À propos de ce livre électronique
Au moment où elle comprend le danger associé à ces étranges auras, Cora est inexplicablement attirée vers Finn, un bel étudiant irlandais participant à un programme d’échange et qui lui inspire un sentiment de sécurité. Leur attirance mutuelle est immédiate, magnétique et impulsive. Mais le père de Cora désapprouve et la mère de Finn lui ordonne de rentrer en Irlande quand elle apprend qu’il est tombé amoureux. Après une dispute avec son père, Cora s’enfuit en Irlande, pour suivre Finn et partir à la recherche de sa mère disparue.
En Irlande, Cora fait la connaissance d’une autre personne à l’aura argentée et découvre la signification de ses pouvoirs et leur rôle dans un complot qui s’ourdit depuis des siècles, un complot qui pourrait changer l’humanité à jamais… et causer la perte de Cora.
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Aperçu du livre
Scintillement - Tracy Clark
1
Le brasier qui me consumait me rendait brûlante. J’étais toujours entière, mais je serais bientôt réduite en cendres. Le monde oublierait même que j’avais existé, quand le vent disperserait mes cendres dans le ciel étoilé.
C’était peut-être le sentiment d’être proche de la mort qui me rendait aussi morbidement poétique.
Une main se posa sur mon front fiévreux, laissant derrière elle une empreinte fantomatique, comme si j’avais été marquée par un bloc de glace. Je flottais dans un tourbillon imprécis de voix et d’images. Le chatouillement des sensations du monde matériel me parvenait toujours, mais j’avais déjà fait un pas vers la sortie, frustrée de voir que personne ne me laissait passer la porte. Mon sang pulsait dans mes veines, brûlant et épais, et mon esprit s’efforçait de conjurer des images apaisantes, où je me voyais flotter sur l’eau sous une lune glaciale ; pourtant, mon corps se consumait toujours dans sa lumière froide.
J’étais complètement vidée de mes forces. Janelle me trouva à quatre pattes sur le plancher de la chambre, en train d’essayer de ramper jusqu’aux toilettes. Elle dut me porter jusqu’à la salle de bain et même baisser mes sous-vêtements pour moi ; je serais probablement morte de honte, si j’en avais eu la force. Je décidai aussitôt que je pourrais peut-être aimer ma belle-mère.
— Je crois que nous devrions l’emmener à l’urgence, entendis-je mon père dire, avant que je vomisse de nouveau.
Un autre spasme, mon estomac s’était soulevé, comme si mon corps avait voulu se retourner comme un gant.
— Je vais démarrer la voiture, dit Janelle.
J’étais inquiète du fait que mon père estime que je semblais assez malade pour une visite à l’hôpital, mais le ton affolé de Janelle m’effraya encore plus. J’entendis le tintement d’un trousseau de clés, le claquement de la porte de la cuisine menant au garage. Des murmures confus allaient et venaient, puis ce fut le silence pendant très longtemps. Ou peut-être pendant une minute seulement.
À l’urgence, les murs blancs et les visages étrangers se succédaient, tout était flou.
Pression sanguine.
Examens sanguins.
Des mains étrangères couvertes de latex sur ma peau sensible.
— Elle a 41,2 °C de fièvre, dit le médecin. C’est dangereusement élevé. Comme elle vomit beaucoup, je vais lui administrer un suppositoire pour qu’il reste dans son système assez longtemps pour faire effet.
— Génial, gémis-je.
— Désolé, dit mon père en me lissant les cheveux. Je crois que c’est nécessaire, mon cœur.
Je hochai la tête. Les docteurs pouvaient m’insérer des médicaments dans tous les orifices de mon corps si cela pouvait m’aider à aller mieux.
— Nous allons lui donner un médicament contre les nausées et la mettre sous perfusion. Elle est probablement très déshydratée.
J’eus un autre haut-le-cœur, comme pour donner raison au docteur, puis je sombrai dans une sorte de demi-sommeil agité. Ma conscience bourdonnait autour de moi comme un moustique que je n’arrivais pas à écraser. J’avais l’impression que mon corps se distendait et se contractait pour prendre des proportions étranges et démesurées. J’étais persuadée que si j’ouvrais les yeux, mes mains seraient immenses et ma tête, aussi petite qu’une balle de tennis.
