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Mein Kopf !: Moi, Adolf H. 20 ans, drogué, prostitué
Mein Kopf !: Moi, Adolf H. 20 ans, drogué, prostitué
Mein Kopf !: Moi, Adolf H. 20 ans, drogué, prostitué
Livre électronique115 pages3 heures

Mein Kopf !: Moi, Adolf H. 20 ans, drogué, prostitué

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À propos de ce livre électronique

En 1909, un an après son arrivée à Vienne, la piste de l’apprenti peintre Adolf Hitler se perd, il n’est plus répertorié. Son empreinte ne réapparaît qu’en novembre de la même année. Après des années de harassantes recherches, d’entretiens avec son entourage le plus proche, et de fouilles dans les archives les plus secrètes, la main a été mise sur le journal intime de l’homme controversé. La rigueur scientifique, l’objectivité la plus totale, et l’honnêteté intellectuelle ont bien évidemment présidé à ce travail colossal, écartant toute influence extérieure, notamment celle de l’antinazisme primaire. Le propos n’est pas ici de porter un quelconque jugement sur la geste hitlérienne, qu’elle soit artistique, littéraire, ou politique, mais de permettre au lecteur de tenir entre ses mains un texte unique et non travesti. Ce lecteur, avisé s’il en est, se rendra ainsi compte que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ont repris, et reprennent encore, des idées, suggestions, concepts, ou plus simplement des termes, développés par le futur chef d’État.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Malgré des études de droit, Imanol Peillen se considère plus comme un Spécialiste de rien. Curieux de tout, il s’interroge ; et nous interroge ; laissant à d’autres le soin de trouver des réponses, et l’appréciation de la qualité de ces éventuelles réponses. Véritable globetrotteur, de ses écrits de voyage et de ses lectures touche-à-tout, il tire des récits décalés, caustiques, et qui gardent un pied dans le monde réel.
LangueFrançais
Date de sortie6 oct. 2021
ISBN9791037740038
Mein Kopf !: Moi, Adolf H. 20 ans, drogué, prostitué

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    Aperçu du livre

    Mein Kopf ! - Imanol Peillen

    **

    De 1908 à 1913, l’apprenti peintre Adolf Hitler est à Vienne. Grâce aux registres obligatoires tenus par les logeurs, hospices, ou hôtels, le jeune Adolf, 19 ans lors de son arrivée, est facilement traçable.

    Déjà, il laisse des traces sur le mur blanc de l’Histoire, cette Histoire qu’il écrira avec une grande hache. Son long séjour dans la capitale de l’Empire austro-hongrois alterne entre vie de bohème et disette, selon les ressources dont il dispose.

    En septembre 1909, la piste du futur écrivain se perd, il n’est plus répertorié. Son empreinte ne réapparaît qu’en novembre de la même année. Ce sont donc presque deux mois qui manquent aux historiens pour compléter la biographie du chef d’État en devenir. Cette disparition volontaire a entraîné nombre de spéculations sur les activités auxquelles a dû se livrer le plus célèbre moustachu pour survivre.

    Après des années de harassantes recherches, d’entretiens avec son entourage le plus proche, et de fouilles dans les archives les plus secrètes, la main a été mise sur le journal intime de l’homme controversé. La rigueur scientifique, l’objectivité la plus totale, et l’honnêteté intellectuelle ont bien évidemment présidé à ce travail colossal, écartant toute influence extérieure, notamment celle de l’antinazisme primaire. Le propos n’est pas ici de porter un quelconque jugement sur la geste hitlérienne, qu’elle soit artistique, littéraire, ou politique, mais de permettre au lecteur de tenir entre ses mains un texte unique et non travesti. Ce lecteur, avisé s’il en est, se rendra ainsi compte que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ont repris, et reprennent encore, des idées, suggestions, concepts, ou plus simplement des termes, développés par le futur chef d’État.

    Jeudi 16 septembre 1909

    « Parti sans laisser d’adresse ». J’imagine que c’est avec ces mots que la brave Dame Oberlechner a rempli son cahier de locataires ce matin. J’ai quitté cette pension du 58 Sechshauser Strasße après seulement trois semaines, sans un sou en poche et sans idée quant à mon avenir. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quand mange-t-on ? Voilà mes interrogations de ce matin.

