Au gré des vents et des mirages: Recueil de poèmes

Par Robert Haïtam Péaud

Des poèmes hauts en couleur aux sujets variant de la culture musulmane aux thèmes universaux comme le temps qui passe, les femmes ou la beauté environnante...

Au gré des vents et des mirages égraine ses poèmes au fil du temps et des saisons qui passent, des lieux visités. Néanmoins la vallée du Todra où je vis dans le Sud-est marocain et les longues balades que j’y effectue, le monde berbère avec lequel je vis ainsi que mon ressenti sur moi-même, les événements et la société, composent les principales inspirations et thèmes de ce recueil de poésie.

Evadez-vous tout au long de ces poèmes et découvrez sous vos yeux de magnifiques et sensibles tableaux et paysages !

EXTRAIT

Le réveil


Enfin, les amandiers se sont vêtus de vert,
Partout, ça vole et ça papillonne en tous sens.
S’apprêtant à une nouvelle renaissance
La vallée savoure la sortie de l’hiver.

Sur les murs des vieux ksour tombant en poussière
Courent de petits écureuils gris pleins d’aisance.
Éternel l’adrar trône avec magnificence
Sur ces lieux où pourtant règnent froid et misère.

Dans ce presqu’Éden serpente un fougueux torrent,
Inspirateur du renouveau de la nature
Irriguant de ses bienfaits arbres et cultures.

Minuscules parcelles aux parfums odorants
Où hommes et femmes s’activent au labeur,
Souriant au retour d’un printemps prometteur.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en Vendée en 1958 et ancien paludier sur l’île de Noirmoutier, installé depuis 2008 dans une palmeraie du Sud-est marocain, Robert Haïtam Péaud a tout d’abord été gérant d’une maison d’hôtes avant de collaborer à un guide de voyage en ligne sur le Maroc et l’Espagne. Devenu en 2016 organisateur et accompagnateur de randonnées découvertes dans la vallée du Todra, les longues marches méditatives qu’il aime aussi y faire en solitaire l’ont conduit peu à peu à la poésie et à l’écriture de nouvelles.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 4 oct. 2019
• ISBN: 9782851139108

Aperçu du livre

Aux premières lueurs du jour

Dès les premières lumières du jour naissant,

Le soleil farde l’adrar de belles couleurs

Et les femmes tirées d’une exquise torpeur 

S’affairent dans le matin tout en conversant.

Des toits du ksar s’élèvent des rires d’enfants

Auxquels répondent des chants empreints de douceur

Rassurant les hommes partant à leurs labeurs

En poussant devant eux des ânes réticents.

La palmeraie a pris des atours printaniers,

L’eau y court vivement le long d’étroits sentiers,

Témoins d’un incessant et calme va-et-vient.

Au-dessus des fiers dattiers à l’air saharien,

Les feux, les chants et les rires se sont éteints.

De leur vieux ksar les hommes se sont éloignés.

Ruines du passé

Ruines du passé,

splendides murs rouge terre

à flanc de montagne

par les hommes délaissés,

des ksour tombent en poussière.

Le chant du vent

Très loin de la ville et de son marasme 

Sur le plateau règne le chant du vent

En cet endroit calme, point de sarcasme 

Seulement un tableau époustouflant 

Dans la sérénité de la montagne 

Juste des oiseaux et des papillons

Ici pas de baston ni de castagne

La palmeraie file vers l’horizon

À mes pieds s’étend son camaïeu vert

Parfois, on y devine la rivière

Bordée de roseaux et de peupliers

Tout à côté émergent des dattiers

L’âme en paix j’ai de la peine à partir

D’autant plus de mes rêves à sortir.

Désert est le ksar

Désert est le ksar,

sur les aires de battage,       

des herbes folles,

entre les murets épars,

le silence du village.

Pourquoi faut-il donc que cela m’étonne ?

Pourquoi faut-il donc que cela m’étonne,

Ses fruits mangés avec légèreté,

À peine ai-je eu conscience de l’été

Que voici déjà les couleurs d’automne.

Dame Nature change ses atours,

Colorie de-ci de-là ses parures

Pour avertir des soudaines froidures

Qui bientôt arriveront sans détour.

Une douce nostalgie nous habite,

Celle d’un printemps enjoué et fleuri,

D’un été empli de folâtreries,

De tenues sur