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Les défis du quotidien: "Que les moines soient toujours prêts" "Que tout soit commun à tous"
Les défis du quotidien: "Que les moines soient toujours prêts" "Que tout soit commun à tous"
Les défis du quotidien: "Que les moines soient toujours prêts" "Que tout soit commun à tous"
Livre électronique141 pages1 heure

Les défis du quotidien: "Que les moines soient toujours prêts" "Que tout soit commun à tous"

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À propos de ce livre électronique

Un commentaire de la règle de saint Benoît centré sur la vie quotidienne, montrant que la foi s'incarne dans les nécessités et les gestes simples de tous les jours. Le fondateur de l'ordre des Bénédictins aborde le sommeil, l'alimentation, l'usage des biens matériels, l'habillement, le respect de la discipline et le voyage.


À PROPOS DE L'AUTRICE


Sœur Loyse Morard est moniale bénédictine du monastère d’Ermeton-sur-Biert en Belgique. Licenciée en philosophie (Fribourg/Suisse) et docteur en sciences bibliques (Strasbourg), elle a été Prieure de sa communauté durant 28 ans. Elle a donné de nombreuses sessions d’initiation au Premier Testament et a commenté la Règle de saint Benoît pour ses sœurs et pour les laïcs. Elle livre ici à tous une synthèse de sa réflexion, éclairée par la Bible, en vue de son application dans la vie quotidienne.
LangueFrançais
Date de sortie20 juil. 2023
ISBN9782364523623
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    Aperçu du livre

    Les défis du quotidien - Loyse Morard

    Préambule

    Les réflexions proposées ici n’ont rien d’académique. Elles n’émanent pas d’une spécialiste de l’histoire monastique ou des règles anciennes. Elles sont le simple produit d’une lecture, pour­­suivie par une moniale aimant partager avec sa communauté la sève nourricière – et la saveur – d’un texte dont elle souhaite qu’il n’apparaisse pas seulement comme une référence, aussi vénérable soit-elle, mais comme une source vive et vivifiante, maintenant, pour aujourd’hui, à la jointure des xx e et xxi e  siècles. La lecture en question ne fait pas appel aux commentaires antérieurs. Elle ne cite que rarement un auteur. Elle se développe à la lumière de l’Écriture Sainte, de la vie quotidienne et des convictions personnelles de son auteur. Elle ne prétend ni à l’exhaustivité ni à une rigueur logique implacable. Le propos comporte d’inévitables redites, d’un fascicule à l’autre, d’un chapitre à l’autre. Il est le fruit d’une méditation, d’une «   rumination   » qui combine intuitions et préoccupations personnelles avec les grands thèmes traités par saint Benoît.

    Le texte de sa Règle, vieux de près de quinze siècles, reste aujourd’hui une source. Des générations de moines et de moniales, d’hommes et de femmes de toutes conditions, s’y sont abreuvés au cours des âges et s’y abreuvent toujours. Ils y ont découvert et y découvrent encore de quoi éclairer et baliser leur chemin à la suite du Christ. Nombre de valeurs chères à saint Benoît rejoignent en profondeur les requêtes des hommes et des croyants d’aujourd’hui. Il faut les dégager des sables qui les recouvrent souvent : directives concrètes, étroitesses, vestiges d’une époque révolue, ou interprétations souvent simplistes, accumulées au long des siècles et que les acquis de la pensée contemporaine obligent à remettre en question.

    L’ensemble de la collection commente, en dix livrets, la totalité des chapitres de la Règle regroupés sous les thèmes suivants : L’art de gouverner – Vivre en frères – Obéir, une sagesse ? – Silence et ascèse – De la crainte à l’amour : l’humilité – La prière – Le travail – Les défis du quotidien – Accueillir, s’ouvrir au monde – Aimer la vie.

    Chaque livret peut être approché indépendamment des autres suivant l’intérêt du lecteur. Pour la clarté du commentaire, il est utile, en cours de lecture, de garder sous les yeux le texte même de la Règle afin de s’y référer aisément.

    Pour la biographie de saint Benoît, voir page 13 de

    L’art de gouverner,

    n°1 de la même collection chez le même éditeur.

    Les défis

    du quotidien

    « Que les moines soient toujours prêts »

    « Que tout soit commun à tous »

    Introduction

    Rien n’échappe à la vigilance de saint Benoît. Pour lui, le désir de Dieu féconde l’existence entière, jusqu’en ses aspects les plus modestes et les plus quotidiens. Dormir, manger, se vêtir, se déplacer, gérer son horaire de chaque jour   : ces nécessités incontournables impliquent un rapport aux choses et aux personnes, animé par un certain esprit.

