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Inséparables
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Livre électronique213 pages2 heures

Inséparables

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À propos de ce livre électronique

Éléonore est une fille ordinaire ( c’est ce qu’elle pense! ). Elle aime dessiner des robes ( et des cornes à sa mère, selon son humeur ). Élé a la chance d’avoir une meilleure amie trop cool, Lola, qui est fan de magasinage, mais qui sait surtout quoi faire en toute circonstance, particulièrement lorsqu’il est question des garçons. ( D’ailleurs, tous les tests dans les magazines lui confirment qu’elle est l’amoureusement idéale! ) Mais alors, pourquoi est-ce justement depuis que Lola leur a arrangé un rendez-vous avec deux jours de soccer super cute que l’amitié entre les filles semble ébranlée? Lorsque notre meilleure amie se fait un chum, elle a le droit de passer du temps avec lui, c’est sûr. ( Beaucoup, même des fois… ) Mais est-ce que ça lui donne le droit d’abandonner sa best, en pleine nuit, après une soirée catastrophique? De lui mentir? Qu’est-ce qu’on fait quand on ne comprend plus du tout sa BFF? Heureusement pour Élé, il y a Jérôme et Mathieu Rochon, une BD et… deux premiers baisers!!
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie14 févr. 2013
ISBN9782896622344
Inséparables
Auteur

Aimée Verret

Née à Montréal, où elle réside toujours, Aimée Verret fait son entrée dans le monde de l’édition en 2009. Réviseuse linguistique, elle est recherchée pour sa connaissance pointue de la langue qui ne sacrifie rien à la musicalité du texte. Elle devient ensuite directrice littéraire, notamment de la collection « La boîte à outils » des Éditions de Mortagne, qui aborde divers sujets d’actualité touchant les enfants, comme le TDA/H, l’anxiété et l’autisme. Au sein de la même maison, elle dirige la série Les Éternels et la reprise du Royaume de Lénacie de Priska Poirier, de même que plusieurs titres de la populaire collection « Tabou ». Parallèlement, Aimée publie quatre recueils de poésie, dont Monstres marins (Del Busso, 2019) et Dans mon garde-robe (La courte échelle, 2021), qui a figuré sur la liste préliminaire du Prix des libraires jeunesse 2022. Elle est aussi très connue pour ses nombreux livres qui s’adressent tant aux enfants du primaire qu’aux adolescents (Déracinée, Éditions de Mortagne, « Tabou », 2022). En 2021, après une résidence de création à la Bibliothèque de Rivière-des-Prairies, elle se joint au Cheval d’août à titre d’éditrice.

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    Aperçu du livre

    Inséparables - Aimée Verret

    Quand j’ai rencontré Lola, je ne crois même pas que je voulais devenir son amie. C’est arrivé tout seul. Dans ce temps-là, je me tenais avec une fille qui s’appellait (ben, elle s’appelle toujours !) Christie Schultz, avec qui j’allais au primaire. Ma best. En tout cas, c’est ce que je pensais. Qu’une best, c’est la fille avec qui tu vas jouer les samedis après-midi. Puis la fille avec qui tu jases au téléphone presque tous les soirs, en tchattant en même temps. Aujourd’hui, je sais que ta meilleure amie, ce n’est pas nécessairement la personne que tu vois tous les jours, qui aime les mêmes choses que toi ou qui te ressemble le plus. C’est quelqu’un avec qui ça clique comme avec personne d’autre. Comme un coup de foudre, mais amical, qui te tombe dessus. Quelqu’un avec qui tu peux être toi-même.

    Lola et moi, on s’est rencontrées dans le cours de français, au début de l’année. Il fallait former des équipes de deux, et on ne voulait pas être avec des gars, alors on s’est mises ensemble. À la fin de la période, je connaissais déjà toute sa vie. En moins de deux semaines, on était devenues inséparables. Christie, elle, a commencé à dîner avec ses autres amies, que je trouvais correctes, mais de qui je ne me sentais pas très proche. Je ne la vois plus vraiment maintenant. C’est pas grave ; dans la vie, on évolue.

    Je sais que ça fait cliché de dire que Lola et moi, on est les meilleures amies du monde. Mais c’est comme ça que je me sens. J’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé l’autre moitié de moi-même. Les âmes sœurs, pourquoi ça existerait juste en amour ?

    Ensemble, on a décidé que le secondaire 3, ce serait l’année qui changerait tout pour nous. Fini d’être traitées en petites filles. On veut connaître l’amour, on veut vivre de grandes choses. Je veux enfin devenir quelqu’un. Devenir moi.

    — Et ? Qu’est-ce que ça dit ?

    — « Si vous avez une majorité de C : les garçons n’ont plus aucun secret pour vous. Vous pourriez leur faire faire n’importe quoi. Vous avez un charme infaillible et vous savez vous y prendre pour gagner leur confiance. À la fois séductrice et complice, vous êtes une amoureuse idéale. »

    — Pourquoi j’ai pas encore de chum, alors ? demande Lola en essayant de m’enlever le magazine des mains.

