Positions Inattendues
Par Nora Phoenix
()
À propos de ce livre électronique
Il fait deux fois sa taille et est beaucoup plus âgé que lui, mais Mac laissera-t-il Quentin lui faire découvrir des positions inattendues ?
Quentin cherche… quelque chose.
Du respect.
Des réponses.
Son identité.
Mais par-dessus tout, il est à la recherche d'un homme qui le laissera être aux commandes, même s'il ressemble à un elfe.
Cependant, tout cela devra attendre, car pour le moment, il cherche un endroit où loger après s'être retrouvé coincé au fin fond de l'État de New York juste avant le début d'une violente tempête de neige. Contre toute attente, Mac, l'homme que toute la ville semble détester, lui propose de séjourner chez lui. Mac a des secrets… mais Quentin aussi.
Une alchimie se crée entre eux, mais pourra-t-elle les emmener plus loin alors que Mac fait deux fois la taille de Quentin, est beaucoup plus âgé que lui… et qu'il ne peut pas quitter sa ville et qu'il est impossible que Quentin reste ?
Positions inattendues est une romance contemporaine avec une différence d'âge, beaucoup de neige, un gentil géant et un minet autoritaire.
En savoir plus sur Nora Phoenix
Concours d'Amour Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne Nuit avec le Capitaine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Garçon du Professeur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Positions Inattendues
Livres électroniques liés
Les âmes jumelles - Tome 4: Les facéties du destin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSauver Kassi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDes Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSauvée – Une romance millionnaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn Noël Anglais: Eversea Français, #3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFaire Un Triomphe Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGhost 2: La danse de la sorcière Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCouvrant ses six Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Club des gentlemen, 2ème partie: La série Le Club des gentlemen, #2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDeuxième chance de tomber Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'inconnu de Malte: La Proie, #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNelle et l’attaque des démons - Tome 3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Cygne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVampire en colocation: Thriller fantastique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEnvers et contre tout: 2ème partie: La série Envers et contre tout, #2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationInsurrection: Le Projet d’Interscission, #3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCri du cœur: L'Homme du Mois, #9 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Secret Du Milliardaire Vol. 2: Le Secret Du Milliardaire, #2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDiscrète Morsure: Les Vampires Scanguards, #8.5 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTrio 1 : La proposition: Trio, #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRyker: Les Sinister Knights, #1 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Captivé par le bûcheron Hideaway de Lagune: Hideaway at the Lagoon (French), #5 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÀ la Recherche du Passé Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFabuleuse À Croquer: Une Idylle Vampirique Presque Humaine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation6 mois avec toi ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationChemins croisés - 17ans: Une romance New Adult intense entre passion toxique, amitiés brisées et renaissance sur un campus français. Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBec et ongles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationForgotten Love Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationConquise par un Highlander Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLiberté: L’Obsession du Fae, #4 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Romance LGBTQIA+ pour vous
Désir Extrême: Une Romance Lesbienne Torride Et Milliardaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Mafia Hétéro est Tombé Amoureux de Moi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDes Frères en Uniforme : Noël Chez la Famille Bryson: Des Frères en Uniforme, #4 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'aide du président Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationProposition osée: La Série Dare Ménage, #2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOsez être trois: La Série Dare Ménage, #3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn Voyage Audacieux: La Série Dare Ménage, #6 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn désir osé: La Série Dare Ménage, #4 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOsez Doublement: La Série Dare Ménage, #1 Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Oser s'abandonner: La Série Dare Ménage, #5 Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Avis sur Positions Inattendues
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Positions Inattendues - Nora Phoenix
CHAPITRE 1
Quentin Frost attendait anxieusement le verdict tandis que Jerry, le mec de l’Association américaine des automobilistes qu’il avait appelé une demi-heure plus tôt, examinait le moteur de sa vieille Corolla. Elle avait crachoté avant de caler, et que s’élèvent du capot, de la fumée et l’odeur caractéristique d’huile en train de brûler. Il s’était rapidement garé sur la bande d’arrêt d’urgence d’une route de campagne calme et s’était servi de son adhésion à l’AAA pour, genre, la dixième fois cette année. C’était le meilleur investissement qu’il ait fait. Quoique, avec du recul, il aurait peut-être dû s’acheter une meilleure voiture s’il voulait traverser le pays.
Jerry n’avait mis que vingt minutes à venir, ce qui était génial vu que Quentin se les pelait. Sa veste légère et son jean n’étaient pas de taille pour les températures glaciales, encore moins avec le vent mordant qui balayait la plaine.