Un pincement se fit sentir dans mon coude. Dans mon état hébété, j’étais persuadée que mon père tirait mon sang dans de petites fioles qui s’entrechoquaient quand il les glissait dans la poche de sa chemise.
— Serait-ce possible que sa crise ait un lien avec sa mère ? murmura Janelle.
Je m’efforçais de rester alerte, pour entendre la réponse de mon père, mais il resta muet. Janelle baissa la voix.
— Et si Cora avait la même chose que sa mère ?
Mon cœur, qui battait déjà de façon erratique, fit un bond.
Mon père ne lui répondit pas. Il lui arrivait souvent de ne pas répondre aux questions, de les laisser traîner comme des chaussettes sales.
Je combattis l’oubli qui m’enveloppait. Je voulais lui demander pourquoi il prenait mon sang. Je voulais lui demander ce que Janelle avait voulu dire à propos de ma mère. Je voulais lui poser tant de questions, mais je sombrai dans un sommeil où les questions restaient sans réponse.
Plus tard, quelques paires de mains me soulevèrent pour me déposer sur un autre lit, beaucoup plus froid. En fait, il était glacial. Mon dos se contracta sous l’effet du choc au contact du lit contre ma peau nue. J’avais l’impression qu’on venait de m’étendre sur un de ces blocs réfrigérants que Janelle tenait absolument à mettre dans mon sac repas.
— C’est f-f-f-froid.
— Je sais, ma chérie, répondit une voix de femme que je ne connaissais pas. C’est un lit réfrigéré. Nous devons abaisser la température de ton corps pour contrôler la fièvre.
Tous les nerfs de mon corps s’activèrent et j’eus soudain l’impression qu’une armée de nouveaux poils acérés tentait de transpercer ma peau sensible. Mes dents s’entrechoquaient et le goût du sang envahit ma bouche quand je mordis ma langue.
— C’est… c’est inhumain. Je-je peux avoir une couverture ?
— Désolée, Mademoiselle Sandoval. Le but est de faire baisser la température de votre corps, pas de la faire augmenter. Pas de couverture. Je peux vous donner ce drap.
La femme posa un drap de tissu rêche sur mes jambes, trop insignifiant pour offrir une quelconque couverture. Je me mis immédiatement à frissonner, prise d’un tremblement qui prenait naissance dans ma poitrine.
Je finis par m’endormir, d’un sommeil intermittent interrompu par une étrange lueur qui apparaissait dès que je fermais les yeux. Elle apparut d’abord au loin, mais elle avançait progressivement vers moi. Mon estomac se noua de peur. La lueur se mouvait délibérément, comme si rien au monde n’avait pu l’arrêter. Comme si le temps lui-même me traquait. La partie toujours lucide de mon cerveau savait que c’était sans doute le fruit du délire causé par la fièvre, mais cela n’en était pas moins effrayant.
J’aimerais que mon père soit là. Il me tiendrait la main et il me parlerait jusqu’à ce que je m’endorme au son apaisant de sa voix, qui avait, aux dires de tous, un accent chilien que je n’arrivais pas à percevoir. Quand il me parlait, je n’entendais rien d’autre que mon père.
J’avais grandi entourée d’accents que je n’entendais pas. L’accent chilien de mon père, imperceptible à mes oreilles parce que j’y étais accoutumée, et l’accent irlandais de ma mère, qui s’était estompé de ma mémoire parce qu’elle n’avait pas pris la peine de rester.
Tout ce dont j’avais hérité de ma mère, c’était le teint clair de sa peau, typique des Irlandaises. Ma silhouette tout en courbes était purement chilienne, tout comme mes cheveux, d’un brun foncé presque noir, toujours en bataille, comme si je les avais enroulés autour des branches d’un arbre tous les soirs.