    — Parce que tu penses juste à Fred !

    Comme tous les garçons sur qui Lola a déjà eu un œil, Fred est un blondinet assez insignifiant (d’après moi). Mais il a l’avantage d’avoir Anthony pour ami, un spécimen vraiment très cute (à mon goût, en tout cas). C’est l’une des raisons pour lesquelles Lola et moi sommes encore réveillées à deux heures et demie du matin, étendues sur mon lit. On n’arrête pas de parler d’eux. On n’est juste pas capables.

    — C’est vrai que les autres m’intéressent pas, grimace Lola. Ils sont trop jeunes, pas assez matures.

    — Mais Fred a le même âge que nous !

    — Lui, c’est pas pareil. Ça se voit tout de suite que c’est un gars profond.

    Je m’esclaffe :

    — Profondément plate, oui !

    — Toi, ton Anthony, il est pas mieux, réplique Lola. En plus, tu lui as jamais parlé, alors tu peux pas savoir !

    — Toi non plus, t’as jamais parlé à Fred !

    — Oui, une fois. Je lui ai dit « Salut ».

    Je proteste :

    — Ça compte pas, tu faisais semblant de parler à quelqu’un derrière lui.

    Lola se retourne sur le ventre en serrant son oreiller contre elle.

    — Bon, d’accord, je ne lui ai pas vraiment parlé. Pour l’instant. Imagine quand je vais sortir avec Fred et toi, avec Anthony… Ça va être… wow… malade ! On va être tout le temps ensemble, tous les quatre !

    — Oui, et un jour, on va aller habiter dans un grand appart.

    On a passé la soirée à dessiner le plan de l’appart (ou plutôt du manoir !) idéal. Il n’y manque rien, du foyer au piano (accessoire de déco seulement ; mais je suppose que, si on avait un vrai piano, on prendrait des cours… ben… sûrement…), en passant par un comptoir de style bar avec des tabourets. Et une piscine près de laquelle se faire bronzer. « Mais je ne me mouillerai pas les cheveux », a décrété Lola.

    — Je nous vois déjà faire l’épicerie ensemble : moi poussant le panier et toi le remplissant de chips et de plein d’autres aliments essentiels…, soupire-t-elle, rêveuse.

    — J’aimerais bien savoir comment on va se payer tout ça !

    Pouf ! Notre bulle vient d’éclater grâce à moi.

    Lola répond un peu à la blague :

    — Je ne sais pas, mais il va falloir qu’on gagne plein d’argent. Un piano, c’est cher !

    Sortir avec les gars de nos rêves sans leur avoir adressé la parole me paraît peu plausible, mais vivre ensemble dans un appartement immense et luxueux ? Je ne vois vraiment pas ce qui nous en empêcherait !

    — De toute façon, j’ai pas besoin de faire ce genre de test pour savoir que je connais bien les garçons, renchérit celle qui désespérait de ne pas avoir de chum il y a deux minutes. Ça sert à rien, ces revues-là. On aurait dû en prendre une en anglais.

    Lola trouve que les revues américaines sont un peu moins bébés que celles d’ici.

    Je hausse les épaules :

    — Si tu le dis !

    — Je te rappelle que j’ai de l’expérience dans le domaine amoureux. J’ai quand même séduit Laurent.

    Lola a déjà fréquenté un gars de dix-huit ans, qui conduit une moto. C’était avant qu’elle change d’école. Il va dans un cégep à l’autre bout de la ville, et je ne l’ai jamais rencontré. Il a l’air tellement parfait qu’encore aujourd’hui, je me demande pourquoi elle ne sort plus avec.

    — Je pensais que c’était lui qui t’avait cruisée en premier !

    — C’est vrai, mais quand il a su que je venais juste d’avoir quinze ans, il a fallu que je pédale pour le convaincre de ne pas se sauver !

    Je ne peux pas m’empêcher de lui demander :

    — Tu n’as pas trouvé ça bizarre… un gars plus vieux ?

    — Bizarre ? Dans quel sens ?

    — Je veux dire… tu n’étais sûrement pas sa première blonde.

    Lola s’impatiente :

    — Oui, et alors ? Qu’est-ce que tu veux savoir ? Pose-la, ta question !

    C’est juste que moi, je n’ai pas d’expérience avec les garçons. Je n’ai jamais embrassé personne, surtout pas avec la langue. J’ai un peu honte de l’avouer. Je suis sur le point de répondre « Rien » quand Lola me jette un regard qui m’informe qu’elle ne me laissera pas m’en tirer aussi facilement.

    — J’ai jamais frenché, bon.

    — Pour de vrai ? ? ! !

    Je proteste :

    — Hé ! Ris pas de moi !

    — Voyons, c’est pas grave. Tu vas voir, ça se fait tout seul. Ben, quand un gars s’intéresse à toi, je veux dire. Faut pas que tu t’inquiètes avec ça.

