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L'illusion temporelle: Critique métaphysique de la « raison » contemporaine
L'illusion temporelle: Critique métaphysique de la « raison » contemporaine
L'illusion temporelle: Critique métaphysique de la « raison » contemporaine
Livre électronique756 pages10 heures

L'illusion temporelle: Critique métaphysique de la « raison » contemporaine

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À propos de ce livre électronique

L’envie de se défaire de la rationalisation à outrance surgit d’une soif de vérité absolue, couplée à la nécessité existentielle ressentie de ne plus être soumis docilement à l’endoctrinement sociétal intrusif, dont on pressent intuitivement les incohérences, contenues dans la globalité de l’énoncé pluraliste de ses multiples affirmations religieuses et intellectuelles. Cette insatisfaction, péniblement subie face aux explications radicales orthodoxes, pousse à ouvrir et à développer, via la réflexion méditative, de nouvelles et originales voies de pensée.
Le système économique keynésien court à sa fin du fait de l’épuisement de sa ressource principale : l’énergie fossile. L’appréhension d’une vision cataclysmique est psychologiquement tellement inabordable, de par la description terrifiante de ses conséquences, qu’il en résulte qu’il est extrêmement difficile de pouvoir diffuser, à travers les consciences individuelles et collectives, la possibilité d’un déraillement systémique généralisé.
LangueFrançais
Date de sortie21 juin 2023
ISBN9782312133799
L'illusion temporelle: Critique métaphysique de la « raison » contemporaine

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    Aperçu du livre

    L'illusion temporelle - Paul Merrick

    cover.jpg

    L’illusion temporelle

    Paul Merrick

    L’illusion temporelle

    Critique métaphysique de la « raison » contemporaine

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-13379-9

    Introduction

    LE PHILOSOPHE FACE À LA COMPLEXITÉ DE SON ENVIRONNEMENT

    À l’heure actuelle, le problème se pose, dès que l’envie d’une expression existentielle personnelle surgit, de pouvoir estimer si celle-ci est originale, ou si elle fait déjà partie intégrante d’une réflexion antérieure, historiquement consignée. L’ensemble des connaissances est devenu considérablement vaste, englobant des domaines divers, tels que les sciences formelles, physiques, humaines et sociales, qu’il est, dès à présent, particulièrement difficile d’obtenir une quelconque certitude catégorique concernant l’originalité pertinente, attribuable à l’expression de son propos. C’est d’autant plus délicat quand l’angle d’approche est général, tel que celui qui est de l’ordre du contenu philosophique, étant donné qu’on se retrouve, à ce moment-là, confronté à une résistance antagoniste affirmée, rejetant tantôt ce contenu pour des raisons d’autonomie de pensée, tantôt pour ce qui est estimé représenter l’inadéquation, existant prétendument entre ce qui est exprimé philosophiquement et ce qui émane d’une connaissance hautement spécialisée, telle qu’elle se voit développée par les « experts » consacrés des différentes disciplines d’études. Pensons, pour ce qui est de la revendication de l’autonomie de pensée, aux critiques, émises par certains partisans inconditionnels des sciences exactes, estimant que l’objet de leur étude s’explique par sa seule manifestation théorique exclusive, apportant, selon leur intime conviction, la preuve irréfutable concernant la réalité de sa véracité absolue. Du fait que le philosophe fait valoir son opinion, motivé par une intention de recherche de vérité plus profonde que celle qui est scientifiquement établie et communément acceptée, le place dans une situation indélicate, jugée paradoxale, car celui-ci semble vouloir apporter la démonstration de ce qui a déjà été, très sérieusement, établi. La science n’est nullement en attente d’une telle opposition, imaginativement originale, se prétendant fondamentale. En ce qui la concerne, nul besoin de philosophie, ni même de religion afin de pouvoir comprendre l’univers ; celui-ci se comprend de par lui-même, en dévoilant progressivement ses secrets inavoués à l’homme, obtenus, à grand-peine, par le biais de sa recherche inductive et déductive. Cette autonomie de pensée, revendiquée dans le contexte particulier de la démarche de l’analyse philosophique, s’exprime également à travers les critiques, émises par les adeptes des différentes religions, estimant que la vérité absolue est d’emblée déjà acquise par l’entremise affirmative de son établissement dogmatique. Celle-ci est proposée, prétendue immuable à travers le temps indéterminé ; ne peut être approfondie par la seule manœuvre de la réflexion humaine, étant donné que son expression est considérée provenir, supérieurement, d’une pulsion élévatrice, d’origine Divine absolue. La preuve spécifique de la science religieuse se trouve exprimée à travers l’affirmation de paroles célestes, consignées sous forme de textes religieux édifiants, dont la mise en doute n’est en aucun cas admise. Cette propriété de l’exclusivité de la vérité céleste achevée est assortie, complémentairement, d’une structure métaphysique de sanctions répressives, réprimandant le non-respect de la foi, instaurant la caractéristique religieuse de l’impossibilité du doute. Là où le doute commence, s’arrête la foi. Le philosophe, désirant exprimer son opinion sur l’ensemble des éléments constituants de l’existence, se trouve, à partir de là, coincé entre ces deux postures oppositionnelles, d’ordre scientifique et religieux, qui revendiquent, mutuellement, le droit à l’exclusivité de l’expression de la vérité, en motivant par des raisons diamétralement opposées : les scientifiques sceptiques s’appuient défensivement sur la force de la preuve irréfutable, obtenue à partir de ce qui est logiquement ou expérimentalement avancé, refusant ardemment l’extrapolation conjecturale philosophique ce concernant ; les religieux apportent, quant à eux, la certitude de la vérité par l’exclusive proposition de la foi, s’articulant à travers une démonstration qui s’oppose à la rationalité de la logique intellectuelle, empirique ou scientifique, exprimée en tant qu’affirmation de pensée critique, dans le contexte éventuel d’une exégèse éclairante. Nulle expérimentation mentale additionnelle, dans ce cadre d’adoration indéfectible, n’est autorisée pour apporter une autre évidence que celle qui est avancée par l’institution du dogme. Le philosophe risque, dans sa confrontation face au scientifique ou religieux, d’être accueilli éminemment froidement ; que lui soit demandé d’arrêter, sur-le-champ, son discours, en le poussant promptement et fermement vers la sortie des non admis. Il courait jadis, en s’opposant ouvertement à l’égard du religieux, le risque accru d’être condamné à mort par le biais de l’exécution de la sanction Divine, appliquée, selon la pratique des rituels sacrés, à toute personne osant mettre en doute la foi. Cette sanction religieuse terminale est d’ailleurs toujours en vigueur dans certains pays du monde, parfois même encore effectivement exécutée dans les cas d’apostasie, de blasphème ou d’adultère. La peine capitale n’est pas exclusivement réservée au philosophe qui pose des questions diablement gênantes, interprétées en tant que fruits de la pensée hérétique subversive, elle l’est également, et avant tout, au scientifique qui estime placidement qu’il n’a pas besoin d’un Dieu, externe à sa recherche, pour lui souffler ce qui est propre au fonctionnement de l’univers. Là où le philosophe doute et pose des questions analysantes, c’est là que le scientifique sceptique ne doute plus ; il affirme hautement que la question de la foi est tranchée en la défaveur du croyant prosterné. Deux stéréotypes du conditionnement humain sont, dans ce préalable, opposés, afin de pouvoir y intégrer, enclavé entre eux, le philosophe à qui nulle possibilité de s’exprimer à cœur ouvert n’est octroyée, eu égard à la rigidité du réflexe conditionné qui engendre l’attachement au conservatisme de l’homme. La réalité existentielle est incontestablement nettement moins cloisonnée. Certains scientifiques se prévaudront, malgré une prédisposition foncièrement cartésienne, d’être également variablement soumis à l’influence de l’inspiration de la croyance religieuse. On retrouve, parmi ceux qui affirment leur croyance en Dieu avec véhémence, régulièrement l’ouverture d’esprit qui permet, malgré la présence de l’intense résistance, provenant de l’attachement doctrinaire, d’accéder au doute philosophique. La représentation symbolique de ce relationnel, englobant des croyants, scientifiques et philosophes, sous forme de diagramme de Venn, mettra en évidence une configuration, proposant un centre commun, contenant « les scientifiques croyants, se voulant également philosophe ».

