Les roses noires
Par Damien Billandon
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Bercé par les belles mélodies, Damien Billandon a été happé par la musicalité de la poésie. Il s’est inspiré des légendes telles que Georges Brassens et a tissé son propre univers littéraire en explorant les chansons emblématiques de Gainsbourg, de Ferré et de Brel. Pour lui, la poésie n’est pas seulement une passion, c’est une puissante onde qui résonne dans l’âme et illumine l’esprit.
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Aperçu du livre
Les roses noires - Damien Billandon
Missions d’au-delà
Jadis il y a longtemps, aux abords des pinèdes.
Tout près de l’océan abreuvé d’une eau tiède.
J’étais un parasol, un pin fier et solide,
Donnant de l’ombre au sol et à son sable aride.
Je passais les tempêtes et les soleils cuisants.
Mes branches étaient d’épines, mon tronc était puissant.
Semblant un trait d’union du ciel jusqu’à la terre,
Le coin de réflexion du penseur solitaire.
J’étais le confident des couples illégitimes,
Le témoin silencieux des amours d’Aphrodite.
C’était avant que d’être un loup rare et tout blanc.
Prudent et téméraire, mais assez peu méfiant.
J’étais toujours séduit par la curiosité,
Les senteurs des fleurs et le petit gibier.
Souvent, je m’égarais trop loin de ma tanière
Là où les vents sifflaient trop fort dans la clairière.
Je mourus d’une flèche en bas d’une montagne
Et le rouge baigna ma robe comme un pagne.
J’ai aimé être loup, j’en garde encore la trace
Et le sang, je l’avoue, ravive mon audace.
Perçant le ciel de part en part, je revins.
Réincarné en femme, belle comme le matin.
N’ayant point oublié la cruauté des hommes
Et sachant maîtriser le taureau par les cornes,
Je fus une guerrière. Jamais on ne me lia
Aux chantages puants de tous les renégats.
Je passais dignement en proie à l’ennemi
Dans une rue de Madrid tombant sous les fusils.
Éprise de passions pour les révolutions,
J’écrasais sur les fronts l’or de mes éperons.
Une quatrième fois il fallait que je vienne.
Récolter des messages, éprouver de la peine.
On me nomma Damien et je devins poète.
Je suis ange d’amour, comme d’une cigarette
Je consume le cœur de ceux qu’on m’envoya.
Le noir de leurs artères je le change en grenat.
Je transforme leurs souffles, je recolle leurs vases.
Je suis intransigeant, l’amour n’a qu’une face.
Ceux qui n’ont pas compris le comprendront, ce jour
Sur leurs âmes des pluies tomberont pour toujours.
Promenade
Elle viendra parmi les lys
Quand la lune rencontre le soleil.
Le cœur ouvert à l’heure propice,
La dent blanche et les joues vermeilles.
Dans la plaine sous le paysage,
Plus un être ne semble venir.
Qui verrait dans les frais bocages
L’esquisse de son premier sourire ?
Et vers le petit bois de chêne
On entend s’élever dans les nues
Des oiseaux et les rires de la reine
Qui se baigne au ruisseau toute nue.
Carte postale
C’est un souvenir amer,
Qu’il nous reste comme un chemin.
On reste là, face à la mer
Qui nous dicte notre chien.
On écoute la houle et ce vent
Et le bruit des vagues farouches
Et ce tonnerre éblouissant
Nous balaierait comme des mouches.
On se sent fort pourtant,
Il le faut bien.
On relève la tête et le poing.
Même serrant des dents le chagrin.
Les vagues le prennent
Il revient.
Je suis là
Je suis la force,
Je suis le rempart.
Je suis l’amorce,
Qui fit Icare.
Je suis l’exil,
Je suis la route
Et l’héroïne
Dans la soute.
Sous ton œil clos,
Je suis l’alarme.
Et dans l’écho,
Je suis le charme.
Je suis le pas
Qui suit ton ombre
Et le Horla
De tes nuits sombres.
Je suis là
Départ
Pardon encore de n’être plus là.
Je vous laisse mon corps, cap sur l’au-delà.
Peut-être que là-bas je serais mieux.
En haut d’un mât on y voit mieux.
Là-haut je veillerai sur vous,
I’m an Angel, mais comme un loup.
Je les laisserais tous orphelins,
Rêves adorés, mais qui m’ont bien
Mis sous la gorge comme une lame,
Une mèche d’orge et tout sésame.
Un essuie-glace sur le pare-brise
Est pris de glace, atmosphère grise.
D’abord la pluie et les grêlons,
Mon parapluie ne fait pas long.
Alors une mare sous mes pieds se forme
Et j’en ai marre j’monte à un orme.
Là-haut on y voit un peu mieux
Et même au pic on y voit Dieu.
Un peu plus haut un peu plus loin,
Je ne vois bientôt plus de Philistins.
Seul dans cette tour je me sens bien
Mais au retour l’vertige revient.
Alors je saute je vole je danse,
Dans une saute de vent j’élance
Mon corps pour les derniers accords
Mais ne craignez, je n’suis pas mort.
Car si les anges et le paradis
Ne sont pas mélange de parodies
Alors j’espère être l’un d’eux
Revenir sur Terre vous rendre heureux.
La beauté et Dieu
La beauté et Dieu,
Dieu est la beauté.
J’aime la beauté,
J’aime le bon Dieu.
Le marteau, les clous,
Pour faire les blessures.
Loin du ciel d’azur
Et rendent un peu flou.
Les amours qui tanguent,
Les danses incertaines,
Qui fourchent la langue
En mauvais poèmes.
Le diable est par-là
Qui pleure lui aussi.
Et là ! Qui va là ?
Me veut en ami.
La beauté et Dieu,
Dieu est la beauté.
J’aime la beauté,
J’aime le bon Dieu.
Voyage
Laissez-moi chevaucher
Sur mon