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Retraite sur le Cantique des Cantiques: Commentaires bibliques
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Livre électronique155 pages2 heures

Retraite sur le Cantique des Cantiques: Commentaires bibliques

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À propos de ce livre électronique

Un texte dense et magnifique.

Ecrit à partir du Cantique des cantiques, ce texte dense et magnifique de Christian de Chergé, prieur des moines de Tibhirine assassinés en 1996, est celui d’une retraite prêchée en 1990 à des Petites soeurs de Jésus, à Mohammedia au Maroc. Il se présente comme un commentaire des sept cris soit de la Bien-aimée soit du Bien-aimé, dans le Cantique des cantiques, qu’accompagne la méditation des lettres aux « sept Églises » d’Asie dans l’Apocalypse aux chapitres 2 et 3. Ce texte a la forme de sept entretiens, à partir des sept « cris » : Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche ; Attire-moi ! ; Lève-toi… Viens-t’en ! ; Reviens ! ; Ouvre-moi ! ; Reviens, reviens ! ; Pose-moi comme un sceau sur ton cœur. Afin qu’à l’instar des Petites sœurs de Jésus qui ont suivi cette retraite le lecteur puisse entendre pour lui-même ces «cris» et les laisser résonner dans sa propre vie, Christian Salenson propose un accompagnement par des commentaires éclairants et des propositions de méditation.

Découvrez cet ouvrage de Christian de Chergé, qui a la forme de sept entretiens : sept commentaires des "cris".

EXTRAIT

Avec l’Église de Thyatire, nous commençons à redescendre vers le sud. Pergame étant à l’extrême nord des sept églises, Thyatire se trouve à soixante-cinq kilomètres au sud-est de Pergame et on dit que c’est la moins honorable des sept cités. C’est une lettre qui n’est jamais lue dans la liturgie de notre Église. C’est le seul endroit de l’Apocalypse où le titre de Fils de Dieu apparaît. Jézabel est un nom symbolique qui renvoie à quelque chose dans l’Ancien Testament 126, du côté du royaume d’Israël, et c’était une reine qui venait du paganisme et qui avait introduit le culte idolâtre et les « hauts lieux ». Ce que font les Nicolaïtes et les Balaamites qui vivent une demi-conversion, qui choisissent les avantages du changement de religion en s’autorisant des pratiques laxistes et en scandalisant ouvertement, dans leur rapport à certaines libertés : manger des viandes.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Christian Salenson est prêtre du diocèse de Nîmes. Après avoir été supérieur du séminaire interdiocésain d’Avignon et vicaire général du diocèse de Nîmes, il intervient auprès de l’Institut de Sciences et Théologie des Religions de L’Institut catholique de Méditerranée à Marseille. Il a tout particulièrement travaillé la spiritualité et la pensée de Christian de Chergé.
LangueFrançais
Date de sortie13 juin 2018
ISBN9782375821473
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    Aperçu du livre

    Retraite sur le Cantique des Cantiques - Christian Salenson

    INTRODUCTION

    Christian de Chergé était le prieur des moines de Tibhirine. Il est maintenant bien connu grâce aux livres qui ont été publiés, qu’il s’agisse de l’édition de ses propres textes⁷, ou de la publication des ouvrages sur sa vie⁸, sa spiritualité⁹ ou sa pensée¹⁰.

    Ce texte que nous publions est original puisque ce sont les notes¹¹ d’une retraite prêchée à des Petites sœurs de Jésus vivant au Maghreb. Christian de Chergé fait délibérément le choix de commenter quelques textes du Cantique des cantiques en même temps que les « lettres aux Églises » dans l’Apocalypse aux chapitres 2 et 3. Il se réfère plusieurs fois aussi aux Constitutions de la congrégation des Petites sœurs de Jésus¹².

    Ce texte se présente sous la forme de sept entretiens. Chaque entretien s’organise autour d’un « cri » de l’épouse tel qu’on peut les lire dans le Cantique des cantiques : « qu’il me baise d’un baiser de sa bouche », « attire-moi », « lève-toi », « reviens », « ouvre-moi », « reviens, reviens », « pose-moi comme un sceau ». Chacun pourra entendre pour lui-même ces « cris » de l’épouse.

    Chaque entretien comporte trois temps assez inégaux. Christian revient sur quelques aspects de l’entretien précédent ou sur quelques réactions ou sur les Constitutions, puis il commente un passage du Cantique, enfin il s’exprime sur une lettre à l’une des sept églises (à l’exception du dernier entretien).

    Le Cantique des cantiques est le livre de la Bible qui au cours de l’histoire a été le plus commenté¹³. Il se présente sous la forme d’un poème qui exprime la recherche amoureuse entre un homme et une femme. Certains exégètes n’ont voulu y voir qu’une relation amoureuse, d’autres y ont vu une métaphore de la relation entre Dieu et l’homme¹⁴. Ces deux approches ne sont probablement pas exclusives l’une de l’autre tant il est vrai que la première a vocation à être sacramentelle, c’est-à-dire signe et moyen, de la seconde et la seconde à donner son sens à la première.

    Ce livre biblique est étonnant puisque le nom de Dieu n’y est jamais prononcé. Or c’est le livre dans lequel les mystiques ont reconnu une des expressions les plus vives de la quête de Dieu. Ainsi, nous comprenons, et c’est une première leçon de ce texte biblique, que la nomination de Dieu, aussi utile soit-elle, n’est pas garante d’une juste appréhension de sa présence. Et inversement, on ne peut conclure du fait de ne pas nommer Dieu à l’absence d’une quête spirituelle. Dans tous les cas, cela permet au lecteur de faire droit à l’ensemble de son expérience humaine, de son désir et des manques qui le creusent, et à reconnaître l’expérience spirituelle enfouie et incarnée dans la totalité de son expérience humaine.

    Dès le début de la retraite, Christian de Chergé, reprenant les mots de Jean-Paul II¹⁵, invite les religieuses qui y participent à écrire avec leur propre vie « une réédition originale du célèbre poème ». Cette invitation peut être reçue par celui qui choisit ce texte pour accompagner sa méditation ou faire retraite. Les cris de l’épouse viennent en baliser l’itinéraire.


    (7) En 1996, Bruno Chenu a publié L’invincible espérance, puis la même année, Sept vies pour Dieu et pour l’Algérie, Bayard. L’abbaye d’Aiguebelle sous la responsabilité d’André Barbeau a publié les homélies : L’autre que nous attendons et les chapitres Dieu pour tout jour, en 2006, réédités depuis par les éditions de Bellefontaine. La revue de l’ISTR de Marseille, Chemins de Dialogue n° 27, a publié « Prier en Église à l’écoute de l’islam », pp. 17-24.

    (8) On ne peut que conseiller la très belle et très documentée biographie de Marie-Christine RAY, Christian de Chergé, Bayard 1998, qui a été rééditée par les éditions Albin Michel en 2010.

    (9) Christian SALENSON, Prier quinze jours avec Christian de Chergé, Nouvelle Cité 2006. Anne-Noëlle CLÉMENT, Bénédicte AVON, Roger MICHEL, Christian SALENSON, Le Verbe s’est fait frère, op. cit.

    (10) Christian SALENSON, Christian de Chergé, une théologie de l’espérance, Bayard 2009.

    (11) On possède aussi l’enregistrement de cette retraite.

    (12) Ces Constitutions ont été approuvées le 25 décembre 1988. La Fraternité des Petites sœurs de Jésus de Charles de Foucauld a été fondée en 1939 par Petite sœur Madeleine.

    (13) Tous les auteurs mystiques font référence à ce texte. Parmi les grands commentateurs, il faut citer Origène, Grégoire de Nysse, Grégoire le Grand, saint Bernard, etc.

    (14) Ce fut le cas en particulier de nombreux Pères de l’Église : Origène, Grégoire de Nysse, Basile, Ambroise, Augustin, Grégoire le Grand.

    (15) JEAN-PAUL II, le 31 mai 1980, aux religieuses de France, lors de son voyage en France, dans les jardins de la rue du Bac. Documentation catholique, 1980.

    Premier entretien

    QU’IL ME BAISE D’UN BAISER DE SA BOUCHE

    Cantique des cantiques 1,2

    Dans ce premier entretien, Christian situe le contexte de la retraite. Tout d’abord il s’adresse à des femmes ! Des femmes qui vivent parmi d’autres femmes, en Algérie. Ensuite, elles et lui sont des étrangers, hôtes dans un pays qui est « une maison de l’islam ». Ce sont des travailleuses, des religieux, des contemplatifs. Christian n’établit aucune opposition, comparaison, séparation à l’égard des musulmans au milieu desquels ils vivent. Positivement, les croyants de l’islam sont eux aussi appelés à la vision de Dieu et quelques-uns y consentent. Avec eux déjà s’ébauche et s’incarne la communion des saints. Ainsi, le paysage est dessiné.

    Pourquoi Christian a-t-il choisi le Cantique des cantiques ? Dans ce poème biblique, c’est une femme qui parle, au début tout au moins, et qui s’adresse à des femmes. De plus, cette retraite a été donnée en 1990. Or, cette année-là, on fêtait le neuvième centenaire de la naissance de saint Bernard qui fut un commentateur prolixe de ce texte.

