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Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …: Quelle place pour le désir dans un monde centré sur la plus-value économique liée au plus-de-jouir psychique ?
Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …: Quelle place pour le désir dans un monde centré sur la plus-value économique liée au plus-de-jouir psychique ?
Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …: Quelle place pour le désir dans un monde centré sur la plus-value économique liée au plus-de-jouir psychique ?
Livre électronique274 pages1 heure

Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …: Quelle place pour le désir dans un monde centré sur la plus-value économique liée au plus-de-jouir psychique ?

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À propos de ce livre électronique

Que visons-nous au juste quand nous voulons réaliser une plus-value ? Quels processus psychiques sont alors mobilisés dans notre inconscient lors de cette quête de profit ?
Dans cet essai, l’auteur interroge la recherche de la rentabilité, inhérente à toute plus-value, sous l’angle de la psychanalyse. Seront ainsi recroisés les registres Imaginaire, Symbolique et Réel en reprenant les choses depuis le « mehr lust » freudien, l’au-delà du plaisir, et le néologisme proposé par Lacan du « plus-de-jouir ». Mais cette intime Jouissance attendue dans toute plus-value sera, par le fait même de la parole qui s’y incorpore, irrémédiablement hors d’atteinte. Et pourquoi cela ? C’est tout le chemin que propose de parcourir cet ouvrage.
Il nous conduira à revisiter la mythologie, la linguistique, la littérature, les pulsions, la jouissance, les fantasmes, les actes manqués, l’hystérie et les rêves.
S’appuyant sur la psychopathologie de nos vies quotidiennes dévoilée par Freud, le lecteur aura la surprise de constater que le ratage de la jouissance peut aussi déboucher sur une paradoxale réussite. Celle d’un “moins-de-jouir“ qui est le désir même.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Michel Forné est médecin psychothérapeute. Il pratique la psychanalyse à Mulhouse.
LangueFrançais
Date de sortie10 avr. 2020
ISBN9791037706393
Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques …: Quelle place pour le désir dans un monde centré sur la plus-value économique liée au plus-de-jouir psychique ?

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    Aperçu du livre

    Les saumons ne rêvent pas de remontées mécaniques … - Michel Forné

    Du même auteur

    L’Inconscient ça (nous) parle !       Edition L’Harmattan – 2013

    L’écheveau des échecs        Edition Edilivre – 2015

    (essai psychanalytique autour du jeu d’échecs)

    Eidesis, palimpseste d’étoiles      Thot édition – 2016

    (la lettre peinte, écrite et interprétée) et coll.

    Entrez, c’est tout vert             à paraître – avril 2020

    (imprécis de linguisterie loup-phoque) et coll.

    ***

    Articles parus depuis 2011 accessibles à :

    Analuein, revue de la Fédération européenne

                  de Psychanalyse de Strasbourg)

    www.youscribe.com/dr.forne/

    https://www.youtube.com/channel/UCHtbkR_IKVhw2WU4HVEAuBw

    Association Lacanienne Internationale :

    https://www.freud-lacan.com/getpagedocument/7117

    « L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »

    Malaise dans la civilisation

    Sigmund Freud

    « L’homme est tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. »

    Malaise dans la civilisation

    Sigmund Freud

    *

    « Qui trouve a mal cherché. »

    Souvenirs de l’inconnu

    Rutger Kopland

    Introduction aux dialectiques économiques

    Une image contenant conteneur Description générée avec un niveau de confiance élevé

    Qu’est-ce que le « plus-de-jouir » évoqué par le psychanalyste Jacques Lacan en analogie à la plus-value économique décrite par Karl Marx ? C’est la question que me posait un collègue médecin avec qui nous devisions psychanalyse et complexités du monde.

    Aurais-je quelques abords pédagogiques pour y réfléchir, m’interrogeait-il, et pourquoi avais-je soutenu que ce plus-de-jouir ne peut se départir de la parole qui, en même temps, constitue son entrave ? Je le remerciais pour sa question et sa curiosité et en étais heureux. Heureux parce que cette demande d’éclaircissements me poussait à vouloir toujours davantage partager mon intérêt pour l’inconscient, cette autre scène¹ qui est en nous, et parce que cela me contraignait à essayer de rendre intelligibles des concepts ardus et parfois abstraits. Concepts nécessitants, pour les assouplir, de les travailler longtemps, que ce soit du point de vue théorique ou clinique.

    Alors en piste pour approcher cette notion d’économie² qui,

    comme son étymologie l’indique, est aussi la « gestion de la maison ». Cette dernière déjà comme métaphore de notre « monde intérieur » …

    Le néologisme plus-de-jouir sur lequel nous avons démarré cet essai fut avancé par Lacan tout au long de deux séminaires³ pendant lesquels il développa cette comparaison psychique ; séminaires tenus de 1968 à 1970 en des périodes d’agitations sociales et d’ébullition intellectuelle fécondes.

    Rappelons succinctement que la plus-value est un concept d’économie forgé par Karl Marx en 1867 dans son livre

    Le capital⁴. Il y décrivait et interrogeait les valeurs attribuées aux objets d’échanges et comment nous nous positionnions par rapport à elles au sein de ce que l’on nomme l’économie de marché. Nous pourrions présenter ces rapports sous quatre degrés de complexité différents :

    *) Tout d’abord envisageons ces objets dans une économie de type troc. Dans ce cas, les marchandises sont affectées d’une valeur dite d’échange. Leurs prix sont alors simplement ceux des objets eux-mêmes à qui l’acheteur intéressé attribuera une valeur subjective et/ou fonctionnelle non chiffrée. Pour obtenir cet objet, il lui faudra s’en délester d’un autre en sa possession, estimé de valeur équivalente en direction du vendeur également intéressé, et avec qui il réalisera ce commerce.