    Le chapitre 7, « De l’humilité », a posé les fondements de l’itinéraire spirituel qui conduit de la crainte à l’amour. Au point de départ, « craindre Dieu » suppose une attention à l’Autre qui, inlassablement, détourne de soi et libère pour aimer. Les degrés d’humilité déclinent les différents aspects de cette démarche intérieure. Au plan pratique, d’autres chapitres de la Règle, consacrés aux réalités profanes, traitent des multiples situations concrètes où s’incarne cet esprit d’amour et de foi. Par-delà les grands principes toujours fondés sur l’Écriture, les contraintes de la vie réelle imposent leurs lois. Elles aussi ont à s’intégrer pleinement à l’élan qui mène à Dieu.

    L’incarnation concerne chaque croyant, personnellement et communautairement. La vie spirituelle dans le Christ ne se juxtapose pas à l’expérience humaine ressentie dans la chair. La première habite l’autre, l’oriente, lui imprime un sens, une finalité. Dormir, manger ou s’habiller ne constituent pas un « à côté » qu’il faudrait inévitablement subir.

    La foi s’incarne là où sont vécues les humbles nécessités de tous les jours. Les besoins du corps sont honorés. Un sommeil suffisant s’impose comme une nécessité première. Saint Benoît s’en préoccupe dans le prolongement direct de ses réflexions sur la prière. Immédiatement après avoir brossé le portrait du cellérier¹, il explique à quelles conditions chacun est appelé à se situer en enfant de Dieu par rapport aux biens matériels et à la propriété. Il se soucie du régime alimentaire. Pour lui, l’inévitable rapport aux réalités de ce monde ne doit être ni fui ni écarté comme une nuisance, mais assumé au profit de la liberté et de l’amour.

    1. Voir livret n° 7, Le travail, p.

    Dormir

    (ch. 22)

    Après avoir traité de la prière communautaire (ch. 8-20) et établi les doyens en relais à l’autorité de l’abbé (ch. 21) ², saint Benoît aborde les aspects pratiques de la vie quotidienne en commençant par le sommeil ! Le chapitre 22 de la Règle s’intitule « Comment dormiront les moines ». Le Maître incluait les prescriptions relatives à ce sujet dans son chapitre consacré aux « prévôts », chargés de surveiller les frères, de nuit comme de jour ³. Saint Benoît élimine des lignes de son devancier les recommandations morales et disciplinaires qu’elles contiennent et, dans un développement séparé, il brosse un tableau de la vie commune aux profondes perspectives spirituelles. Sous des notations apparemment terre à terre et désuètes, il pose les bases concrètes d’une saine vie communautaire.

    Les deux parties qui composent sa réflexion s’articulent autour du thème évangélique de la vigilance : « Que les moines soient toujours prêts » (v. 6). Le sommeil est une nécessité humaine incontournable. Savoir le gérer sagement ne relève pas seulement d’un problème pratique, mais comporte aussi un lien direct avec la vie spirituelle. La Règle ne pose pas la question du sommeil en termes d’ascèse ou de mortification, mais en termes de bon sens, de charité et surtout de « service de Dieu ». Même le sommeil doit, à sa manière, contribuer à la qualité de ce service. Quand les besoins humains sont reconnus et honorés, le désir de Dieu s’épanouit, tout en les maintenant à leur juste place. Le chapitre 22 éclaire cette double dimension, terrestre et spirituelle, de la recherche de Dieu.

    « Un lit à part »

    « Chacun aura son lit à part » (singuli per singula lecta dormiant – v. 1). D’emblée, la Règle prescrit que chaque frère disposera de son propre lit. Cet usage n’était pas courant dans l’Antiquité, même chez les moines⁴. Aujourd’hui, la chose paraît aller de soi. On peut toutefois la transposer au domaine des cellules individuelles. Saint Benoît porte toujours le souci de respecter les personnes. La vie commune n’exclut pas une certaine singularité : à chacun son domaine intime qui ne regarde que lui.

    Ce domaine cependant n’est pas livré aux caprices de la volonté propre puisque le texte poursuit : « Ils recevront une literie selon leur genre de vie et suivant qu’en aura disposé l’abbé » (v. 2). Une double préoccupation se dévoile : celle de sauvegarder le « genre de vie » imposé par la profession monastique (modus conversationis) et celle, non moins importante, d’adapter ce style à la mesure des nécessités personnelles. Chacun possède ses besoins propres en matière de sommeil et d’alimentation. Il revient à l’abbé d’en tenir compte.

    Respecter les aspirations particulières tout en excluant la volonté propre requiert un équilibre délicat et suppose le dialogue dans la confiance réciproque. Aucun frère ne s’attribue à soi-même la satisfaction égoïste de ses besoins, et l’abbé n’impose ni obligation ni règle de convenance pour des raisons d’ascèse théorique. La décision juste surgit de la rencontre entre les désirs personnels exprimés en toute franchise, d’un côté, et le bon jugement éclairé par la Parole de Dieu et la Règle, de l’autre : humilité et vérité du moine, charité et bon sens de l’abbé. Celui-ci alors n’imposera pas un idéal impraticable et tous recevront ce qui leur est nécessaire sans l’avoir revendiqué comme un

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