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Les détours du prisme - Tome 1
Les détours du prisme - Tome 1
Les détours du prisme - Tome 1
Livre électronique145 pages1 heure

Les détours du prisme - Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Ils se sont assis sur la grève près des roseaux
À la limite de leur propre vie et des flots,
Vers les hippocampes, sautillant dans les flaques d’eau
Qui vivent à la limite de la vie et de l’eau.
Bientôt, une nuit impénétrable vient les cacher
De ses bras dans le velours noir des êtres féconds.
L’œil des étoiles diminue et la Voie lactée
Est pareille aux vents des sables dans le ciel profond.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Passionné de musique et de littérature, Cyrille Vital Durand exprime sa fascination à travers la poésie et le roman. Cet ouvrage se rapproche d’un essai stylistique où l’auteur réalise son bilan existentiel à travers ses voyages et ses connaissances empiriques.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie9 juin 2023
ISBN9791037792297
Les détours du prisme - Tome 1

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    Aperçu du livre

    Les détours du prisme - Tome 1 - Cyrille Vital Durand

    Poésies, enquêtes

    Papillon

    Pour s’enfuir déjà jusqu’en l’amère euphorie

    Je veux voir la force du démon d’analogie

    Réveiller les entrailles d’un mensonge sur aujourd’hui

    Puis doubler dans le souffle du vrai de l’oubli.

    Toujours vivre en la joie sans débâcle fut aisé

    Vivre en la joie, en la joie radieuse et murée

    Vivre joie naturelle en la joie-formalité

    Pour un enfant naguère offert à la clarté,

    Mais plus loin qu’au jardin seul il fallait aller

    Ailleurs aimer, qu’en solitaire félicité.

    D’un océan bon, et d’irradiation contraire

    Où le jet transperçant vient du cœur de la mer,

    Il n’est pas à craindre et jamais de faire le tour

    Aux abysses du temps n’est pas mort le paon du jour.

    Ciseau d’or qui naguère fit miracle au jardin

    Dieu-flamme dont la lumière débordait sur demain,

    Cet œil pourpre ceint d’azur qui sans cesse en leurs jeux

    Magnétisait l’enfant d’hypnose, en chien d’arrêt,

    Déjouait toujours au ciel le piège de ses filets

    D’une hypnose primordiale tendue de jours heureux :

    C’est un devoir de mettre l’éternelle échappée

    Le parfum saisit du papillon pourchassé

    Au jour, en juste place

    D’élever en société le cœur de la gaieté

    D’en oxygéner là-haut la trop grise surface.

    Un sabre d’attraction fend au bord de son aile

    Un air qui se fond à ses vœux de ritournelles,

    Libre il flâne tout paré d’un habit de brillance

    Qui s’épouse aux couleurs des étapes de l’errance,

    Toute fleur puise un don aux trésors de son essence

    Le vrai don d’arlequin ne sait pas sa fragrance,

    Et l’eau vive ne boit pas les mille pas de ses danses

    L’ombre fraîche n’éteint pas les lueurs qu’il condense,

    Chaque lieu se fait sol à l’action de sa transe

    La terre douce est un ciel mélodieux de puissance.

    Mêmes vols par saccades, du ciel aux boissons des fleurs

    Chaque jour va bercer d’une chanson sans erreur.

    Je descends au jardin des bourgeons de candeur

    Je me laisse adopter par la mère sans douleur,

    Quand le jour devînt brun, paon de jour emporté

    J’ai vu en trébuchant la faucheuse sur les blés :

    Furent levés sur la lande des trompettes et des cors

    Le cœur a choisi le regard d’un nouveau sphinx

    Dans l’œil battait l’aile noire des cris tus du larynx

    Le cœur entend l’antenne d’un sphinx à tête de mort.

    De ce lieu j’avais cru (mais toujours étranger)

    Paradis puis de l’ombre d’être l’être en entier

    Mais de rien ici n’ai jamais participé

    L’essor et le déclin n’en suis pas concerné.

    … D’un vol en saccade, du ciel aux boissons des fleurs

    Rituel quotidien d’une chanson sans erreur…

    Il ne faudrait être qu’élément

    Pour ne point voir qu’entre les pleurs

    À ses enfants d’à part le si loin firmament

    Est inquiet de donner bien plus franche sa douceur :

    Franchir chaque enceinte vers de neuves félicités

    Aimer ailleurs, encore, c’est là qu’il faut aller

    Pas à craindre et jamais de poursuivre le grand tour

    Aux abysses du temps n’est pas mort le paon du jour.

