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Déracinée (62)
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Livre électronique293 pages2 heures

Déracinée (62)

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À propos de ce livre électronique

Mes parents ne m’ont jamais caché que j’étais adoptée. Pourtant, tout ce que je savais, c’est que la DPJ m’a prise en charge dès ma naissance, car ma mère avait des « problèmes de santé ». Alors j’ai toujours ressenti un vide à combler…

Et voilà que je trouve une photo de moi bébé en compagnie de ma tante biologique ! Maintenant que j’ai un véritable indice sur l’identité de ma mère, je n’ai plus le choix de creuser plus loin.

J’ai peur que mes parents m’en veuillent et qu’ils se sentent rejetés. Je dois quand même faire le saut et essayer de retrouver ma mère biologique pour la rencontrer ; pour enfin obtenir des réponses aux questions qui se bousculent dans ma tête : est-ce que je lui ressemble ? Est-ce qu’elle s’est battue pour me ravoir ? Pense-t-elle à moi parfois ?

L’adoption peut donner lieu à une crise identitaire. Certains enfants adoptés ressentent le besoin de comprendre leur histoire et de connaître leurs racines. Au Québec, il est possible de faire une demande pour retrouver un enfant adopté, un parent biologique, de même qu’un frère ou une sœur. On s’expose alors à une multitude d’émotions, allant de l’angoisse à l’excitation, en passant par la colère et la peur du rejet. Si la personne recherchée donne son consentement, des retrouvailles peuvent être organisées en compagnie d’un intervenant qualifié.
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2022
ISBN9782897923594
Déracinée (62)
Auteur

Aimée Verret

Née à Montréal, où elle réside toujours, Aimée Verret fait son entrée dans le monde de l’édition en 2009. Réviseuse linguistique, elle est recherchée pour sa connaissance pointue de la langue qui ne sacrifie rien à la musicalité du texte. Elle devient ensuite directrice littéraire, notamment de la collection « La boîte à outils » des Éditions de Mortagne, qui aborde divers sujets d’actualité touchant les enfants, comme le TDA/H, l’anxiété et l’autisme. Au sein de la même maison, elle dirige la série Les Éternels et la reprise du Royaume de Lénacie de Priska Poirier, de même que plusieurs titres de la populaire collection « Tabou ». Parallèlement, Aimée publie quatre recueils de poésie, dont Monstres marins (Del Busso, 2019) et Dans mon garde-robe (La courte échelle, 2021), qui a figuré sur la liste préliminaire du Prix des libraires jeunesse 2022. Elle est aussi très connue pour ses nombreux livres qui s’adressent tant aux enfants du primaire qu’aux adolescents (Déracinée, Éditions de Mortagne, « Tabou », 2022). En 2021, après une résidence de création à la Bibliothèque de Rivière-des-Prairies, elle se joint au Cheval d’août à titre d’éditrice.

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    Aperçu du livre

    Déracinée (62) - Aimée Verret

    1. Le dossier

    YESSSS !

    J’ai mon premier emploi ! Rien de bien glorieux : je serai caissière dans une rôtisserie. J’étais tellement stressée avant de passer l’entrevue… pourtant, ce n’est pas comme si j’avais postulé pour le FBI ! Je voulais avoir l’air professionnelle, pour faire oublier que je n’avais jamais travaillé avant. Je me suis bien débrouillée, on dirait.

    Alors, je pense que j’ai le droit d’être vraiment, vraiment contente !

    Je raccroche après avoir convenu avec la gérante que j’irai chercher mon nouvel uniforme demain. Même s’il me reste encore presque un mois d’école avant les vacances, je vais commencer samedi. Ils ont besoin de monde ! Je vais faire quelques heures par semaine jusqu’à la fin de juin, pour apprendre mes tâches et être prête pour un horaire plus chargé cet été.

    Ma nouvelle patronne m’a aussi dit qu’il faudrait que je remplisse des formulaires et que je lui donne mon numéro d’assurance sociale. Une chance qu’elle en a parlé… Je n’y aurais sûrement pas pensé !

    J’aimerais que ça ne paraisse pas que je manque d’expérience. Je ne veux pas faire d’erreurs et risquer qu’elle regrette de m’avoir engagée.

    Quand j’arrive chez moi, la maison est silencieuse. Vide. Pour une fois !

    Mes deux parents travaillent chez nous, alors ils sont toujours là d’habitude. Aujourd’hui, ils sont partis à un congrès et ils reviennent juste demain. La paix !

    Quant à ma sœur, elle n’est jamais là après l’école. Émilie, c’est une athlète, une championne, et elle s’entraîne tous les jours. Elle va peut-être devenir une médaillée olympique. Sans blague. Elle va passer les qualifications pour faire partie de l’équipe canadienne de gymnastique. Malgré ça, elle trouve le moyen d’être une première de classe ET de jouer du piano. Elle est fine, elle est polie, elle est jolie. Parfaite, finalement !

