Pour en finir avec les incompréhensions sur Darwin
LE TERME « DARWINISME » apparaît avec le titre d’un livre de Russell Wallace paru en 1889, sept ans après la mort de Charles Darwin. Les biologistes ont longtemps évité d’utiliser ce mot, qui sonnait comme une doctrine, voire une idéologie. Et, malheureusement, c’est ce qui arriva avec des dérives comme sa déclinaison sociale (Herbert Spencer), l’eugénisme (Francis Galton, cousin de Charles Darwin) et toutes les horreurs se justifiant d’une loi naturelle des plus forts et de l’élimination des plus faibles. Encore de nos jours, et particulièrement en France, les sciences humaines – économie, anthropologie, sociologie… – s’opposent à ce qu’elles considèrent comme une ingérence intolérable. Il suffit de publier un ouvrage avec un intitulé du genre « Darwin s’est trompé » pour passer dans tous les médias. Cela dure depuis un siècle et demi : les chiens aboient, et la caravane évolutionniste avance.
Grâce, notamment, aux travaux de Patrick Tort, dont (PUF, 1996), le terme retrouve une légitimité scientifique depuis la fin du xxe siècle. Pourquoi une telle réaffirmation ? Tout simplement parce que nous sommes dans des mondes darwiniens : en biologie, évidemment, en médecine, en économie, dans les technologies de l’intelligence artificielle, en neurobiologie, pour la formation de galaxies… ce qu’on appelle le darwinisme universel. Seules résistent les sciences humaines et sociales.
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