Tout va bien aller, Béatrice !
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À propos de ce livre électronique
A la veille du premier enregistrement de sa nouvelle émission, Béatrice est aux anges. Voilà que son rêve se réalise enfin ! Mais tenir les commandes d'un plateau n'est pas de tout repos. Entre les longs tournages, les réunions de production, la gestion des réseaux sociaux et les séances intensives au gym, la jeune femme ne sait plus où donner de la tête. Peu à peu, elle délaisse son époux, qui ne connaît pas le même succès dans sa vie professionnelle…
Loin de sa famille et de ses amies, Béatrice arrivera-t-elle à relever les défis qu'elle accumule depuis son déménagement ? Lui suffira-t-il de prendre une grande respiration et de se dire que « Tout va bien aller » ? Les paris sont ouverts !
Mélanie Cousineau
Auteure aux multiples talents, Mélanie Cousineau nous offre un roman riche en émotions dans lequel les personnages sont dépeints avec grande habileté. L'auteure a su y mettre en scène avec une justesse désarmante la souffrance et la détresse des jeunes adultes qui vivent un deuil éprouvant.
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Aperçu du livre
Tout va bien aller, Béatrice ! - Mélanie Cousineau
À ma lumineuse et inspirante belle-sœur Valérie,
toi qui sais m’apaiser et me guider dans le droit chemin.
1
Il est passé vingt-deux heures en cette soirée étoilée de début mai et la température est très clémente. L’air doux accueille les voyageurs fatigués mais comblés qui traversent les portes de l’aéroport de Dorval. Parmi eux se trouvent Tom et Béatrice, des nouveaux mariés qui reviennent de leur voyage de noces. Le chaud soleil de la République dominicaine a hâlé leur peau, durant les dix jours paradisiaques passés dans ce pays. Même si le retour à la routine est pour bientôt, ils sont heureux à la perspective de retrouver leurs proches et de leur relater les faits saillants de leur séjour en sol étranger.
Traînant leur énorme valise pour laquelle ils ont dû payer un excédent de bagages salé, les amoureux se dirigent d’un pas lent vers leur véhicule, garé à l’extrémité du stationnement. Le bras gauche de Tom entoure les épaules de sa conjointe.
— C’était incroyable, hein ? demande-t-il. Quel magnifique voyage on a fait ! Je ne sais pas pour toi, mais moi, je repartirais sur-le-champ.
— Moi aussi ! J’aurais souhaité que ça ne se termine jamais…
Égarée dans ses pensées, Béatrice se revoit étendue sur la plage de sable blanc, le visage offert aux chauds rayons du soleil. Là-bas, ses longs cheveux bruns aux reflets cuivrés luisaient d’un éclat particulier. Les eaux turquoise de la mer des Caraïbes ont largement dépassé ses attentes, elle qui n’avait jamais franchi la frontière du Canada jusque-là. En effet, malgré ses quarante et un ans, Béatrice n’avait pas encore eu la chance de voyager. Durant les années qu’elle a vécues avec son ex-mari Adam et leur fils Matis, les seules vacances familiales consistaient en un week-end de camping au Québec ou en une semaine dans une région telle que la Gaspésie ou Charlevoix – donc très loin de l’aventure et du dépaysement. D’ailleurs, son ex-conjoint n’avait rien d’un grand explorateur, selon Béatrice. Le simple fait de sortir de sa zone de confort pour découvrir d’autres lieux lui répugnait. Contrairement à Adam, Tom a soif de voir le monde, de découvrir d’autres cultures et des modes de vie différents. Le couple a d’ailleurs profité de sa présence dans les Caraïbes pour faire quelques excursions. Béatrice se souviendra longtemps de certaines d’entre elles…
Après une bonne dizaine de minutes de marche, Béatrice s’immobilise. Elle lève ses magnifiques yeux émeraude vers son nouveau mari. Bien qu’ils soient ensemble depuis près d’un an, elle ne cesse de s’émerveiller devant la beauté de cet homme. Son physique athlétique et sa taille imposante en font un être fort et protecteur, exactement ce dont elle a besoin. Aussi, ses cheveux noirs qu’il a récemment coupés et ses yeux verts le rendent encore plus attirant.