Ma conscience dérivait sous les vagues de l’éveil et remontait à la surface de temps à autre, surtout quand des gens entraient dans la chambre. C’était comme si mon corps percevait leur arrivée avant mon cerveau. Je luttai pour ouvrir un œil et je vis la silhouette d’un grand homme dégingandé qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Les lumières dans le corridor derrière lui étaient si vives que je n’arrivais pas à distinguer les traits de l’homme. Il était complètement immobile et m’observait. Je me demandai s’il y avait eu un changement de quart et, si c’était mon infirmier, pourquoi il ne s’occupait pas de moi au lieu de rester là, sans bouger, à me fixer du regard.
Je fus de nouveau prise de frissons, un tremblement qui causa une douleur lancinante dans ma peau sensible et dans ma poitrine.
— Je vous en prie… marmonnai-je, sans savoir ce que je demandais.
L’homme entra sans bruit dans la chambre, laissant pénétrer une vive lumière blanche ; le corridor derrière lui s’assombrit quand il s’avança. Mon cœur battait un peu plus vite à chacun de ses pas, accélérant comme un train. Un vent glacial se leva en moi, emportant avec lui mon souffle.
L’homme s’arrêta à distance de bras et continua de me fixer de ses yeux sombres. Il avait le regard d’un être dérangé, comme celui qu’on pouvait voir sur les photos de tueurs en série, un regard vide et distant. Cet homme n’avait rien à faire ici, je le savais. « Que veux-tu ? » s’écriait mon cerveau. J’ouvris la bouche, mais les mots refusaient de prendre forme, j’arrivais à peine à garder les yeux ouverts. Je cherchais mon air.
La lumière entra en moi. J’avais l’impression d’être extirpée de mon corps, de m’évaporer. Je croisai les bras sur mon torse, pour tenter de me retenir. L’homme fit un pas en arrière. L’ombre de la frustration passa sur son visage. Il sortit de ma chambre à reculons, emportant avec lui la lumière qui l’accompagnait. Dans l’embrasure de la porte, il m’adressa un dernier regard, un petit sourire narquois à donner froid dans le dos.
« Petite étincelle produit grande flamme. »
— Quelle heure est-il ? demandai-je d’une voix éraillée quand l’infirmière revint prendre ma température pour la énième fois.
— C’est presque le matin. Le médecin va bientôt venir vous voir.
Je déglutis en ignorant la sensation de brûlement dans ma gorge.
— Mon père est ici ?
— Vous parlez de l’homme vautré dans le sofa de la salle d’attente ? C’est un homme dévoué, votre père.
J’esquissai un petit sourire.
— Oui, en effet.
Depuis la disparition de ma mère, quand j’avais cinq ans, c’était comme s’il s’efforçait de m’aimer deux fois plus, afin que je n’éprouve pas la douleur du manque. C’était toujours douloureux. Ce que mon père ne semblait pas comprendre, c’était qu’une double dose d’amour, c’était comme porter une deuxième ceinture de sécurité. Son amour commençait à m’étouffer comme un harnais trop serré.
— Salut, fit mon père, debout dans l’embrasure de la porte.
Son pantalon était complètement fripé, tout comme sa chemise. Sa cravate avait disparu et il portait une manche roulée jusqu’au coude ; l’autre manche battait contre son poignet, le bouton défait. C’était alarmant de voir son apparence, d’habitude si soignée, aussi négligée. Il passa la main dans ses cheveux poivre et sel et s’approcha de mon lit en saluant poliment l’infirmière d’un signe de tête quand elle sortit.
— Comment te sens-tu ? demanda-t-il.
— Fatiguée. Les infirmières sont venues prendre ma température toutes les heures, cette nuit. De toute façon, c’est impossible de dormir sur ce bloc de glace.
Je fixai du regard ma perfusion qui s’écoulait lentement dans mon bras.
— Tu étais là, hein ? Tu as pris des échantillons de mon sang.
Je levai les yeux et nos regards se croisèrent.
— Pourquoi as-tu fait ça ?
— Oui, j’ai pris des échantillons de sang, reconnut-il à contrecœur.
