatre actes - Alexandre Antonczyk

    Sommaire

    9 vies

    Les chats ont la réputation de pouvoir survivre aux périls les plus divers. Quand les menaces qui vont fondre successivement sur notre pauvre Minou de référence, passent les époques cela finit de nous interroger sur l’aptitude que nous avons, humains, à reproduire d’âge en âge contre nous même et nos amis félins nos pires actions.

    Une ronronthérapie au présent, au passé et au futur.

    ***

    66666 avant YC

    Une comédie très peu politiquement correcte au présent mais, qu’importe ! Fort heureusement l’histoire se passe dans un très très lointain passé !

    66 666 ans avant Yves Coppens ! Alors, toute ressemblance avec des faits existants ne serait que pure coïncidence !

    Ou pas !…

    ***

    Des pépins comme s’il en pleuvait

    J’aurais pu appeler cette pièce «L’abribus» mais le titre était déjà pris.

    Ça, c’était déjà un sacré pépin !

    Mais comme, quand le fruit est bon, les pépins, c’est pas ce qui manque… J’ai imaginé tout ce qui pourrait se passer entre des passants qui vont se rencontrer au hasard d’une averse, sous l’abri d’un refuge providentiel.

    Et, il va s’en passer des choses !

    ***

    Salida de socorro

    Un jour quelqu’un m’a dit : « Ah ! Votre pièce m’intéresse, seulement il me manque quelqu’un pour jouer un des personnages, l’idéal serait que vous puissiez me sortir une version de votre texte prenant en compte un jeu de scène limité à seulement 4 acteurs ! Et puis, deux actes, ce serait parfait !»

    Hélas ! Mes adaptations ne causèrent aucune suite.

    Alors, foin d’un résumé superflu ! Je vous renvoie à la lecture de celui que j’ai donné pour ma pièce « Camille à la vanille » dans le tome 4.

    Ah mais ! On ne m’aura pas deux fois !

    --==oOo==--

    9 vies

    Musique d’entrée :

    «La queue du chat»

    (1948)

    Interprètes : Les Frères Jacques Paroles et musique : Robert Marcy

    Acte I

    Scène première

    Un salon au confort raffiné, dont la décoration se déploie autour d’un petit canapé surchargé de coussins moelleux. Une table basse dressée au milieu d’un tapis fait face à l’assise du canapé, une commode se dresse contre l’une des cloisons (à droite), des bibelots (dont une petite sculpture représentant «La Jeune-Fille au chevreau» sont disposés sur le plateau de ce meuble. Au centre s’élève une cheminée dominée par un trumeau orné d’un miroir. De part et d’autre de l’âtre s’ouvrent deux portes. Il y a quelques tableaux accrochés aux murs, enfin une porte fenêtre ouvre à gauche sur un balcon.

    Sur le canapé on voit un chat dormir (c’est notre premier personnage).

    (robe rouille avec col, rabats de poches et emmanchures blancs)

    Le chat se réveille avec de petits soubresauts et s’étire.

    Le chat dans un bâillement :

    Aaaah ! C’est dur…

    Je suis toute engourdie ! (il s’agit d’une chatte)

    Un peu de mouvement me sera salutaire… Je vais faire quelques pas jusqu’à mon écuelle.

    «Chat» (c’est son nom) fait quelques pas en direction de sa gamelle.

    Voyons ce qu’il y a au menu ?

    … Oh ! Ça alors ! La même chose que tout à l’heure !

    Des croquettes !

    Ma parole, elle me prend pour un rongeur !

    C’est dur les croquettes !

    J’ai pas les dents pour !…

    Je sais pas ce qu’elle imagine…

    Mais…

    Ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire.

    Elle est vraiment charmante, gentille, un peu bête…

    Ah la la ! Ben c’est même pas ça… En fait, ouais… Ah Ah (elle rit) En fait…

    Ça c’est son mot… En fait ! En fait il paraîtrait... en fait j’vais vous dire… Qu’est-ce que j’voulais vous dire en fait ?