    ***

    Le piano

    Aux bordures du piano la musique a chuté

    Et l’espace dans le matin clair s’est agrandi,

    Au tremplin du piano la musique a sauté

    Cassant un plafond de temps qu’elle ouvre à la vie.

    Elle monte partout avec le réconfort limpide

    Le chêne de la vieille armoire exhibe ses racines

    La peinture fissurée des murs est tout humide,

    Perlée ; la maison entière ajuste son ouïe fine.

    Si les objets s’éclaircissent, régressent en leur âge

    La vitre sur le jardin semble avoir disparu,

    Il pourrait s’évader quelque oiseau pris en cage

    Mais rien ne s’échappe ou ne se sent retenu

    En cet endroit où vole un hymne réconcilié.

    Deux instrumentalistes qui semblent bien s’aimer

    Embrassent leurs mains aux touches qu’ils caressent en duo ;

    Lui choisit les notes noires, puis blanches, avec un saut

    Imperceptible de ses doigts. Les blanches puis les noires

    Elle aussi, mais c’est tout entier dans le regard

    Qu’ils se découvrent musique, l’un dans l’autre absorbés

    Dont l’équilibre tient, sur l’oubli de leurs baisers.

    À côté, dans un fauteuil de velours bourgeois

    Se tient très paisible un petit homme amusé

    D’apprendre en musique qu’il y a des yeux pour les doigts

    Que ses troupes d’un autre jeu peuvent accompagner.

    Puis il trébuche et bascule dans l’ambre liquéfiée,

    Un insecte s’élance vers la dorée liberté

    Aussitôt. Les pieds d’un maître subissent l’ébranlement

    Car des ailes poussent au temps sur son œuf de présent.

    Maints sentiments d’illuminés brillent dans le miel

    Semés dans ce fil que trace le vol conquérant

    Du bel insecte qui file vers l’infini vermeil,

    Y brûle et laisse un parfum de triomphe ambiant.

    L’œil d’homme, d’un coup, se réveille autre : C’est le passé

    Qui témoigne au futur sur le banc d’à-côté

    De l’amour. Il pénètre dans un vaste salon blanc

    Dans le faste déserté d’un siècle précédent,

    Seul le piano demeure dans sa robe de laque noire

    Et de longs airs voltigent de musiques empourprées

    Autour d’êtres gracieux aux habits distingués.

    Mais sur les murs ont disparu tous les miroirs.

    Il valse avec des femmes qu’il saisit de vigueur

    Sur un soupir de Bach l’arrêt lui crève le cœur

    Il cherche l’appel sur l’eau vide, l’onde ne répond rien

    Il remet avec elle son dialogue à demain.

    Le soleil monte, et le cristal du jour mûrit

    Dehors, déjà. Reste du vin, tout prêt à aider

    L’air musical dont on fera une belle journée.

    Là, au vent, des filles parlent de la veille, se confient,

    Chuchotant, certains s’empressent de les retrouver

    Pour la masse s’étant pourléchée de leurs cheveux

    De rire soigné, qui s’adore en mèches recourbées

    De si loin tressaillant, telles des griffes de tigre bleu.

    ***

    Le soufflarin

    Dans les abruptes profondeurs se tient

    Un molosse en écaille, le soufflarin,

    Tapi dans les verts de son gîte marin,

    Il couve des lueurs au creux de sa main,

    Arrache à plaisir aux rocs de courtes phrases,

    Qu’il entoure, noie, tournoyant dans la vase,

    Puis les tranche et les vide jusqu’à plus sens :

    Bien mortes enfin elles expirent leur essence.

    À travers les systèmes et monticules

    D’eau, il transperce des mètres de lumière,

    De nonchalantes épaisseurs qu’affabule,

    L’éclat de paillettes et de métal vert.

    L’étourdissement des reflets de cristaux

    Où siègent significations buts et mots

    N’affectent point

    Le soufflarin,

    Il leur jette l’ondée gracieuse, et même bleue,

    Des larmes imperméables de ses clairs yeux

    Mathématiques, deux veloutés losanges,

    Chasse-brume à la miséricorde étrange.

    De larmes plus lourdes dispersées au fond

    Et de gestes en ritournelles, pour de bon

    Éloignés, bannis puis évaporés,

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