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Les manipulateurs, pourquoi mentent-ils tous ?
Les manipulateurs, pourquoi mentent-ils tous ?
Les manipulateurs, pourquoi mentent-ils tous ?
Livre électronique204 pages2 heures

Les manipulateurs, pourquoi mentent-ils tous ?

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À propos de ce livre électronique

Ne sont perdus d’avance que les combats auxquels vous renoncez. Si vous pensez être surexposé aux manipulateurs, c’est que vous manquez de ressources pour combattre leurs mauvaises intentions. Apprenez à détecter les fourbes, à décrypter leurs ruses et à conjurer leurs stratégies machiavéliques. Ce n’est pas à l’école que cela s’apprend !
LangueFrançais
Date de sortie22 avr. 2014
ISBN9782312022017
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    Aperçu du livre

    Les manipulateurs, pourquoi mentent-ils tous ? - Armand Mabille

    cover.jpg

    Les Manipulateurs

    Pourquoi mentent-ils tous ?

    Armand Mabille

    Les manipulateurs

    Pourquoi mentent-ils tous ?

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    Du même auteur

    Ouvrages professionnels 

    Une bible pour le commercial, Éducation-Culture, Bruxelles, 1979.

    Un profil pour faire face, ABM Éditions, Paris 2010.

    Récits et poèmes

    Toile d’épeire, Éditions Vergote de Lanscheere, Bruxelles, 1974.

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-02201-7

    Introduction

    Cet ouvrage vous informe des noirs désirs lovés en germe dans les grossiers appétits. Pour ne pas subir l’avenir, décidez-le. C’est important, parce que c’est là que vous allez vous installer plus tard. L’amour et la liberté sont les plus beaux cadeaux de la vie. Prenez-en soin ! Offrez-les à ceux que vous aimez, ce sont les seuls trésors qui ne diminuent pas au partage.

    « …Nul n’est mauvais de son plein gré » PLATON.

    360° autour du manipulateur

    Trop fort ! Plus personne ne pourra vous abuser. Vous allez voir venir les hâbleurs avec une confiance débridée. Même plus peur ! Cet ouvrage vous met à l’abri des maléfices du tricheur dont les mauvaises intentions suintent par les fissures du masque ! Écoutez votre intuition. Si la contre-offensive précède la ruse, elle l’empêche. On ne vous aura plus !

    Des pulsions difficiles à juguler arriment le manipulateur à d’impérieux désirs. Il ment parce que son plaisir est impossible à partager. Cet illusionniste épingle des proies non consentantes à son tableau de chasse et sa dégénérescence morale lui enlève le scrupule. S’il arrive à ses fins, c’est que la chair est faible et l’esprit critique peu instruit. Certes on ne tue pas les mouches au bazooka… sauf si elles portent le choléra. Refusez d’être une victime !

    La publicité ancre un réflexe d’achat. Le vendeur ramène les besoins de son client à son unique solution. Le maître enseigne sa vision du monde. Les parents éduquent leur progéniture. Le pervers bafoue la vérité pour enfler son plaisir. Le journaliste oriente les opinions. L’« influençologie » s’intéresse aux leurres qui permettent aux loups de séduire les agneaux.

    Chapitre 1 : Lapine et Renardeau

    Dans un écrin de verdure scintillant de rosée, Lapine étourdie scrutait l’horizon, les yeux écarquillés par les éclaboussures du soleil dans l’aiguail du matin. Franc du collier, Renardeau surgit du fourré et lui tint ce langage empressé :

    « Vous me semblez embarrassée, jeune amie. Que vaut ce tourment ?

    – C’est que je ne retrouve plus mon terrier, mes lapereaux vont se languir ! gémit-elle

    – Voyons, fit le renard dans une posture d’expert, vous veniez de là pour vous rendre ici, je vois parfaitement où vous devriez aller, je connais votre route.

