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Science naturelle et science spirituelle (Traduit)
Science naturelle et science spirituelle (Traduit)
Science naturelle et science spirituelle (Traduit)
Livre électronique182 pages2 heures

Science naturelle et science spirituelle (Traduit)

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À propos de ce livre électronique

Les essais rassemblés dans ce volume peuvent donc encore aujourd'hui apporter une lumière féconde sur la manière de dépasser les différentes théories classiques de l'évolution, et sur les conclusions que l'on peut en tirer, avec une cohérence rigoureuse.
Il en ressort une conception scientifique à large horizon, capable de satisfaire profondément les aspirations cognitives de l'homme, si, dans la science de la nature et dans la science de l'esprit, il cherche, au-delà des vérités partielles et temporaires, la Vérité dans son devenir éternel, cette Vérité qui, en même temps, est pour l'homme le Chemin de la Vie.
LangueFrançais
ÉditeurStargatebook
Date de sortie2 janv. 2024
ISBN9791222491561
Science naturelle et science spirituelle (Traduit)
Auteur

Rudolf Steiner

Nineteenth and early twentieth century philosopher.

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    Aperçu du livre

    Science naturelle et science spirituelle (Traduit) - Rudolf Steiner

    Avertissement

    Ce volume d'essais, écrits et prononcés par Rudolf Steiner entre 1900 et 1910, peut sembler anachronique à ce moment précis du développement scientifique. En fait, les conceptions scientifiques dominantes ont profondément changé au cours des cinquante dernières années, en particulier les théories classiques de l'évolution. Alors qu'à la fin du XIXe siècle, beaucoup croyaient pouvoir contraindre le devenir des espèces organiques dans des cadres théoriques, aujourd'hui, dans cette branche de la biologie, c'est la plus grande prudence, presque l'hésitation, qui prévaut. On se rend compte des immenses difficultés d'interprétation, on voit bien qu'aucune des théories proposées n'est totalement capable d'expliquer la méthode de l'évolution. Seule l'hypothèse de l'évolution elle-même existe, sinon prouvée, du moins non contredite par un fait établi, et elle est extrêmement plausible, presque nécessaire, en raison d'un très grand nombre d'observations recueillies dans les branches les plus variées de la science. Des difficultés presque insurmontables se présentent à ceux qui tentent d'expliquer l'existence des nombreuses espèces organiques en dehors de la thèse de l'évolution ; ils se trouvent donc dans la nécessité d'admettre la fixité des espèces et leur origine par création directe ou génération spontanée. L'évolution, donc : mais par quels moyens ? par quels processus ? Sur ce point, la science naturelle poursuit ses investigations ; toutes les possibilités sont ouvertes, rien n'est compromis. Et de nouvelles hypothèses interprétatives audacieuses voient le jour (comme par exemple celle de Westenhöfer sur l'origine de l'espèce humaine), qui auraient été inconcevables au siècle dernier et qui aujourd'hui, même si elles sont âprement discutées, ne semblent pas moins sérieusement défendables que les différentes théories classiques.

    Cependant, il faut reconnaître que l'époque de l'évolutionnisme darwinien et haeckelien a représenté une étape très importante dans le développement des connaissances humaines, tant pour l'impulsion vigoureuse donnée à la recherche que pour l'orientation de toute la pensée biologique ; elle doit toujours être prise en compte, même si elle est considérée comme dépassée. C'est d'elle que Steiner, en tant que contemporain, s'inspire. Jeune homme, Steiner est confronté à un panorama scientifique dont l'impermanence et l'imperfection lui apparaissent clairement. Dans nombre de ses écrits et conférences, il a mis en lumière les lacunes et l'unilatéralité du darwinisme et de Haeckel lui-même, des critiques qui, à l'époque, semblaient être des hérésies et qui, aujourd'hui, peuvent être partagées par de nombreux chercheurs. Néanmoins, il attribue une importance fondamentale aux études biologiques orientées dans le sens de l'évolution, dont il apprécie essentiellement la méthode et l'orientation générales. En ce qui concerne la doctrine de l'évolution organique, il estimait qu'il fallait approfondir le plus possible la réflexion, en séparant soigneusement les faits des hypothèses inutiles par lesquelles on prétendait les expliquer. Et la critique scientifique des dernières décennies peut précisément nous aider à distinguer l'élément hypothétique et transitoire des constructions théoriques périmées du fait essentiel, bien qu'elle reconnaisse elle-même qu'elle ne peut pas nous offrir la lumière d'une interprétation plus convaincante.

