Kira et la Tempête de Glace

Par Francisco Angulo de Lafuente

L'histoire que je m'apprête à vous narrer, ô lecteurs intrépides, pourrait paraître invraisemblable à première vue. Pourtant, je vous certifie sur l'honneur qu'elle n'est que la stricte relation des faits extraordinaires auxquels j'ai moi-même assisté, ou qui me furent rapportés par des témoins dignes de foi.

En ces temps reculés de la fin du XXe siècle, l'esprit humain, enivré par les fulgurants progrès de la science moderne, commençait à douter de l'existence de tous ces mystères dont regorge notre monde. Las ! L'orgueilleuse raison prétendait avoir réponse à tout, et s'imaginait follement avoir terrassé les forces occultes qui gouvernent l'univers.

C'est alors que d'étranges événements vinrent lui rappeler combien ses lumières sont vaines et dérisoires face aux profonds abîmes de l'inconnu...

Tout commença par une matinée d'avril 1998. Le ciel de la capitale française était d'un bleu éclatant, que ne troublait nul nuage. La vieille ville se réveillait paresseusement sous les rayons printaniers du soleil. Rien n'aurait pu laisser présager le drame fantastique qui allait bientôt plonger ses habitants dans la stupeur et l'effroi.

Un orage d'une violence inouïe éclata soudain sur Paris, faisant trembler jusqu'aux puissantes fondations du Palais du Louvre. La foudre s'abattit avec fracas un peu partout dans la cité, sous les yeux médusés de la population.

Lorsque l'électricité atmosphérique se fut enfin calmée, les parisiens crurent leur calvaire terminé. Mais il n'en était rien. Car bientôt, un froid sibérien d'une intensité mortelle s'empara de la ville, transformant hastaques et fontaines en statues de glace. Un vent cruel fouetta les avenues, faisant pleuvoir sur le sol un déluge de stalactites meurtrières. Le thermomètre chuta vertigineusement, jusqu'à atteindre des températures que l'on croyait impossibles sous nos latitudes.

Pris au piège de cette effroyable tempête de glace, les malheureux citadins tentèrent bien de prendre la fuite. Mais au-dehors, la Mort les attendait sous les traits d'un spectre blanc aux doigts gelés. Ceux qui s'y risquèrent furent instantanément changés en statues de neige éternelle.

Tandis que la ville se transformait peu à peu en un immense cercueil de verglas, une poignée d'intrépides trouvèrent refuge dans les sous-sols d'une brasserie. Peu à peu, ils comprirent que cette catastrophe n'avait rien de naturel. Une science maudite était à l'œuvre. Restait à découvrir qui en était le maître, et dans quel dessein diabolique...

Amis lecteurs, accrochez-vous à votre siège, l'aventure extraordinaire que je m'apprête à vous conter va vous transporter aux confins de l'impossible !

A l'orée du XXe siècle, la ville de Paris se métamorphosa littéralement en un bloc de glace géant, sous l'action d'un hiver surnaturel venu des tréfonds de l'enfer. Seul un groupe d'intrépides survivants parvint à échapper à cette terrible fatalité, en trouvant refuge dans les entrailles de la capitale.

Cette poignée de naufragés se joignit autour d'une purpose commune : percer le mystère de cette apocalypse de glace et trouver un moyen d'en réchapper. En explorant les souterrains infinis de la ville, ils découvrirent bientôt que ce cataclysme n'avait rien de naturel...

 

• Langue: Français
• Éditeur: Charles Scribner's & Company
• Date de sortie: 15 sept. 2023
• ISBN: 9798215313541

