Michael Sandel: « La méritocratie est une justification de l’inégalité »
A HARVARD, OÙ IL ENSEIGNE la philosophie politique depuis 1980, Michael Sandel a tenu des générations d’étudiants en haleine avec ses cours sur la justice, compilés dans un best-seller vendu à 3 millions d’exemplaires dans le monde. Poursuivant sa réflexion éthique autour du « bien commun » dans nos démocraties fatiguées, ce penseur de gauche dénonce aujourd’hui ce qu’il nomme « la tyrannie du mérite », titre de son dernier ouvrage paru chez Albin Michel. Il y expose les limites – voire la tromperie – de cet idéal libéral largement partagé qui aboutit à l’inverse de l’objectif poursuivi: creuser les écarts entre les « premiers de cordée » et ceux restés au pied du massif. Dérangeante, sa démonstration fait écho à nos interrogations sociales nées de la pandémie. Entretien exclusif avec l’un des plus intéressants pourfendeurs du néo libéralisme contemporain.
Comment une idée aussi louable que celle de la méritocratie peut-elle se retourner
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits