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Mystère à Glasbury
Mystère à Glasbury
Mystère à Glasbury
Livre électronique206 pages2 heures

Mystère à Glasbury

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À propos de ce livre électronique

Afin d’aider son ami, le Superintendant Spencer, l’ancien juge Edward G. Rolling accepte d’enquêter incognito sur le décès du père Gateway. Malheureusement, après la découverte du corps d’un second religieux dans le parc de l’église, le juge doit affirmer clairement son identité.
Mais quel est le rapport entre le décès des deux religieux, l’énigme d’une femme internée et la disparition du Docteur White ? Le juge arrivera-t-il à percer le mystère de Glasbury à la veille de la seconde guerre mondiale ?
LangueFrançais
Date de sortie12 mars 2019
ISBN9791029009372
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    Aperçu du livre

    Mystère à Glasbury - Robert Clemar

    cover.jpg

    Mystère à Glasbury

    Robert Clemar

    Mystère à Glasbury

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    Du même auteur

    Projet HIPOLITE, Le Manuscrit, 2003

    Double Jeu, Le Manuscrit, 2004

    Présomption d’innocence, Le Manuscrit, 2006

    Ultime décision, Le Manuscrit, 2017

    L’affaire Youlovitch, Chapitre. com, 2019

    © Les Éditions Chapitre.com, 2019

    ISBN : 979-10-290-0937-2

    À Daniel et Arlette, mes parents.

    Prologue

    La journée venait de s’achever et la cité londonienne s’endormait doucement. Installé dans un transat en bois dans le jardin arboré de sa demeure, le juge Edward G. Rolling observait, avec une admiration presque enfantine, les roses qui s’épanouissaient devant lui. Derrière ses lunettes, il admirait la nature et ses miracles. Comme elle, il profitait du coucher de soleil qui se dessinait dans un ciel marbré mêlant les couleurs vives de l’été aux reflets pastel d’un parterre éclairé par la lune blanche d’un mois de juillet. Une légère brise caressait ses moustaches grisonnantes. Au loin, un chant d’oiseau, réveillé par la fraîcheur du soir, se faisait entendre comme l’annonce prochaine d’une nuit calme et paisible. Peut-être l’une des dernières pour le monde tel qu’il le connaissait.

    Fatigué par une journée chaude, ses paupières se baissèrent peu à peu pour se fermer presque totalement. Seul un filet de lumière maintenait l’homme en éveil. Les rayons avaient chauffé les murs de la maison de telle sorte que la chaleur emmagasinée se diffusait lentement autour de la maison.

    De l’intérieur de celle-ci, il perçut les dix coups de l’horloge, quelques pas et des voix féminines. Puis, venant à lui, l’une d’elle demanda :

    « N’allez-vous point vous coucher ?

    – Il fait si bon ce soir, je vais encore profiter de cette soirée en admirant la vue de ces fleurs magnifiques. »

    Admirant le jardin, elle dit tout en prenant place aux côtés du retraité :

    « Vous avez raison Edward chéri. Elles sont vraiment très belles. Je couperai demain quelques roses pour mettre dans le salon. »

    Puis, elle soupira et reprit :

    « Quand aurons-nous la chance de pouvoir revivre une journée aussi merveilleuse qu’aujourd’hui ? J’ai passé une soirée très agréable avec nos amis. Les Brighton sont des gens adorables, ne trouvez-vous pas ? »

    Une pointe de nostalgie perlait dans la voix de Sally-Rose, l’épouse du magistrat.

