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Les phénomènes inexpliqués en Belgique: Les grands dossiers du Cerpi
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Livre électronique435 pages5 heures

Les phénomènes inexpliqués en Belgique: Les grands dossiers du Cerpi

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À propos de ce livre électronique

La fameuse vague d'Ovni a-t-elle constitué le seul évènement belge non expliqué digne d'étude et marquant au niveau mondial ou en existe-t-il d'autres, moins connus et oubliés par l'actualité? 
Bien entendu, ces témoignages de phénomènes inexpliqués existent chez nous comme ailleurs. Les récits de ces témoins de l'étrange, cela fait de nombreuses années que le CERPI, le Centre d'Études et de Recherche sur les Phénomènes Inexpliqués, les collecte et les analyse.
Ce livre n'a pas la prétention d'avoir réponse à tout ni de détenir la clé de tous les phénomènes mystérieux de notre Royaume. Mais il s'est donné pour tâche d'étudier et de présenter sérieusement tout ce qui de près ou de loin, peut paraître bizarre, étrange, incroyable, inexplicable ou inexpliqué chez nous.
Il ne peut être question de voir "la queue du diable" partout dans notre plat pays ou d'y crier au "fantôme" au moindre courant d'air! Le CERPI qui réunit des spécialistes du monde entier, tous indépendants de toute obédience religieuse, politique ou autre, s'est donné des principes de travail extrêmement rigoureux, scientifiques, cartésiens et logiques afin de ne laisser que la plus petite place au hasard ou à la supercherie.
Partez à la découverte du cas d'Arc-Wattripont et de la maison qui saigne et participez au Grand Sabbat d'Ellezelles et laissez-vous entraîner dans la légende du château de Horst.
A PROPOS DE L'AUTEUR :

M. Vanbockestal est titulaire d'une formation en criminologie. Il a mis ses connaissances en technique d'enquêtes au service de l'étude du surnaturel, du paranormal et de l'ufologie ou autres phénomènes inclassables.
EXTRAIT : 
Sans doute l’avez-vous déjà constaté, lorsque l’on évoque le domaine du mystère dans une conversation de salon, le sujet s’envole presque aussitôt vers des destinations plus ou moins lointaines avec la grande constante des États-Unis, en passant par l’Angleterre, l’Écosse et bien d’autres encore. La France occupe certainement une très bonne place dans le hit-parade de tête, mais en dehors de quelques vieilles histoires que papy ou mamy raconteront au coin de leur vieux poêle de Louvain, pour autant qu’il y en ait encore, il est bien rare que l’on parle de notre petite Belgique. C’est peut-être que le Belge présente une assez forte propension à la modestie ou à l’effacement. Sans doute est-ce un tort, car, en y réfléchissant bien, en dépit d’une superficie très réduite, son pays recèle des trésors. Cela reste vrai dans pratiquement tous les domaines et celui de l’inexpliqué ne fait pas exception.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie20 nov. 2014
ISBN9782390090038
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    Aperçu du livre

    Les phénomènes inexpliqués en Belgique - Michel Vanbockestal

    INTRODUCTION

    Où en sommes-nous, à l’heure actuelle, en matière de parapsychologie ?

    L’étude de l’Inexpliqué est-elle déplacée dans un monde où les découvertes scientifiques se succèdent ? Le mystère est-il un condamné en sursis face à la montée des connaissances humaines ? L’au-delà et les mondes parallèles ne sont-ils issus que de croyances vieillottes ou de sottes superstitions ne reposant sur aucune base sérieuse ? C’est ce qu’affirment les sceptiques et c’est vrai que les vétustes maisons, prétendues hantées, cèdent progressivement la place aux immeubles modernes. Nombre de faits, extraordinaires hier encore, trouvent aujourd’hui leurs explications sans recours aux fantômes ou aux démons. Apparemment, les vampires, poltergeists, dames blanches, revenants et autres médiums n’ont qu’à bien se tenir ! Surnaturel, paranormal, lieux hantés ou soucoupes volantes (OVNI) finiront aux oubliettes…

    Pourtant, de nos jours encore, de grandes puissances allouent des sommes phénoménales à l’étude des facultés extrasensorielles, les phénomènes PES, la psychokinèse, la télépathie, à des fins d’espionnage ou pour s’octroyer des avantages en cas de conflits armés.

    Face à une incroyable recrudescence des cas de possessions démoniaques, le Vatican forme des exorcistes à tour de bras tout en reconnaissant la partie psy.

    Parallèlement, le christianisme vacillant sous les coups de boutoir du Code da Vinci, des découvertes de Qûmran ou de Nag Hammadi laisse la place à de nouvelles interrogations, des situations révolutionnaires, dérangeantes, tant sur le plan historique que confessionnel.

    S’il existe actuellement de plus en plus de personnes cartésiennes, athées, sceptiques ou simplement indifférentes, en revanche sectes et gourous s’en donnent encore à cœur joie, des mystificateurs de tout poil se manifestent encore tous azimuts, l’exercice illégal de la médecine est encore monnaie courante et la liste des calamités serait aussi longue que celle des victimes.

    Il suffit de consulter la grande toile pour remarquer que le domaine de l’inexpliqué n’est nullement à bout de souffle, qu’il a au contraire encore bien des années de gloire devant lui, et ce, en dépit d’innombrables documents falsifiés, de prétentions sans fondement ou d’idées complètement loufoques. Les affirmations y sont quelquefois tellement convaincantes, a priori, qu’il devient difficile de laisser parler le libre arbitre et de faire le point.

    La Belgique, avec son territoire grand comme un mouchoir de poche, joue-t-elle un rôle négligeable en la matière, comme beaucoup le supposent généralement en faisant prioritairement référence aux géants limitrophes ou aux grandes puissances ? La dissolution de la célèbre SOBEPS a-t-elle sonné le glas de l’étude ufologique au pays de Jacques Brel ? La fameuse vague d’OVNI a-t-elle constitué le seul événement belge marquant au niveau mondial ou en existe-t-il d’autres, connus ou moins connus, ou pis encore : qui aient été occultés par les autorités ? Au fait, à ce sujet, qu’en est-il des informations qui nous parviennent : info ou intox ? Information ou désinformation ?

    Avant toute chose, existe-t-il seulement encore en Belgique un organisme qui soit à même de répondre objectivement à ces questions ?

    Le CERPI n’a pas la prétention d’avoir réponse à tout ni de détenir la clé de tous les mystères. Mais le CERPI s’est donné pour tâche d’étudier sérieusement tout ce qui de près ou de loin pouvait paraître bizarre, étrange, incroyable, inexplicable ou inexpliqué. Il s’est donné des principes, un mode de travail extrêmement rigoureux, afin de ne laisser aucune place au hasard ou à la supercherie. Il s’est également donné des moyens puissants afin d’arriver à ses fins.

    À l’attention de ceux qui seraient encore dans l’ignorance, le CERPI est le Centre d’Études et de Recherches sur les Phénomènes Inexpliqués. Il est bien connu des amateurs de l’étrange, du surnaturel, du paranormal et de l’ufologie. Les connaisseurs savent déjà pertinemment bien qu’il s’agit d’un groupement sérieux, indépendant de toute obédience religieuse, politique ou autre, non sectaire, et que son staff, loin d’être composé d’illuminés ou d’affabulateurs, s’appuie non seulement sur une expérience plus que trentenaire, mais également sur une approche résolument scientifique, cartésienne, logique. Il ne peut y être question de voir « la queue du diable » partout ou d’y crier au « fantôme » au moindre courant d’air !

    Désormais, l’influence du CERPI a largement dépassé nos frontières et il collabore avec de grandes associations traitant de tous les sujets en rapport avec le mystère, l’inconnu, l’incompréhensible ou l’insaisissable.

    Que ce soit à visière découverte ou dans l’anonymat, de grands noms de l’étude de l’inexpliqué, sous toutes ses formes, en sont membres ou correspondants, ou évoluent de près ou de loin sous son acronyme.

    Le CERPI réunit des spécialistes du monde entier et, fort d’un site Web qui avoisinait les 3 000 pages en 2010, il est devenu incontournable sur le Net. Également présent dans les médias traditionnels, il a fait un malheur dans l’émission « Beau-fixe » de Jean-Michel Zecca sur BEL-RTL, le 27 avril 2009. Il n’est pas rare non plus que les journaux lui consacrent au moins un article, sinon une page entière. Cela a notamment été le cas lorsque, non content de ce succès déjà considérable, il est aussi devenu organisme exclusif Suricate 2010 pour la Belgique.