    – Cependant, belle amie, vous n’êtes pas sans savoir que chez nous, les renards, tout service réclame salaire. Je peux vous indiquer le chemin, mais j’y mets une condition : Il faudra vous acquitter de quelque sacrifice pour un si précieux renseignement ! Oh je vous rassure, il vous en coûtera peu et vos petits ne seront point lésés. Au contraire, ils retrouveront plus vite leur maman… Vous allez juste m’accorder de ces faveurs amoureuses dont vous, lapines, détenez le secret… les renardes se montrent peu avenantes en cette saison. On raconte même chez nous, que les lapines déploient des charmes extraordinaires toute l’année pour les vigoureux qui s’y prennent bien. Voyons s’il s’agit-il là d’une pure légende !

    – N’y songez pas, messire Renardeau, nous ne sommes pas de la même espèce…

    – Dans ce cas, belle dame, je continue ma route, et vous, cherchez la vôtre !

    – D’accord, petit renard, fais-moi l’amour et dis-moi où j’habite. »

    S’étant exécuté du mieux qu’il pût, Renardeau, soulagé des ardeurs qui le tenaillaient, s’acquitta de l’explication suivante :

    – « Tu fais cent mètres en ligne droite, cent mètres à gauche, cent mètres à gauche puis cent mètres à gauche et tu seras chez toi ».

    Il ne fallut que peu de temps à Lapine pour croiser à nouveau Sire Renard…

    – « Petit renard, je suis à nouveau égarée !

    – « C’est ahurissant ce que tu peux être maladroite. Une lapine avec une cervelle de moineau, ce n’est pas fréquent, railla-t-il. Je veux bien t’indiquer le chemin, mais tu connais le prix… »

    Elle eut envie de décliner la proposition, mais l’enjeu valait la chandelle. Qu’adviendrait-il de ses lapereaux par si longue absence ? Elle connaissait l’effort à consentir, et ce fieffé coquin avait belle allure. Elle se mit à préférer le piège de maître Goupil au devoir, se trouvant plus jolie dans le dithyrambe du renard que devant son acrimonieux miroir. Elle céda sans trop de résistance.

    Aussi, lorsqu’ébouriffée, elle sortit de la tanière, elle tenait une nouvelle feuille de route :

    – « Tout droit sur cent mètres, cent mètres à droite, cent mètres à droite et puis à nouveau cent mètres à droite. Là, tu seras chez toi. », (ou mieux, laissa-t-il échapper dans une bouffée de rire sardonique…).

    Lapine reprit ce nouveau périple sans coup férir et se retrouva à nouveau, vous l’avez deviné, face au jeune renard, trépignant d’impatience.

    – « Ô Renardeau, c’est désespérant, je suis à nouveau perdue, aide-moi, je t’en supplie…

    – Décidément Lapine, tu es aussi sotte que jolie. Je veux bien t’expliquer, mais tu connais mes conditions !… »

    Et vous, aimeriez-vous savoir où la petite Lapine est arrivée ? Je veux bien vous le dire… mais à une condition… !

    Lisez ce « traité d’influençologie » avec la plus grande attention, c’est votre gilet pare-balles aujourd’hui et votre ticket gagnant pour l’avenir…

    Au fait, vous êtes-vous inquiété (e) des lapereaux ? N’était-ce pas là l’essentiel ?

    Comment Renardeau a-t-il grugé Petite Lapine ?

    Pour combler son désir, Renardeau s’engage à réaliser le rêve de Petite Lapine avec un bouquet de promesses. Il argumente. L’offre est irrésistible parce qu’elle prend la forme maligne d’un échange qui devrait profiter à la dupe. C’est l’enchère sublimée, forme subtile de la manipulation qui rend la proie consentante, voire ravie. L’exhortation magnifie le besoin par des suggestions inductives, des images mentales qui verbalisent un désir sur l’écran des illusions.