Les scientifiques recevaient-ils tous une formation pour donner des réponses vagues quand ils étaient incapables de prouver leurs hypothèses ?
— Mais tu étudies l’espace, pas la biologie.
Il m’adressa un sourire empreint d’ironie.
— Les choses ne sont pas si différentes que tu le crois à l’échelle macro et micro, petite.
Il passa une main sur mon front, une vérification de ma température masquée derrière un geste d’affection.
— Je voulais effectuer quelques examens de mon côté. Tu as été très malade, mon cœur.
Sa réponse était aussi satisfaisante que de manger du vent.
— Quelques examens de ton côté ? fis-je, incrédule. Et pourquoi Janelle t’a-t-elle demandé si ma maladie avait un lien avec maman ?
— Janelle était inquiète. Ta maladie n’a rien à voir avec Grace.
Il soupira, comme si ce nom était lourd sur sa langue.
— Il y a eu quelques morts mystérieuses, rien dont il faille informer le grand public pour le moment. Je fais partie d’une équipe qui travaille à trouver la cause de ces morts. Ça reste entre nous, d’accord ? J’ai pris des échantillons sanguins par précaution.
Il haussa les épaules, l’air de dire « Hé, ne me blâme pas, je suis ton père ».
— Les résultats de tes examens ne sont pas encore arrivés, continua-t-il. Les docteurs ne savent toujours pas ce que tu as. À un certain moment, ils n’étaient même pas certains que…
La voix de mon père mourut, mais il se reprit :
— Je ne suis pas certain que j’aurais pu supporter de te perdre, Cora. Pas toi.
Nous nous regardâmes dans les yeux, échangeant toutes les paroles que nous n’avions jamais échangées à propos de la perte, de la peur de perdre l’autre. De l’amour. C’était une conversation silencieuse que nous avions eue à plusieurs reprises au fil des années. Mais depuis quelque temps, nos véritables conversations avaient pris un tournant un peu plus belliqueux depuis que j’avais compris que nous représentions deux camps opposés dans une guerre d’indépendance.
Mon père brisa le silence, le regard vitreux.
— Heureusement, tu es une battante, grâce au ciel.
C’était étrange d’entendre mon père dire de moi que j’étais une battante. Moi ? La bibliophile calme et introvertie ? Personne n’avait jamais dit de moi que j’étais une battante. J’arrivais à peine à me souvenir des douze dernières heures, que j’avais passées ailleurs, dans un état alternant entre la conscience et l’inconscience.
Quelle partie de moi avait mené ce combat ?
Mon père se pencha pour déposer doucement un baiser sur ma tête. Il se redressa et un halo de lumière se forma autour de sa tête, une lueur ondulante comme sous l’effet de la chaleur, et j’eus l’impression qu’il était sur le point de s’élever dans les airs et de traverser le plafond.
Je me souvins alors de l’étranger de la nuit dernière. Un frisson me traversa. Je n’avais pas vraiment eu conscience des quelques dernières heures, mais je me rappelais parfaitement avoir été habitée par une peur terrible. Avais-je vécu ce que certains appelaient une expérience de mort imminente ? Si c’était le cas, la lumière blanche que j’avais vue n’était qu’amour et paix.
Je tendis une main vers mon père.
— Je vois flou.
— Tu es fatiguée, dit-il en me serrant la main. Dès que le médecin en aura fini avec nous, je m’assurerai que tu dormes d’un long sommeil réparateur, d’accord ? Je vais la chercher.
Je hochai la tête en clignant des yeux, mais la distorsion autour de mon père refusait de disparaître. Même quand il sortit de la chambre pour aller chercher le médecin, la lumière floue le suivit, comme si elle faisait partie de lui. Il était à la fois solide comme un roc et flou comme le brouillard. Je fermai les yeux. J’étais seulement fatiguée.
