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Que la joie soit dans les coeurs
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Que la joie soit dans les coeurs
Livre électronique111 pages1 heure

Que la joie soit dans les coeurs

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À propos de ce livre électronique

Que la Joie soit dans les cœurs. Voici une phrase parmi les plus essentielles du Rite Ecossais Ancien Et Accepté. Et ce, non seulement par l’intensité qu’elle imprime à l’engagement personnel de ceux qui l’entendent, mais encore parce que, au premier degré, elle clôt le rituel de fermeture des travaux et suggère que la joie est probablement ce qui est le plus important. Mais de quelle joie s’agit-il ? En quoi est-elle indispensable à celui qui, par l’initiation, cherche à donner un sens à sa vie ? Et comment l’arme-t-elle pour affronter les questions qu’il se pose et, parfois même, le doute, sans que ce qu’elle exprime puisse être confondu avec ce que l’on croit être le plaisir ? Loin de se résumer au carpe diem des hédonistes, fussent-ils philosophes, l’injonction Que la Joie soit dans les cœurs doit conduire le cherchant à la forme la plus aboutie du summum bonum des sages. Sans cesse répétée depuis trois siècles et plus, elle se réinvente à chaque tenue et met les participants en condition psychique de poursuivre au dehors, l’œuvre commencée dans le Temple. Cultiver la joie permet ainsi au franc-maçon écossiste de tenter de s’approcher progressivement de ce concept de bonheur, que l’homme profane cherche le plus souvent en vain, car il ne sait pas lui donner de contenu spirituel.
LangueFrançais
ÉditeurNumérilivre
Date de sortie11 avr. 2023
ISBN9782366322439
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    Aperçu du livre

    Que la joie soit dans les coeurs - Jean-Pierre Thoams

    FONCTIONS ET FINALITÉS DE LA COLLECTION « LE FRANC-MAÇON DANS LE TEMPLE »

    Aujourd’hui la production de textes maçonniques (ou prétendument tels) est considérable : avec l’essor du numérique et la diffusion d’internet tous azimuts, les pensées se répandent sur la toile, sans validité ni contrôle, au grand dam des lecteurs qui sont en droit d’attendre un minimum de crédibilité à l’égard de ce qui leur est présenté.

    Sources non authentifiées, copiés-collés et recollés, dénis de propriété intellectuelle, détournements et plagiats font bon ménage avec le travail d’auteurs experts et de renom.

    C’est pour éviter ces écueils et pour répondre à une demande pressante d’authenticité que cette collection a été créée au sein des éditions « Numérilivre Les Bords de Seine ». Elle vise un triple objectif :

    Faire appel à des écrivains maçonniques réputés pour leurs connaissances et leurs compétences, leur style et leur clarté d’exposition sur toutes les questions qui intéressent les Francs-maçons

    afin d’offrir, dans leurs publications, un prolongement à la démarche qu’ils vivent en loge,

    de manière à permettre à chacun de progresser dans la voie de perfectionnement qu’il a entreprise, quel que soit son rite, son grade (ou son degré) et son obédience.

    Dans cet esprit, nous commencerons par aborder les travaux d’ouverture et de fermeture – qui intéressent l’ensemble des sœurs et des frères.

    Par nos ouvrages, nous aspirons à ce que cette collection devienne un outil de travail et de réflexion pour l’ensemble des initiés. Au-delà de ces études d’experts, nous souhaitons que vous prolongiez nos travaux et les enrichissiez de vos apports, et que vous trouviez dans ces pages la source d’une élévation spirituelle – qui est spécifiquement la nôtre… mais que nous voulons partager avec vous !

    Pierre PELLE LE CROISA,

    Directeur de la collection

    « Le franc-maçon dans le Temple »

    Aux jeunes frères du Cercle Télémaque de la Grande Loge de France, parce qu’ils incarnent son avenir et qu’ils savent que le chantier ne peut être bien conduit que dans la Joie.

    Préface

    Par une citation de Spinoza qu’il met en exergue de son ouvrage, Jean-Pierre Thomas aborde le sujet avec allant, reliant la joie à la perfection.

    Il rappelle ensuite que l’exclamation : « Que la joie soit dans les cœurs ! », prononcée à la fin de la tenue, fait écho à l’égrégore de la chaîne d’union qui la symbolise, par la fraternité partagée. En effet, parce qu’elle est un liant fraternel, elle a besoin d’être vécue en commun, dans une communauté qui se rassemble autour d’elle. Nous pourrions même dire, en détournant une phrase de Bernanos, que la fraternité nous fait trouver notre joie dans la joie de l’autre.

    L’injonction qui l’annonce marque la condition préalable de toute vie initiatique. Mais en quoi et comment ? Par un processus de continuité : « En fait – remarque l’auteur –, il faut d’abord considérer que si la Sagesse vient en premier et la Joie en dernier, c’est qu’il y a une évidente progression symbolique entre les deux, marquée par plusieurs étapes : Sagesse, Force, Beauté, Paix, Amour et Joie. Cela suggère bien que la joie, qui vient en dernier, est soit la somme de tout ce qui la précède, soit sa conséquence, qu’elle ne peut jaillir qu’en corrélation avec les autres ou que chacun de ces principes serait inopérant si on le détachait des autres. »

    Si la joie est dans les cœurs – ajoute-t-il –, c’est parce qu’elle est inséparable de l’amour, le pilier qui la précède et l’introduit.