    L’homme moderne ne se trouve plus dans une position élémentaire où il demeure indéfiniment enfermé dans un stéréotype psychologique unique. Au contraire, Il s’autodétermine en tant que fruit d’une longue adaptation évolutive à son environnement, engendrant consécutivement la complexité de son expression existentialiste. Il a vu naître, à travers sa longue évolution sociologique, une nouvelle culture humaine, se développant à la suite de sa sédentarisation. Elle fut, entre autres, caractérisée par l’avènement soudain de la pensée métaphysique qui aboutit sociologiquement à l’engendrement des grandes religions confédératrices.

    Les anciens grecs et leurs pertinents esprits déductifs font partie de cet héritage culturel prolifique. La renaissance et le siècle des lumières ont « ramené » Homo sapiens à la faculté éclairante de l’évolution spirituelle, au moyen de la raison, après une longue période d’errance obscurantiste, pendant laquelle sa disposition psychologique le poussa à « croire » avant de « savoir ». Cette transfiguration de l’esprit humain instaura, en son sein, la suprématie du rationalisme, proposé en tant qu’exclusif système de pensée, capable de générer, supérieurement, la connaissance. La révolution industrielle et les sciences modernes ont permis de développer une accélération phénoménale de la complexification de son expression sociétale, s’opposant, en ce, diamétralement à la lenteur du temps géologique qui, avant l’arrivée de l’homme sur l’échiquier de l’évolution, constituait la seule valeur temporelle, paramétrant les changements adaptatifs à l’intérieur de l’environnement contraignant. Cette articulation accélérée lui a permis d’accéder rapidement à des niveaux de conscience et de connaissance, jamais atteints auparavant par une autre espèce évoluant sur notre planète. Elle provoqua l’avènement de la manifestation d’un potentiel multifactoriel qui permit à tout un chacun, qu’il soit scientifique, prêtre, maçon, chanteur, médecin, administratif… de pouvoir être informé, tel que, précédemment, jamais aucun homme ne l’avait été, rendant ainsi possible d’échapper spirituellement au cloisonnement comportemental, imposé, sélectivement, par la spécificité de l’articulation de l’expression scientifique, religieuse ou philosophique.

    Nous avons tous développé, à travers l’articulation de nos sociétés modernes, multilingues, multiconfessionnelles, multidisciplinaires et multiethniques, des aptitudes particulières d’ouverture d’esprit, instrumentalisant efficacement nos rapports aux autres, nous permettant ainsi d’abandonner définitivement ce qui nous oppose depuis la nuit des temps : la revendication, à travers l’éternelle disposition antagoniste méphitique, que chacun se trouve en possession de la propriété, exclusive et immuable, donnant lieu à l’expression d’une supposée « Vérité Absolue ». Celle-ci ne demeure plus dans cette confortable position rationnelle d’être interprétable en tant que concept « Absolu » ; notre passé historique et son inéluctable adaptation sociale nous ont amputé d’une telle exclusivité imaginée, en ouvrant la voie conduisant à l’éclosion d’une « vérité relativiste », avancée en tant que résultante de la pensée déductive et inductive, par définition évolutive, toujours négociable, et surtout, acceptée, dans cette mise en œuvre singulière, par le plus grand nombre, du fait qu’il en a la capacité d’appréhension de par son éducation et instruction accrues.

    Ce sont les parlements, les comités divers, les collèges, les conseils religieux, etc. qui donnent concrètement corps à l’évolution de cette vérité déformable, communément acceptée en tant que telle, en l’adaptant, par nécessité fonctionnelle, à la réalité existentielle de l’homme, par l’intermédiaire du pragmatisme consensuel, induisant subséquemment et opérationnellement les règles et les lois. La Vérité, telle que la « modernité » l’impose, ne se veut plus exclusive ! Elle est, à présent, toujours négociée, complexe, parfois paradoxale dans son expression, rejoignant ainsi la complexité de la réalité de l’expérience existentielle en elle-même. « L’Absolutisme » a dû faire place au « Relativisme », obligeant l’esprit humain à l’accommodation continuelle de la vision de sa réalité propre, offrant ainsi l’opportunité au philosophe motivé de reconquérir, ou du moins de maintenir, une place au sein des sociétés, lui permettant d’y exprimer librement une opinion divergente. Les sociétés modernes ont troqué les certitudes du passé pour une incertitude latente, inhérente à la liberté d’expression et d’opinion, par lesquelles la recherche cardinale de nouvelles valeurs est rendue possible, en vue de donner du sens à l’existence. Tout ne doit plus être pensé ; tout peut néanmoins être potentiellement repensé. L’héritage spirituel et intellectuel que l’histoire nous a légué ne nécessite nulle abolition radicale ; la mise en œuvre de l’expression de la conscience humaine s’inscrit dans une phénoménologie de déroulement. Le chemin s’attribue autant d’importance que la résultante finale de son parcours. La « Vérité », exclamée en tant que finalité scientifique, religieuse ou philosophique, doit pouvoir s’ouvrir à tout le potentiel de réinterprétation que peut exprimer l’homme moderne qui se trouve confronté à d’innombrables nouvelles problématiques existentielles concernant son développement présent et futur. L’opposition restrictive, se manifestant à l’égard de la liberté d’expression de la pensée pour des raisons religieuses ou scientifiques, met un frein à l’engagement intellectuel du philosophe. On peut en dire autant de la difficulté à émettre une opinion analytique concernant des matières hautement spécialisées. Celles-ci sont, en raison de leur nature propre, diantrement difficiles à appréhender dans leur globalité. L’expression spécialisée nécessite l’assimilation d’une connaissance de pointe qui ne peut être obtenue que par l’investissement intellectuel intégral, consenti par l’individu qui consacre tout le temps dont il dispose au seul objectif existentiel d’acquérir la maîtrise, très limitative, d’une unique discipline d’étude. Le spécialiste passe une bonne partie de sa vie à étudier assidûment son sujet de prédilection avant de pouvoir aboutir à la consécration, résultant de l’autosatisfaction, obtenue par l’appréhension globale du savoir lié à sa spécialisation. Il s’affirmera alors, parfois vaniteusement, en tant que maître consacré dans la spécificité de son domaine d’étude. Émettre, par rapport à celui qui trône fièrement au sommet de sa connaissance, une opinion philosophique divergente, se rapportant aux résultats de ses travaux de recherche, induits par un effort mental, incommensurablement consenti, est à ce moment-là ressenti, telle une manœuvre visant à vouloir le déloger du sommet de sa condition intellectuelle éminente par cette seule volonté malicieuse qui tend, selon lui, à exprimer une revendication non fondée, se basant sur une prétendue supériorité d’opinion. Une telle opération déstabilisante peut facilement être qualifiée d’hasardeuse ou même déshonorante, voire être taxée d’une disposition psychique, empreinte d’une volonté de prétention affirmée, s’articulant dans la seule intention de vouloir pratiquer de la récupération opportuniste. L’establishment estimera, quand le philosophe factieux s’exprimera à contre-courant, que celui-ci tient uniquement à se faire valoir, sans réelle motivation à vouloir faire avancer la recherche fondamentale.