Francisco Angulo de Lafuente

Francisco Angulo de Lafuente is a Spanish author, programmer, and biotechnology researcher who has carved out a unique niche at the intersection of science and speculative fiction. Born in Madrid in 1976, Angulo combines his technical expertise with a gift for storytelling that has produced an impressive catalog of 39 published works. With degrees in Computer Engineering and Biotechnology from the Polytechnic University of Madrid, Angulo first gained recognition in the scientific community as the research director of the groundbreaking Ecofa project. His development of second-generation biofuel from bacteria fed with organic waste earned him a patent in 2005 and established him as an innovator in sustainable energy solutions. This revolutionary process, which uses microorganisms to produce biofuel from abundant organic waste materials, demonstrated his ability to think beyond conventional boundaries—a skill that would later define his literary career. Angulo's transition from laboratory to literature has resulted in a prolific output of science fiction novels that blend technical precision with imaginative storytelling. His works, often compared to Jules Verne for their prophetic integration of emerging technologies, explore themes ranging from artificial intelligence and environmental sustainability to post-apocalyptic survival and cyberpunk futures. Recent acclaimed titles include ApocalipsIA: The Day After AGI (2024), a haunting exploration of artificial general intelligence set in a devastated Madrid; Star Wind: The Pyramid of Destiny (2024), an interplanetary adventure on the alien world of Zephyria; and Shanghai 3 (2024), a cyberpunk thriller set in a mining colony on Europa. His work has garnered international attention, with translations available in multiple languages including Catalan, Danish, and Romanian. In 2024, Angulo's innovative spirit extended to the tech world when his Enhanced Unified Holographic Neural Network (EUHNN) project, combining ray tracing and CUDA for AI applications, was initially recognized as the winning entry in the NVIDIA and LlamaIndex developer contest, further demonstrating his ability to bridge the gap between theoretical science and practical application.

Aperçu du livre

KIRA ET LA TEMPÊTE DE GRÊLE

(KIRA AND THE ICE STORM)

AVERTISSEMENT

Ceci est un roman de science-fiction.

Les données et théories scientifiques extraites des journaux et cahiers de travail d'Agnux peuvent ne pas avoir de validité dans notre espace-temps.

Prologue

L'histoire que je m'apprête à vous narrer, ô lecteurs intrépides, pourrait paraître invraisemblable à première vue. Pourtant, je vous certifie sur l'honneur qu'elle n'est que la stricte relation des faits extraordinaires auxquels j'ai moi-même assisté, ou qui me furent rapportés par des témoins dignes de foi.

En ces temps reculés de la fin du XXe siècle, l'esprit humain, enivré par les fulgurants progrès de la science moderne, commençait à douter de l'existence de tous ces mystères dont regorge notre monde. Las ! L'orgueilleuse raison prétendait avoir réponse à tout, et s'imaginait follement avoir terrassé les forces occultes qui gouvernent l'univers.

C'est alors que d'étranges événements vinrent lui rappeler combien ses lumières sont vaines et dérisoires face aux profonds abîmes de l'inconnu...

Tout commença par une matinée d'avril 1998. Le ciel de la capitale française était d'un bleu éclatant, que ne troublait nul nuage. La vieille ville se réveillait paresseusement sous les rayons printaniers du soleil. Rien n'aurait pu laisser présager le drame fantastique qui allait bientôt plonger ses habitants dans la stupeur et l'effroi.

Un orage d'une violence inouïe éclata soudain sur Paris, faisant trembler jusqu'aux puissantes fondations du Palais du Louvre. La foudre s'abattit avec fracas un peu partout dans la cité, sous les yeux médusés de la population.

Lorsque l'électricité atmosphérique se fut enfin calmée, les parisiens crurent leur calvaire terminé. Mais il n'en était rien. Car bientôt, un froid sibérien d'une intensité mortelle s'empara de la ville, transformant hastaques et fontaines en statues de glace. Un vent cruel fouetta les avenues, faisant pleuvoir sur le sol un déluge de stalactites meurtrières. Le thermomètre chuta vertigineusement, jusqu'à atteindre des températures que l'on croyait impossibles sous nos latitudes.

Pris au piège de cette effroyable tempête de glace, les malheureux citadins tentèrent bien de prendre la fuite. Mais au-dehors, la Mort les attendait sous les traits d'un spectre blanc aux doigts gelés. Ceux qui s'y risquèrent furent instantanément changés en statues de neige éternelle.

Tandis que la ville se transformait peu à peu en un immense cercueil de verglas, une poignée d'intrépides trouvèrent refuge dans les sous-sols d'une brasserie. Peu à peu, ils comprirent que cette catastrophe n'avait rien de naturel. Une science maudite était à l’œuvre. Restait à découvrir qui en était le maître, et dans quel dessein diabolique...

Introduction

Amis lecteurs, accrochez -vous à votre siège, l'aventure extraordinaire que je m'apprête à vous conter va vous transporter aux confins de l'impossible !