    « Tout à fait, répondit l’homme en proie à une fatigue grandissante. Vous avez eu raison de les inviter, ils sont charmants. »

    Les Brighton, Charles et Emily, venaient d’emménager tout près du 221 Maze Street, la résidence du juge et de son épouse. Récemment rencontrés lors d’une vente de charité pour laquelle Edward avait d’ailleurs, très habillement, évincé l’invitation de Sally-Rose. Celle-ci s’était liée d’amitié avec Emily de quelques années sa cadette. Brune et pourvue d’une silhouette peu gratifiante, elle n’était toutefois pas dénuée d’un certain charme et notamment d’une poitrine avantageuse. Lui, un directeur de banque à la retraite, se passionnait pour la botanique depuis quelques années. Il avait émigré, avec sa femme, dans la banlieue de Londres après une brillante carrière dans une banque du Devonshire.

    Tous deux avaient répondu avec beaucoup d’empressement à l’invitation de l’épouse du juge voyant là-dedans une occasion de se faire des relations mondaines.

    En ce mois de juillet 1939, la déclaration imminente d’une guerre se profilait à l’horizon. Les récentes déclarations du premier ministre britannique Neville Chamberlain ne laissaient aucun doute sur l’engagement de la Grande-Bretagne dans un conflit contre l’Allemagne nazie. De son côté, le Führer ne semblait pas disposer à accepter l’ultimatum visant à imposer, à un homme déterminé, une décision commune à Paris et à Londres.

    Les journaux tentaient tant bien que mal de divertir leurs lecteurs en les faisant voyager sur le nouveau continent. Ainsi, l’exposition universelle de New York, débutée le 30 avril de cette même année, battait son plein. Elle serait, selon les spécialistes, l’une des plus grandes expositions universelles de tous les temps.

    Un autre quotidien, réputé proche de la religion catholique, annonçait que le cardinal Eugenio Pacelli, devenu depuis le 2 mars 1939 sa Sainteté le pape Pie XII, tentait de maintenir la paix en exposant sa vision de son rôle de représentant de l’église catholique dans une encyclique nommé « Summi Pontificatus » adressée à tous les évêques. L’article présentait avec beaucoup de ferveur la neutralité du Vatican, désirée par sa Sainteté, condamnant toutefois les excès d’une éventuelle déclaration de guerre.

    Soucieux de soutenir et protéger sa femme, l’homme serra tendrement la main de sa bien-aimée. Le temps avait pris une pause jusqu’à s’arrêter dans ce jardin.

    * * *

    Le lendemain matin, le juge Rolling accueillit sur une terrasse inondée de soleil, son épouse vêtue d’une robe de chambre de soie bleue et d’une paire de chaussons assortie. Sa chevelure blonde, soigneusement brossée, encadrait un visage aux traits tirés. Devant eux, une table garnie d’un petit déjeuner fort copieux.

    « Profitez bien de ce repas Edward chéri. Il parait que nous serons bientôt rationnés.

    – Vous le croyez ? Les journaux de ces jours-ci n’en font pas mention.

    – Ce n’est pas ce que j’ai entendu dire. Mon amie Lucy, dont le mari est propriétaire de la grande boutique sur Piccadilly, m’a parlé d’une possibilité de rationnement. Il va sans dire que ce sont les premiers informés d’une telle mesure.

    – Je reste septique concernant ce risque. La Grande-Bretagne possède encore beaucoup de ressources dans le monde. Et puis, nous serions bien prévenus si cela devait arriver ma chère. »

    Se voulant rassurant devant Sally-Rose, Rolling proposa de lui servir une tasse de thé. Malheureusement, au fond de lui, l’inquiétude était plus présente que jamais. Faisant le choix du quotidien parmi la pile apportée quelques minutes plus tôt par Miss Parker, le magistrat s’empara du Times. Sous la plume de son rédacteur en chef George Geoffrey Dawson, celui-ci titrait « Les négociations s’enlisent ! ». L’article énonçait, en vue d’un pacte d’assistance mutuelle entre la France, le Royaume-Uni et l’URSS, l’absence de solution favorable entre les trois nations. En outre, devant l’aggravation de la tension germano-polonaise, le ministre français des Affaires étrangères, un certain Georges Bonnet, pressait Londres, sans véritable succès d’ailleurs, d’accepter les conditions soviétiques afin d’aboutir à un accord.