Il avait déjà prévu de se procurer des vêtements pour le grand froid, mais il aurait peut-être dû le faire avant d’arriver dans le nord-est. Grossière erreur. Il n’avait jamais eu aussi froid de toute sa vie, putain. C’était le genre de froid humide qui vous glaçait jusqu’à l’os et donnait l’impression que vous ne vous réchaufferiez jamais.
Au bout de combien de temps on avait des engelures ? Il regarda ses mains, qui étaient bleuâtres à présent.
— Je suis désolé, gamin, mais cette voiture est irréparable.
Quentin se reconcentra sur la voix rocailleuse de Jerry et poussa un long soupir alors que le gars claquait le capot de sa voiture. Putain. Il était tellement dans la merde. Jerry s’essuya les mains sur un chiffon taché de noir, puis ajusta sa casquette des Yankees bleu délavé. À en juger par les nombreuses taches noires dessus, il le faisait souvent.
— Et maintenant ? demanda Quentin. J’imagine que la voiture ne peut pas rester là.
Sa satanée caisse était tombée en panne sur le bord de la route à l’extérieur d’un minuscule village au pied des monts Adirondacks. La vue était à couper le souffle, et il l’avait admirée autant que possible en conduisant, mais cela lui faisait une belle jambe maintenant.
Jerry secoua la tête.
— Ouaip, on peut pas la laisser là. Je peux la remorquer jusqu’à une casse qui la prendra.
— Ils me payeront ?
Jerry haussa les épaules.
— Mac payera peut-être. Je peux l’appeler, si tu veux.
Quentin fronça les sourcils.
— Mac ?
— Mac McCain, le propriétaire de la casse du coin. Il accepte n’importe quoi, et en général, il paye bien. Tu veux que je l’appelle ?
Quentin hocha la tête tout en soufflant sur ses mains dans la vaine tentative de les réchauffer. Quel autre choix s’offrait à lui ? Il devrait trouver un moyen de s’acheter une nouvelle voiture, bien qu’il ignore comment et avec quel argent. Sa subvention de recherche couvrait à peine ses dépenses de base et ne permettait pas de faire des folies, avait stipulé le professeur Danson. Une voiture compterait-elle comme une folie ? Il lui serait bien compliqué de se déplacer sans. Quelle galère !
— Mac, c’est Jerry. J’ai trouvé un gamin avec une Corolla de 2001 complètement flinguée. Il veut s’en débarrasser. Ça t’intéresse ?
« Gamin ». Il n’avait probablement pas l’intention d’être aussi condescendant, mais à vingt-trois ans, Quentin en avait vraiment marre qu’on l’appelle « gamin ». Non pas qu’il puisse le reprocher à qui que ce soit. Il avait l’air d’avoir à peine dix-huit ans. Avec ses traits enfantins, on lui demanderait sûrement sa carte d’identité pour acheter de l’alcool quand il aurait quarante ans, bon sang.
Apparemment, le gars à l’autre bout du fil était avare de paroles ; quelques secondes plus tard, Jerry était prêt à partir. Avec l’aisance d’un expert, il attela la voiture à sa dépanneuse.
Il retira des emballages de hamburger de la banquette avant, pour faire de la place à Quentin, puis ils se mirent en route.
— Où tu vas ? demanda-t-il
— À Northern Lake.
Jerry lui lança un regard curieux.
— Mais pourquoi donc ? Il n’y a rien là-bas.
Il hésita à dire à Jerry pourquoi cette petite ville l’intéressait tant, mais il décida de ne pas le faire. Cela apporterait probablement des questions auxquelles il n’était pas prêt à répondre. En plus, Northern Lake n’était pas loin d’ici, Jerry y était donc peut-être déjà allé ou y avait des amis ou de la famille. Non, il ne prendrait pas ce risque tant qu’il n’aurait pas créé de liens avec les habitants. Ensuite, il pourrait en apprendre plus sur ce qui était arrivé à son père, espérait-il.
Quentin dut regarder à deux fois le panneau en bois fait main de la ville dans laquelle ils pénétrèrent.
— Cet endroit s’appelle Frostville ?
— Ouaip. Frostville, New York. Population d’environ 1 800 habitants.
Quelles chances y avait-il pour que cela se produise ? L’incroyable coïncidence de se retrouver dans une ville appelée comme son nom de famille le fit sourire. C’était peut-être le destin ? Nan, cela n’existait pas. Il ne travaillait qu’avec les faits. Des faits prouvés scientifiquement. Ou du moins, c’était ce que répétaient tout le temps ses professeurs. La recherche était basée sur les faits.
Frostville était une petite ville pittoresque, avec ses magasins alignés sur une grande rue à l’ancienne. Quentin compta quelques bars et restaurants, dont un diner qui prétendait servir les meilleurs burgers des Adirondacks, et une station-service avec une supérette, et rien d’autre. Avant qu’il ne puisse faire un commentaire, la ville était derrière eux.
— Mac habite en périphérie de la ville.
— Vous vivez ici ?
— Ouaip. Toute ma vie. Je m’occupe d’une zone assez étendue pour le boulot, mais j’étais chez moi quand tu as appelé vu que je suis de repos aujourd’hui.
— C’est votre jour de repos ? Pourquoi vous êtes venu alors ?
— Parce que mon collègue le plus proche est à quatre-vingt kilomètres d’ici, et que je ne voulais pas le faire conduire autant en fin de journée. C’est bon. Je serai rentré avant le dîner.
Quentin réfléchit. Il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un choisissant d’aller travailler simplement pour éviter d’embêter un collègue. Cela faisait sûrement partie de la dynamique des petites villes qu’il avait hâte d’étudier.
— Merci.
— De rien, gamin. On est arrivés.
Jerry s’arrêta devant l’entrée d’une propriété grillagée, et presque immédiatement, un gros chien arriva en courant et en aboyant. Quentin eut à peine le temps de se sentir intimidé, car son propriétaire était sur ses talons. Cet homme était vraiment intimidant.
Quentin déglutit en l’observant. Il était immense, portait un jean taché, de robustes bottes de travail, et une veste noire. Mais ce furent ses piercings à la lèvre et au septum, ses cheveux noirs qui dépassaient de son bonnet noir, et sa barbe sombre et aussi menaçante que son regard, qui retinrent réellement son attention.
Jerry soupira.
— Comme son maître, ce chien aboie plus qu’il ne mord. Tout ira bien.
Quentin devait lui faire confiance. Jerry ouvrit la portière de sa dépanneuse et se glissa du siège avant. Après une courte hésitation — il voulait s’assurer que le chien n’attaquerait pas —, Quentin suivit.
Jerry toucha de nouveau sa casquette.
— Mac.
Le mec se contenta de hocher la tête sans même esquisser un sourire. Il claqua des doigts et son chien — sa chienne ? — s’arrêta immédiatement d’aboyer.
— Ce jeune homme… Désolé, comment tu t’appelles déjà, gamin ?
Quentin s’approcha et tendit la main à l’homme qui semblait capable de lui écraser le crâne d’une main tout en s’envoyant une bière de l’autre. C’étaient peut-être les bonnes manières qui l’en empêchaient, bien qu’il n’irait pas jusqu’à le parier. Et il ne lui donnerait certainement pas son nom de famille.
— Salut, je m’appelle Quentin.
L’homme haussa les sourcils, mais il retira son gant droit et accepta sa poignée de main avec un petit hochement de tête. Sa main était énorme, et sa poigne si forte que Quentin grimaça presque. Il attendit qu’il parle, mais se rendit vite compte que ce n’était apparemment pas au programme.
— Mac parle peu, dit Jerry.
Quentin s’attendait à ce qu’il lui tape amicalement dans le dos, mais Jerry garda ses distances. Intéressant. Jerry parlait de Mac comme s’il le connaissait bien, mais la distance physique entre eux indiquait qu’ils n’étaient pas proches. En outre, le ton de Jerry contenait une pointe d’hostilité et une bonne dose de condescendance. Pourquoi donc ?
Du respect, il aurait compris, compte tenu de l’apparence du gars. Voire de la peur. C’était un homme que l’on ne voulait pas énerver. Mais pourquoi le prenait-il de haut ?
Le silence devint gênant. Mince, Mac attendait qu’il dise quelque chose. Quentin se racla la gorge.
— Ouais, alors Jerry m’a dit que ma voiture est irréparable et que vous pourriez la prendre. Pour votre casse. Pour un bon prix, ajouta-t-il rapidement.
Il ne voulait pas que l’homme croit qu’il la donnerait gratuitement.
Le téléphone de Jerry sonna, et il décrocha instantanément. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres.