    Cela fait maintenant plus d’un an et demi que je suis arrivé à Vienne, la ville des rêves et de la musique, et aujourd’hui je suis libre : n’ayant pas les moyens de me payer un logement ce soir, je n’aurai pas à m’inscrire sur les registres que tiennent les logeuses et les hospices et que la police impériale consulte à loisir. Et puisque je n’ai plus rien, en plus d’être libre comme l’air, je suis aussi léger que lui. Je pars donc vers l’ouest, où m’attend l’Empereur, ou peut-être plutôt son château de Belle fontaine, ou Schönbrunn comme on dit ici. En quinze minutes je suis devant, et salue pour la dernière fois la demeure rococo et son locataire, François-Joseph Ier. Tu ne me connais pas, tu ne connais personne, mais tout le monde te connaît. Tu vas entendre parler de moi, Majesté !

    Maintenant que j’ai présenté mes respects, mon obligation de la journée est remplie, et je ne sais pas quoi faire. D’abord, je dispose de combien ? Vingt couronnes et quatre heller… Aïe ! Je vais commencer ma vie d’artiste libre modestement. Une pause détente me fera le plus grand bien pour mieux réfléchir ensuite ; et marcher sera bénéfique en plus d’être économe. D’habitude, il faut environ une heure pour ma destination ; j’ai donc deux heures devant moi. Que ces quartiers périphériques sont laids ! C’est construit pour le peuple et par le peuple, ça. Le Stadtpark est habituellement calme, un peu à l’écart du centre, un lieu idéal pour une bière et une relaxation.

    À peine eus-je commencé à m’assoupir que des hordes teutonnes envahissent ma verte prairie, avec leurs enfants sales et braillards. Voilà ce que deviennent nos beaux jardins viennois : des espaces à pique-nique-barbecue pour des immigrés allemands qui pensent tout savoir mieux que tout le monde. Satanés donneurs de leçons ! Non seulement ils mangent notre pain, mais en plus ils crachent dans la soupe. Je préfère partir, les Teutons m’énervent trop. Je serai plus tranquille au Volksgarten, au milieu des roses entretenues par de vrais Autrichiens. Je marche d’un pas décidé, l’air renfrogné, la tête dans les épaules. J’arrive alors que le soleil décline déjà : les heures défilent quand on est en colère. Éreinté par mes émotions, je m’étale de tout mon long dans les fleurs. Aïe, ça pique un peu, mais je devrais réussir à dormir.

    Vendredi 17 septembre 1909

    Quelle idée de venir ici. Ce doit être un Polonais qui m’a soufflé cette suggestion pendant que je marchais. Mes seuls vêtements sont en haillons maintenant. J’ai de la chance, je n’ai pas été volé par un Bosniaque cette nuit. Mais il ne faut pas baisser la garde. D’abord, un café : les Wiener Kaffeehaus sont là pour ça, les journaux sont à disposition, et la boisson n’est pas à renouveler. À six heller la grande tasse, moins la bière d’hier, il me reste 19,94 couronnes. Au moins, le café est bon ; servi par un Italien, mais bon… Les petites annonces : personne ne cherche un architecte, mais des soupes populaires seront mises en place dès la semaine prochaine pour les déshérités. Voyons : aujourd’hui, c’est le jour des mahométans, demain des juifs, et dimanche des normaux. Donc dès lundi je me mets à chercher du travail, et je prends la fin de semaine pour moi. Du coup, ayant du temps, si j’allais au Belvédère voir mes vieilles copines ? Ça fait longtemps, et ça me fera passer un bon moment. Mes pérégrinations me mènent à la Schillerplatz, l’Académie des Beaux-Arts, l’endroit précis où l’on m’a refusé, moi, il y a deux ans pour travail insuffisant, puis encore l’année dernière sans même me laisser passer le concours. Mes pas me guident vers le passé dès mon deuxième jour de liberté ; l’histoire est ironique, et elle le sera encore plus quand mon nom scintillera dans les têtes et devant les yeux. Heureusement, la brasserie à côté va me calmer les nerfs : Bières et Bièrettes ! Un nom enchanteur. Une patate, un cèleri, une bière, le tout pour 49 heller. Il me reste 19,45 couronnes.