    Les essais rassemblés dans ce volume peuvent donc encore aujourd'hui apporter un éclairage fructueux sur la manière de dépasser les différentes théories classiques de l'évolution, et sur les conclusions que l'on peut en tirer, avec une cohérence rigoureuse. Steiner n'est certes pas un darwinien, ni un haeckelien : il nous indique cependant, dans la pensée biologique évolutive, un modèle et un critère valables dans des domaines beaucoup plus vastes que celui dans lequel ils sont habituellement appliqués. D'autre part, il nous présente une interprétation qui, à partir d'une observation sans préjugés des faits (jusqu'ici notoirement non interprétés), semble capable d'éclairer bien des points obscurs. Ainsi, les nouvelles relations dans lesquelles le règne animal nous est montré, par rapport à l'homme, méritent d'être étudiées attentivement. De cette manière, de nouvelles possibilités d'explication du développement de la personnalité humaine peuvent être entrevues, au-delà de la juxtaposition étroite de l'hérédité et de l'environnement : ou plutôt, ces deux facteurs acquièrent tous deux de nouveaux aspects. L'hérédité biologique ne perd rien de son importance, ses lois rien de leur validité (à condition, bien sûr, qu'elles ne soient pas de pures hypothèses) : mais le champ de l'hérédité biologique ne s'étend qu'à certains éléments de la nature humaine, ceux qui trouvent leur origine dans la série des générations physico-organiques et qui sont les vecteurs de qualités et de traits somatiques et proprement biologiques. En ce qui concerne le milieu, il reste, même sous cet angle, un puissant facteur de formation de la personnalité : mais non plus comme un élément purement accidentel et donc fatal, mais comme un élément inconsciemment choisi par l'individualité humaine pour mener à bien ses activités et ses expériences.

    Ici émerge une conception scientifique d'un vaste horizon, capable de satisfaire profondément les aspirations cognitives humaines, si, et dans la science de la nature et dans la science de l'esprit, elles recherchent, au-delà des vérités partielles et temporaires, la Vérité dans son devenir éternel, cette Vérité qui, en même temps, est pour l'homme le Chemin de la Vie.

    NOTE

    L'ordre de publication des essais ne nous semble pas arbitraire : il s'agit généralement de l'ordre chronologique et en tout cas de celui qui permet le mieux d'embrasser la direction dans laquelle se déploie la pensée steinerienne.

    Tous les problèmes auxquels il est fait implicitement ou explicitement allusion dans ces pages ont été minutieusement étudiés par Steiner au cours de décennies d'activité spirituelle prodigieuse. Parmi les livres qui encadrent et éclairent le mieux les pensées exposées dans ces essais, nous rappelons les suivants :

    La philosophie de la liberté. - Introduction à la connaissance suprasensible. - La science occulte. - Initiation. - Les mystiques. - Essais philosophiques. - La vision goethéenne du monde. - Ma vie.

    I

    Anthroposophie et science

    Parmi les nombreuses objections formulées à l'encontre de l'anthroposophie figure l'accusation d'être anti-scientifique. Et comme la science, ou plutôt ce qu'on appelle aujourd'hui la science, exerce une autorité sans limite, une telle accusation peut faire beaucoup de mal aux idées anthroposophiques qui y aspirent. Le monde des savants dédaigne généralement de s'en occuper, car son orientation scientifique habituelle ne sait pas quoi faire des faits affirmés par l'anthroposophie. Cela ne saurait surprendre quiconque connaît les idées et les expériences qui sont actuellement présentées aux juristes, médecins, enseignants, ingénieurs, chimistes, etc. au cours de leurs études. Comme l'objet de ces études est éloigné du contenu de la littérature anthroposophique ! Combien l'orientation de la pensée, par exemple dans un cours de chimie, est différente de celle des doctrines anthroposophiques fondamentales ! Il n'est pas exagéré de dire qu'il n'y a pas de plus grand obstacle à la compréhension des propos anthroposophiques aujourd'hui que le diplôme universitaire !