    Elle m’énerve, la majeure partie du temps ! Pas par exprès : elle fait juste exister. Mais sa perfection est trop fatigante.

    Ma mère prétend qu’il est inutile de nous comparer. Qu’on est différentes et que c’est très bien comme ça, blablabla. Mais je ne peux pas m’en empêcher. C’est que, contrairement à moi, Émilie n’a pas été adoptée, elle. Au bout de neuf mois, elle est sortie du ventre de notre mère, pétante de santé. Apparemment, mes parents avaient entrepris des démarches de fertilité qui n’avaient jamais rien donné, avant de m’accueillir. Ils ont ensuite eu une surprise quand ma mère est tombée enceinte. Une trèèèèès belle surprise.

    Dans ma tête, je comprends que ma mère nous aime autant l’une que l’autre. Dans ma poitrine, il se passe quand même des choses étranges quand je vois aller Émilie, avec tout son talent et ses succès. Moi, bien… la seule chose que j’aime, c’est lire. Sérieusement, mon plus grand exploit est d’avoir réussi à me faire accepter dans le programme pour devenir ambulancière, au cégep. C’est vraiment cool, mais ça fait un peu pâle figure, en comparaison. En plus, je n’ai rien pour me distinguer physiquement, avec mes cheveux désespérément raides, mes « renflements » à la place des courbes, mes lunettes et mes broches en prime. Ah, et mes orthèses qui m’interdisent de porter quoi que ce soit d’autre que des souliers plats de matante ou d’infirmière. Je suis née avec des défauts de fabrication !

    Mais en ce moment je m’en fous, parce que ça ne m’a pas empêchée d’obtenir mon premier emploi !!!!

    Je me dirige vers le bureau de ma mère. Je sais qu’elle garde les papiers importants dans son classeur.

    Même si tout est bien organisé, je ne trouve pas mon foutu numéro d’assurance sociale. Je finis par dénicher une chemise marquée simplement « Cathou ». Je l’ouvre avec curiosité : dedans se trouvent les papiers qui confirment mon adoption et mon nouveau nom de famille.

    Quand je suis née, la DPJ m’a immédiatement enlevée à ma mère, qui apparemment avait des problèmes de santé. Quant à mon père, il n’était pas dans le décor. Identité inconnue. Mes parents m’ont dit que j’avais passé par deux foyers avant d’arriver chez eux, à trois ans et demi. Ce sont les seules infos qu’ils ont eues. Je venais avec un lapin en peluche défraîchi et une espèce de hochet en forme de clown. C’est tout.

    J’avoue que j’ai un peu l’espoir de découvrir plus de détails en feuilletant ce mince dossier, mais non. Y a pas grand-chose là-dedans.

    En tournant une feuille, je découvre ma carte d’assurance sociale.

    Soulagée, je m’en empare rapidement et j’en échappe presque la chemise. Un bout de papier, comme une carte postale, tombe et glisse sous le classeur. Je me penche pour le ramasser.

    C’est une photo. Au premier plan se trouvent un cendrier plein et une bouteille de bière presque vide. Mais ce qui attire mon regard, c’est la femme au centre avec un bébé dans les bras. C’est moi ? J’imagine, comme c’était dans mon dossier. Je n’ai jamais vu de photo de moi bébé. Je trouve que ça me ressemble un peu…

    Et celle qui me tient, est-ce que c’est ma mère biologique ???

    Je retourne la photo.

    Catherine chez sa tante Suzie Patenaude. 2003.

    2. Enquête

    Je fixe la photo comme si elle risquait de s’enflammer spontanément. Catherine « chez » sa tante. Est-ce que ça veut dire que c’est chez elle que j’ai habité quand on m’a enlevée à ma mère ? Si oui, pourquoi je n’y suis pas restée ? Je veux dire, c’était ma famille (apparemment). Elle aurait dû vouloir me garder, non ?

    Je photographie la photo et mon numéro d’assurance sociale, puis je replace les documents dans la chemise le mieux possible. Je m’assure que rien n’a l’air d’avoir bougé. Je ne veux pas que ma mère sache que j’ai fouillé dans son classeur, même si j’avais une bonne raison. Puis, je me réfugie dans ma chambre et je ferme la porte, bien que je sois toujours seule dans la maison.

    Mes parents ont toujours prétendu qu’ils ne savaient pratiquement rien sur ma famille biologique. Ils m’ont menti ! Un frisson glacial me parcourt l’intérieur. Je me sens trahie… Pourquoi ils ne m’ont jamais montré cette photo avant ? Pourquoi ils ne m’ont pas dit que j’avais une tante, et qu’ils connaissaient son nom ?