    Les plus faciles à berner sont les ignorants. Quand on ne sait pas, on fait confiance à quelqu’un qui a l’air de savoir et on le croit, surtout s’il explique bien. Ensuite on répète ce que l’on a retenu comme on l’a compris, pourvu que les faits soient ramenés à son propre avantage. On est trompé par ignorance, puis on trompe par conviction et par orgueil. Croyances et fausses vérités contaminent la mémoire collective. Le mensonge circule de bouche à oreille et infecte des communautés entières. La synergie des convaincus renforce l’adhésion des niais et finit par engluer les sceptiques.

    Bernard de Clairvaux croyait aux miracles de la bible parce que des millions de personnes y croyaient. Six individus suffisent aujourd’hui à diffuser une rumeur mondiale. Les malins le savent et confirment n’importe quoi, pourvu qu’ils en tirent profit. Les manipulateurs colmatent les brèches du savoir à coup de forfanteries. La démonstration est supplantée par les sentiments. Les émotions racoleuses s’accrochent aux esprits buvards comme des champignons sur le bois humide. Mettez du baume sur vos mensonges, ils passeront pour vrais. « Mentez, mentez, il restera toujours quelque chose ! ». Un principe cynique consiste à dire ce que l’autre a envie d’entendre pour assoupir sa vigilance. Les bonimenteurs appellent cela empathie pour apaiser leur remord. En reconnaissant ses idées dans la prose d’un tribun, la dupe laisse choir son fromage ! Entre le cartésien revêche qui s’exprime comme une fiche de catalogue et le camelot qui carillonne des avantages ciselés comme une robe de mariée, devinez qui enlève la timbale ?

    Promettez une chimère à un pochetron et quand l’oxygène passera du cerveau à l’estomac, vous dégoterez un candidat pour ramer sur votre galère pour des roupies de sansonnet.

    Problème d’arithmétique ? Le manipulateur veut plus qu’il ne concède et c’est souvent un leurre qu’il offre en échange de véritables sacrifices. Dans les faits, il endette celui qui se gargarise de ses compliments ou qui endosse ses cadeaux. Si la dupe ne peut rétablir l’équilibre, un sentiment d’infériorité la soumet à son bienfaiteur. Les actes qui déclenchent un torrent d’émotion sont aliénants. Une proie séduite tombe rôtie dans la gueule du loup et l’envoûté marron remboursera sa créance sous les assauts débridés du charme hypocrite puis la menace d’un recouvrement musclé. Le chantage affectif se nourrit de la phobie de décevoir. La liberté est le cadeau le plus difficile à offrir. C’est soi-même que l’on aime à travers ceux que l’on séquestre dans ses manigances. Le dominant narcissique se plaît devant ses miroirs dociles qui enluminent son image sans la réfléchir. De l’autre côté de la psyché, des esclaves rassurés par les sollicitudes du maître bénissent leurs chaînes. C’est à la saveur de l’appât qu’ils se soumettent. Si le cadeau dissimule bien l’intention, la dupe tombe dans le piège comme un moustique dans une toile d’épeire. Le faux sentiment envoûte la victime, et elle se donne sans compter. Le plus difficile, lorsque l’on a les moyens de posséder les autres, c’est de faire le tri entre ce que l’on a envie de faire, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Respect, empathie et conscience.

    Pas facile quand on est dévoré par une passion ! Le Démon ne lâche pas la proie pour l’ombre. Toute économie repose sur le principe de satisfaire un désir en échange d’une contrepartie. Les besoins les plus rémunérateurs sont virtuels : sécurité, orgueil, nouveauté, confort, argent (en rêve) et sympathie. (Occupez-vous de SON CAS et vous serez riche, aimé et bien portant). Vous voyez l’avantage des manipulateurs habiles ? Le monde tient à leur disposition des armées de benêts pour leurs dîners de cons… Après, c’est une question de conscience ! N’est pas manipulateur qui veut !