    Malgré cela et le fait que j’ai désormais l’honneur de présider ce groupement, j’entends garder les pieds sur terre et le propos modeste, car je ne suis pas de ceux qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter. Ne comptez donc pas sur moi pour renier le milieu ouvrier dont je suis issu, et fier de l’être !

    Je me souviens aussi des débuts, naïfs et laborieux, du groupement de départ. À cette époque, en 1979, nous étions simplement deux camarades d’enfance, Daniel Cleven et moi, et nous avions décidé avec l’enthousiasme spontané de la jeunesse, de former un « club » (c’était le vocable utilisé dans ces années) qui s’intéresserait et étudierait tout ce qui est mystérieux. Il s’agissait d’un domaine si vaste que nous n’en avions pratiquement pas nous-mêmes réellement conscience. Nous ne disposions surtout ni des compétences ni des moyens !

    Si le CERPI est devenu ce qu’il est, c’est principalement à force de détermination, de volonté et de travail. Il faut aussi avouer quelques coups de chance, des coïncidences parfois déterminantes. Et puis, il y a bien sûr également eu l’apport inestimable de quelques personnalités qui ont accepté généreusement de nous accorder leur soutien, surtout moral – c’est important – et leur savoir, la réussite de partenariats, mais avant tout : l’honnêteté.

    Ce point me semble réellement capital, mais, dans le domaine qui nous préoccupe, il mérite aussi un développement. Certes, il s’agit d’honnêteté dans les contacts, les échanges, les rapports… ce qui se traduit par la politesse, le respect des lois et des personnes. Il faut cependant y inclure l’honnêteté intellectuelle, le respect de l’information, la déontologie et le bénévolat.

    Je suis persuadé que ce bénévolat en étonnera plus d’un et que certains ne voudront pas me croire. C’est pourtant exact. La raison en est simple, mais tous ne suivent pas le même raisonnement.

    Trop de gens souffrent parfois dans leur chair et dans leur esprit, dans une mesure que peu de personnes ne peuvent imaginer, prétendument à cause de phénomènes qui dépassent leur entendement. C’est très rarement le cas en réalité et dans la très grande majorité des problèmes qu’ils rencontrent et qui vont jusqu’à les terroriser, il existe des explications parfaitement logiques, scientifiques, médicales, bref : rationnelles. J’irai jusqu’à dire que les cas qui demeurent réfractaires à ces explications sont réellement exceptionnels. Il y en a, voilà qui ne fait aucun doute. Mais croire qu’ils le resteront indéfiniment serait à mon sens abusif. Comprenons-nous bien à ce propos : je ne prétends pas que la science finira par tout expliquer. Il y a au contraire bien plus de chances que plus on avance dans les connaissances humaines plus on s’aperçoive qu’il reste à apprendre. C’est facile à comprendre en considérant simplement l’immensité de notre univers et sa diversité, la complexité de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, le visible et l’invisible et ajoutons à cela un mot qui viendra à point nommé pour terminer cette phrase, celui de « limites ».

    Mais je crois sincèrement que l’on puisse affirmer que le surnaturel d’aujourd’hui sera peut-être la science de demain. C’est sans doute aussi l’une des raisons pour laquelle tant de soi-disant voyants – en réalité des bluffeurs surtout doués du sens de l’observation et de la déduction, doublés d’assez fins psychologues ; de gourous qu’il faut surtout traduire par « manipulateurs » ou de sorciers, qui auraient peut-être tout intérêt à se recycler dans la mise en scène – profitent de la naïveté ou de la vulnérabilité émotionnelle de personnes endeuillées pour se remplir scandaleusement les poches. J’ai donné pour credo à mon groupement, le CERPI, de s’opposer avec la plus grande fermeté à ce genre d’arnaques révoltantes.

    En plus de cela, des centaines, voire des milliers, si ce n’est davantage, de petits plaisantins ou de personnes sincères et de bonne foi, mais victimes d’erreurs d’interprétations, croient pouvoir démontrer l’existence de phénomènes inexplicables, quitte à trafiquer leurs documents, exagérer leurs témoignages ou occulter des éléments de réponses simples. Ils ne font que décrédibiliser une étude déjà difficile et très décriée, en répandant de fausses idées, en proposant de fausses pistes, en jetant de la poudre aux yeux et en satisfaisant de manière fallacieuse le besoin de fantastique et de merveilleux que rencontre une multitude.