    Il y a de bonnes chances que ma mère biologique ait porté le même que ma tante, il me semble. Ça voudrait donc dire que, quand je suis née, c’était le mien aussi ? Comme l’identité de mon père n’a jamais été révélée…

    J’ouvre mon ordinateur portable et, enfoncée sous les couvertures comme une enfant qui a peur de faire des cauchemars, j’ouvre Facebook.

    Depuis un an ou deux, je caresse l’idée de mener des recherches pour retrouver ma mère biologique. Je n’ai jamais osé, parce qu’il faut passer par le gouvernement et remplir des papiers. Ça me paraît compliqué. Faudrait que je m’implique. C’était ma seule option, puisque je n’avais aucune info. Là… c’est différent.

    Dans la barre de recherche, je tape « Suzie Patenaude ».

    Il y a beaucoup de résultats. J’essaie de les filtrer en regardant les villes où demeurent les personnes en question… même si je n’ai aucune idée d’où elle peut bien rester. Rien ne garantit qu’elle soit dans la région où j’habite aujourd’hui. De toute façon, même si j’avais plus d’infos sur mon passé, elle pourrait avoir déménagé. C’est donc bien décourageant. Je clique sur les profils qui m’inspirent, sans raison véritable et sans grande conviction. Au bout d’une demi-heure, j’ai ma réponse : l’Univers me dit de laisser faire…

    Puis, je remarque une photo de profil qui montre une femme de dos, avec des tresses, portant un jersey du Canadien. Elle soulève un bock de bière au-dessus de sa tête dans un endroit bondé, une Cage aux Sports ou un bar, peut-être ; un endroit où on peut écouter le hockey, j’imagine. Je clique dessus pour voir ses autres publications publiques.

    Cette Suzie-là est vraiment maquillée sur toutes les images. Malgré ça, elle me dit quelque chose… Je compare la photo que je viens de trouver avec celle affichée sur mon écran. OK, les deux se ressemblent réellement ! C’est sûr que c’est elle !

    Il s’agit de ma tante. Ma vraie.

    Elle me semble plus jeune que ma mère adoptive, mais elle doit avoir pas loin de quarante ans. En tout cas, elle est beaucoup plus ridée que sur la vieille photo de nous deux. On ne dirait pas qu’elle a dix-sept ans de plus, mais bien trente. C’est un peu épeurant. Est-ce que ma mère biologique est environ du même âge ? Est-ce qu’elle a l’air de ça ? Est-ce ça qui m’attend, moi ? Vieillir de façon exponentielle ?

    Je suis un peu mal à l’aise : si on fait abstraction de son maquillage criard, on croirait voir la galerie Instagram d’une ado. Des selfies avec tous les clichés de poses possibles : le duck face et les doigts en V pour faire peace, avec le cell devant un miroir… Sans oublier les stickers, les filtres un peu cartoon. Pis ben, ben du linge sexy. Je n’ai rien contre ça en tant que tel, mais… il n’y a rien d’autre. Comme si c’était juste ça, son univers.

    On peut dire qu’elle a l’air le fun, en tout cas. Une vraie fille de party. Je vacille un instant : je suis quand même soulagée que ce ne soit pas elle, ma vraie mère. Elle n’a pas l’air super sérieuse.

    Puis, je reviens sur terre : quand tu te fais enlever ta propre fille par la DPJ à la naissance, tu ne dois pas être super sérieuse en partant non plus. Quoique je n’en sache rien ! D’après ce qu’on m’a dit, elle était malade ou pas assez en forme pour me garder, à l’époque.

    Je finis par comprendre que ma tante travaille dans un bar. C’est pas mal la seule information concrète que je peux tirer de son profil. Je ne trouverai pas des réponses claires à mes questions sur les réseaux sociaux. Car qui dévoile toute sa vie, sur Internet ?

    J’aimerais fouiller dans sa liste d’amis pour essayer de trouver ma mère de naissance, mais je n’y ai pas accès. Elle est sans doute privée, ou juste visible pour ses contacts.

    Mais peut-être que ma mère est sur une de ses photos ! Je les refais défiler frénétiquement, presque anesthésiée. Je cherche mon sosie – avec quelques décennies de plus. Même si je me force, personne ne me semble avoir la tête de l’emploi.

    Facebook ne m’en apprendra pas plus sur ma mère biologique. Donc, si je veux en avoir le cœur net, pas le choix ! Il faudra que je parle à ma tante. Je me décide à ouvrir une fenêtre Messenger et…

    OH MY GOD ! Elle est en ligne !

    Le petit point vert à l’écran danse devant mes yeux. Mon cœur bat plus vite qu’il n’a jamais battu.