A l'orée du XXe siècle, la ville de Paris se métamorphosa littéralement en un bloc de glace géant, sous l'action d'un hiver surnaturel venu des tréfonds de l'enfer. Seul un groupe d'intrépides survivants parvint à échapper à cette terrible fatalité, en trouvant refuge dans les entrailles de la capitale.

Cette poignée de naufragés se joignit autour d'une purpose commune : percer le mystère de cette apocalypse de glace et trouver un moyen d'en réchapper. En explorant les souterrains infinis de la ville, ils découvrirent bientôt que ce cataclysme n'avait rien de naturel...

Parmi eux se trouvait le jeune médecin Kira, dont l'intelligence et le courage feront merveille. Il y avait également Léon, le conducteur ivre mais plein de ressources, Phil l'homme au grand cœur mais à la carrure massive, ou encore Samuel l'hypocondriaque invétéré.

Malgré leurs différences, ces êtres que le hasard avait réunis surent faire front commun face à l'adversité. Ils bravèrent mille dangers dans les entrailles glaciales de Paris, pourchassés par une créature polymorphe venue d'une autre dimension.

A la fois récit d'aventures palpitant et fable philosophique, Kira et la Tempête de Glace nous entraîne dans un voyage extraordinaire à la frontière de l'impossible. A l'instar des romans de Jules Verne qui ont bercé notre enfance, cette histoire mêle les rêves les plus fous de la science à la quête existentielle la plus profonde qui soit : celle de notre humanité.

Accrochez-vous bien, le voyage promet d'être mouvementé ! Mais quels que soient les périls glacés qui vous attendent, la flamme intérieure de Kira ne faillira jamais.

Les manuscrits d'Agnux sont bien plus compliqués que ce livre. J'ai consacré de nombreuses années à leur étude et à leur déchiffrage ; mais de nouvelles données cachées apparaissent toujours. Ce sont des documents complexes, chiffrés pour la plupart. Certaines de ses lettres semblent normales au premier abord, mais sous leur apparence se dissimulent une infinité de messages codés, qui révèlent des informations sur ses découvertes.

Après avoir lu les avertissements, je dois vous prévenir que ce livre s'aventure dans la complexité des théories relativistes ; créant des paradoxes qui peuvent mener à la confusion du lecteur. Le temps n'a pas forcément à suivre une ligne, il peut opérer de soudains changements en créant plusieurs réalités parallèles. Autrement dit : le bon chemin peut être n'importe lequel. En fait, même plus d'un à la fois. En haut et en bas, à droite et à gauche en même temps. Tout dépend du point de vue de l'observateur. Dans cette histoire, vous, le lecteur, êtes le spectateur et vos conclusions, même si elles diffèrent des miennes et même de celles d'Agnux, seront les bonnes.

Vous rencontrerez des protagonistes vivant dans le passé, d'autres dans le futur et même certains coexistant dans plusieurs lignes temporelles. Je vous demande l'effort et l'attention nécessaires pour résoudre cette histoire de manière satisfaisante, en remettant chaque personnage à sa place. Si vous êtes en train de lire dans le train ou dans un endroit peu propice, vous devrez peut-être relire une partie ou la totalité de ce livre pour assembler les pièces qui ouvrent les portes de cette sphère.

Chapitre 1

La tempête de grêle

Kira s'était levée avant que le réveil ne sonne, ce qui n'était pas dans ses habitudes, d'ordinaire elle dormait comme une souche. Il était difficile d'interrompre son sommeil profond et très souvent le réveil sonnait pendant plusieurs minutes. Aujourd'hui, les coups de tonnerre et les éclairs d'un violent orage l'avaient réveillée plus tôt que d'habitude. C'était la tempête la plus spectaculaire qu'elle ait jamais vue ; des éclairs tombaient de partout. L'un d'eux frappa son immeuble, faisant trembler les fondations. Les orages ne lui faisaient pas peur, mais une chose est de voir un orage et une autre de se trouver sous cet énorme nuage noir qui déversait des éclairs sans discontinuer.

Après cela, comme toujours, la précipitation, sans le temps de se préparer correctement ni de prendre un bon petit-déjeuner. Elle avalait un verre de café froid et sortait en trombe. Bien qu'il lui soit difficile de se réveiller et qu'elle doive toujours partir à toute allure pour l'hôpital, elle n'était jamais arrivée en retard au travail. On ne pouvait pas en dire autant de la plupart des médecins.