Janelle est passée me rendre visite à la hâte, comme un diable de Tasmanie aux prises avec des problèmes de contrôle et des ongles impeccables. Elle déposa des chemises de devoirs, soigneusement classées par couleurs et par date de remise. Elle avait déjà demandé une date pour rattraper l’examen de mathématiques que j’avais manqué. Elle m’épuisait, mais j’étais reconnaissante pour tous les efforts qu’elle déployait. J’étais heureuse quand mon père s’était enfin remarié, il y a cinq ans. Il méritait d’avoir une vie à lui et j’avais espéré qu’elle lui demande un peu d’attention, de sorte que je puisse moi aussi mener ma propre vie. Les choses ne s’étaient pas vraiment déroulées comme prévu.
Juste au moment où je m’enfonçais dans mes oreillers, la porte s’ouvrit de nouveau et jamais je ne me serais attendue à une telle visite. Évidemment, je connaissais Finn Doyle. Tout le monde à l’école connaissait le nouvel élève mystérieux qui arrivait d’Irlande. Malgré le fait qu’il venait de mon pays de naissance et malgré l’obsession que j’entretenais sur l’Irlande depuis que j’avais suivi mon père aux États-Unis, quand j’étais petite, je n’avais jamais tenté d’apprendre à le connaître.
Finn Doyle avait malheureusement des goûts douteux en matière d’amis.
Il faisait partie du groupe. Les gens populaires et banals que je trouvais si irritants. Je les avais même surnommés les VIP, pour « vaniteux, insipides et populaires ».
Je regardai Finn entrer, bouche bée, tandis qu’il s’approchait de mon lit, vêtu de son tablier à rayures, tout en m’efforçant d’ignorer le nuage coloré qui l’entourait. Ce n’était pas déplaisant à regarder, toutefois. On aurait presque dit que le soleil se couchait au-dessus de ses épaules.
— Un garçon qui fait du bénévolat ?
— Quelle remarque discriminatoire. L’ami chez qui j’habite, qui est un homme depuis sa naissance, est technicien de laboratoire ici. Et je crois avoir remarqué que ton médecin est une femme. Je parierais que le monde est prêt à accepter qu’un garçon fasse du bénévolat, dit Finn de son fort accent irlandais.
Il m’adressa alors un grand sourire taquin.
Il me parlait avec tant de détermination que c’en était perturbant. Je me renfrognai, agacée de m’être laissée embarrasser par Finn Doyle. Je faisais de mon mieux pour éviter les VIP en tout temps. Ils avaient sur l’âme le même effet que du papier de verre. Je perdais un peu de mon humanité chaque fois que je devais interagir avec l’un d’eux.
Peu leur importait que Finn ne soit arrivé aux États-Unis que depuis deux mois, dans le cadre d’un programme d’échange. Ils l’avaient immédiatement adopté dès son arrivée. Le beau garçon irlandais dont l’accent incroyablement adorable lui avait valu une carte de membre des VIP.
— D’ailleurs, je te ferai remarquer que les garçons peuvent livrer des fleurs aussi bien que les filles, continua Finn. Peut-être même mieux.
Il fit une petite révérence et sortit un bouquet de marguerites de derrière son dos. Mon père m’offrait toujours des marguerites.
— Ils ont plus tendance à en mettre plein la vue et ils ont une meilleure technique.
Un sourire amusé et insupportable se dessina au coin de ses lèvres pleines. Je remarquai une fossette sur sa joue gauche, que j’ajoutai à la liste de ses agaçantes qualités. Je détournai les yeux et regardai par la fenêtre. N’importe quoi sauf lui.
— Je t’ai déjà vue à l’école, dit-il d’un ton pensif. Mais tu sembles différente de près.
Pourquoi devait-il le souligner ?
— J’ai été malade.
Je suis persuadée qu’il entendit le « crétin » muet que j’ajoutai à la fin de ma phrase.
— Je vois. Enfin, j’imagine que n’importe qui serait en colère d’être à l’hôpital. À moins que ce soit ton tempérament normal ? demanda-t-il en posant les fleurs sur la table de nuit et en les disposant à son goût.
— Oui, répondis-je en lui jetant un regard en coin.