    De même que la démarche analytique du « penseur » pourra faire l’objet de vives critiques, de même en est-il quand on réfléchit à la faisabilité intrinsèque de son projet ambitieux. La structure de l’analyse philosophique est, par définition, de l’ordre du domaine général, c’est-à-dire qu’elle s’étale sur l’ensemble des disciplines humaines qui incarnent ce qui est appelé le « savoir total ». Il en résulte, partant du principe présupposé que chaque discipline requiert tout le potentiel intellectuel d’un individu pour que celui-ci puisse en acquérir la maîtrise globale, qu’il est pratiquement impossible, ou du moins improbable, d’assimiler le savoir spécialisé de plusieurs d’entre elles, pour ne pas dire celui de leur totalité. Comment pourrait-on alors prétendument faire valoir son opinion générale, n’ayant, en tant que philosophe, aucune opportunité intellectuelle d’intégrer, de quelque manière que ce soit, la globalité de la connaissance spécialisée ? Celui-ci pourrait ne pas être pris au sérieux quand il s’exprime, considérant qu’il ne peut connaître validement ce que chaque « initié » sait, impérialement, concernant sa propre spécialité. Cette situation, potentiellement désobligeante et handicapante, pourrait s’aggraver pour lui si, de surcroît, des opinions inadéquates et des propos analytiques erronés étaient malencontreusement exprimés, mettant en exergue son manque évident et gênant d’expertise. Son propos s’écroulera, dès cet instant, immanquablement, tel un château de cartes. Ce risque ne doit, en aucun cas, être sous-estimé vu que le philosophe est confronté à l’improbable opération de l’analyse totale de la connaissance, exprimée scientifiquement par l’ensemble des disciplines d’études que sont les mathématiques, l’informatique, l’astronomie, la géophysique, la physique atomique et moléculaire, la chimie organique et inorganique, l’écologie, les sciences vétérinaires, la géologie, l’anthropologie, l’histoire, les sciences des religions, la sociologie, la science politique, etc.

    LA SUPERSTRUCTURE ET SON ININTELLIGIBILITÉ

    Tout penseur, essayant de tisser des liens pertinents entre les différents domaines de connaissance, prend aujourd’hui inévitablement un risque d’envergure. Il doit mesurer, plus qu’auparavant, la limite de ses capacités à pouvoir évaluer la structure absconse de la phénoménologie humaine, aussi bien dans l’instantanéité du présent, qu’à travers la chronologie de sa manifestation historique. L’interaction des éléments la constituant crée une résultante existentielle qui échappe, de par son extrême complexité, à toute compréhension intelligible de sa globalité. L’entièreté de la connaissance humaine ne peut être appréhendée raisonnablement par un seul individu, ni même par un groupe d’individus qui se seraient associés dans ce but ; l’association, formée dans l’intention de maîtriser un savoir, se configure toujours en tant que regroupement d’un ensemble de spécialisations, s’articulant collectivement au sein de celle-ci. Le produit délivré sera à son tour un compte rendu de spécialistes, détenant, chacun dans son domaine d’étude particulier, une partie restreinte de la connaissance globale. C’est la raison de la difficulté à pouvoir formuler des réponses globalisantes et satisfaisantes aux grandes problématiques sociétales et environnementales contemporaines. Notre phénoménologie existentielle propre a créé une superstructure « psychomorphologique » commune qui échappe, en substance, à la compréhension individuelle. Il en résulte qu’elle ne peut être appréhendée par l’unique pouvoir intellectuel d’un individu, puisqu’elle ne peut être potentiellement « pensée », dans son entièreté, par celui-ci. L’être humain se trouve, solitairement, confronté à une situation d’assujettissement, à l’intérieur de laquelle il se voit embarqué dans l’expression collective d’une structure qui produit ses résultats propres, car s’articulant à partir de ses propres prérogatives, ordonnant le déploiement de sa propre logique. Elle s’impose à l’individu, telle une pieuvre sociétale, l’obligeant, à l’intérieur de celle-ci, à vivre sous l’emprise d’un pouvoir virtuel structurant, insaisissable de par le déroulement absolument autonome de sa complexité. Nous le savons tous : il y a des médecins qui s’occupent consciencieusement de malades dans les hôpitaux ; des ingénieurs qui opèrent dans des centrales nucléaires afin d’y produire la puissance nécessaire, servant à combler nos besoins énergétiques ; des pilotes d’avions nous transportant tous les jours aux quatre coins du monde ; des métallurgistes transformant laborieusement le métal afin de créer les multiples objets de notre quotidien ; des pétrochimistes, grâce à qui nous pouvons chauffer des lieux, produire des outils utiles et déplacer marchandises et êtres vivants ; des entrepreneurs construisant ponts, chaussées et bâtiments ; des entreprises diverses, produisant l’ensemble des produits de consommation ; des garagistes réparant des véhicules en tout genre ; des chauffagistes installant et entretenant des systèmes de chauffage… La liste des différentes spécialisations est quasiment extensible à l’infini. La quantité de connaissance qui se trouve enfouie à l’intérieur de ces multiples manières de production humaine constitue une masse intellectuelle saisissante qui, quand elle est prise dans son ensemble, incarne le pouvoir structurant insaisissable de notre société actuelle. C’est ce côté « non appréhendable dans son entièreté » qui lui confère ce ressenti existentiel de matrice, obéissant à ses propres lois et règles. L’interdépendance en découle tout naturellement ; rend difficile toute décision qui concerne l’ensemble.

    LE TEMPS GÉOLOGIQUE ET HOMO

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo Homo est le genre qui regroupe Homo sapiens ainsi que les espèces apparentées comme Homo rudolfensis, Homo ergaster et Homo néanderthalensis. Il apparait à la fin du Pliocène ou au début du Pléistocène, selon la datation des fossiles les plus anciens. C’est Homo habilis qui, selon la connaissance scientifique actuelle, introduit, il y a environ 2,8 millions d’années, sur la scène de l’évolution, le genre auquel nous appartenons. Il est prématuré de donner une date exacte de l’arrivée de notre espèce sur notre planète. Les données anthropologiques (…) évoluent à force de trouver des restes plus anciennes d’Homo sapiens, confirmant de ce fait une présence antérieure au datations admises par les anthropologues au fil de leurs recherches. https://fr.wikipedia.org/wiki/Djebel_Irhoud Des restes d’hommes anatomiquement moderne ont été mis au jour dans le site de Jebel Irhoud au Maroc. Ces fossiles sont datés d’environ 300 000 ans et présentent des caractéristiques dérivées propre à Homo sapiens. Les premiers fossiles résolument modernes ont été trouvés en Éthiopie et ont été datés entre 195 000 à 160 000 ans. Des traces de notre espèce sont retrouvées il y a 100 000 ans au Proche-Orient et sa présence semble d’abord s’étendre vers l’Asie et l’Australie pour finalement arriver en Europe il y a seulement 40 000 ans.