Depuis toute petite, elle avait voulu être médecin et cela lui avait coûté beaucoup d'efforts d'arriver là où elle en était. Pour d'autres, pour ses camarades, ça n'avait pas été aussi difficile, mais elle venait d'une famille modeste. Bien sûr, il y en avait de plus pauvres. Même si l'argent n'a rien à voir avec l'intelligence, cela facilite grandement les choses quand il s'agit de pouvoir étudier dans une bonne école. Les gens ont souvent de mauvaises idées à ce sujet, car ils pensent généralement que les individus se font tout seuls ; Rien de plus faux. On ne peut pas laisser un enfant livré à lui-même, au milieu des déchets de la société et s'attendre à ce qu'il revienne à vingt-cinq ans en étant ingénieur. Pour quelqu'un apprenne à jouer du piano, il faut d'abord qu'il ait un piano. Kira savait par expérience à quel point il est difficile d'apprendre un instrument quand on n'en a pas. Elle avait dû se frayer un chemin toute seule. Non seulement personne ne l'avait guidée, bien au contraire, ils essayaient de la convaincre qu'elle était dans l'erreur. À quoi bon avoir des ambitions impossibles comme devenir médecin ? Plus vite elle redescendrait sur terre, mieux ce serait, pensait sa famille. Elle eut de nombreuses confrontations avec ses parents. Dès qu'elle rentrait à la maison, la tension était palpable. Au lieu d'être fiers, ils se sentaient offensés, rancuniers, comme si elle avait changé de camp. Son père méprisait tous les hommes qui ne gagnaient pas leur vie à la sueur de leur front. Pour lui, toutes ces personnes étaient des êtres méprisables, des gratte-papier comme il les appelait. Ils ressentaient une sorte de haine envers leur fille pour les avoir trahis ; et pas seulement ça, elle leur donnait aussi le sentiment d'être inférieurs. Tous les parents ne souhaitent pas que leurs enfants deviennent roi, certains ne veulent pas céder leur trône. Quoi qu'il en soit, ils ne crurent jamais qu'elle terminerait ses études, et encore moins qu'elle deviendrait chirurgienne. Bien sûr, si son père ne savait même pas faire un rond avec un tuyau, sa fille ne pouvait pas être beaucoup plus intelligente que lui. Elle pouvait bien tromper les étrangers, mais pas lui.

Quoi qu'il en soit, Kira était une exception. Un de ces miracles génétiques qui se produisent de temps en temps.

Pour être médecin, il faut vraiment avoir la vocation, car les études sont ardues et il faut faire plusieurs années de stages avant de pouvoir exercer. La plupart des étudiants abandonnent dès la première année. Il est très difficile de se familiariser avec la maladie et la mort. Dès la première année, on fait continuellement des travaux pratiques sur des cadavres. Mais ça n'avait jamais été un problème pour elle.

Le printemps touchait à sa fin, les journées étaient plus longues et ces derniers jours, le temps avait été estival. L'orage formait un contraste assez choquant. Elle pensa que ce genre de journée était plutôt propice pour rester à la maison. Elle ouvrit le placard et jeta quelques vêtements sur le lit, puis s'habilla comme si elle était en retard. Elle prit un parapluie noir pour homme, elle n'en avait pas d'autre car elle n'en utilisait normalement jamais. En sortant, il se mit à grêler violemment. Des grêlons gros comme des balles de golf. Les voitures garées qui étaient frappées par ces pierres de glace semblaient se plaindre en déclenchant leurs alarmes. Kira se réfugia dans le premier commerce qu'elle trouva. À l'intérieur, de nombreux passants faisaient de même. Tout le monde parlait sans arrêt, commentant l'événement. Il est curieux de voir comme dans ces moments-là les gens deviennent plus chaleureux. Dans les grandes villes, la plupart des personnes ne se saluent même pas, même quand ce sont des voisins ; mais face à un événement extraordinaire, tous commencent à bavarder comme de vieilles connaissances. Il semble que ce soient souvent les difficultés qui laissent entrevoir un peu d'humanité chez ces urbains qui vivent comme des fourmis. Peut-être que si nous pouvions tout résoudre par nos propres moyens et n'avions jamais besoin de l'aide d'autrui, nous cesserions d'être humains pour devenir une sorte d'êtres automatisés sans sentiments.

Les dégâts sur le mobilier urbain et les voitures ne cessaient d'empirer, ce qui semblait réjouir certaines personnes. Je ne sais pas très bien s'ils riaient du malheur d'autrui ou s'ils aimaient voir leur propre voiture se faire marteler par la grêle. Dans certains cas, on peut ressentir un certain soulagement à voir le véhicule pour lequel on paye chaque mois une amère traite se faire détruire par l'orage.

De la même manière qu'elle avait commencé, la tempête prit fin en un clin d'œil. À présent, le bruit des grêlons laissa seulement place aux clignotants des alarmes ; en quelques secondes ils s'arrêtèrent et on n'entendit plus que le murmure de la foule qui s'amassait à l'intérieur du magasin. Tout le monde discourait sur l'événement. Puis les conversations s'éteignirent petit à petit comme la pile d'un jouet qui s'épuise. Quelques minutes plus tard, ce fut le silence total ; tout le monde changea d'expression, comme s'ils avaient mis un masque, et sortit du commerce. Ils retournaient à leur état normal, tels des abeilles après la pluie.

La grêle accumulée au sol formait une couche solide de plusieurs centimètres qui transformait les rues en patinoire. Une voiture tourna au coin de la rue, roulant beaucoup trop vite compte tenu de l'état de la chaussée. Ses vitres étaient fissurées par l'orage et on ne distinguait pas bien qui la conduisait. Elle fonçait à grande vitesse vers la porte du magasin où se tenaient encore beaucoup de gens. Elle tenta de tourner à droite mais les roues perdirent leur motricité et elle continua tout droit en faisant une embardée. Au moment où Kira prononça le mot « attention », le 4x4 fonça sur les passants. Des cris retentirent et elle accourut pour voir ce qui s'était passé. À plusieurs, ils soulevèrent une personne qui se trouvait sous la voiture. D'autres injuriaient le conducteur, donnant des coups dans la carrosserie. Craignant qu'on ne le lynche, le chauffeur verrouilla les portières. C'était un homme d'âge moyen, obèse, à la peau très blanche constellée de taches de rousseur. 

Au sol gisait un jeune homme inconscient des traumatismes causés lors de la collision.

- Il l'a tué ! cria une femme d'un certain âge qui se trouvait dans la foule. Sans perdre une seconde, la doctoresse s'approcha et prit le pouls du jeune homme en posant index et majeur sur sa carotide. En appuyant sur l'artère, elle sentit son pouls faible. Il respirait difficilement. Elle l'examina rapidement et put confirmer ses pires craintes. Le blessé avait subi un traumatisme crânien suite au choc ; mais le pire, c'étaient ses côtes cassées dont un fragment d'os s'était enfoncé dans le poumon. La situation était très grave et nécessitait une intervention d'urgence maximale, sinon les poumons allaient se remplir de sang et de liquide, l'étouffant. Elle prit son téléphone pour appeler une ambulance mais n'entendit qu'un message signalant l'absence de réseau. Plusieurs personnes formant un cercle autour d'elle lui tendirent leur portable.

- Essayez avec celui-ci, cet opérateur a toujours du réseau, dit un homme en lui présentant le sien. Elle composa à nouveau le numéro des urgences mais entendit encore le même message.

- Appelez les secours, on doit le transporter à l'hôpital immédiatement.

Toutes les personnes sortirent leur téléphone et composèrent les différents numéros d'urgence. Mais le résultat fut le même.

Il semblait incroyable que tous soient hors service. Peut-être la tempête s'étendait-elle sur une vaste zone et les gros grêlons avaient-ils pu détruire les antennes relais de téléphonie mobile.

- Moi, moi, moi ici, moi ici, bafouilla le propriétaire du magasin, d'origine asiatique. Il voulait dire qu'il avait un téléphone fixe dans le magasin. Un homme courut à l'intérieur et décrocha le combiné d'une main, prêt à composer le numéro de l'autre. Avant d'appuyer sur une touche, il entendit une voix. Apparemment, le commerçant avait déjà appelé l'hôpital mais ils ne le comprenaient pas. Le problème maintenant, c'était que les services d'urgence étaient saturés ; les blessés affluaient aux