Vive l'Europe !: Pour une Europe au service de ses citoyens

Par François Bizet

Les développements de l'Union européenne.

Aujourd’hui, le droit européen est directement applicable sur tout le territoire de l’Union, avec un marché unique, une frontière commune, une monnaie unique et, progressivement, une défense harmonisée. L’auteur envisage les développements à court et à moyen termes qui nous mèneront vers une Union européenne au service de ses citoyens, qui ne renie pas les composants nationaux de cette Union. C’est la promotion de la solidarité dans le respect des constituants et des différences. Un modèle pour les citoyens européens, mais aussi pour le reste du monde.

Découvrez un ouvrage qui propose une Union européenne au service de ses citoyens, dans le respect des composants nationaux.

EXTRAIT

La doctrine de l’Otan veut qu’un État membre attaqué transforme l’ennemi en un ennemi global de tous les autres États membres. Il est pourtant clair que l’Otan n’est pas gestionnaire des intérêts européens, l’Otan agit essentiellement sous la houlette américaine, les intérêts européens en matière de défense se trouvant par conséquent entre les mains d’un État tiers. Pour résister aux invasions étrangères, pour intervenir efficacement sur les terrains extérieurs, pour pouvoir peser sur des décisions de politique étrangère, pour régler la sécurité à proximité de l’Europe (en Russie, au Moyen-Orient, en Afrique), il est essentiel que le poids économique et commercial de l’Europe se traduise dans la constitution d’une armée européenne suffisamment établie et importante pour garantir sa sécurité propre ; une armée qui ne dépende pas de négociations souterraines entre puissances extérieures à l’Europe. Lorsque Moscou menace l’Ukraine ou les États baltes, beaucoup de nations européennes se précipitent à Washington et sollicitent l’implantation d’armements américains en Europe (missiles, avions, forces d’intervention rapide) ; de sorte que la sécurité européenne se trouve placée en des mains étrangères.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Avocat international, François Bizet est titulaire d’un doctorat d’État en droit européen et d’un diplôme d’études supérieures en sciences politiques. Il a enseigné le droit communautaire et a travaillé au centre de recherche de droit européen à l’université, en liaison avec le CNRS.

• Langue: Français
• Éditeur: Glyphe
• Date de sortie: 21 juin 2018
• ISBN: 9782369341178

Aperçu du livre

l’Europe !

INTRODUCTION

IL EST GRAND TEMPS DE RÉAGIR, vigoureusement, à l’étalage répétitif, incohérent et sans avenir de théories, points de vue, articles, discours qui procèdent tous du même fonds de commerce : la mise en cause de l’Union européenne. Le moment est venu de réfléchir posément et objectivement à l’ensemble des avantages qu’offre cette construction extraordinaire ; construction humaine, politique, économique, construction culturelle et au total construction intellectuelle et civilisationnelle fondamentale.

Construction d’autant plus fondamentale qu’elle correspond à notre histoire, depuis la nuit des temps, qu’elle constitue le seul vaisseau viable dans une mondialisation décriée et qu’elle est bâtie sur les ruines de guerres incessantes de plus en plus sauvages et dévastatrices. Elle correspond, quoi qu’en disent les contempteurs de l’organisation de notre continent, à la suite nécessaire, humaine, indélébile d’un massacre dépassant 70 millions de personnes, faisant suite à un premier massacre d’une bonne vingtaine de millions d’Européens.

Comment imaginer que des esprits posés puissent remettre en cause une construction raisonnée dont le résultat tangible, qui commande tout le reste, est la fin de folies dévastatrices dont le résultat fut la ruine des gens, la ruine des cœurs, la ruine des esprits et plus trivialement la ruine des porte-monnaie. Parce que l’Europe, c’est la sauvegarde des individus, de leur conception philosophique et politique, mais c’est aussi le creuset de la mise en commun de leurs intérêts. C’est-à-dire que c’est la combinaison inouïe d’un pouvoir pacifique, pacifiant, avec la défense des intérêts immédiats des peuples qui la composent.

On aurait tort de ne considérer l’Europe dans sa construction que comme une vue de l’esprit, un développement hors sol ayant pour but unique une construction constitutionnelle, comme l’Abbé Sieyes élaborait une constitution par semaine au temps de la Révolution et pour le seul plaisir d’élaborer un texte régissant le fonctionnement de l’État.

L’Europe, ça n’est pas l’État, c’est la conjonction évidente et absolue des nécessités d’une organisation étatique avec l’intérêt de ses composants et donc de ses populations. C’est comme cela que les choses se sont mises en place dès 1952 avec la constitution de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). On a mis en commun les ressources fondamentales du fonctionnement de l’économie pour que ces matières fondamentales soient mises au service du développement de l’économie et partant au développement des peuples.

L’Europe, ça n’est pas la matérialisation de constructions fumeuses, artificielles, souvent extrémistes ou totalitaires. L’Europe, ça n’est pas le résultat d’une lutte, lutte des classes, lutte des religions ou lutte philosophique. L’Europe, c’est une construction humaine, faite au départ par la mise en commun de l’intérêt des peuples et qui vise à servir l’intérêt des peuples. L’intérêt des peuples, mais pas des idéologies ; l’Europe ne concrétise pas des raisonnements partiaux ou sectaires,

L’Europe met en place les moyens d’une coexistence démocratique assumée par une coopération approfondie entre les peuples, dont on tire l’intérêt commun par l’addition des intérêts particuliers. Il s’agira par conséquent dans cet ouvrage, dans ce manifeste, de prendre, chapitre par chapitre, les éléments fondamentaux de notre Europe et d’en administrer par la raison, par le raisonnement, par la constatation, tous les avantages que tout un chacun trouve à une édification commune d’un ensemble commun ayant un but commun qui est l’intérêt, le meilleur intérêt de chacun.

Que l’on cesse une bonne fois pour toutes d’agiter convulsivement, et d’un point de vue structurellement réactionnaire, l’égoïsme, l’égocentrisme, l’intérêt particulier, l’individualisme forcené ; agitation dont le seul but est de promouvoir des intérêts particuliers qui détruisent les intérêts particuliers du voisin avec l’idée qu’un intérêt particulier dépasse celui du voisin.

Ce qui en tant que tel contient absolument les germes du conflit dont on peut dire que notre continent a plus que soupé.

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LES RACINES DE L’EUROPE

L’IDÉE EUROPÉENNE remonte à la Grèce et à l’Empire romain. L’Europe est un continent qui a déjà été organisé en son temps et développé dans un contexte d’exportation de civilisations. L’Empire romain s’est imposé à