    Homo sapiens cohabite, pendant le Paléolithique, avec d’autres espèces du groupe Homo : Homo erectus, floresiensis et luzonensis en Asie insulaire et Homo neanderthalensis en Eurasie. Il prendra, progressivement, le dessus sur les autres congénères du genre Homo, il y a environ 100 000 ans. Homo néanderthalensis s’éteindra définitivement, il y a 30 000 ans. Les théories, développées autour des possibles raisons de cette suprématie avérée divergent au sein de la communauté scientifique. Certains paléontologues font valoir le volume de notre cerveau ; d’autres, les innovations techniques ; d’autres encore évoquent le changement du climat en tant que facteur prédominant qui nous aurait donné un avantage évolutionniste. Certains groupes d’hommes de l’espèce Homo sapiens décidèrent de se sédentariser, vers 10 000 ans avant J.-C., en Mésopotamie, région historique du Moyen-Orient, située entre le Tigre et L’Euphrate, correspondant, pour sa plus grande partie, à l’Irak actuel. Ce changement de vie sociétale coïncide avec le début du Néolithique ou « âge de la pierre nouvelle », se distinguant, en opposition au Paléolithique ou « âge de la pierre ancienne ». Cette subdivision de « l’âge de la pierre » trouve son origine dans la distinction faite en fonction de la technique du façonnage des pierres, mise en œuvre afin de créer l’outillage et l’armement. Homo sapiens façonnait ses pierres par percussion, pendant le Paléolithique. L’innovation technique, pendant le Néolithique, consiste à donner une finition de surface additionnelle par polissage, appliquée supplémentairement après un premier façonnage brut préalable.

    Une nouvelle distinction, d’ordre socio-économique, fut progressivement introduite : le Paléolithique, caractérisé par l’homme nomade qui vit de chasse et de cueillette, introduisant le Néolithique, pendant lequel l’homme se sédentarise et tire ses ressources alimentaires, également de l’agriculture et de l’élevage. Une période de 7500 ans sera ensuite nécessaire avant que la diffusion de l’agriculture, à partir du Moyen-Orient, n’atteigne l’Europe de l’ouest.

    Entre le début de l’apparition du genre Homo et l’arrivée de l’espèce Homo sapiens sur la scène de l’évolution se déroulèrent quelque 2,5 millions d’années, ce qui correspond, quasiment, à la longueur du Pléistocène, période géologique s’étalant de -2,8 millions d’années à -11 700 ans. Il est habituellement considéré en étude démographique que 4 générations se succèdent par siècle : il aura fallu, à partir de cette prédisposition d’encadrement, quelque 100 000 générations pour obtenir un changement d’état évolutif, se manifestant dans un seul genre généalogique.

    Il est nécessaire, afin de pouvoir saisir, par l’esprit, l’énormité psychiquement inabordable de la longueur de ce laps de temps imaginé, de le transposer en périodes dont la durée nous est familière. Ainsi, il se sont écoulés, depuis la naissance de Jésus de Nazareth, quelque 2000 ans de notre histoire. Cette période, englobant une partie de l’Antiquité, le Moyen Age, l’époque moderne et contemporaine, a laissé suffisamment de traces écrites, nous permettant de se faire une idée plutôt claire et plus ou moins complète des événements qui s’y sont déroulés. On est sensiblement impressionné, en étudiant l’histoire des civilisations, par la quantité de faits historiques, surtout en se les imaginant, bout à bout, dans une perspective spatio-temporelle continue. La durée du temps historique impressionne considérablement la conscience quand on virtualise, par l’intermédiaire d’une perspective intellectuelle globale, toutes les informations la constituant. Les 2000 ans de l’histoire de l’humanité, déjà stupéfiantes du fait de leur diversité événementielle, sont, de surcroît, à mettre en perspective par rapport à la durée inestimable que représente le temps géologique. Cette période demeure, en réalité, totalement absconse pour la conscience humaine ; échappe à l’entendement existentiel, pour l’évidente raison que sa durée excessive lui confère, psychologiquement, un aspect d’infinité non appréhendable. On peut apprivoiser le temps géologique de façon abstraite, estimé en tant que donnée scientifique d’étude, sans pour autant se trouver en capacité de le saisir existentiellement. La période des 2,5 millions d’années, nécessaire pour modifier l’apparence interne et externe du genre Homo, correspond à 1250 périodes de 2000 ans chacune. La vie a donc eu besoin, pour une modification évolutive à l’intérieur d’un seul genre, de toute la durée de l’histoire de l’homme, considérée depuis la naissance du Christ, multipliée par un facteur de 1250. Une telle durée éminemment immense, consacrée à modifier « quelque peu » une apparence, dépasse, par l’articulation spécifique des éléments dimensionnels qui opèrent, l’appréhension existentielle humaine commune ; l’homme est doté, par acquisition évolutive, d’une conscience historique qui saisit l’écoulement du temps, opérant uniquement avec une capacité fonctionnelle limitée. Cette conscience qui nous rend apte à assimiler notre histoire à travers la descendance généalogique, constituera progressivement un handicap, quand il s’agira d’accepter, consciemment, le temps géologique, en tant que paramètre sociologique, et de devoir l’intégrer dans notre devenir ontologique. Celui-ci fut rendu acceptable par l’expression de la vie, à cause de l’unique condition de son immersion dans l’inconscience historique de son propre soi.

    Prenons en exemple l’ordre généalogique qui regroupe les araignées. Celles-ci « circulent peinardement » depuis plus ou moins 350 millions d’années sur la surface terrestre. Ce qui implique que cette petite « bestiole » s’amuse à tisser des toiles, s’étalant sur une période, équivalente à 175 000 fois le temps qui nous sépare de la naissance du Christ. Comment peut-on s’imaginer de pouvoir perdurer, consciemment, pendant une étendue temporelle qui représente un tel multiple de notre passé chrétien ; de ne rien accomplir d’autre, durant ce laps de temps interminable, que l’unique besogne routinière qui correspond à tisser de similaires toiles, minute après minute, heure après heure, jour après jour, année après année, génération après génération ; ceci sans jamais s’arrêter un instant ?