— Déjà ? Oui, chérie, je pars tout de suite. Je serai là dans vingt minutes.
Il raccrocha en lançant un regard d’excuse à Quentin.
— Je dois y aller. Ma fille est en train d’accoucher, je dois aller à l’hôpital.
— Mais…, bredouilla Quentin.
Jerry détacha rapidement sa voiture tandis que Mac le regardait en silence et que Quentin le maudissait dans sa tête. Mac n’avait pas offert de prix, et il baisserait considérablement maintenant que Jerry allait abandonner sa voiture là. Ce n’était pas comme si Quentin était en position de négocier. Et comment était-il censé rentrer en ville, bon sang ? Il devrait appeler un taxi.
— Mac t’aidera.
Jerry fit reculer sa dépanneuse dans la courte allée, laissant Quentin et sa saloperie de caisse inutile. Il se retint de soupirer en se tournant vers Mac, qui le considérait d’un air impénétrable.
— Euh, alors, ma voiture, elle vaut combien ?
La mâchoire de Mac se crispa avant qu’il n’ouvre enfin la bouche.
— D-d-d-deux cents.
Quentin comprit immédiatement pourquoi il était taciturne. Bordel, ce serait cruel d’essayer de négocier avec quelqu’un qui a des problèmes d’élocution ? Il y songea. L’alternative serait de le traiter différemment à cause de quelque chose perçu comme un handicap. Cela serait-il préférable ?
Quentin tenta d’avoir l’air aussi sévère que possible.
— Vous auriez proposé le même prix si Jerry ne m’avait pas abandonné à votre porte avec ma voiture ? Je n’ai pas vraiment le choix.
Surpris, Mac arqua les sourcils.
— Ou-ou-ou-oui. P-p-pas de différence. J-j’aurais d-d-donné le mê-mê-même prix.
Quentin haussa les épaules. Ce mec n’avait pas l’air d’être en train de le rouler. Il devait donc lui faire confiance, même s’il ressemblait à un vrai dur à cuir.
— Dans ce cas, d’accord.
Mac détendit légèrement ses épaules.
— OK. Je vais vous faire un chè-chè-chèque.
— Ce serait possible d’avoir du liquide ? Je ne suis pas du coin et je n’ai pas de compte bancaire ici.
Mac se contenta de hocher la tête avant de se diriger vers un petit bureau de l’autre côté du grillage solide, qui donnait accès à un vaste terrain rempli de voitures de tout genre, de toute couleur, et plus ou moins délabrées. Le long de la barrière s’alignaient des conteneurs bleus rouillés, un panneau en métal peint à la main indiquait les contenus présumés : batteries, silencieux, moteurs et bien plus encore.
Une imposante grange en bois se dressait derrière le grillage avec un panneau en métal similaire annonçant « Atelier », et au bout s’élevait une pile de pneus, dont certains étaient les plus gros que Quentin ait jamais vus. C’était un sacré business que Mac avait là, mais tout semblait ordonné, bien que ce soit une casse.
Quentin le suivit jusqu’au secrétariat, qui n’était pas en désordre, contrairement à ce qu’il aurait cru. Il n’y avait presque rien sur le bureau en métal à part un ordinateur portable et deux corbeilles en plastique étiquetées « Achat » et « Vente ». Mac était étonnamment organisé. Cela en disait plus sur les préjugés de Quentin basés sur l’apparence de l’homme, que sur Mac lui-même.
Ce dernier retira ses gants, les fourra dans les poches de sa veste, puis ouvrit un tiroir et en sortit une petite boîte d’espèces. Il écrivit un reçu pour les deux cents dollars promis, puis les compta en silence sur le bureau. Quentin plia les billets et les mit dans son portefeuille. Sortant son téléphone, il vérifia s’il avait reçu des messages.
— Vous pourriez me donner le numéro de la société de taxis du coin ?
— P-p-pas de ta-ta-taxi ici.
— Pas de société de taxi ? Bordel.
C’était logique pour une ville de cette taille. Les gens ne devaient pas souvent avoir besoin d’un taxi. Une fois par an, peut-être ? Ce n’était pas assez de clients. Les Uber et les Lyft ne viendraient pas jusqu’ici non plus. Comment allait-il faire pour se déplacer maintenant ? Ce n’était pas comme s’il pouvait rentrer à pied avec ses deux valises et son sac à dos.
Il leva le nez et rencontra le regard de Mac. Il avait de magnifiques yeux de chien battu marron qui diminuaient grandement ses airs de dur à cuir. Mais combien de personnes parvenaient à passer outre cette première impression intimidante ? Il était impossible de nier qu’il était super canon, mais son gaydar ne détectait rien du tout ; on ne devait donc pas faire plus hétéro que ce mec.
— Je p-p-peux vous emmener en vi-ville.
C’était la première fois que Mac prenait la parole sans que ce soit simplement pour répondre à une question.
— Vraiment ? J’apprécierais beaucoup, dit Quentin, soulagé. Est-ce qu’il y a un motel ou un truc du genre ? L’option la moins chère me suffira.
Mac hocha la tête.
— Une ch-ch-chambre d’hôte.
— Ça ira. Merci, Mac.
Celui-ci opina une nouvelle fois du chef, puis se tourna, s’attendant apparemment à ce que Quentin le suive.
— Je dois récupérer mes bagages dans ma voiture, déclara Quentin une fois dehors. Est-ce que je dois remplir quoi que ce soit pour la plaque d’immatriculation ?
Mac se désigna du doigt. Quentin commençait à découvrir l’importance de la communication non verbale pour cet homme.
— Vous le ferez ? Merci.
Mac sortit ses deux valises de sa voiture, puis lui fit signe de vérifier qu’il n’avait besoin de rien d’autre. Quentin fouilla rapidement le véhicule, mais ne trouva que sa preuve d’assurance, une paire de lunettes de soleil abîmées qu’il gardait toujours dans la voiture, et un paquet de chewing-gum. Déterminé à être un véritable adulte, il avait déjà nettoyé sa voiture avant de commencer cette aventure folle. Cela ne lui réussissait pas jusqu’à présent.
Mac plaça avec aisance les valises à l’arrière d’un énorme pick-up, et Quentin se hissa à l’intérieur, gardant son sac à dos près de lui. Il contenait son bien le plus précieux, son MacBook, et il ne le quitterait pas des yeux.
Ils ne dirent pas un mot de tout le trajet ; non pas que cela dérange Quentin. Il était souvent bien heureux de laisser son cerveau faire une pause et ses pensées dériver. Ce n’était pas comme s’il n’y avait rien à regarder. Le magnifique paysage autour de lui était digne d’une carte postale.
Mac se gara devant un bâtiment d’allure historique orné d’un panneau « Chez Ginny — Chambres d’hôte ». Zut, cela avait l’air de coûter bonbon, et Quentin grimaça à l’idée de ce qu’une nuit passée là ferait à sa carte de crédit. Avec un peu de chance, il trouverait une solution le lendemain, bien qu’il ignorait comment et quoi.
Mac souleva ses valises comme si elles ne pesaient rien. Il lui fit signe de lui ouvrir la porte, puis entra, Quentin sur les talons.
Derrière le bureau de la réception se tenait une femme à l’air amical qui fit un bref signe de tête à Mac avant de se tourner vers Quentin avec une expression bien plus sympathique.
— Bonjour.
— Salut. Je me demandais si vous aviez une chambre de disponible.
— Bien sûr. Notre chambre bleue est disponible pour cent cinquante dollars la nuit, petit-déjeuner inclus.
Oh bordel, c’était deux fois plus qu’il pouvait se permettre, mais ce n’était pas comme s’il avait le choix.
— Ce serait possible de discuter du prix ?
— Nos prix sont fixes, mon chou, dit-elle avec un sourire doucereux. La chambre est magnifique, cela dit.
Comme s’il en avait quelque chose à faire. De plus, sa définition de magnifique devait être à des kilomètres de la sienne et incluait à tous les coups des motifs floraux et des édredons. Beurk. À ce prix-là, elle avait intérêt à avoir un super Wi-Fi afin qu’il puisse passer du temps sur Ballsy Boys, son site porno gay favori, et se détendre un peu.
— D’accord, répondit-il en essayant de ne pas grommeler.
— Mac, tu peux monter ses valises ?
Sur le ton employé, c’était plus un ordre qu’une question. Avant que Quentin ne puisse dire quoi que ce soit, l’homme monta l’étroit escalier en bois avec les bagages de Quentin.
— C’est pratique de connaître un type comme lui, dit-elle. Il est un peu simple, évidemment, mais il peut tout réparer. Comment vous vous êtes retrouvé avec lui ?
Sa voix résonna dans l’entrée. Mac avait-il entendu son évaluation pas si subtile de ses capacités intellectuelles ? Quentin grimaça à l’idée. Mac ne semblait pas être handicapé mentalement.