— Tom, commence-t-elle d’un ton solennel en prenant ses mains dans les siennes, je veux te remercier. Merci d’avoir ramené le soleil dans ma vie et de m’envelopper d’autant d’amour. Avec toi, je me sens la femme la plus spéciale du monde. Grâce à ton calme et à ta gentillesse, tu fais de chacun de mes jours un moment merveilleux. Je suis si heureuse de t’avoir auprès de moi !
Avant que Tom ait le temps de prononcer un mot, sa femme pose ses lèvres sur les siennes, transmettant par ce baiser toute la passion qui l’habite. Effectivement, la vie n’a pas toujours été facile pour elle, surtout dans les derniers temps de sa vie commune avec Adam. Le divorce a été houleux et la garde de Matis a généré de nombreux conflits, mais, heureusement, la mère de famille a pu s’appuyer sur Tom pour traverser cette période difficile. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et la relation des ex-conjoints est aujourd’hui beaucoup plus harmonieuse. Pour preuve, ils habitent maintenant à quelques rues l’un de l’autre pour faciliter les déplacements de leur fils. D’ailleurs, les troubles de comportement de ce dernier ont grandement diminué depuis que ses parents sont capables de discuter ensemble sans vouloir s’arracher la tête. Âgé de neuf ans, le jeune garçon gère mieux sa colère et il s’est même fait quelques amis. Béatrice est très heureuse de l’évolution de Matis.
— Wow ! s’exclame Tom après le baiser. Quelle belle déclaration de ta part ! Par contre, je dois te faire un aveu : je n’ai aucun mérite. C’est toi qui m’inspires cet amour intarissable et le désir qui m’envahit chaque fois que mes yeux rencontrent les tiens. Tu es si belle, Béa, tu es ma déesse ! Si tu savais à quel point je t’aime !
Leurs lèvres s’unissent encore. Les amoureux s’enlacent quelques instants au centre du stationnement, sous le halo orangé des lampadaires. Au loin résonne le bruit des moteurs d’avion.
— Dis-moi, questionne Tom en se remettant en marche en direction du véhicule, quel a été ton moment fort du voyage ? Pour moi, ça a été de te voir sortir de la mer en hurlant après que je t’ai dit avoir aperçu un requin près de nous. C’était tellement drôle !
— Arrête de rire ! le gronde Béatrice en lui enfonçant le coude dans le flanc, feignant d’être en colère. Ce n’était pas gentil de ta part de me faire ça. J’ai eu tellement peur : j’ai réellement cru qu’il y avait un requin ! Par ta faute, j’ai eu l’air d’une vraie folle.
Béatrice a été la risée des vacanciers étendus sur la plage, elle qui a poussé un cri strident avant de s’enfuir à toutes jambes vers les herbages en bordure de la plage. Bien qu’elle aime taquiner les gens, elle déteste perdre la face. À tout coup, un profond malaise l’envahit et celui-ci persiste toujours trop longtemps à son goût. Peut-être a-t-elle un petit problème d’ego ? Mais peu importe. Ce souvenir réussit à chasser son sourire.
— Hé ! Ne t’en fais pas pour ça, la rassure Tom, voyant son embarras. Tu sais bien que c’était juste une blague. J’ai eu envie de tester ta peur des requins.
Deux billes le dévisagent.
— En tout cas, c’était loin d’être mon moment fort, si tu veux savoir !
Tom baisse la tête. Il constate que ses pas s’harmonisent parfaitement avec ceux de sa femme.
— Le mien non plus, et tu le sais très bien, déclare-t-il, repentant. J’ai dit ça simplement pour te taquiner.