    C’est uniquement grâce au travail scrupuleux des paléontologistes, qui nous ont précisément informé à ce sujet, que nous sommes au courant de ce fait stupéfiant concernant le passé spécifique de cet aranéide. En avons-nous pour autant pris la pleine conscience existentielle ? Réalise-t-on au moins l’absurdité d’un tel temps géologique, obligeant la vie à perpétuer éternellement les mêmes comportements stéréotypés ? L’esprit humain n’est pas adapté à pouvoir prendre la pleine mesure d’un temps aussi long, ensuite d’en constituer méthodiquement son histoire ! Le cerveau de celui-ci fonctionne, depuis l’ère de la conscience historique, selon un mode opératoire à court terme, se distinguant de l’amplitude « impensable » du temps géologique. L’homme se projette, consciemment, à travers un temps historique, nullement à travers une « éternité géologique ». Cette dernière ne posait aucun problème d’appréhension existentielle majeure pendant la longue période de la préhistoire. Des mythes, transmis par voie verbale, relataient les expériences humaines durant cette période. Ces mythes, non écrits, n’offraient pas de perspective historique linéaire de la réalité existentielle de l’homme. Des milliers de générations d’hommes pouvaient se les raconter, indéfiniment, sans que cela influe de manière troublante sur la conscience collective, s’articulant en tant qu’état, prioritairement soumis à la nécessité psychologique de la restriction temporelle de la durée vécue. C’étaient toujours les mêmes histoires, encore et encore, transmises de génération en génération ; une répétition stéréotypée d’un geste existentiel continu, similaire à celui de l’araignée qui tisse inlassablement une toile pendant une durée inestimable de 350 millions d’années. L’araignée peut l’accepter ; elle en est historiquement inconsciente. L’Homo sapiens préhistorique pouvait, lui aussi, accepter de raconter, éternellement, les mêmes contes ; il réduisait, inconsciemment, la durée historique de ses mythes à un laps de temps virtuellement restreint, c’est-à-dire fonctionnellement appréhendable pour son esprit. Homo sapiens aurait, en d’autres termes, pu évoquer, pendant 100 millions d’années, les mêmes mythes, aussi longtemps qu’il ne se serait jamais rendu compte de l’énormité du temps écoulé. Il n’aurait par contre aucunement pu se dire très consciemment : « Ça va faire 100 millions d’années qu’on se raconte toujours les mêmes salades ! » Non ! Il n’en aurait pas été question ! Il ne l’aurait pas admis. Ce qu’il aurait toujours fait, et c’est d’ailleurs ce que l’étude de la nature des récits transmis nous indique, c’est de conférer à ses mythes une portée appréhendable. Il se serait ainsi exprimé conditionnellement, en utilisant une sémantique qui renvoie au passé, sans que celui-ci représente une réelle conscientisation d’une quelconque « éternité » illimitée. L’homme primitif observait subjectivement ses mythes, à travers un prisme lui renvoyant une image psychiquement négociable, située dans le « lointain » ou le « très lointain », jamais dans « l’inconcevablement éloigné ». L’abstraction flouée ou le symbolisme temporel subrogeant faisaient pragmatiquement bien l’affaire dans ce cas de figure. Ainsi il disait : « Il était une fois ; Au début, Dieu créa les cieux et la terre ; Il y a longtemps, vécurent des créatures… »

    Le temps historique, donnant corps à l’expression sociologique de notre espèce, change considérablement la donne évolutionniste ; l’information concernant celui-ci est du coup rigoureusement archivée depuis bientôt 5000 ans, créant ainsi la conscience historique, ressentie en tant que produit factuel de l’enregistrement temporel. Sa nature propre la rend inapte à pouvoir rendre compte du futur géologique de l’homme. Nous ne saurons nullement acter un futur historique événementiel qui s’étalera imperturbablement sur quelque 350 millions d’années, équivalant à 175 000 fois le mesurable passé historique de la chrétienté. Le cerveau humain ne pourra nullement résister au poids de la chape de plomb que posera un telle durée incompréhensible sur le facteur de sa conscience.

    L’évolution darwinienne, après être passée par une très longue période d’amélioration adaptative des espèces aux conditions environnementales contraignantes, poursuivra sa continuité évolutionniste à travers l’articulation d’une élévation psychique, opérée par le biais de la modification accentuée des états de conscience de celles-ci. La conscience évolutive, déjà à l’œuvre dans le règne animal, a trouvé son apogée à travers l’expression évolutionniste d’Homo sapiens, à notre époque géologique. Notre phylogenèse n’est pas aboutie, vu que le propre de sa nature est le continuel changement par progression adaptative.

    Certains, pour des raisons idéologiques, en l’espèce religieuses, se targuent à revendiquer que l’évolution s’arrête à l’homme, prônant que celui-ci a été créé, parfaitement à l’image de Dieu ; que cet état de fait induit incontestablement automatiquement que son apparence ne peut plus changer, voire ne plus être améliorée. Ils se trompent grossièrement : Homo sapiens ne continuera pas à exister, en tant qu’espèce, à travers l’écoulement du temps géologique. Il y aura, après nous, une version modifiée et « améliorée » de nous, vivant à côté de nous, ou dans la continuité de notre état évolutif. L’inévitable miracle de l’évolution, nous y serons un jour confrontés. Celui qui aurait hypothétiquement la possibilité de pouvoir revenir dans un million d’années sur terre, n’y trouvera plus les mêmes formes de vie que celles qu’il pouvait habituellement observer à son époque. Notre condition psychique actuelle, profondément ancrée dans sa limitation existentielle, nous empêche de prendre du recul en suffisance par rapport à la grandeur incommensurable de la durée géologique ; une grandeur tellement hors norme qu’elle dépasse l’entendement communément acceptable. La conscience humaine sera confrontée, dans le futur, à l’insoutenable réalité de la durée interminable de son propre état d’être : une espèce aussi consciente que la nôtre ne pourra jamais endurer, psychologiquement, le poids écrasant de son perpétuel devenir sans finalité. Toute vie se trouve, à travers l’application de la logique darwinienne, dans un état de continuelle adaptation progressive, s’affirmant face à la contrainte, imposée par son environnement. Il s’en suit, logiquement, que l’homme ne pourra pas demeurer homme, indéfiniment, à travers la continuité du temps ; il évoluera, par la force des choses, vers « un état d’être », évolutivement adapté à pouvoir soutenir la conscience de l’énormité que lui impose psychiquement la durée de l’éternité dans laquelle il se verra toujours profondément plongé.

    C’est cette réalité future qui constituera présument la nôtre : notre confrontation spirituelle avec l’éternel recommencement, induisant une nécessité existentielle, telle que nous ne l’entrevoyons pas encore à l’heure actuelle.

    Notre conscience est « supérieure » à celle du reste du règne animal. Elle nous permet de disposer profitablement de certains avantages ; nous amène également à devoir affronter la toute grande difficulté, représentée par la faculté de contrôlabilité, inhérente au pouvoir de maîtrise qu’elle est en capacité d’exercer sur le monde ; offrant des possibilités d’ordonnancement méthodique ; provoquant également des contraintes existentielles qui s’expriment, à l’heure actuelle, à travers la problématique de notre empreinte écologique, accessoirement liée à la spécificité de notre mode de vie.

    La durée historique actuelle reste psychiquement acceptable : nous transcrivons ce qui nous est arrivé depuis l’époque des Sumériens, qui vécurent il y a 5300 ans en Mésopotamie. L’annotation historique s’exécutera, à partir de là, de façon de plus en plus scrupuleuse au fil des siècles. La quantité d’information, produite pour rendre compte de notre passé historique, est pourtant restée « psychologiquement gérable » pour la conscience humaine. Nous avons su faire, pour l’acquisition de la plupart de ces informations, de nombreuses recherches et études, menant à de diverses conclusions pertinentes, occupant intellectuellement nos cerveaux d’une manière très captivante, dans l’intention estimable de reconstituer le puzzle de l’histoire humaine, de le vulgariser et de rendre possible, sa diffusion à travers la conscience collective.

    Le passé historique récent, l’histoire actuelle et celle qui se déroulera dans le futur, font, dès à présent, l’objet d’une annotation minutieuse, dans laquelle aucun détail n’est omis, remplissant, de par cette mise en œuvre rigoureuse, d’innombrables supports informatiques. Cette conscience historique « nouvelle » nous posera désormais problème, puisque, omniprésente, elle sera confrontée à l’épreuve écrasante de ce que représente l’impossibilité existentielle de l’incorporation de la dimension du temps géologique, nous empêchant de pouvoir continuer à acter tranquillement notre histoire, pendant des millions d’années encore, sans que cela n’ait d’inévitables répercussions sur notre état psychologique, sur notre évolution psychique.