    Évidemment. Pour Lola, ça fait maintenant partie de la vie. Je n’arrive pas à m’imaginer qu’un jour, je serai comme elle, aussi à l’aise et confiante. C’est sûr qu’il y aura toujours des gars pour s’intéresser à elle. Moi, je suis encore stressée les premiers jours d’école ou quand je rencontre des amis de mes parents.

    Pour faire diversion, je décide de piquer un peu Lola dans son orgueil.

    — OK, mais si tu es si irrésistible que ça, pourquoi tu vas pas voir Fred pour lui parler ?

    Comme d’habitude, elle trouve quelque chose à répliquer :

    — J’attends le bon moment, c’est tout. Il faut que je l’observe encore un peu, pour mieux savoir comment m’y prendre. C’est pas tout, le charme naturel ! L’important, c’est de pas être gênée et surtout de pas trop s’en faire. Je veux dire, si ça marche pas avec Fred, je vais être triste, mais ce sera pas la fin du monde. Je pense que c’est mieux d’être fixée que de vivre toujours dans le doute.

    Elle sonne vraiment trop comme un magazine.

    — Combien de tests tu as faits, au juste ?

    Je pense que ma mère n’aime pas Lola. Elle ne me l’a pas dit directement, par exemple. D’après moi, elle n’a pas encore digéré leur première rencontre. Il faut dire que, des fois, Lola n’a pas trop le sens des limites. Je l’avais invitée chez moi après l’école pour « faire notre devoir de français » (c’est-à-dire continuer la conversation qu’on avait commencée dans le cours de français). Dès qu’on a mis les pieds dans la maison, Lola s’est précipitée vers le frigo et s’est versé un grand verre de jus, comme si elle avait vécu avec nous toute sa vie. Moi, ça ne m’a pas dérangée, mais ma mère, qui travaille à la maison et qui est donc toujours (TOUJOURS) là, s’est appuyée sur le cadre de la porte et l’a regardée faire, avec une espèce de sourire crispé.

    — Trop parler, ça donne soif, hein ? a-t-elle dit, un peu trop perspicace à mon goût.

    Lola s’est essuyé la bouche sans rien répondre, mais elle a rougi un peu. Je pense qu’elle venait de se rendre compte qu’elle avait brûlé les étapes.

    — Bonjour, a-t-elle fini par articuler.

    Puis, elle a relevé le menton et est redevenue elle-même.

    — Je m’appelle Lola. J’ai eu le plaisir de rencontrer votre fille aujourd’hui dans le cours de français. On s’est mises en équipe pour un projet, et elle a eu la gentillesse de m’inviter pour qu’on puisse y travailler dès ce soir. Vous savez, il n’y a pas beaucoup de place chez moi… J’habite seule avec ma mère, et notre appart est tout petit.

    Sur ce, elle lui a servi un sourire angélique. Elle a refermé la bouteille de jus, l’a replacée dans le frigo, s’est dirigée vers l’évier et a lavé son verre devant nous, même si on a un lave-vaisselle. J’étais bouche bée.

    C’est même elle qui m’a demandé, comme si de rien n’était, comme si on était chez elle, en fait :

    — Tu viens ?

    Je l’ai suivie jusque dans ma chambre (comment elle a deviné le chemin ?) et, en passant à côté de ma mère, j’ai dit :

    — Quoi ? Au moins, elle n’a pas bu directement à la bouteille.

    Honnêtement, je ne vois pas ce qu’il y avait de si grave. Bon, d’accord, c’est un peu impoli de fouiller dans le frigo de gens qu’on ne connaît pas, mais Lola s’est montrée tout à fait gentille ensuite. Jamais aucune de mes amies n’avait eu un tel aplomb devant un de mes parents. J’aurais cru que ma mère aurait été charmée par la manière de s’exprimer de Lola, avec sa bonne prononciation et ses phrases bien structurées. Mais elle nous a plutôt regardées filer sans rien ajouter et n’a plus reparlé de l’incident par la suite.

    Depuis le mois de septembre, mes parents se sont habitués à voir Lola, qui passe plusieurs soirées par semaine chez nous. Ça n’a pas du tout l’air d’affecter mon père, qui nous fait de beaux sourires et nous interroge sur ce qu’on a fait à l’école, comme si on était encore au primaire et qu’on ne faisait que du bricolage. Ma mère nous laisse passer tout notre temps ensemble sans poser de questions, mais je suis sûre que ça ne fait pas vraiment son affaire. Elle n’est donc pas surprise lorsque nous débarquons ensemble pour souper en ce lundi soir d’avril, même si Lola a couché chez nous il y a deux jours.

    — Salut, les filles ! Je vous ai fait du macaroni au fromage.

    Quand ma mère annonce : « Je vous ai fait du macaroni au fromage », ça veut dire qu’elle l’a vraiment cuisiné, avec au moins quatre sortes de fromages différents (et bizarres),

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