    Les maladroits éprouvent des difficultés à charmer leurs proies. Ils ne trouvent ni les mots ni le cadeau qui feront mouche. La petite logique des lieux communs impose le bon goût de manière conventionnelle. L’empressement à se faire plaisir à soi-même nuit aux relations et la gaucherie transforme le manipulateur en lourdaud. Le manque d’intelligence donne à penser que ce qui fait plaisir à soi fera plaisir à autrui.

    Les vilains ne sont pas invités à la bonne table. Aucun cartel ne les réclame. Ils n’ont pas été trempés dans ce lustre qui ripoline le langage des muscadins et leurs manières disgracieuses ne déclenchent pas de nobles sentiments. Ils sont pourtant éperonnés par les mêmes désirs que les autres, mais ils se trouvent abandonnés au milieu du gué, avec leur imagination pour unique compagne. Cette morne solitude les enlaidit encore. J’eus aimé plus de justice.

    On cajole le chat, on écrase l’araignée. On aime son chien, on tue le rat et le serpent. Les apparences forcent l’injustice. Le cloporte de Kafka dans sa métamorphose demeure la plus belle illustration du rapport injuste entre sentiments et beauté. Coupés du monde qui les héberge sans les protéger, les infréquentables ne sont pas concernés par les règles du jeu social et s’inventent un code à usage personnel. Mais quand les fils se touchent, ils pètent un plomb. A force de frustrer leurs rêves de lune, ils implosent et la violence se substitue parfois à la filouterie pour combler des attentes trop fortes. Il se trouve même des nantis, des sages, des honnêtes, des paisibles et des génies qui sortent de leurs gongs à force de ronger leurs freins. Trop de contraintes génèrent une résistance, passive d’abord, terroriste ensuite. Il est dangereux de leurrer une proie. Il ne faut pas toujours attendre le jugement dernier pour manger son chapeau ! L’individu a besoin d’homéostasie et les frustrations déséquilibrent l’ortho et le parasympathique. Nous ne sommes pas égaux devant nos fluides internes. Certains éprouvent des besoins tellement impérieux qu’ils préfèrent la paille humide du cachot à l’abstinence. Les hormones jouent de mauvais tours aux êtres plus faibles que leurs désirs.

    Certains ne contrôlent ni leurs pulsions ni leurs frustrations et cèdent à leurs démons comme on entre en religion. Ils recourent à la violence avec la légitimité d’une conscience corrompue par le vice et vivent l’opprobre comme un martyr. Les pervers ont le sentiment d’user d’un droit divin qui les mettrait en devoir de sacrifier des victimes innocentes sur l’autel de leur plaisir. Ce sont des fous dangereux à tenir à distance.

    Les débordements meurtriers demeurent très rares. Médiatisés par des fauteurs d’opinion avides de scoops, ils suralimentent la peur irrationnelle de se faire manger par la bête de Gévaudan. Cela permet de diaboliser l’animal et d’organiser des battues. Le meurtre passionnel fait recette au kiosque, mais la publicité pour le crime peut réveiller des monstres lascifs. Il convient de se prémunir contre les clichés grossis des colporteurs de gaudrioles. Pourtant, l’information est la pédagogie préventive. Il ne faut pas crier avant d’avoir mal, mais il vaut mieux anticiper. La communication manipule la conscience collective et oriente les comportements. Elle a pour vocation de moraliser et non de pousser au crime. Où est le milieu ?

    Faut-il manipuler ? Manipuler qui et comment ? Tout le monde veut gagner de l’argent, avoir de la chance au jeu et en amour, être célèbre et demeurer en bonne santé. Le moyen le plus accessible est de tondre la laine sur le dos de ses proches. Facile ! Le monde est truffé de gentils qui se laissent plumer pour une illusion. Les gens courbent l’échine pour apaiser leurs angoisses. Obéir rassure. L’hypnose collective est la science

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