    Mais ce fait ne peut que nuire à la diffusion de l'anthroposophie, car il est compréhensible que ceux qui ne sont pas pleinement conscients de la réalité soient désagréablement impressionnés. Et il n'est pas toujours malveillant d'affirmer que seuls les milieux peu cultivés affluent vers l'anthroposophie, alors que ceux qui sont au fait des connaissances contemporaines ne l'accueilleraient pas favorablement.

    De telles considérations font facilement naître l'opinion que l'anthroposophie fait fausse route et qu'elle serait mieux adaptée aux conceptions des cercles scientifiques. Essayez donc (semble-t-il dire) de prouver les doctrines du karma et de la réincarnation aussi scientifiquement que vous prouvez d'autres lois naturelles, et les choses commenceront à bien se passer : vous pourrez alors conquérir le monde de la culture et l'anthroposophie sera couronnée de succès.

    Cette opinion peut être conçue avec les meilleures intentions, mais elle provient d'une idée préconçue fatale : que le modèle de pensée de la science actuelle peut, par nature, conduire à l'anthroposophie. Mais ce n'est pas le cas, et seul celui qui applique inconsciemment à la science contemporaine des conceptions d'origine anthroposophique peut se faire de telles illusions. En effet, il est tout à fait possible d'introduire toute la sagesse anthroposophique dans la science de cette manière, et l'on ne trouvera pas la moindre contradiction entre ce que la science dit être vrai et ce que l'anthroposophie dit. Mais jamais, au grand jamais, on ne pourra dériver l'anthroposophie de la science telle qu'elle est officiellement enseignée aujourd'hui. Il sera possible d'atteindre la plus haute doctrine, au sens moderne, dans n'importe quel domaine, mais ce n'est pas par ce genre d'érudition que l'on parviendra à l'anthroposophie.

    Il n'est pas difficile de s'en persuader si l'on considère les choses avec un peu d'attention. Car les affirmations de la science de l'esprit ne sont certainement pas des déductions logiques dérivées de prémisses idéales ou conceptuelles, mais des faits suprasensibles ; et les faits ne peuvent jamais être découverts uniquement au moyen de la logique et de la déduction, mais exclusivement au moyen de l'expérience. Or, notre science officielle ne traite que des faits de l'expérience sensible, et toutes ses idées et tous ses concepts ne sont fondés que sur la base de cette expérience. Par conséquent, tant qu'elle part de cette prémisse, elle ne peut jamais porter de jugement sur des faits suprasensibles. Les faits ne peuvent jamais être prouvés par la logique, mais seulement en vérifiant leur existence réelle. Supposons que la baleine soit un animal encore inconnu : qui pourrait prouver son existence par déduction logique ? Cela serait impossible même pour le meilleur connaisseur du règne animal, alors que l'homme le plus inculte serait capable de prouver son existence après l'avoir découverte dans le monde réel. Et combien serait ridicule le savant qui, face à cet homme inculte, soutiendrait que, sur la base des données scientifiques, les animaux comme les baleines sont impossibles, donc n'existent pas, et que le découvreur a dû se tromper.

    Non, ce n'est pas par l'érudition que l'on peut comprendre l'anthroposophie : seule l'expérience suprasensible peut juger des faits qu'elle expose ; et il faut aider les hommes à acquérir cette expérience, et non les abandonner à une érudition stérile.

    Il y a bien sûr une objection futile à cela : si les gens ne possèdent pas une telle expérience suprasensible, comment voulez-vous qu'ils croient les paroles de certaines personnes qui prétendent être clairvoyantes et avoir de telles expériences ? Vous devriez au moins vous abstenir de communiquer les expériences anthroposophiques à ceux qui ne sont pas clairvoyants et vous limiter à les exposer à ceux que vous avez réussi à amener à la clairvoyance.

