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Vivre pour un autre: Témoignage
Vivre pour un autre: Témoignage
Vivre pour un autre: Témoignage
Livre électronique106 pages3 heures

Vivre pour un autre: Témoignage

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À propos de ce livre électronique

La maladie peut attraper chacun d’entre nous sans prévenir. C’est un grand loto de la malchance. On croit à tort qu’elle ne touche que le malade mais c’est une famille entière qu’elle met à rude épreuve. Les membres d’une famille deviennent aidants pendant sept années pour s’occuper du grand-père victime de deux AVC ayant entraîné de lourdes séquelles. Ce livre retrace un parcours du combattant. Entre moments de bonheur et de tristesse, l'auteure conte son histoire familiale et donne quelques conseils pour vivre cette situation au mieux.

À PROPOS DE L'AUTEURE

À la suite de deux AVC, Pauline Giroux devient aidante auprès de son grand-père pendant sept ans. Elle écrit ce livre pour immortaliser cette période riche en émotions variées et pour rendre compte de l’incidence de la maladie dans le quotidien d’une famille.
LangueFrançais
Date de sortie17 mai 2021
ISBN9791037726346
Vivre pour un autre: Témoignage

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    Aperçu du livre

    Vivre pour un autre - Pauline Giroux

    Partie 1

    Notre histoire

    Chapitre 1

    Le commencement

    Mon grand-père a toujours été d’une exemplarité dans tous les domaines. Physiquement, il ne buvait pas, ne fumait pas, était très sportif et prenait soin de sa santé. Humainement, c’était une personne très serviable envers sa famille, ses amis et voisins. Il profitait de sa retraite dans sa campagne aveyronnaise natale avec son épouse. Tout allait bien dans le meilleur des mondes.

    En mars 2013, quelques semaines avant son 74e anniversaire, mes parents et mon frère viennent de passer une semaine de vacances en Aveyron pour rendre visite à mes grands-parents. Le jour du départ, un samedi, mon père remarque des changements de comportements anodins chez mon grand-père. Ce dernier a descendu les escaliers pieds nus, oubliant ses chaussons à l’étage. Au moment de partir, mes grands-parents sortent saluer la voiture qui repartait vers Paris mais impossible de convaincre mon grand-père de mettre un manteau malgré le froid glacial. Changements minimes a priori, mis sur le compte de l’émotion… pas de quoi s’alarmer.

    En arrivant à Paris le soir, mes parents me confient leur ressenti… il y avait au fond d’eux quelque chose d’anormal, une mauvaise intuition. C’est seulement le lendemain que ma grand-mère, par téléphone, commence à s’inquiéter. Les changements de comportement sont de plus en plus visibles : discours légèrement confus, une tendance à chantonner plus souvent que d’habitude, regard un peu perdu. Ce qui décide ma grand-mère à appeler le médecin en urgence est le moment où mon grand-père se met à uriner dans l’évier de la cuisine sans se rendre compte de son acte. Le lundi, le médecin vient à domicile examiner mon grand-père. C’est un médecin remplaçant, plutôt jeune, qui écoute le récit complet fait par ma grand-mère dont le fameux épisode de l’évier qui semble plutôt alarmant. Le médecin pose alors quelques questions à mon grand-père : quel âge avez-vous ? Comment vous appelez-vous ? Dans quel pays vivez-vous ? Quel est le nom du Président de la République ? Toutes les réponses données par mon grand-père sont bonnes… toutes sauf celle du Président à laquelle il est dans l’incapacité totale de répondre.

    Compte tenu de ce que le médecin savait et de ce manque de réponse sur le Président que tout le monde est censé connaître, c’était le moment parfait pour partir en urgence en ville faire des examens complémentaires. Au lieu de cela, le médecin n’est pas choqué et sa seule recommandation est de prendre rendez-vous dans un centre radiologique. Aussitôt parti, ma grand-mère contacte immédiatement le centre en question qui avait par chance un désistement le jeudi après-midi.

    La semaine se passe dans l’angoisse et le doute et jeudi arrive enfin. Arrivés au centre de radiologie, l’examen se passe et un médecin convoque ma grand-mère en urgence. Un hématome frontal de 4 cm vient d’être détecté dans la tête de mon grand-père. Cet hématome, qui n’est rien d’autre que le début d’un AVC, est à l’origine des changements de comportement et a pris de l’ampleur ces derniers jours. Pour faire simple, quand les messages de prévention rappellent qu’un AVC doit être pris en charge dans l’heure, mon grand-père est resté avec une poche de sang dans le front pendant 6 jours !

    Le problème est que mon grand-père n’a montré aucun des symptômes typiques de l’AVC : pas de bouche tombante, pas de chute, pas de paralysie… seulement des petits signes étranges. Cependant, après 6 jours d’attente due à un mauvais diagnostic médical, il était temps d’agir. Mon grand-père doit partir en hélicoptère en fin d’après-midi pour Toulouse, mais nous avons encore joué de malchance. L’examen ayant pris du retard, l’hélicoptère ne peut plus partir et il faut dépêcher une ambulance qui n’a pris la route de Rodez qu’à 21 h pour rejoindre Toulouse 1 h 30 plus tard.

    Du côté de ma grand-mère, imaginez le choc provoqué par cette annonce ! C’est à la fois un soulagement car une cause a été trouvée mais surtout un chamboulement total. Tout est remis en question et seules les personnes ayant déjà vécu un événement similaire peuvent comprendre dans quel état d’esprit nous sommes. L’hôpital de Toulouse disposait, à quelques minutes, d’une résidence d’accueil pour accompagnants et aidants. Elle réussit à louer une chambre dans cette structure pour rester auprès de son mari le temps de l’hospitalisation.

    À cette annonce, ma tante rejoint ma grand-mère à Toulouse pour une semaine. Les médecins établissent un diagnostic plus précis. Mon grand-père a donc bien fait un AVC et c’était une véritable chance qu’il soit encore en vie. Cependant, il faut stabiliser la progression de cet hématome pour que cela ne dégénère pas plus. Les médecins ont également découvert une information supplémentaire : mon grand-père est atteint d’une maladie extrêmement rare qui fragilise les vaisseaux sanguins du cerveau. Pour preuve, ils ont décelé plusieurs petits hématomes sans gravité qui sont passés inaperçus ou qui ont pu provoquer de microchangements.

    C’est à ce moment que l’on commence à se faire des films : ai-je été témoin d’un changement ? Ai-je remarqué des anomalies ? À ma grande surprise, je dois reconnaître que oui, j’avais bien remarqué quelques bricoles par le passé. Quelques mois avant son AVC, j’étais venue passer un entretien d’embauche pour un stage de fin d’études en Aveyron. J’ai donc passé quelques jours avec mes grands-parents. L’entretien s’était terminé par une réponse positive et nous avions décidé pour fêter ça de partir en ville faire les boutiques. Nous étions passés dans un magasin de bazar et je me suis souvenue que mon grand-père, d’un naturel blagueur et joyeux, avait essayé toutes les perruques du rayon « Fête » pour rigoler. Sur le moment, j’avais attribué cette réaction à la joie à la suite de mon entretien mais je me souviens aussi avoir pensé qu’il était un peu « trop » surexcité. Je me souviens aussi

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