Le silence s’installe quelques secondes avant que Tom le rompe :
— Mon moment préféré, ça a été notre nuit de noces…
Le ton du grand gaillard déborde de sous-entendus, ce qui ramène Béatrice à de meilleurs sentiments. Tout à coup, cette dernière oublie son humiliation à la plage. Ses pensées se reportent sur la plus belle nuit d’amour de sa vie. Un large sourire illumine son beau visage.
— Moi aussi, admet-elle. C’était… magique !
En silence, chacun revit ce doux souvenir. Lors de cette nuit de rêve, Béatrice et Tom avaient l’impression d’être seuls au monde, comme si le temps s’était arrêté pour quelques heures, les laissant se témoigner tout leur amour. Ayant tous deux vécu des périodes difficiles par le passé, ces amoureux sont soudés par une force de caractère et un courage hors du commun.
Le véhicule de Béatrice apparaît enfin à l’horizon. Préoccupée, la nouvelle épouse tâtonne ses hanches. Elle affiche soudain un air paniqué.
— Oh non ! s’écrie-t-elle en se tournant vers l’aéroport. J’ai oublié mon sac dans l’avion ! Vite, poursuit-elle en tirant son mari par la main, il faut aller le chercher !
Tom demeure immobile, retenant à grand-peine un fou rire. Sa réaction met le feu aux poudres.
— Qu’est-ce que tu fais ? s’impatiente Béatrice. Viens, dépêche-toi !
Toujours aussi calme, l’homme soulève la courroie reposant sur son épaule.
— C’est ça que tu cherches ? demande-t-il en pointant le sac à bandoulière qu’il transporte.
À la vue de son bagage à main qui contient de précieux objets, Béatrice pousse un soupir de soulagement. Elle tend ensuite la main pour le récupérer.
— Tu me l’as confié avant d’aller à la salle de bain. Tu ne t’en souviens pas ?
— Non…
— Ha ! Ha ! ricane Tom. Je n’ai pas hâte d’avoir ton âge !
Puis, retrouvant son sérieux, il reprend :
— Sans blague, on dirait que tu es épuisée ! Courage, on sera bientôt chez nous.
— Ouais, désolée, répond-elle, penaude, en arrivant enfin à destination.
Sans perdre de temps, Tom dépose la lourde valise dans le coffre de la fourgonnette et prend place au volant. Déjà installée côté passager, sa femme fouille dans son sac. Elle en sort finalement un baume à lèvres, dont elle s’enduit la bouche avec minutie.
— J’ai très hâte d’arriver à la maison ! lance-t-elle en s’observant dans le miroir. Dormir dans mon lit, avec mon oreiller, sans entendre les gens circuler dans le couloir derrière la porte en carton…
— Prendre un grand verre de lait bien froid !
— Tellement ! C’est vrai que le lait n’était pas bon là-bas. On aurait dit de la crème épaisse et il était chaud. Au moins, ça ne paraissait pas trop dans le café.
Tom hoche la tête en signe d’approbation avant de tourner la clé dans le contact. Un son retentit, mais le moteur ne démarre pas. Cela ne présage rien de bon. Inquiets, les voyageurs échangent un regard, les sourcils froncés.
— Ben voyons ! lâche Tom en répétant la manœuvre.
Toujours rien. Le moteur refuse de s’activer.
— Oh non ! rechigne Béatrice, désespérée. Il est tard et je suis fatiguée. Ce n’est pas le temps d’avoir des problèmes mécaniques !
Prenant les choses en main, Tom défait sa ceinture et ouvre la portière.
— Ne t’en fais pas, ma chérie, je vais arranger ça. Fais-moi confiance, je m’y connais en moteurs.
Le mâle alpha sent le besoin de démontrer sa virilité, comme si le simple fait de régler un problème mécanique était la preuve irréfutable d’un niveau de testostérone élevé. Bien qu’elle doute que son conjoint puisse les sortir du pétrin, Béatrice acquiesce. Elle possède ce véhicule familial depuis plusieurs années ; mis à part une crevaison et un éclat dans le pare-brise, il ne lui a jamais causé le moindre souci. Pourquoi est-ce que ça commence aujourd’hui, alors que Tom et elle reviennent de leur voyage de noces ? Quelle malchance !