    Ainsi liée à l’amour et à la pureté de la déesse Hathor en Égypte, à l’eudémonisme en Grèce (l’ataraxie pour les stoïciens, le « souverains bien » pour les épicuriens) et associée au Dionysos des mystères, compère de la sagesse pour la Thora des hébreux, expression du « Dieu sauveur » pour les chrétiens, voie vers Allah pour les musulmans, « mudila » de sérénité qui conduit au « nirvãna » le bouddhiste libéré de son « samsara », elle est en tout pour Confucius – parce qu’elle est gravée sur une pierre dure, stable et pérenne, édicte Lao-tseu.

    Et si elle est en tout, c’est parce qu’elle est « la puissance d’exister » de l’homme pour Spinoza, sans lequel elle ne serait plus rien : de la joie des sens à la joie de la raison, elle se spiritualise pour s’exalter dans la béatitude. Elle ne peut donc s’inscrire que dans l’histoire de l’humanité pour Hegel, tandis que pour Nietzsche elle est réservée au surhomme – parce qu’il aspire à l’éternité.

    À la suite du vouloir-vivre de Schopenhauer, Bergson la recentre sur sa fonction créatrice : celle d’un élan vital. Joie de vivre, elle retrouve là sa raison d’être (celle de l’être vivant) : voilà pourquoi elle soutient l’initié dans sa démarche de perfectionnement.

    Mais elle est plus encore : elle essentialise sa quête éthique. Pourquoi ? Bien qu’elle rayonne dans le cœur, c’est par l’esprit qu’elle est conduite ; car il faut en avoir conscience pour la ressentir. Par-delà l’intelligence du cœur chère aux francs-maçons, il faut donc consentir en amont à une spiritualité de la joie qui, elle, est bien au cœur de l’intelligence. Elle révèle une forme première d’éthique qui unit les hommes entre eux par les notions de partage (dans laquelle elle s’institue [en français médiéval l’« intelligence » est « le bon accord, la bonne entente »]) et d’amour (par laquelle elle se magnifie [« le cœur »]).

    Pour autant, Jean-Pierre Thomas nous incline à nous en méfier : comme la langue, elle peut être la meilleure ou la pire des choses selon ce qui la déclenche et l’intention bonne ou mauvaise qui l’anime. S’appuyant sur des exemples littéraires, il montre que l’intensité avec laquelle elle est vécue offre tout un éventail de degrés infinis.

    Et c’est avec bonheur qu’il cite Thomas d’Aquin : « Nous valons ce que valent nos joies ». À sa suite, il se demande si « la Vérité que les francs-maçons recherchent inlassablement en sachant qu’ils ne la trouveront jamais ne serait pas l’un des visages les plus objectifs du bonheur ? » ; un bonheur qui serait « la fin des actions humaines », rapprochant, dans son excellence, la joie et la vérité ?

    En conséquence, écrit en majuscule et au singulier car essentiel et unique, le terme maçonnique de « Joie » ne doit être confondu ni avec les multiples joies profanes ni avec d’apparents synonymes aux connotations analogues comme : la gaieté, la félicité, la liesse, l’allégresse, l’euphorie, la jubilation, le ravissement, ou encore la jouissance et l’hédonisme pour les plaisirs – et peu importe alors qu’ils aient une destination personnelle ou collective –.

    Elle en diffère sensiblement parce que la joie du cœur est une joie intérieure, celle d’un engagement à poursuivre une quête à la découverte de soi-même et des autres. L’être intérieur devient, par son élévation spirituelle vers la lumière, un être tout-en-joie ; une joie qui, spontanée ou sublimée, est signe de vie et d’harmonie.

    Plus proche de l’équanimité, de cette eurythmie que requiert l’égalité d’âme de l’homme sage, elle le conduira peut-être à l’ataraxie, à cette joie ultime, débarrassée de toute forme de trouble, que recherchaient les stoïciens tout au long de leur vie…

    Pour résumer en peu de mots mon ressenti à la lecture de cet ouvrage, je dirai, en parodiant le final de la 9ème symphonie de Beethoven pour le fin connaisseur de musique qu’est Jean-Pierre Thomas, que son livre a été pour moi… un véritable « Hymne à la Joie » !

    Et je souhaite aussi qu’il le devienne pour vous.

    Pierre PELLE LE CROISA,

    Directeur de la collection

    le Franc-maçon dans le Temple

    La joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. Je dis passage, car la joie n’est pas la perfection elle-même. Si, en effet, l’homme naissait avec la perfection à laquelle il parvient, il la posséderait sans sentiment de joie.

    Spinoza

    (Éthique, IV)

    CHAPITRE I

    Une injonction à plusieurs sens

    Que la Joie soit dans les Cœurs, voilà assurément l’une des plus belles phrases, sinon la plus belle, des rituels maçonniques, autant par la concision, l’intensité et la clarté de son contenu que par le moment essentiel où elle est prononcée, à la fin des travaux de la tenue, au premier degré du Rite Écossais Ancien Et Accepté. Et ce, tant par sa brièveté que par sa luminosité qui, l’une et l’autre conjuguées, délivrent un message immédiatement compréhensible à chacun. Le tout avec, certes, plusieurs interprétations possibles, mais sans aucune ambiguïté quant à leur nature.

    La Joie, en effet, constitue l’un des fondements de la démarche maçonnique, celui qui lui donne cet aspect éminemment positif, celui qui définit, encore, dans son éloquente simplicité, l’état d’âme essentiel du cherchant, qui ne saurait adhérer à la méthode dans la tristesse ; celui, enfin, qui l’incite à demeurer

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