    Quelle sera notre attitude par rapport aux messages annonciateurs, véhiculés dans les trois religions monothéistes majeures ? La fin du monde y est prédite. Supposons, un instant, que celle-ci se produise effectivement ; que le Messie revienne et que nous soyons tous jugés. Nos consciences ne seront alors point perturbées, constatant l’accomplissement de ce qui fut prédit. L’homme adore, traditionnellement, retrouver dans le déroulement des évènements, une suite logique qui puisse correspondre à son attente ; cela provoque la douceur tranquillisante du réconfort qu’il retire de ce qu’il arrive à maîtriser. Il est à préciser, évidemment, qu’il a été fait abstraction, dans ce contexte, des innombrables pécheurs qui ne se montreront, quant à eux, point partisans d’une telle réalisation prophétique. Par contre, si le monde continue à exister indéfiniment, que personne ne se présente volontairement pour faire le « Grand Ménage » théologique, quelle sera alors la réaction des croyants, en attente d’accomplissement prophétique ? Quelle sera la réaction des gens par rapport au sens de la vie, par rapport au sens de l’existence humaine ? Ils regarderont en l’air et verront « éternellement » un ciel bleu ; regarderont en bas et leurs pieds fouleront « éternellement » une terre battue. Ils regarderont autour d’eux, verront « éternellement » des arbres, « éternellement » des maisons, « éternellement » des voisins, « éternellement » des proches, « éternellement » leur propre reflet, s’opposant à eux sous forme de point d’interrogation, visualisé de façon inquiétante dans un miroir !

    Ce vécu existentiel perpétuel aura, forcément, des répercussions sur la condition mentale de l’espèce. Celle-ci devra s’adapter afin qu’elle puisse rendre possible de pouvoir évoluer au niveau de sa conscience.

    PARTIE I :

    L’effondrement

    Sociétés complexes et ressources

    La conscience humaine se trouve existentiellement limitée par les expériences individuelles, intégrées temporellement entre les états de vie et de mort. L’inclusion psychique d’informations environnementales concerne, majoritairement, les nécessités primaires du fonctionnement individuel. Une partie relativement restreinte des données profitables est mise à contribution pour un élargissement de la conscience, le dépassement du soi. Cette partie varie, d’un individu à l’autre, selon sa capacité propre à pouvoir cultiver l’esprit via l’analytique cérébrale et la mise en perspective des expériences existentielles, s’inscrivant dans le contexte variable de l’époque et de la situation géographique dans lequel elles ont lieu. En ce siècle, Un professeur à Yale bénéficiera de la mise à disposition d’un plus grand potentiel de développement, lui permettant d’élargir profusément sa conscience, par rapport à un paysan médiéval, labourant péniblement son champ, en tant que serf obséquieux, pour un seigneur féodal. Le paysan fonctionnera corrélativement, quasiment exclusivement, par nécessité restreinte de survie, absorbant goulûment la presque totalité du potentiel énergétique dont il dispose. L’intellectuel confirmé, c’est-à-dire celui qui peut consacrer de bon gré une partie conséquente de son temps précieux à la réflexion non-essentielle, aura la possibilité souveraine d’intégrer des informations qui dépassent sa nécessité fonctionnelle primaire. Il lui sera loisible de s’adonner à cœur ouvert à l’étude des sciences humaines ; éventuellement, dans le cas d’une aptitude particulière, de commenter et/ou de développer intellectuellement celles-ci.

    L’époque et le fonctionnement sociologique constituent, dans ce contexte, des facteurs importants, déterminant positivement ou négativement la possibilité qu’aura un individu à pouvoir intellectualiser son existence. La quantité de liberté, dont bénéficie une personne au sein d’une société, constitue un élément prépondérant pour l’extériorisation psycho-structurelle de son potentiel spirituel. Un homme noir, vivant au XIXe siècle dans les états esclavagistes de l’Amérique du Sud, était clairement désavantagé par rapport à un grec, vivant à Athènes au Ve siècle avant J.-C., pour ce qui est de la liberté d’expression et de l’accès à la constitution d’un savoir élaboré, s’acquérant par le biais d’une réflexion analytique sur les constituants de l’univers, tels qu’ils se manifestent à travers la complexité de la phénoménologie matérielle, organique et spirituelle. Le citoyen grec, à l’époque Antique, n’était pas exclusivement favorisé par la liberté d’expression dont il jouissait libéralement, il l’était également par la mise à disposition de moyens substantiels, lui permettant de subvenir aisément à ses besoins de base, libérant ainsi du temps précieux durant lequel il pouvait se consacrer à la très agréable occupation de se réaliser intellectuellement.

    Il existe une nette corrélation entre le potentiel de développement mental, lié à l’expression du non-essentiel, et la condition existentielle favorable des paramètres de liberté et de non-nécessité, eu égard à ceux qui déterminent les besoins primaires.

    Le Bouddha Siddhartha Gautama, vivant au VIe siècle avant J.-C., jouissait d’un grand potentiel d’expression spirituelle pendant sa période d’errance, du fait qu’il était, à ce moment-là, essentiellement nourri par l’intermédiaire des offrandes faites à son égard. Il pouvait se permettre de se consacrer à la liberté de la méditation introspective, du lever du jour à la tombée de la nuit, et même au-delà. Les Anciens Grecs, dont les occupations se limitaient à la politique et à la philosophie, matières non dissociées dans leurs esprits, tiraient les ressources, nécessaires à une telle expression exclusive, du butin de guerre, établi, en partie, par le biais de l’esclavagisme qui en découlait sociologiquement à cette époque.

    La société moderne industrialisée a, quant à elle, su se soustraire de la nécessité ancestrale de devoir investir toute son énergie disponible, se déployant exclusivement sous forme d’effort physique élémentaire, dans la recherche de la satisfaction de besoins vitaux, du fait de la mise à disposition supplémentaire d’énergies fossiles considérables, utilisées, mécaniquement, grâce à l’inventivité de l’esprit humain. Le charbon, le pétrole et le gaz naturel ont permis de développer un complexité sociétale, telle qu’elle ne fut jamais atteinte auparavant par aucune autre espèce évoluant sur terre, libérant à l’intérieur de sa propre structuration, des moyens substantiels, consacrés au développement intellectuel, de ce fait à celui de l’appropriation de la connaissance dite scientifique. L’énergie supplémentaire du Bouddha était l’offrande ; pour les Anciens Grecs, c’était l’esclave ; la nôtre constitue principalement celle fournie par la combustion et la manipulation chimique du pétrole. Plusieurs époques et plusieurs cultures ont eu la possibilité d’utiliser, dans leur environnement, des ressources, parfois humaines, changeant radicalement leurs niveau et mode de vie.

    Le problème qui se pose, concernant cette acquisition et ce type de développement, c’est que l’on manœuvre à partir de ressources dont la pérennité d’approvisionnement n’est jamais garantie. Que se serait-il passé si le Bouddha n’avait pas reçu d’offrandes, si les grecs n’avaient pas eu d’esclaves à leur libre disposition, si nous n’avions pas bénéficié de cette ressource énergétique puissante que représente le pétrole ? Le Bouddha, aurait-il développé la spiritualité bouddhiste ? Les Anciens Grecs d’Athènes, se seraient-ils mis à philosopher ? L’homme moderne, aurait-il développé une société hautement industrialisée et technologique, basée sur la recherche scientifique énergivore ?