    Qu’est-ce que je fais ? Si je lui parle, est-ce que je vais la déranger ? Est-ce que ça va la faire chier ? Juste pour ça, elle pourrait refuser de me répondre. Et est-ce qu’elle va me reconnaître ?

    Sûrement pas, j’ai tellement dû changer depuis la dernière fois qu’elle m’a vue. Comme je ne me souviens de rien, j’étais probablement encore un bébé ! Mais c’est certain qu’elle se rappelle de moi si elle m’a vraiment hébergée.

    Mes doigts se rapprochent du clavier. Je ne sais pas comment l’aborder.

    Salut, ma tante ! Ça va ? Ça fait longtemps, hein ?

    Euh, je ne pense pas, non.

    Mon cœur palpite toujours aussi fort.

    Je tords mon drap dans mes mains. Un peu plus et je le déchirerais.

    Bon. On se calme. Facebook ne s’envolera pas. Son profil sera encore là demain. J’ai le temps de penser à comment je vais m’y prendre. Ça m’énerve de lui écrire, c’est clair ! Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est l’effet que ça aurait sur mes parents s’ils le découvraient. Je pourrais leur briser le cœur. Je veux dire, ce sont eux qui sont présents dans ma vie, qui m’ont mis un toit sur la tête, qui me nourrissent, me protègent. Qui… m’aiment, finalement. La pensée de les décevoir est insupportable. Je n’ose imaginer s’ils me tournaient le dos…

    J’aimerais ça, demander conseil à Jo. Ma meilleure amie. Elle a le tour de me dire mes quatre vérités, quand je m’en fais pour rien. Toutefois, quelque chose m’empêche de lui confier carrément ce qui m’arrive. J’ai peur qu’elle pense que ce n’est pas une bonne idée de plonger là-dedans, que je ferais mieux de tenir ça mort. Ou pire : qu’elle essaie de me convaincre de parler de la photo à mes parents !

    Peut-être que je peux lui demander son avis « subtilement »…

    Moi

    Hé ! J’ai besoin d’aide.

    Comment on fait pour écrire à quelqu’un… quand on est pas sûr que la personne veut qu’on lui écrive ?

    Je sais pas si je suis claire ???

    Jo

    Attends, tu veux dire faire les premiers pas ??? Tu as quelqu’un en vue ?

    Mon amie est une éternelle romantique. Une amoureuse de l’amour. Elle a toujours un kick sur quelqu’un. Ces temps-ci, c’est son voisin. Elle ne vit que pour le moment où je vais lui dire que moi aussi, je trouve un gars à mon goût. Malheureusement, ça ne fait pas vraiment partie de mes priorités pour l’instant.

    Je la laisse donc penser que c’est le cas. C’est plus simple…

    Oui, admettons…

    Ben là, Cathou qui a un kick , c’est trop cool !

    Y a pas de secret : fonce ! Les gars aiment ça !

    Je me force pour trouver une formulation qui a un peu de bon sens.

    C’est quelqu’un que j’ai pas vu depuis des années.

    Je l’ai connu quand j’étais une enfant, et là peut-être qu’il va être déçu, trouver que j’ai trop changé.

    Je croise les doigts pour que ça ne lui paraisse pas trop bizarre…

    J’essaie de deviner c’est qui, le gars, mais je vois tellement pas de qui tu parles !

    Laisse faire. C’est pas une bonne idée, de toute manière.

    Je ne sais pas pourquoi je m’entête. C’est tellement compliqué à expliquer sans en dire trop. Et je ne suis même pas certaine de vouloir contacter Suzie pour de vrai…

    Je ne pense pas que quelqu’un puisse être déçu de toi, Cathou. T’es trop spéciale.

    Mon amie me redonne le sourire malgré moi.

    Essaie de trouver un souvenir que vous avez en commun, une anecdote qui va le faire rire ! C’est sûr qu’il va se rappeler de toi.

    J’avoue que c’est un bon conseil… pour la situation que j’ai inventée, pas pour la situation réelle ! Je m’imagine vraiment écrire à un beau gars et lui rappeler qu’il a déjà perdu son costume de bain devant moi à la pataugeoire, ou que j’ai échappé ma boule de crème glacée sur lui, ou qu’un pigeon lui a fait caca dessus… Mais je n’ai aucun souvenir à partager avec ma tante.

    La seule chose que j’ai d’elle, c’est cette fameuse photo. Je n’ai qu’à la lui envoyer en prétendant que je voulais me rappeler le « bon vieux temps »…

    J’entends mon cell qui vibre sur la commode en bois.

    Je sais que tu aimes pas parler d’amour et tout ça.

    Mais je suis là si tu en as besoin.

    Une grosse bouffée d’affection pour Jo me remplit, aussitôt remplacée par une immense culpabilité. Elle ne mérite pas que je lui mente comme ça !

    Une fois que j’aurai décidé si je veux parler à ma tante,

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