Tom passe plusieurs minutes à vérifier un tas de pièces et à refaire des tests de démarrage, mais sans résultat : le véhicule ne démarre pas. Mieux vaut cesser les tentatives avant de noyer le moteur. En désespoir de cause, Tom referme le capot. Il s’adresse à sa femme, qui se tient bien droite à ses côtés.
— On n’a pas le choix, dit-il. Il faut faire remorquer la fourgonnette.
Béatrice se laisse tomber les bras le long du corps en faisant la moue. Voilà la dernière chose dont elle a envie actuellement.
— Ça ne se peut pas ! Elle fonctionnait très bien à notre arrivée ici, la semaine dernière ! Peut-être que quelqu’un a fait du sabotage et…
— Béa, calme-toi, la coupe Tom d’un ton ferme, sentant à son tour la fatigue le gagner. Je doute fort que quelqu’un ait volontairement endommagé ta fourgonnette. Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles elle ne démarre pas. On va appeler un remorqueur. On en aura le cœur net dès demain, après que le mécanicien l’aura vérifiée.
À contrecœur, Béatrice regagne le siège passager. De son côté, Tom pianote sur son cellulaire, à la recherche du numéro de téléphone de CAA-Québec.
— Ça ne me tente pas d’attendre, se plaint la nouvelle mariée. Je suis épuisée. J’ai juste envie de rentrer sagement à la maison et de dormir douze heures en ligne.
Tout à coup, un sourire apparaît sur le visage de Tom.
— J’ai une idée ! Je vais appeler mon frère pour qu’il vienne nous chercher. On reviendra demain pour s’occuper de ton véhicule. Qu’est-ce que tu en dis ?
— Tu vas déranger Nathan pour ça ? Il est vingt-trois heures ! Il dort sûrement…
— Cela m’étonnerait beaucoup !
Tout en riant, il compose le numéro de son frère. Après une courte conversation, il raccroche.
— C’est bon, il s’en vient. On n’a plus qu’à patienter, maintenant.
En attendant Nathan, Tom et Béatrice s’assoient côte à côte sur le plancher du véhicule, dans l’ouverture de la porte coulissante latérale. Morte de fatigue, Béatrice pose la tête sur l’épaule de son mari et elle ferme les yeux. Elle n’aurait jamais cru que son voyage de noces se terminerait ainsi, à attendre dans un stationnement que quelqu’un vienne les chercher, son mari et elle. Nous aurions dû rester à Punta Cana ! songe-t-elle.
Trente minutes plus tard, une auto se dirige enfin vers eux.
— Voilà Nathan, dit Tom en remuant doucement l’épaule pour que sa femme se réveille.
Tout sourire, Nathan sort de sa voiture. Légèrement plus petit que Tom, les cheveux blonds en broussaille, les yeux bleu ciel et la barbe négligée, il a tout du grand séducteur. Malgré ses trente-huit ans, jusqu’à tout récemment Nathan papillonnait d’une fille à l’autre plutôt que de s’engager dans une relation sérieuse. De son point de vue, cela lui évitait bien des problèmes puisqu’il est contre le concept de fidélité. Cependant, contre toute attente, une certaine Eugénie a réussi à capter suffisamment son attention pour qu’il essaie enfin de se caser. Ils sont ensemble depuis un peu plus de six mois et ils partagent un petit appartement à Saint-Jérôme. Est-ce que leur relation durera ? Mystère et boule de gomme !
— Salut, le grand frère ! s’écrie Nathan en échangeant une poignée de main avec Tom, qui s’est avancé vers lui. Vous avez fait un beau voyage de noces, Béa et toi ?
— Oh oui ! C’était bien au-delà de mes attentes.
Béatrice se joint à eux et elle embrasse son beau-frère sur les joues. Peu bavarde, elle retourne dans la fourgonnette pour récupérer ses effets personnels.
— Comme ça, il paraît que ça ne démarre pas, ce petit véhicule là ? déclare Nathan. Prête-moi donc tes clés pour que j’essaie de le ressusciter.
— Arrête de te prendre pour un superhéros. Il n’y a rien à faire.
Sans attendre, Nathan s’empare du trousseau qui pend au bout des doigts de son aîné.
— Je ne pense pas que tu pourras régler le problème, proteste Tom.
Avec une facilité désarmante, Nathan réussit à mettre le moteur en branle, ce qui lui arrache un cri de joie.
— C’est quoi ton secret, frérot ? interroge Tom. J’ai passé une heure là-dessus et rien n’a fonctionné !
— C’est incroyable ! s’exclame Béatrice en sortant de la fourgonnette.
Nathan affiche l’air d’un gars au-dessus de ses affaires.
— Il suffit de tourner la clé dans le contact ! s’esclaffe-t-il, moqueur. Vraiment, les amoureux, vous m’avez dérangé pour ça ? Pff ! Vous devriez avoir honte ! Dans le fond, je pense que vous aviez une envie incontrôlable de me voir. Je vous comprends d’être incapables de vous passer de ma présence…
D’un geste, Tom et Béatrice signifient à Nathan de ne pas abuser de leur bonne humeur. Après les longues heures d’avion et le temps perdu à tenter de faire démarrer la fourgonnette, ils n’ont pas le cœur à rire.
— C’est bon, j’ai compris ! réplique Nathan en donnant un léger coup dans les abdominaux bien sculptés de son grand frère. Je vous laisse rentrer chez vous. Bon retour, là !
Les voyageurs remercient chaleureusement leur sauveur d’être venu à leur secours. Puis, ils regagnent leur véhicule pour rentrer chez eux, à Laval. Ouf ! Quel retour mouvementé !
2
Le lendemain matin, le soleil brille déjà de mille feux lorsque Béatrice ouvre les yeux. Savourant le bonheur de se réveiller dans son propre lit, elle étire allègrement ses membres engourdis, passant tout près du visage de son mari, qui dort à poings fermés à ses côtés. Dieu qu’elle l’aime, cet homme ! Tom est encore plus séduisant lorsqu’il visite le pays des rêves. Ses traits anguleux sont détendus et sa barbe naissante lui confère une grande virilité, ce qui le rend très désirable. La belle brune retient difficilement son envie d’abuser de ce corps d’Apollon.
Tout à coup, la délicieuse sensation de bien-être de Béatrice s’évanouit pour faire place à une douleur poignante, alors que le visage de son fils s’impose dans ses pensées. Voilà près de deux semaines qu’elle n’a pas vu Matis ; ce dernier lui manque terriblement. Lorsqu’elle l’a quitté pour s’envoler vers le sable chaud des Caraïbes, il se tenait bien droit aux côtés de son père. Silencieux, le garçon agitait tristement la main en signe d’au revoir. Ses beaux yeux verts luisaient de larmes. Béatrice doit lui parler. Immédiatement ! Sans réfléchir, elle abandonne la chaleur des couvertures, referme la porte de la chambre et fonce vers le salon, où elle s’empare du combiné du téléphone. Ses doigts s’agitent sur les touches à une vitesse effrénée pour composer le numéro de son ex-conjoint. À son grand désarroi, la messagerie vocale se déclenche après trois sonneries. Zut !
— Allô, Matis, c’est maman ! Je voulais te dire que je suis revenue et que je m’ennuie de toi. J’avais si hâte d’entendre ta voix que j’ai oublié qu’on est jeudi. Tu es sûrement à l’école présentement. Rappelle-moi dès que tu auras écouté ce message. Et n’oublie pas qu’on se voit demain. Je passerai te chercher à la fin des classes. À bientôt, mon trésor. Je t’aime !
Déçue, Béatrice coupe la communication. Malgré son urgent besoin d’entendre la voix de son fils, elle doit se résigner à patienter encore quelques heures avant d’exaucer son vœu. Visiblement, son esprit se trouve encore en mode vacances puisqu’elle a perdu la notion du temps. Penaude, elle regagne sa chambre à coucher. Sa tristesse disparaît aussitôt que son regard se pose sur l’homme qui y dort toujours. Son homme. Avec précaution, elle s’allonge à ses côtés et l’observe, chassant de son esprit le visage souriant de Matis. Comme si le simple regard de sa compagne l’avait réveillé, Tom soulève doucement les paupières. Un sourire s’affiche aussitôt sur ses lèvres.
— Bonjour, chérie ! fait-il en s’étirant. Tu as bien dormi ?
— Oh oui ! acquiesce Béatrice, dont la chevelure aux reflets cuivrés luit au soleil. Ça fait du bien de revenir chez soi.
Sans crier gare, Tom la soulève par les hanches et l’étend sur son corps chaud. Le contact de la peau soyeuse de Béatrice contre sa toison sombre lui procure un frisson de désir.
— Tu sais ce que je préfère dans la vie ? C’est de me réveiller tous les matins avec la plus belle femme du monde à mes côtés. Qu’est-ce que je ferais sans toi, incroyable Béa ?
Cette dernière rit en plissant le nez avec coquetterie. Complètement sous le charme, Tom emprisonne ses lèvres entre les siennes en un baiser passionné. Immédiatement, la respiration des amoureux s’emballe et, bientôt, ils sont haletants de désir. Les grandes mains masculines de Tom entreprennent un lent voyage le long de l’échine de Béatrice. Savourant les délicieuses sensations qui l’envahissent, celle-ci soupire de bien-être. Au terme de douces caresses, le couple met fin à son étreinte. Tom s’arrache des couvertures et zieute le sol à la recherche du survêtement de sport qu’il portait la veille. Béatrice s’apprête à le rejoindre quand il l’en empêche.
— Tut, tut, gente dame ! Je t’interdis de bouger. Je vais te confectionner le meilleur déjeuner au lit du monde. Donne-moi quelques minutes et je reviens.
Il jette un œil à la table de nuit de Béatrice, sur laquelle se trouve une revue à potins. Il remet celle-ci à sa femme en lui suggérant de lire pendant qu’il s’affairera à la cuisine. Dans un petit rire excité, il quitte ensuite la pièce. Son épouse n’a pas eu le temps de répliquer quoi que ce soit. Elle essaie donc de se concentrer sur le magazine qu’elle a déjà lu d’une couverture à l’autre quand la mine déconfite de son mari apparaît dans l’embrasure de la porte.
— Il y a un problème ? roucoule Béatrice, feignant l’innocence.
Elle sait très bien ce qui cloche.
— Eh bien, oui…, reconnaît Tom en se dirigeant vers le lit d’un pas hésitant. Dans mon empressement à te servir en princesse, j’ai négligé un léger détail. On revient à peine de voyage…
— Et alors ?
— Le réfrigérateur est vide !
La moue déçue de Tom arrache un fou rire à Béatrice. L’air amusé, elle porte la main à sa bouche.
— Oh non ! Qu’est-ce qu’on va faire ? Et moi qui croyais me délecter d’un somptueux déjeuner au lit !
Voyant la culpabilité croître sur le visage de son mari, Béatrice descend subtilement la couverture duveteuse qui la recouvre, dévoilant sans pudeur le galbe de son sein droit. Immédiatement, l’attention de Tom se concentre sur cet endroit.
— Je suis tellement désolé…, émet-il d’un ton monocorde, sans lever le regard de l’objet de ses désirs.
Béatrice est fière de l’effet qu’elle produit sur son conjoint. Elle poursuit son petit manège en passant sa langue sur sa lèvre inférieure. Le résultat apparaît instantanément dans le pantalon de Tom.