Finn se pencha pour ajuster mon oreiller. Il était si près que je pus voir la naissance d’un tatouage sur son torse, qui remontait jusque dans son cou. Je fus alors prise d’un désir intense et irrationnel de savoir ce qu’était le tatouage et je dus combattre une envie de tirer le col de son t-shirt pour mieux le voir.
Finn m’adressa un sourire de pirate, coquin et espiègle. Son regard glissa de ma main vers mes yeux et je constatai que j’avais saisi le t-shirt de Finn, que je tenais toujours fermement.
Surprise, rougissante, je le lâchai. La pulsion avait été puissante au point de me submerger, mais comment avais-je pu agir sans même en prendre conscience ? C’était troublant. Je tirai le drap jusque sur mon menton, j’aurais aimé pouvoir m’enfoncer dans mon lit au point de disparaître, comme une image sur l’écran d’un téléviseur qu’on aurait éteint.
La fièvre avait manifestement grillé quelques-unes des cellules de mon cerveau, mais j’avais néanmoins pu reconnaître le tatouage de Finn : trois spirales interreliées, semblables à des empreintes digitales, sur le côté gauche du torse de Finn, caressant sa clavicule.
J’avais déjà vu cette triple spirale auparavant. C’était le symbole gravé dans les pierres mégalithiques de Newgrange, l’un des plus vieux sites préhistoriques du monde, situé au sommet d’une colline herbeuse d’Irlande. Un site encore plus vieux que Stonehenge ou que les grandes pyramides d’Égypte. Le symbole avait été récupéré par les Celtes, les Wiccans et même les chrétiens au fil du temps, mais personne ne connaissait exactement la signification de l’inscription. J’avais une photo de l’inscription dans mon album sur l’Irlande.
Je voulais l’interroger au sujet de son tatouage, pour satisfaire ma soif de tout ce qui portait sur l’Irlande, mais je n’arrivais pas à surmonter le mur d’orgueil que j’avais érigé autour de moi, sans parler du fait qu’il me faudrait ensuite traverser les douves de la honte, après avoir agrippé son t-shirt comme une idiote.
— Désolée, murmurai-je.
— C’est bon, tu as le droit d’être en colère, dit Finn d’une voix basse et voilée, qui donnait encore plus de poids à ses paroles. Je ne connais pas un seul marin sur la planète qui n’aime pas le défi que représente une bonne tempête.
Je pouvais deviner un sourire dans son regard, sourire qu’il retenait pour ne pas qu’il se dessine sur ses lèvres.
Nous échangeâmes un regard. Un regard plus profond que quiconque autre que mon père n’avait jamais osé soutenir avec moi. C’était troublant, mais j’étais déterminée à ne pas être la première à baisser les yeux. Les VIP pouvaient sentir la faiblesse. J’étais peut-être du genre tranquille, mais je n’étais pas d’humeur à me laisser embêter.
Finn m’observa encore un moment.
— Tes yeux me rappellent ma patrie, dit-il enfin avant de sortir.
2
La maladie disparut aussi vite qu’elle avait frappé. Enfin, presque. Ni la séance d’imagerie par résonance magnétique, ni le neurologue, ni l’ophtalmologiste ne permirent de trouver une explication médicale à mon « anomalie » visuelle. On me fit même subir des tests afin de s’assurer qu’il ne s’agissait pas des contrecoups d’un infarctus. On me donna enfin congé, ce qui aurait été d’un grand soulagement, n’eût été ma vision toujours trouble qui me faisait voir des halos de couleur fantomatiques autour de tout le monde.
Je suppliai mon père d’emprunter la route panoramique qui serpentait le long de West Cliff Drive, passé la promenade de la plage de Santa Cruz. Je laissais mon regard glisser sur les eaux bleu gris du Pacifique. J’étais toujours frappée de penser qu’un univers entier vivait sous cette grande étendue d’eau, univers impossible à deviner en regardant la surface.
On pouvait d’ailleurs en dire autant des personnes.
J’étudiais le vase de marguerites entre mes genoux, tandis que mon père négociait un autre virage.
— Merci pour les fleurs, papa.