    Christian constate que ce livre biblique tellement commenté est peu cité dans la liturgie. Son caractère charnel fait probablement un peu peur ! Le premier des cris de l’épouse est : « Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche ». Puis-je dire aisément cette phrase ?

    Son baiser, nous pouvons le recevoir par des médiations humaines. Elles sont « sa » bouche. Voilà de quoi méditer sur notre expérience ! Si Christian rappelle ce que disait Jean-Paul II aux religieuses en 1980 : faire de sa vie une « réédition originale du poème », cela n’est pas réservé aux Petites sœurs de Jésus !

    Le premier élément de votre réalité, c’est d’être des femmes, et des femmes visibles et dévoilées, dans un monde où l’homme se voit… et la femme se voile. C’est encore plus frappant en Algérie qu’au Maroc. En Algérie, la femme est invisible. Elle se cache. J’ai essayé de vous imaginer faisant la queue à la frontière du Maroc. L’autre jour, j’ai attendu trois heures au passage de l’Algérie, j’étais vraiment le seul Européen, et il n’y avait pas de femmes. Vous êtes, nous sommes, des Européens dans ce qu’il faut appeler un tiers-monde, mais qui est nuancé de quart-monde et d’occidental aussi. Cela veut dire, pour nous, un dépaysement qu’il faut regarder en face. Je crois que même quarante ans de présence dans un de ces pays n’enlèvent pas le plus gros du dépaysement.

    Chrétiens dans la maison de l’islam

    Vous êtes, et nous sommes, des chrétiens dans une maison de l’islam. Ce pourrait être là des points négatifs ou des points de différence et c’en est. Mais il y a aussi des points de ressemblance. Vous êtes des travailleuses, et dans un monde marocain qui est laborieux et industrieux, y compris le monde féminin. Vous êtes, et nous sommes, des religieux, des consacrés, dans un environnement où le religieux affleure à tout bout de champ, sous toutes les formes. Et vous êtes, nous sommes, des contemplatifs parmi des frères et des sœurs dont notre foi suffirait à nous dire qu’ils sont appelés à la vision de Dieu. Mais, si beaucoup l’ignorent, nous en voyons davantage qui le pressentent et un bon nombre qui y consent. Si bien que nous avons quelque chose à contempler et ils se livrent à notre contemplation. Et cette contemplation mutuelle, c’est l’ébauche de la communion des saints. À partir de ce moment-là, il n’y a plus ni homme ni femme¹⁶, il n’y a plus que Dieu qui est tout en tous. Voilà notre situation. Il me semble que le Cantique des cantiques peut nous permettre de rejoindre cette situation ou de la commenter.

    Place au féminin

    Le personnage qui commence, c’est une femme, ou tout au moins, il est au féminin. On vient de publier un livre intitulé La Bible au féminin¹⁷. L’Église est au féminin, et dans nos langues sémites, l’Esprit aussi est féminin. Et Dieu a du féminin. Cela pourrait être la clé de lecture du Cantique des cantiques : il y a du féminin en Dieu. Mais il est évident qu’il y a du dépaysement. On pressent que la religion de l’épouse n’est pas exactement la même que celle du Bien-aimé. Il est question de travail, mais beaucoup de consécration. Toute la création est appelée au secours pour signifier cette consécration ; tous les symboles de la création entrent en jeu et ils se donnent à voir, comme la Bien-aimée qui se dévoile.

    Pourquoi le Cantique des cantiques ?

    Pourquoi avoir choisi le Cantique des cantiques ? C’est vrai que l’année Saint-Bernard s’y prêtait¹⁸. Saint Bernard a commenté le Cantique des cantiques¹⁹ ; il a fait quatre-vingt-six sermons et il n’est arrivé qu’au premier tiers du Cantique. Après quoi, il est allé le continuer plus loin, dans le paradis (j’espère ! je pense !).

    Voilà un livre qui est peu retenu par la liturgie : jamais le dimanche, une seule fois en férie d’Avent, mais de façon facultative, comme si on avait un petit peu peur. Il y a deux emplois festifs qui nous concernent vous et moi : le premier, c’est sainte Marie-Madeleine²⁰ et le deuxième, c’est saint Bernard²¹. Donc deux lectures pour des mémoires. Et puis, on en retient deux passages pour les messes votives de la profession religieuse et de la consécration des vierges, ainsi que pour le mariage²². Si le Cantique est peu retenu par la liturgie, il importe que nous, qui sommes voués à la lectio de l’Écriture tout entière et non pas en morceaux choisis, nous puissions tout prendre et découvrir, peut-être, que c’est le chant le plus approprié à ce que nous sommes appelés

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