    Soudain, la sonnerie de la porte d’entrée le sortit de sa lecture. Jaillissant du bureau, Miss Parker se dirigea vers le hall d’un pas rapide. Quelques instants plus tard, la secrétaire parut en tailleur noir et blanc devant le couple :

    « Monsieur Spencer demande à vous voir Monsieur le juge. »

    A l’énoncé de ce nom, les yeux de Rolling pétillèrent de joie. Brusquement, il lâcha le journal et se leva pour venir à la rencontre de ce petit homme au ventre rondouillard qui dépassait désormais Miss Parker. Ses mains en avant, son regard s’illumina derrière ses lunettes :

    « Spencer ! Quelle joie de vous revoir !

    – Monsieur le juge ! C’est un plaisir de vous revoir également. »

    Georges Spencer faisait partie de ces individus que l’on n’oublie pas. Les deux hommes avaient souvent collaboré ensemble et ce durant plusieurs enquêtes. L’une d’elles, la plus marquante puisqu’elle avait vu naître une profonde amitié entre eux, se déroula durant l’été 1913.

    A cette époque, l’affaire avait fait grand bruit dans la presse et défrayé les foules à l’aurore de ce qui fut la grande guerre. La réputation de plusieurs personnalités importantes telles que David Lloyd George, premier ministre de l’époque, fut entachée par un scandale.

    En 1911, celui-ci avait été critiqué par des politiciens comme James Keir Hardie, Fred Jowett ou encore George Lansbury sur des questions économiques. Ils jugeaient un budget trop bas et un manque de moyens pour l’économie du royaume. Au début de l’année 1912, après plusieurs mois d’investigations par des reporters en mal de nouvelles sensationnelles, le premier ministre fut accusé de corruption par l’hebdomadaire The Eye-Witness. Selon le journal, Lloyd George aurait, avec la complicité de Herbert Samuel et de Rufus Isaacs, acheté des parts en se basant sur sa connaissance d’un contrat signé par le gouvernement avec la compagnie Marconi. Une enquête fut lancée en janvier 1913 à la demande du journal afin d’élucider le scandale Marconi. Il fut révélé au grand jour que Lloyd George avait effectivement acheté des parts à Isaacs et qu’ils avaient tous deux profité de leur connaissance des politiques gouvernementales. Néanmoins, les preuves n’ayant pas été accablantes, Lloyd George et Rufus Isaacs ne furent pas jugés coupables de corruption.

    Toutefois, à la suite de cette affaire de délit d’initiés, plusieurs documents mettant en cause l’esprit patriotique de Lloyd George avaient été dérobés dans les bureaux du premier ministre et une forte somme d’argent fut réclamée en contrepartie de leur restitution. La divulgation à la presse de ces documents compromettants mettait en péril la légitimité du gouvernement de l’époque. Par un heureux hasard, Spencer alors jeune inspecteur, avait réussi à mettre la main sur le malfaiteur et les documents en question qui n’étaient en réalité qu’un leurre destiné à ébranler l’empire britannique. Lors de la présentation du malfaiteur devant le juge Rolling, les deux hommes s’étaient liés d’amitié. Cette amitié fut plus d’une fois mise à profit dans de nombreuses enquêtes dirigées par le magistrat.

    Autrefois svelte, Georges Spencer avait pris un peu d’embonpoint. Sa chevelure originalement brune tirait désormais sur un beau gris. Si son apparence pouvait avoir quelque peu vieilli, il n’en était rien concernant son regard. Celui-ci, d’un bleu acier, pénétrait jusqu’à l’âme de ses interlocuteurs lors de ses interrogatoires afin d’en pourfendre les moindres détails.

    Arrivant sur la terrasse d’un pas lent, presque intimidé, une jeune femme à la chevelure claire tendit un document à Miss Parker. Si l’une arborait de longs cheveux blonds, la secrétaire affichait cependant, sous un chignon impeccable, une chevelure noire de jais.