— Ma voiture est tombée en panne et j’ai dû la faire remorquer jusqu’à sa casse. Il m’a amené ici.
Elle pinça les lèvres.
— Comme c’est gentil de sa part.
Ses paroles disaient une chose, mais son visage et son intonation une tout autre. Comme Jerry, elle avait une attitude passive-agressive et condescendante quand elle s’adressait à Mac ou parlait de lui. C’était quoi leur problème ? On aurait certes dit qu’il pouvait tuer un homme d’un coup poing sans verser une larme, mais il avait été gentil avec lui jusqu’à présent.
Mac redescendit pendant que la femme s’occupait du paiement de Quentin. L’homme lui lança un regard hésitant, puis le dépassa à toute vitesse.
— Mac ! s’écria Quentin.
Le grand gaillard se retourna, tout surpris.
— Merci pour votre aide. J’apprécie, vraiment.
Les yeux de Mac s’écarquillèrent et les commissures de ses lèvres remontèrent de façon presque imperceptible.
— De-de-de rien.
CHAPITRE 2
Mac fredonnait la musique qu’il écoutait en démontant la voiture du gamin. Le moteur était foutu, mais il y avait pas mal de pièces en bon état qu’il pourrait sauver et réutiliser. On dirait bien que le gamin s’était acheté de nouveaux pneus. Ils ne devaient pas avoir plus de quelques mois ; Mac pourrait facilement les revendre. S’il les avait remarqués la veille, il aurait proposé trois cents dollars. Il était un peu préoccupé cependant.
Le gamin — Quentin, se rappela-t-il — s’était comporté si normalement quand il avait découvert qu’il était bègue. La plupart des gens étaient gênés, comme s’ils voulaient s’excuser pour son bégayement. Ou alors ils finissaient ses phrases pour lui, parce qu’ils étaient frustrés qu’il ne parle pas assez vite.
La plupart des gens qui le connaissaient lui parlaient à peine, comme toute la ville. La façon dont son père les avait tous entubés était la raison principale, mais ils voulaient également éviter l’embarras et la frustration de devoir l’entendre maltraiter les mots qu’il prononçait. Le fait était que beaucoup de gens avaient arrêté de lui parler.
Mais pas Quentin. Il n’avait cessé de lui poser des questions et avait patiemment attendu qu’il parvienne à répondre sans jamais avoir l’air impatient. Il était resté gentil ; il l’avait même appelé pour le remercier alors que Jody était bien contente de l’ignorer. Elle le faisait tout le temps, enfin, autant que possible. Cela dit, elle avait perdu près de quinze mille dollars à cause de l’arnaque de son père, elle avait donc ses raisons de ne pas aimer les McCain.
Son téléphone sonna. Retirant ses gants, il baissa la musique et le sortit de la poche de son pantalon. Hmm, la chambre d’hôte. Que devrait-il réparer cette fois ? Il parierait sur le chauffage. Il leur avait dit un million de fois qu’ils devaient absolument le réparer, mais Ginny n’avait pas les moyens. Du moins, c’était ce qu’elle disait.
Il décrocha et s’annonça d’un grognement.
— C’est Ginny. Il faut que tu viennes aussi vite que possible. Le chauffage est encore en panne.
Il soupira. Même s’il pouvait le prononcer sans problème, un « je te l’avais bien dit » ne lui rapporterait rien.
— J-j-j’arrive.
Il fit rentrer Lucy à la maison avec quelques biscuits pour lui faire plaisir, accrocha un panneau à la barrière pour annoncer qu’il était absent et reviendrait, puis monta dans son pick-up. Ce n’était pas une bonne période de l’année pour avoir le chauffage en panne ; les températures approchaient zéro degré. Avec la mauvaise isolation du bâtiment, il y ferait bientôt horriblement froid.
En plus, une grosse tempête de neige était attendue pour le lendemain. La météo prévoyait pas moins de soixante centimètres de neige, non pas qu’il leur arrive d’avoir raison. Cependant, ils auraient sûrement au moins trente centimètres ; il avait donc rempli le réservoir du générateur de secours et avait jeté un coup d’œil à son matériel d’urgence, qui comprenait des bougies et des piles pour ses lampes de poche, entre autres. Ce n’était pas comme s’il lui arrivait d’en manquer. Il s’assurait que cela n’arrive jamais.
