MOI LECTRICE “J’AI DONNÉ MES OVOCYTES À MON FRÈRE”
“C’EST MOI QUI AI POSÉ LA QUESTION. C’était un soir d’été, on prenait l’apéro. Mon frère et moi avons dix-huit mois d’écart, je suis la plus grande. Il est en couple avec un homme depuis quinze ans. De mon côté, je suis mariée et j’ai trois enfants, deux adolescents et un petit dernier. Nous étions peu de temps après la naissance de mon bébé, on parlait de leur désir d’avoir un enfant. Mais comment faire? J’ai proposé la chose comme ça, naturellement: “Et pourquoi je ne vous donnerais pas mes ovocytes?” Je m’étais dit que si mon frère devait avoir des enfants, j’aimerais qu’ils puissent ressembler à Jérémy, son compagnon et du coup le papa génétique. Mais aussi à mon frère, par mon biais. Histoire aussi que les futurs enfants sachent d’où ils viennent.
J’en avais Le souci est qu’en France, tout ceci n’est pas autorisé. C’est donc aux États-Unis, en Californie, que le projet allait se réaliser. Mais avant de m’y rendre a débuté un parcours médical du combattant. J’ai dû passer par de nombreuses prises de sang, une batterie de tests. J’ai aussi été suivie par une psychologue française à qui j’ai expliqué le projet. Nous étions en plein Covid: confinements, fermeture des frontières et interdictions de voyage ne nous facilitaient pas la tâche. Mon frère et son ami ont tout de même trouvé une agence spécialisée dans les FIV aux États-Unis. Nous avons envoyé des documents, des tests génétiques, des échographies, les analyses chromosomiques pour être sûr que l’enfant serait en bonne santé, combien j’avais d’ovocytes par mois… Par une autre agence, on leur a aussi proposé une donneuse anonyme mais ils n’ont pas voulu, ils ont dit: Mon frère, son compagnon et moi.
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