    « Vous souvenez-vous de mon épouse Sally-Rose ?

    – Oui, comment pourrais-je ne pas m’en souvenir !? Comment allez-vous ?

    – Très bien. Je vous remercie.

    – Je ne pense pas que vous connaissiez Miss Félicity Morton ?

    – Non, je n’ai pas cet honneur. Je ne la connais que de manière indirecte si je puis dire. J’ai suivi l’affaire Youlovitch dans les journaux. Une affaire des plus étranges qui vous avait conduit bien au-delà de la cité londonienne.

    – Oui, c’est une affaire qui nous a donné beaucoup de fil à retordre avec le superintendant Williams.

    – Je me souviens d’avoir également lu son nom dans la presse de l’époque.

    – La jeune Félicity a depuis été engagée pour seconder, efficacement je dois bien l’avouer, Miss Parker. »

    Un clin d’œil paternel fut fait en direction de la jeune femme. Celle-ci ne put s’empêcher de rire en passant sa mèche de cheveux derrière son oreille droite :

    « Depuis la fin de cette affaire, reprit-il, elle a rejoint Miss Parker. Elles m’aident toutes les deux pour l’écriture de mes mémoires. Mais je parle trop et j’en oublie l’essentiel. Revenons-en à nous mon cher ami. Voulez-vous une tasse de café ?

    – Avec grand plaisir.

    – Félicity, puis-je vous demander… ?

    – Bien sûr Monsieur le juge, je m’en occupe immédiatement. »

    Les deux hommes regardèrent avec un regard plein de malice la jeune femme partir derrière la secrétaire. Revenant à Spencer, il dit en allumant sa pipe :

    « Mais vous n’avez pas fait un si long voyage pour m’entendre parler de mes mémoires. Que me vaut votre visite ?

    – Je suis venu vous voir pour vous parler d’une affaire Monsieur le juge.

    – Je vous écoute mon ami.

    – J’ai été récemment nommé superintendant à Hereford. C’est une petite ville au nord de Londres. Elle n’est pas bien grande mais ses habitants sont accueillants. Malheureusement, à peine nommé, on m’a informé qu’un religieux avait été retrouvé mort dans la sacristie de la chapelle de Little Glasbury. Apparemment, d’après le coroner, il serait décédé à la suite d’une mauvaise chute.

    – Auriez-vous quelques doutes sur cette mort, quelque chose qui pourrait vous faire douter de cette conclusion ? Je présume que votre supérieur direct doit être au courant des conclusions du coroner.

    – Il l’est en effet mais je me devais d’en parler à quelqu’un. Certaines choses me chiffonnent et j’ai beaucoup de mal à me faire à l’idée d’un accident.

    – Pourquoi moi ? Je vous rappelle que je suis en retraite et l’écriture de mes mémoires me prend beaucoup de temps.

    – J’ai besoin d’un autre regard sur ce décès. Vous m’avez toujours été d’une aide précieuse.

    – Merci pour le compliment mais vous l’avez été pour moi aussi. Si je peux vous apporter mon aide, même de loin, j’en serais heureux. Je vous écoute. »

    Interrompant poliment le policier, Sally-Rose se leva :

    « Je vous laisse entre vous messieurs, la journée d’une femme est souvent bien remplie et la mienne débute dans quelques minutes avec un rendez-vous important. »

    En homme galant, Spencer se leva également et salua l’épouse de son ami. Dès le départ de l’hôtesse, le policier reprit place devant Rolling et poursuivit de sa voix profonde :

    « Voyez-vous, un détail m’a troublé lors de mon arrivée sur les lieux. Non pas concernant le décès lui-même, mais dans le témoignage de la veuve du vicaire : elle a fait mention d’une autre disparition dans les environs de la chapelle. Lorsque j’ai consulté l’enquête préliminaire, celle-ci

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