    Alors que je sors repu, je tombe nez à nez avec le Staatsoper, l’Opéra national ! Mon ami, mon amant, mon rêve ; toi que j’aurais aimé concevoir et construire. Notre rencontre remonte à ma première visite à Vienne, au printemps 1906. J’étais venu voir Tristan, du grand Wagner, dirigé par le non moins grand Gustav Mahler. Ce jour-là, tu m’as transporté ; c’était un 8 mai. Chaque 8 mai revêt une signification particulière pour moi. C’était ma première fois : première visite à Vienne, premier vrai opéra, première rencontre avec Wagner et Mahler. Oui, ce 8 mai me marquera longtemps. Si tu le permets, je vais m’asseoir sur tes marches pour mieux te sentir, mieux me souvenir, pour être au plus près de toi.

    Samedi 18 septembre 1909

    — Raus ! Schnell !

    Voilà comment un policier me parle, à moi, un authentique enfant du pays, un véritable edelweiss alpin. D’autant que son accent me laisse croire qu’il n’est pas complètement de souche… Et il me parle comme à un malpropre parce que je me suis assoupi sur l’Autel de ville. S’il savait à qui il parle ce guignol avec un uniforme et un bâton. Je suis un Hitler, moi, Monsieur. Et pas n’importe lequel ; celui qui sera ! Qui sera quoi ? Je ne sais pas encore, mais ils le verront bien assez vite. Mon père était né Schicklgruber, du nom de sa mère, et de père inconnu. À treize ans, il était venu travailler ici comme apprenti cordonnier et, paraît-il, sa magnifique voix de wagon de tête (de turc, de mouton, de nègre, de Delco, de gondole, de lotte, de veau) lui avait permis d’être chanteur à la synagogue ! Ma mère était fière comme une brasseuse. Heureusement, il a réussi à changer son nom de caniveau en ce bel Hitler : le H sonne doux, comme un léger coup de vent qui précède la tempête ; puis le TL vient percuter la langue, tel un roc qui frappe l’eau ; et enfin ce R qui évoque le crépitement de la braise. Et le prénom que ma maman chérie m’a choisi : adal-noble, et wolf-loup. Adolf, le loup noble. Hitler, lui, vient de hütte, la cabane. Le noble loup sort de sa cabane ! C’est moi, c’est exactement moi, quittant la campagne pour conquérir la capitale de l’Empire !

    Je rêvasse, et je ne m’aperçois pas que le temps file. Or ce soir, on joue Wagner ! Les Maîtres chanteurs de Nuremberg ; je le connais par cœur, mais je ne m’en lasse pas. Les places les moins chères sont à 7 heller, j’ai donc encore en poche 19,38 couronnes. Ce sera pour moi une nuit de cristal, scintillante, brillante, éclatante, même si je devrai rester debout pendant le chef-d’œuvre. Wagner mérite bien ça. J’irai dormir au bord du Donaukanal pour respirer l’eau.

    Dimanche 19 septembre 1909

    L’angélus de ce dimanche me réveille de bonne heure. Le doux bruit de l’écoulement du canal me tire lentement de ma torpeur tandis que mes yeux s’ouvrent vers le Stadttempel, la synagogue de la cité. C’est donc ici que mon père venait chanter… Si l’extérieur est plutôt austère, comme les Juifs d’ailleurs, l’intérieur est magnifique : ses colonnes de marbre, ses boiseries, son velours, son agencement qui me rappelle l’Opéra. Tout sent l’argent ici. Ils sont chanceux les Juifs qui viennent se recueillir ici. Si mon père s’était converti, je suis sûr que la douceur du lieu l’aurait pénétré et qu’il aurait été moins violent et tyrannique.

    Le rabbin m’a abordé : il m’a demandé ce que je faisais dans la vie, si je venais souvent ici, etc. Ma

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