    Ah oui, elle est totalement siphonnée !

    … Vous savez pas la meilleure ?

    Elle m’appelle «Chat» ! Oui,«Chat»… Alors que comme vous pouvez le voir je ne suis pas un chat ! Je suis une jeune fille et pas du tout un mec !

    Est-ce que j’ai la tête d’un mec ? J’vous demande un peu… Et le reste encore moins.

    Bon qu’est-ce que j’ai à manger déjà ?…

    (Elle revient vers son écuelle et y jette un regard dépité)

    C’est encore les croquettes !

    (Elle revient s’installer sur le canapé)

    Bon ! Y’a plus qu’à !

    Après un temps...

    Tel que c’est parti, elle va encore rentrer tard… ou tôt devrais-je plutôt dire !

    Alors, je vais devoir me forcer à aller bouffer ses croquettes si je ne veux pas mourir de faim !

    Ha ! Si vous l’aviez vue !

    Elle commence par s’enfermer dans la salle de bains pendant au moins deux heures et après c’est la phase d’hésitation devant la robe qu’elle va pouvoir enfiler.

    Enfiler, le mot n’est pas trop fort, je vous assure.

    Oh cette robe !… Une robe à vous couper le souffle au sens propre comme au figuré, ouais !

    (Elle réfléchit)

    Vous savez quoi ?

    J’ai une idée…

    Pour la robe…

    Ouais vous allez voir !

    Au moment de s’en aller…

    Quand elle va repasser par ici…

    Juste après mon câlin…

    Rrrrrhaouttt !

    Si elle me donne pas du vrai manger...

    Je connais le truc qui va la foutre en boule ! Sûr !

    Et paff…

    J’ai ma p’tite idée...

    *

    Scène 2

    Tandis que «Chat» se pelotonne très confortablement entre les coussins du canapé, la porte de la chambre s’ouvre sur l’entrée en scène d’Emma. Elle porte une robe fuseau verte très moulante (elle se déhanche en tentant d’ajuster le tissu de part et d’autre de son bassin à la recherche de plus d’ampleur).

    Elle avance à petits pas précautionneux ne prêtant aucune attention à «Chat».

    Chat doucereux :

    Wrououttt Wraon…

    Oh ! Vous avez vu sa robe un peu ?

    Qu’est-ce que vous en pensez ?

    Hein ? C’est pas rien !

    Moi j’dis ça…

    Mais regardez nous, les chats, on n’est pas entravés par ce genre de peau, bien au contraire, avec toute la peau qu’on a, on pourrait presque aller envelopper deux chats ; grâce à quoi nous sommes des êtres doués d’une souplesse et d’une agilité remarquables.

    Emma posant, se parlant à elle même :

    Wroooutt !…

    (L’air consternée) Ouais…

    C’est bien ce que je pensais, t’as pris des fesses ma vieille !

    Les hivers c’est terrible ! On bouffe, on se dépense moins… Et voila le résultat !

    Chat d’un air mollement indigné :

    Eh ! Ho !… Tu m’as vu moi !

    Justement en parlant de bouffe ! Mon assiette !

    T’y penses à mon assiette ?

    Emma résignée :

    De toute façon ! J’ai pas le choix !

    Je vais pas remettre celle d’hier !

    Celle d’avant-hier j’ai pas eu le temps de la faire nettoyer…

    (in petto) Avec ce connard d’André qui m’a fait tomber dessus son saumon mayo…

    Et bien gras avec ça!

    Et avec tout le plomb que le saumon doit contenir, maintenant ma robe, je pourrais m’en servir comme combinaison anti radiations...!

    Chat :

    Eh ben voilà !…

    Si tu m’avais fait voir la tâche, au moins…

    J’aurais pu nettoyer ta robe. Tu aurais pu la récupérer comme neuve tiens !

    Et en plus ça t’aurais coûté que dalle…

    «Chat» quitte son canapé et vient très câlinement se frotter contre les jambes de sa maîtresse.

    Wrououtt mia wrououou !

    Emma indisposée :

    Ooooh ! Nooon !!! Minou !

    Tu vas me mettre des poils partout !

    Va-t-en ! Je suis déjà en retard ! Alors, c’est vraiment pas le moment…

    Et cette robe qui me serre ! C’est… Horrible !

    Elle consulte l’heure sur le cadran d’une horloge qui se trouve posée sur la commode.

    Déjà 18 heures presque… Horrible !

    Chat fâché :

    Ma gamelle !

    Emma d’un coup toute tendresse pour son chat :

    Oh vouiiii mon pauvre minet, minouchet, minounet… (prenant le chat entre ses bras)

    Chat indigné :

    Eh ! Ho !

    Tout doux là, tu vas m’arracher les poils !

    Emma :

    Maîtresse est pas gentille, elle s’occupe pas de toi hein ! (Elle le chatouille et le secoue gentiment)

    Oh elle est pas gentille sa maîtresse, oh nooon, elle est pas gentille cette maîtresse là, hein ?

    Il a peut-être faim-faim le chat-chat ?… (tenant le chat à bout de bras)

    Chat :

    Ah ! Enfin ! Fin-fin...

    Emma se penchant au dessus de la gamelle du chat:

    Mais c’est qu’il a rien mangé le chat-chat… Oh quel coquin !

    Chat :

    Quin-quin !

    Emma toujours bêtifiant :

    Il aime pas ses croquettes ?

    Chat :

    Quéquettes !

    Emma :

    Ooooh, Y veut de la bonne yanyande pour son p’tit ven-ventre ?

    (Elle ouvre un sachet de pâtée et en remplit l’écuelle de Chat)

    Chat s’en va rejoindre le canapé et contre toute attente se met à en griffer les accoudoirs.

    Emma furibarde :

    Oh le salaud !

    (Elle se précipite vers le canapé pour empêcher Chat de poursuivre)

    File de là ! Méchant chat !

    (Sous l’effort la robe craque sur toute sa longueur)

    Oh ma Ro-o-o-o-o-obe! Oh ! Nooon !… C’est pas vrai ! Manquait plus que ça !

    Le téléphone sonne.

    Emma affolée :

    Non !

    Le téléphone sonne.

    Emma paniquée :

    Pas le moment !

    Le téléphone sonne.

    Emma hésitant :

    C’est Bertrand qui doit s’impatienter !

    Le téléphone sonne.

    Emma retenant du mieux qu’elle peut les pans décousus de sa robe rejoint sa chambre en catastrophe.

    Chat hilare :

    Allons voir ce qu’il y a au menu ce soir.

    *

    Scène 3

    Chat est installé sur le canapé.

    Emma morose rejoint le salon en tenant tout contre elle une brassée de vêtements.

    Emma s’adressant à Chat :

    Il faut que je me trouve une tenue de remplacement pour ce soir !

    (s’adressant à Chat) Je sais pas si je peux compter sur ton avis… Méchant chat !

    (Elle montre une première robe qu’elle plaque contre elle et apporte ses commentaires)

    Boff !… Pas terrible !

    (Elle en déplie une deuxième)

    Ha ! Ha ! C’est mieux, non ?

    (Une troisième suit, elle fait une grimace en la rejetant avec vigueur)

    Pas celle-là !

    (Elle passe à la quatrième)

    Trop rose !

    (La cinquième, la sixième, la septième...)

    Trop bleue !

    Trop violette !

    Trop courte !

    (Elle tire un modèle crayon orné d’une grande marguerite.)

    Ah ! J’aime !

    (Elle regarde Chat.)

    Un peu…

    Chat :

    Wraouttt !

    Emma :

    Beaucoup ?

    (Elle tend le bras pour mieux regarder le modèle) C’est complètement fou !

    Chat in petto :

    Passionnant !

    Emma rejetant finalement la robe :

    Pas du tout !

    (songeuse)

    Je vais regarder dans la malle aux vieilleries !

    *

    Scène 4

    Le téléphone sonne.

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