    Cette objection, qui semble d'abord passablement raisonnable, ne résiste pas à l'épreuve des faits. En effet, ceux qui raisonnent ainsi auraient d'abord des raisons d'être scandalisés par une quantité d'écrits de vulgarisation scientifique : ou peut-être que tous les nombreux lecteurs de l'Histoire naturelle de la création de Haeckel, ou de Naître et périr de Carus Sterne, sont capables de se convaincre personnellement de ce qui est exposé dans de tels ouvrages ? Certainement pas, car même dans ce domaine, on fait d'abord appel à la confiance du public, en supposant qu'il prêtera foi à ceux qui étudient personnellement dans le laboratoire ou la lunette astronomique. Le problème est d'ailleurs tout autre en ce qui concerne la confiance que l'on doit accorder à l'investigation suprasensible, par opposition à l'investigation sensible. Celui qui décrit ce qu'il a pu observer au microscope ou au télescope admet certes que le lecteur puisse s'en convaincre, s'il dispose des instruments et de la technique nécessaires. Mais la simple description ne contribue en rien à cette corroboration. Il en va autrement des faits suprasensibles : ceux qui en parlent ne racontent rien qui ne puisse être expérimenté dans l'âme humaine elle-même, et le récit lui-même peut être la première impulsion pour l'éveil des forces de vision proprement dites, latentes dans l'âme. Nous avons beau parler des minuscules organismes visibles au microscope, nos paroles ne les rendront perceptibles à personne, et chacun devra se procurer à l'extérieur les moyens d'étayer ses affirmations. Mais si nous parlons à un homme de ce qui peut être découvert dans l'âme elle-même, notre parole en tant que telle peut déclencher l'éveil des forces de vision latentes en lui. C'est là la grande différence entre la description des faits sensibles et celle des faits suprasensibles : dans le cas de ces derniers, les possibilités de confirmation se trouvent dans l'âme de chaque homme, ce qui n'est pas le cas pour les faits du monde sensible. Je ne pense pas du tout à plaider la cause de cette conception superficielle de la science spirituelle selon laquelle, pour découvrir la vérité divine, il suffit de plonger en soi-même, où chacun peut trouver l'homme divin, source de toute sagesse. Si l'homme plonge, à un moment quelconque de sa vie, dans sa propre âme, croyant y percevoir l'Ego supérieur, il ne s'agira, dans la plupart des cas, que de l'Ego habituel qui exprime ce qu'il a acquis de son milieu par l'éducation, etc. Il est vrai que la vérité divine est contenue dans l'âme elle-même, mais le meilleur moyen de la faire émerger est de se laisser guider par un homme plus avancé qui a déjà trouvé en lui ce que nous cherchons nous-mêmes. Exactement ce que le maître clairvoyant vous dit avoir découvert en lui-même, vous pouvez le découvrir en vous-même en acceptant sans scrupules ses données. Le Soi supérieur est le même dans tous les hommes, et il sera plus sûr de le trouver non pas en se retranchant derrière son orgueil, mais en permettant à ce Soi supérieur d'agir sur nous à travers une personnalité dans laquelle il est déjà développé. Comme dans tous les autres domaines, les enseignants sont une nécessité pour l'âme en quête de vérité.

    Mais, à cette restriction près, on peut dire que tout le monde peut trouver en soi la vérité des faits suprasensibles. Il suffit d'avoir de la persévérance, de la patience et de la bonne volonté, et de ne pas avoir d'idées préconçues, pour que, face à l'exposé de ces faits, on se surprenne rapidement à réagir avec une sorte de pressentiment d'approbation. Et l'on sera sur la bonne voie en suivant ce sentiment, car c'est précisément le premier de ces facteurs qui éveillent les forces latentes de l'âme. Lorsque la vérité se présente à nous telle qu'elle a été contemplée par l'âme clairvoyante, elle nous parle par son propre pouvoir. Certes, il ne s'agit là que d'un tout premier pas sur le chemin de la connaissance supérieure, et pour aller plus loin, il faudra une discipline rigoureuse ; mais ce premier pas, nous le ferons précisément en écoutant sans scrupule la parole de vérité.

    Comment se fait-il qu'à notre époque, tant de personnes n'éprouvent pas un tel sentiment pour la narration de faits suprasensibles ? Cela tient simplement au fait que l'homme moderne, surtout s'il a été éduqué dans la pensée scientifique, a pris l'habitude de ne prêter foi qu'au témoignage des sens. Et cette foi paralyse le sentiment

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