    Il est impossible, si la ressource matérialise l’idée, et si celle-ci est vitale à l’expression de l’organisation de la complexité structurelle, de créer un société développée sans ressources surabondantes. Cette simple équation paraît si évidente. Pourtant, l’attitude moyenne de l’être humain semble ne pas en rendre compte, ou pire ne semble pas vouloir accepter cette flagrance ! La ressource est la condition sine qua non, admettant l’instrumentalisation du développement complexe de la société humaine. Elle libère l’homme de la nécessité primaire de devoir consacrer toute son énergie vitale à la mise en place d’une structure, dont le seul but consisterait à pérenniser la rudimentaire survie physique de l’espèce.

    La résistance comportementaliste

    L’homme vit en vase clos à l’intérieur de son tissu social qui détermine, ou au moins influe sur son comportement. Ce tissu représente une structure, résultant de l’interaction psychique humaine, se déployant à travers la linéarité historique. Il s’agit d’un état virtuel, représentant le monde psychologique à travers lequel l’espèce évolue dans le présent, mis en perspective par rapport à son passé vécu et en fonction de la projection spéculative, développée concernant son devenir. Il détermine, à chaque instant, la société humaine, établie en tant que fruit résultant des rapports négatifs et positifs qu’elle entretient avec son environnement existentiel, perpétuellement en devenir d’équilibre. L’équilibre structurel est l’état qui orchestre la mise en œuvre de la phénoménologie existentielle, communément validée et acceptée par la société à chaque moment du présent. La gestation délicate de cet équilibre sociétal est à concevoir, évolutivement, en tant qu’aboutissement, se réalisant à travers l’interaction de forces positives et négatives, induisant une résultante factuelle momentanée, inscrite dans un perpétuel mouvement d’accomplissement. On parle de « paix », aussi longtemps qu’un état structurel symbiotique se maintient stationnaire dans la même position. La paix peut se définir par un état d’équilibre, lié à l’absence provisoire de rapports belliqueux. La guerre représente, dans ce contexte dynamique, un rapport négatif qu’entretient l’humanité avec elle-même, correspondant à une phase de transmutation d’un état d’équilibre symbiotique à un autre équivalent, en passant par une configuration destructive asymbiotique.

    Aussi bien l’état de « paix » que celui qui représente la « guerre » sont à appréhender en tant que phénoménologies « momentanées » de la transfiguration structurelle universelle, incluant une prédominance éthique, octroyée à un état de type symbiotique, se déclarant prépondérant dans un contexte moralisateur tel qu’il existe pour tout ce qui relève de l’expression de la condition évoluée de la conscience humaine. L’amour au sein des couples représente, dans ce contexte, un rapport existentiel positif qu’entretient localement une humanité, se positionnant « familialement » par rapport à l’hostilité envahissante du facteur environnemental. La condition humaine attribue le terme « positif » à toute action dont la résultante est communément interprétée comme étant « sociologiquement structurante ». Le terme « négatif » est associé au caractère déstructurant de celle-ci.

    Les choix éthiques et moraux représentent la réponse psychologique, extériorisée en tant que nécessité du conditionnement existentiel de l’homme, qui tranche avec la phénoménologie naturelle propre et habituelle de l’articulation constructive et destructive du monde ! L’être humain ne peut pas tout simplement rester impassiblement spectateur de l’éternel recommencement oppositionnel. Il est conscient qu’il fait lui-même partie d’un décor structurel singulier, attribué spécifiquement à la condition particulière de l’expression évolutionniste de son espèce. Le maintien de ce décor institue, psychologiquement, également son propre maintien. Il est existentiellement obligé de prendre parti pour ce décor très spécifique, en affirmant la nécessité de sa sauvegarde par l’expression du pouvoir adhérant, émanant de l’action morale et éthique. Cette nécessité induit que soit exprimé, le choix de son opposition affirmée à l’état de guerre, ainsi que celui de son adhérence à la volonté qui désire préserver un état de paix durable. Ce choix constitue une action, dont la validité est uniquement d’application à l’intérieur du paramétrage spécifique qui ordonnance la condition humaine. Il engendre le tissu social stable, proposé en tant que fonction existentielle structurante. Ce constituant particulier n’est pas celui qui s’opère similairement dans le déroulement de la manifestation cosmologique et quantique. « Guerre et Paix » ne sont ici nullement distinguées par une norme de valeur !

    Les rapports psychologiques s’expriment de façon hiérarchisée : par le biais d’interactions exclusivement individuelles avec l’environnement ; à travers des interactions existentielles, induites par le comportement relationnel des individus ; sous forme d’interactions sociologiques, établies entre groupes identitaires représentatifs de la population. La différenciation entre rapports positifs et négatifs se lit en tant qu’expression caractérisée de chaque catégorie d’interactions.

    Différents groupes identitaires peuvent entretenir des rapports positifs. L’Organisation des Nations Unies est un organisme qui a vu le jour à la suite d’un tel rapport ; les groupes identitaires étant, dans ce cas, représentés par les différents pays, membres constituants de l’assemblée. Ils peuvent, au contraire, également entretenir des rapports belliqueux et déclencher, tel qu’on a pu le constater au XXe siècle, des processus aboutissant à des guerres mondiales.

    Le mécanisme sociétal, représentant en tant que finalité, à chaque instant, le fruit structurel des rapports positifs et négatifs, établis avec l’environnement existentiel par le truchement de l’action du sentiment, se trouve, en l’espèce, à l’origine de la naissance de l’ONU qui manifeste, à travers cette perspective de démarche politique, la suite logique, morale et éthique, qu’ont apportée les états à l’expérience dévastatrice des deux guerres mondiales. L’ONU n’aurait pas existé si celles-ci n’avaient pas eu lieu ! Ces éléments belliqueux constituèrent les déclencheurs propices d’une métamorphose sociétale, aboutissant à un nouvel équilibre mondial.

    La moralité, exprimée, dans ce cas, en tant que fonction existentielle, propre à l’homme, instaure ici, rationnellement, la suprématie de l’état de « paix » au-dessus de celui de « guerre », via la création surplombante d’une instance supranationale. La dynamique universelle de structuration et de déstructuration, dans le seul but d’amener à la complexification phénoménologique, est celle qui équivaut sociologiquement à l’état de « paix et guerre » auquel l’espèce humaine a été soumise durant les siècles passés.

    L’interaction existentielle, manifestée à travers le comportement relationnel des individus, s’établit par les rapports qu’entretient un individu avec un autre ou que celui-ci constitue avec un groupe d’individus. C’est elle qui s’opère, à l’intérieur des couples, entre amis, entre membres d’une famille, ou encore entre collègues de travail où les rapports peuvent s’entretenir d’un individu à un autre ou d’un individu se positionnant par rapport à un groupe.

    L’interaction exclusivement singulière avec son environnement se situe là où l’individu se trouve dans un état de réflexion introspective concernant lui-même, les autres, son milieu existentiel observable, le temps historique dans lequel tous ces éléments sont inscrits. C’est via cette interaction que l’individu analyse son milieu, observe, étudie, réfléchit, juge, etc. Cette interaction est le prérequis à toute relation interpersonnelle. Elle permet, à partir de la perception individuelle, d’établir une communication constructive avec d’autres entités, afin de transmettre de l’information.