Il haussa les sourcils et son front se plissa en une myriade de fines lignes.
— Je n’ai pas fait envoyer de fleurs.
— Oh, dis-je en pensant soudain au garçon qui les avait livrées, avant de chasser l’image de Finn Doyle de ma tête. C’est probablement Janelle, supposai-je à voix haute, tout en me surprenant à fantasmer que c’était ma vraie mère qui me les avait envoyées. C’était un jeu secret qui m’avait toujours occupée. Je m’imaginais qu’elle était quelque part, près d’ici, qu’elle veillait sur moi. Je m’imaginais qu’elle savait quand j’étais malade. Quand j’étais petite, je m’imaginais qu’elle me surveillait, au parc, pendant que mon père me poussait sur la balançoire. Tressaillait-elle chaque fois que je tombais, prête à accourir ? Ses doigts étaient-ils toujours prêts à essuyer mes larmes quand je pleurais ? Ma mère était une présence spectrale permanente, et pas seulement pour moi. J’avais remarqué que mon père restait aux aguets quand nous étions en public, qu’il jetait constamment des coups d’œil rapides à la ronde, qu’il regardait un peu trop par-dessus son épaule.
Peut-être mon père jouait-il au même jeu.
Avant que j’aie le temps de ravaler ma question, je demandai :
— Tu crois que c’est possible que maman vive près d’ici ?
Mon père serra le volant.
— Non, certainement pas.
Son assurance m’irrita.
— Comment le sais-tu ? Tu sais où elle est ?
Les mots tombèrent de mes lèvres comme des pétales. Fragiles. Faciles à écraser. Je retins mon souffle.
Son regard croisa le mien. Ne voyait-il pas la lueur d’espoir qui dansait dans mes yeux ? Sa réponse fut dure, froide ; les pétales, écrasés sous son talon.
— Je sais qu’elle est partie.
Une boule se forma dans ma gorge et refusa de disparaître même après avoir dégluti à plusieurs reprises. Nous restâmes silencieux pour le reste du voyage.
— Tu ne trouves pas cela troublant que les docteurs me déclarent en bonne santé alors que je vois des couleurs autour des gens ? demandai-je à mon père quand nous sortîmes de la voiture.
Il me tint par le bras tandis que nous empruntions l’allée qui menait à la maison. Je n’avais pas besoin de son aide, mais je le laissai faire.
— Tu as eu une fièvre terrible, Cora. Une fièvre qui pourrait avoir eu des répercussions sur ton corps. Les médecins t’ont laissée sortir. Je suis certain que tout rentrera dans l’ordre bientôt.
Je me défis de sa prise.
— Oh, c’est gentil de prendre un ton aussi dédaigneux pour me parler des dommages que j’aurais pu subir au cerveau.
— Voyons comment cela évolue. Si tu vois toujours des… couleurs dans quelques jours, nous irons consulter un autre spécialiste.
— Mais on dirait que les choses empirent, papa. Elles ne s’améliorent pas.
Il s’arrêta net sur le sentier pavé de briques.
— Arrête ton cinéma, Cora. Tu vas bien !
C’était si inhabituel que mon père me parle sur ce ton que je faillis éclater de rire. Sa colère me surprit, tout comme le halo rouge terne qui irradiait de lui, comme une éruption solaire. J’observai le phénomène, puis je pointai mon père.
— Rouge.
Mon père ouvrit la porte.
— Tu devrais aller te reposer dans ta chambre.
Je passai devant lui et fus accueillie par un « Bienvenue ! » tonitruant de Janelle. Je passai sous une bannière faite à la main et un bouquet de ballons, puis je montai directement dans ma chambre et claquai la porte. La colère coulait en moi comme un torrent, la chaleur me rendait mal à l’aise. J’essuyai mes mains moites sur mon pantalon.