— Au diable le déjeuner ! crie-t-il avant de s’élancer sur le lit, soulevant avec une facilité désarmante le corps de déesse qui s’offre à lui.
Dans l’intensité de leur rapprochement, les amoureux oublient la faim qui les tenaillait quelques instants plus tôt. Ils se laissent emporter par le désir insatiable qui s’est emparé d’eux, une fois de plus.
83922.jpgQuelques heures plus tard, Tom et Béatrice reviennent de l’épicerie, les bras chargés de sacs de provisions. Une fois le tout rangé dans les armoires et le réfrigérateur, ils s’affairent à vider leur énorme valise. La tâche, bien que sans grande complexité, soutire de gros soupirs à la nouvelle mariée.
— Que c’est déprimant de voir tous ces vêtements encore gorgés d’humidité ! On était si bien là-bas. On y retourne ?
Le sourire de Béatrice ressemble à celui d’une enfant de cinq ans qui demande à son père de lui acheter le nouveau château de Barbie. Tom ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Il s’approche d’elle et hume le parfum sucré qui se dégage de sa nuque. Hum ! Cette simple odeur suffit à réveiller chez lui l’envie de s’emparer de ce corps si attirant et de l’aimer encore et encore. Comme Béatrice n’avait aucune envie de se coiffer avant de sortir, elle a remonté sa longue tignasse et l’a fixée au sommet de sa tête à l’aide d’une grosse pince métallique.
Pendant qu’elle poursuit sa tâche, des grains de sable s’échappent de la masse de tissu et tombent sur le sol.
— Tiens ! s’exclame Tom en posant sa main sur le plancher de bois pour que les petits grains rugueux y adhèrent. On a rapporté un souvenir de voyage !
Puis, dans un geste taquin, il fait glisser sa paume sur la joue de sa femme, ce qui arrache un petit cri à celle-ci.
— Aïe !
Bien qu’aucune rougeur n’y paraisse, Béatrice se frotte la joue. Tom la regarde avec amusement, la tête légèrement inclinée sur le côté.
— Voyons, ma chérie, ne fais pas cette tête-là ! Vous, les femmes, vous êtes prêtes à débourser des sommes faramineuses pour vous enduire le visage de crèmes de toutes sortes. Toi, tu as de la chance. Je viens de te fournir gratuitement un désincrustant naturel. Regarde, ta peau est maintenant exempte de cellules mortes !
Trouvant sa blague très réussie, le bel homme rigole en faisant glisser son doigt sur la joue de sa douce. À en juger par son air mécontent, cette dernière n’est pas du même avis.
— Franchement, Tom, je me demande parfois quel âge tu as ! Malgré tes quarante ans, tu agis parfois avec moins de maturité que mon fils !
Tom pose ses mains sur ses hanches, l’air faussement insulté.
— Tu peux bien te moquer, tu n’es pas mieux que moi. Et je te rappelle que tu es la première à dire que l’âge, ce n’est qu’un nombre. La véritable jeunesse, c’est dans le cœur qu’elle se trouve.
Tom marque un point. Lorsque Béatrice a franchi la barre des quarante ans, elle s’est juré de ne jamais perdre son cœur d’enfant. Ses amies et elle ont l’habitude de profiter pleinement de la vie, et ce n’est certainement pas un malheureux nombre qui y changera quoi que ce soit. Selon elle, il y a moyen de doser entre le plaisir et les choses sérieuses. D’ailleurs, en tant que présentatrice météo de l’émission du matin d’une chaîne télévisée bien connue, elle a prouvé sa théorie à maintes reprises. En effet, ses collègues et elle réussissent toujours à divertir les téléspectateurs tout en les informant des grands événements de l’actualité. L’information est transmise de manière professionnelle, mais le plaisir n’est pas négligé pour autant. Aussi, rares sont les semaines qui passent sans que personne joue des tours à la station. Cela rend l’ambiance de travail encore