    Cette perception individuelle, et la communication mutuelle des informations, construisent, par consensus, la société humaine. Celle-ci est en perpétuelle évolution, du fait de la relativité changeante de la perception de ses membres constituants : l’être humain perçoit et interprète, à chaque époque, son environnement d’une manière singulière. L’interaction de base établit un lien entre l’individu et son milieu. La communication entre individus tisse des liens personnels. Le transfert d’informations, s’opérant entre groupes identitaires, induit les entités économiques et politiques, aboutissant, in fine, aux interactions étatiques, menant, à l’époque contemporaine, au niveau commercial, à la mondialisation de la présente économie. Le problème inhérent à l’interaction constitue celui de sa capacité à pouvoir conditionner la pensée humaine ; elle tisse des liens psychiques, établis en tant que résultante articulaire de consensus, auxquels les individus, les groupes, ou les états adhèrent. Ces consensus produisent des effets comportementaux. Un des plus notables parmi ceux-ci est, depuis la nuit des temps, l’adoption d’un système moral, intégré normativement au sein des sociétés humaines. Ce système module la société, en vue de l’adapter aux besoins de cohésion sociale. Ceux-ci représentent, eux-mêmes, l’expression articulée et regroupée de sentiments individuels. La moralité est certes le vecteur fédérateur, instiguant la formation du tissu social humain ; il n’en reste pas moins qu’elle formalise celui-ci en dirigeant à partir d’une « rationalité sentimentale subjective ». Elle tranche avec l’équivalence de l’état universel de « guerre et paix », mais elle le fait « localement », en construisant sa logique éthique sur les constituants environnementaux dont elle dispose, et à partir desquels elle nourrit structurellement son développement. La distinction morale, séparant « paix » et « guerre », rend la première sentimentalement supérieure à la seconde, sur base d’une subjectivité qui peut évoluer à travers le temps, aussi bien dans le sens progressif que régressif. L’homosexualité fut, de ce fait, conditionnellement tolérée, à l’époque de la Grèce antique. Celui qui en était « atteint » pendant la « glorifiante » période du Moyen Âge fut abhorré, horriblement torturé et impitoyablement mis à mort. Cette orientation sexuelle spécifique est de nos jours, dans un certain nombre de pays, légalement, entièrement assimilée à une pratique qui ne se distingue plus de l’hétérosexualité.

    Ce sont des sentiments de répulsion et d’attirance qui se trouvent à la base de ces systèmes moraux. Ceux-ci s’articulent, très vite dans l’histoire, sous forme de religions, formatant les sentiments en les structurant sociologiquement par le biais de dogmes. Ces sentiments individuels se muent ainsi, par consensus, en pulsions collectives morales, outrepassant fonctionnellement l’intérêt personnel au profit de celui qui va dans le sens de la préservation de la superstructure organisationnelle. Les dogmes sont adoptés, admis en tant qu’expressions religieuses, traduisant la volonté d’un potentiel Créateur, par les populations qui se soumettent à leurs édictions. Les religions deviennent alors, fonction morale du sentiment humain ; opèrent, en tant que telle, en incorporant un collectif sentimental dans la structure abstraite qui englobe et donne forme à la société humaine. L’interaction humaine produit ainsi un élément sociologique structurant qui endoctrine l’adepte par nécessité de pérennisation de l’influence de son action, agissant par modulation sur l’expression de la complexité organisationnelle.

    Précisons qu’il ne s’agit ici nullement de contester, à travers cette proposition d’analyse, l’origine Divine des religions. En effet, quand un prophète dit communiquer avec Dieu, et qu’il en parle aux autres, cela s’interprète alors en l’espèce également comme une interaction individuelle s’établissant entre la condition bien fondée du Messager légitimé et son environnement sociologique, dont l’information obtenue, de par son expérience spirituelle singulière, potentiellement intrinsèque, est transmise, par Volonté Divine, à la pluralité. On peut raisonnablement affirmer que si cette interaction mène à l’établissement d’une religion, que celle-ci constitue alors le produit de l’interaction humaine, préalablement impulsée par l’intervention Divine. Les croyants présument de leur côté, sans aucune ambiguïté dans leurs esprits, que la résultante phénoménologique de l’expression religieuse trouve intégralement son origine dans cette impulsion métaphysique.

    Pourtant, et il est primordial de le souligner, la religion, fruit de l’interaction humaine, d’origine Divine ou non, a indéniablement comme propriété intrinsèque, de par la nature rigide et incontestable de ses doctrines, universellement transmissibles à la pluralité, de pouvoir conditionner psychologiquement le croyant, ainsi que sa descendance. L’adepte préconise subséquemment et fermement que c’est la « Divinité » Elle-même qui a inscrit l’état du conditionnement humain dans l’exercice de la pratique dogmatique, dans l’intention de fidéliser le soumis et de sauver, par ce biais, son âme de l’influence maléfique, émanant des maudites griffes de Satan. Il ne parlera pas, dans son interprétation propre, de conditionnement, mais bien de soumission à des lois Divines, dont la véracité absolue est supposée être incontestable. Le terme de conditionnement, ayant une connotation négative dans son esprit, est forcément occulté du fait que celui-ci est associé à l’emprise psychologique, provoquant un comportement automatisé, dénué d’un réalité sous-jacente, tel que celui qui anime le chien de Pavlov, réagissant instinctivement, par appétit provoqué, au bruit de la cloche, sans qu’il y ait une réelle présence de nourriture. L’équivalence symbolique de la réaction du croyant, réagissant à la promesse du paradis, sans que celui-ci soit un tant soit peu réel, représente une comparaison totalement insupportable pour tout adepte religieux inspiré.

    La première source de résistance comportementaliste se situe au niveau des croyances, induites par les religions. Les dogmes y représentent des points de doctrine, établis ou interprétés en tant que vérités fondamentales incontestables. Le caractère de leur irréfutabilité trouve son origine dans la nécessité de devoir stabiliser et pérenniser leurs structures fondatrices. Celles-ci sont parmi les premiers liens interhumains, tissés à grande échelle, qui permettent la mise en place de lois morales généralisées. Leur formation a lieu à une époque où l’instabilité formelle des sociétés humaines, sur de longues durées, fait partie de l’habituelle réalité existentielle.

    Cette instabilité, résultant de l’évolution de la pensée humaine, fluctue subjectivement selon les époques et selon les expériences vécues. L’homme, se profilant en tant que libre penseur, est potentiellement source d’instabilité des grandes structures confédératrices. Sa capacité à critiquer les constituants de celles-ci asseyent, hypothétiquement, la possibilité de pouvoir les déstructurer en minant pernicieusement leurs fondations. Les mégastructures seront obligées, afin de garantir leur pérennisation, de combattre la libre pensée avec les armes qu’elles ont à leur disposition : les dogmes. Ceux-ci faisant office d’éléments fonctionnels, permettent la mise en place et le maintien des grandes formations structurelles.

    Parmi celles-ci figurent donc, en premier plan, les religions. Leur pouvoir à endoctriner et leur processus de structuration ne doivent pas être critiqués en tant que tels à notre époque, en présumant, erronément, dans un monde où le droit à la libre pensée est largement adopté et vénéré, que toute structure valide doit obligatoirement inclure un tel dispositif d’affirmation individuelle.

    La liberté d’expression fut uniquement acquise par l’entremise de l’utilisation de l’abondance de sources d’énergie fossile qui a permis à l’homme de développer une méga-société hypercomplexe, donnant

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