    *) La valeur d’un objet peut aussi être celle de sa vente réelle, sans troc cette fois. Dans ce cas le prix à payer est celui du prix de revient, c’est-à-dire du prix des matériaux nécessaires à sa fabrication. Cette somme doit permettre au producteur d’acheter de nouvelles matières premières pour de nouvelles productions, dans une boucle économique simple, sans pouvoir vivre réellement de ce commerce.

    *) Cette précédente valeur (le prix de revient) pourra se majorer du prix du travail lui-même. Il s’agira d’un surcoût, idéalement le plus équitable possible, et basé sur le coût du travail. Si le travail est réalisé par un ouvrier, ce prix de vente devra lui permettre (tout comme au producteur) de vivre de cette production. L’équation serait alors :

    Prix de vente = [prix de revient + prix du travail

    +/– salaire]

    ou encore : prix de vente – [prix de revient + prix du travail

    +/ – salaire] = 0

    *) Marx introduisit une variation du résultat final par l’intermédiaire d’un paramètre supplémentaire :

    [Prix de vente + ∆] – [prix de revient + prix du travail +

    éventuel prix du salaire] > 0

    avec ∆ = Plus-value

    avec ∆ = Plus-value

    Prix final

    Cette valeur extra (ici +∆) constitue la plus-value, c’est-à-dire un reste positif après qu’aient été défalqués du prix final,

    le prix de revient, le prix du travail et l’éventuel salaire ouvrier. Ce reste sera éminemment subjectif et source potentielle de déséquilibres. Il viendra s’ajouter au prix de vente en tant que pur profit. De nos jours cette inadéquation est de plus en plus marquée et injuste. Des inégalités se creusent ainsi du fait d’un productivisme jouant sur le poste des salaires, sur la qualité des matières premières ou encore sur les conditions de travail, pour augmenter toujours davantage ce delta. De telles pratiques visent également à favoriser des actionnaires ou à réaliser des opérations boursières qui ne fournissent, quant à elles, aucun travail réel⁵.

    La personne qui réalise une plus-value pourra décider de conserver ce gonflement du prix final dans un capital personnel, dont elle pourra user à sa guise et qu’elle essaiera de faire plus ou moins fructifier. Elle participera ainsi à une économie dite capitaliste. C’est à cet endroit qu’apparaît la notion de profit ou de rentabilité. « Profiter » étant d’ailleurs, dans le langage courant, un terme à double-sens (ou à double tranchant…) : il peut se référer à une utilité ou à un « servir à quelque chose » (profiter de la présence d’un outil par ex.), permettre un développement (profiter d’un stage) ou faire plaisir (profiter d’un cadeau) … mais peut aussi évoquer le fait d’en retirer un gain au détriment de quelqu’un d’autre (profiter de la confiance ou de la faiblesse d’une personne pour la duper). Il en va également ainsi du mot « exploitation » qui peut servir autant à une ferme respectueuse de la terre, des animaux et des paysans qui y travaillent (une exploitation agricole) qu’à la traite d’esclaves (exploiter quelqu’un).

    I

    On ne peut faire sans pertes

    Une image contenant ciel, extérieur Description générée avec un niveau de confiance très élevé

    À côté des précédentes définitions et des équations librement adaptées ici, ce qui est également à remarquer c’est que l’usufruit du prix final n’est jamais que partiel.

    Ceci dans la mesure où le capitaliste est lui-même assujetti

    (s’il veut maintenir sa dynamique marchande) à en "perdreˮ une partie, quels que soient ses efforts pour limiter cette perte.

    Ces déperditions se font : soit par réinjection du bénéfice

    dans une nouvelle production, soit, si le producteur souhaite augmenter son temps libre, par renoncement au maintien de ses profits du fait du ralentissement de la production. En ce sens il y a bien un lien avec la dialectique hegelienne du maître et de l’esclave⁶, puisque le capitaliste (le maître chez Hegel) ne pourra conserver en totalité et en même temps, et son argent et sa production (ce qu’indique l’expression « vouloir le beurre et l’argent du beurre »). Il devra renoncer à quelque chose et, de ce fait, ne sera pas totalement libre. L’un des problèmes majeurs de notre époque est bien celui du non-renoncement à la Jouissance*, autrement dit celui de la non-acceptation de la Perte (concepts que j’écris à dessein en majuscules et que nous détaillerons plus loin). Ces mécanismes conduisant de nombreux capitalistes (mais également tout un chacun dans son rapport à l’être, à l’avoir et à autrui) à être tentés de vouloir conserver ce profit ou l’amplifier à n’importe quel prix.

    * : Les termes suivis d’un astérisque grisé, renvoient à des définitions qui, pour les lecteurs intéressés mais non-habitués aux mots de la psychanalyse, pourront se trouver dans nombre d’ouvrages dont par exemple Le dictionnaire de la psychanalyse de R. Chemama et B. Vandermersch (Larousse). Je n’en proposerai qu’un glossaire succinct en fin d’ouvrage.

    À la lumière de ces éléments-là et de ceux qui vont suivre, j’espère que l’on pourra mieux comprendre pourquoi le psychanalyste Jacques Lacan fut conduit à faire une analogie entre plus-value économique et plus-de-jouir* psychique. Cette dernière formulation lui ayant permis, de surcroît, de ne pas omettre la participation du corps réel pulsionnel⁷ dans cette économie psychique⁸.

    Il avança que cette plus-value psychique s’organisait autour de ce qu’il nomma objet « a »* : objet cause de désir*, répondant au leurre d’une mythique satisfaction primordiale qu’il s’agirait de récupérer ; satisfaction complète qu’il n’y

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