Je connaissais des gens qui tenaient résolument à agir comme des êtres insensibles. J’étais en onzième année, j’en voyais tous les jours. Ce que je n’arrivais pas à comprendre, c’était pourquoi mon père avait décidé d’agir ainsi. Il m’avait simplement rejetée, en balayant mes inquiétudes du revers de la main comme si elles étaient sans importance. J’avais vraiment peur d’avoir subi des dommages permanents. À qui étais-je censée en parler, si je ne pouvais lui en parler ?
Je roulai sur mon lit et observai par la fenêtre le bleu du ciel pâlir alors que le jour tirait à sa fin. Quand il fit trop noir pour que je puisse bien voir, j’allumai la lampe sur la table de nuit. Lorsque je ramenai ma main vers moi, une flèche lumineuse la suivit dans son mouvement, semblable à la lueur d’une lumière trop vive imprimée sur la rétine.
Je levai la main pour l’observer. Un halo clair de la forme de ma main et de couleur argentée pulsait autour de ma peau, comme si elle était recouverte d’éclats de métal rougeoyant. Quand je bougeais la main, le halo la suivait. J’agitai les doigts pour le faire disparaître, sans succès. De grands mouvements à gauche et à droite ne firent qu’empirer l’effet de flèche lumineuse. J’étais à la fois émerveillée et inquiète.
On frappa doucement à la porte. Je glissai ma main sous ma jambe au moment où Janelle entrait, munie d’un plateau.
— C’est l’heure de manger ! Je me suis dit que tu voudrais manger un bon repas, après la nourriture de l’hôpital. Il ne vaut mieux pas savoir tout ce qu’on peut trouver dans ces plats. J’ai vu un documentaire une fois, à 60 minutes. Ils ont trouvé des cheveux appartenant à huit personnes différentes.
— Merci, Janelle, dis-je.
J’avais complètement perdu l’appétit.
Janelle me toucha le front, visiblement inquiète.
— Quel retour à la maison, hein ? dit-elle en hochant légèrement la tête, comme pour m’inciter à acquiescer. Ton père est seulement tendu. Il s’inquiétait tellement pour toi. Je ne l’ai jamais vu dans un tel état de détresse. Vous irez beaucoup mieux demain.
« Et si tout n’allait pas mieux demain ? Et si mon cerveau avait subi des dommages permanents ? Et si demain, je voyais toujours le halo vert forêt autour de ta tête coiffée à la perfection ? »
— J’en suis certaine, répondis-je. Merci pour le repas. Je vais manger un peu avant d’aller au lit. Je veux me coucher tôt pour être en forme pour aller à l’école.
— Oh, Cora, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de retourner à l’école dès demain. Pourquoi ne pas prendre quelques jours de repos ? J’ai déjà téléphoné à tes enseignants. Tu étais presque à l’article de la mort.
— Ce n’était pas nécessaire. Je vais bien, je t’assure. C’est le dernier mois de classe et j’ai déjà raté un examen.
Je tentai d’esquisser un sourire, mais mes lèvres refusèrent de bouger.
— Les examens finaux approchent et je ne veux pas prendre plus de retard.
Je voulais que la vie reprenne son cours normal, mais quand je regardai de nouveau ma main, qui était toujours entourée d’un halo pulsant de lumière argentée, je sus jusqu’au plus profond de mon être que le train de ma vie normale venait de dérailler.
3
Au moment de m’habiller pour aller à l’école, mon estomac se noua quand je vis à quel point l’éclat de la lumière entourant mon corps entier était prononcé. Avec ou sans vêtements, je rayonnais. On aurait dit que j’étais en feu. La lumière vive faisait partie de moi, me suivait dans mes moindres mouvements et s’intensifiait quand j’étais anxieuse.
Quelque chose ne tournait pas rond et je voulais comprendre la nature du problème. La fièvre avait sans doute causé des dommages à mon cerveau et les choses empiraient de jour en jour.
Pour preuve : les clients du café Starbucks très fréquenté étaient tous enveloppés de manteaux de couleur brumeuse. Je faisais la file pour prendre mon café avant de me rendre à l’école et je tentais d’observer discrètement. Pas évident. J’étais certaine que n’importe qui prenant la peine de me regarder aurait tout de suite su que j’étais troublée. C’est une bonne