    Mon caractère, très entier et cartésien dès le plus jeune âge, la droiture de l’éducation que j’ai reçue dans la cellule familiale m’interdisaient déjà de participer à de telles dérives. Je ne pouvais pas concevoir d’adopter un comportement qui s’apparente d’une quelconque façon à un détournement de la vérité. Jusque-là, je n’avais pas pris l’habitude de faire comme tout le monde, ni même comme beaucoup, ou encore celle de succomber à la facilité. Il n’y avait aucune raison que cela change sous prétexte que nous abordions un domaine qui s’y prêtait assez bien. Le nerf de la guerre est bien sûr une nécessité à laquelle je n’échappe pas, mais il ne peut être question qu’il s’obtienne de manière frauduleuse, sur le dos de gens désemparés.

    Quelle que soit la discipline envisagée et donc indépendamment du fait qu’il s’agisse d’ufologie, de parapsychologie ou de toute autre catégorie de phénomènes, nos études passent par la récolte de témoignages qui se présentent parfois comme autant d’appels au secours et qui constituent une base indispensable à nos travaux. Nous ne pouvons donc pas demander rémunération de ce qui est pour nous la justification de notre existence. Il nous semble logique d’apporter une réponse tout aussi gratuite, laquelle fait aussi partie d’une simple notion de service à caractère humain.

    Au cours de nos innombrables investigations dans des endroits réputés hantés, chez des gens qui se croyaient possédés, ou confrontés à des problématiques apparemment incompréhensibles, nous avons compris que l’étude que nous nous proposions devait impérativement s’assortir d’une méthodologie très rigoureuse, une prudence extrême dans les conclusions et que nous étions finalement investis d’une lourde responsabilité. Il ne nous a pas fallu attendre longtemps pour nous apercevoir que le milieu dans lequel nous évoluerions ne nous laisserait guère le droit à l’erreur, que les tentations seraient nombreuses, les pièges omniprésents et que les faux amis seraient légions. En toutes circonstances, il convient d’appliquer le leitmotiv qui s’exprime en quelques mots seulement : lorsque l’on se trouve en présence de ce qui pourrait être un phénomène inexpliqué, il convient toujours de dégager prioritairement toutes les possibilités d’explications scientifiques, rationnelles, logiques, de prendre minutieusement connaissance de tous les paramètres, de ne négliger aucun détail et de fuir comme la peste toute conclusion hâtive.

    À cela, j’ajouterai que ce n’est qu’après avoir exclu la totalité de ces possibilités que l’on peut seulement commencer à envisager des explications moins conventionnelles, mais encore faut-il que celles-ci soient elles-mêmes cohérentes et ceci ne devrait survenir qu’en tout dernier recours.

    Voilà la manière la plus saine d’aborder les choses en matière d’étude des phénomènes inexpliqués, même si cela peut paraître exagérément strict. Pourtant, les choses sont encore bien plus compliquées et semblent parfois aboutir à un paradoxe.

    Ainsi, comme vous allez pouvoir vous en rendre compte à la lecture de ce livre, on peut considérer que l’évolution du CERPI a elle-même répondu à des composantes paranormales ou surnaturelles. Les explications qui vous seront fournies à chaque point d’ombre vous permettront d’y voir plus clair et de comprendre que le terme « inexpliqué » ne signifie pas du tout inexplicable. Vous disposerez d’explications et de développements parfois très pointus ou au contraire d’une simplicité désarmante. Vous pourrez suivre une partie importante de nos investigations comme si vous y étiez, sauf que vous serez confortablement assis dans votre fauteuil. Mais ne vous méprenez pas quant à mes intentions : mon groupement ne relève pas du mouvement zététique et son objectif n’est pas de nier formellement la totalité des phénomènes. Certains éléments du CERPI ont effectivement parfois connu des affaires dans lesquelles la science se montrait bien incapable de trouver une explication, où la logique semblait prise en porte-à-faux.

    Mais pour progresser dans la compréhension de l’inexpliqué, on est bien obligé de se tenir dans un juste équilibre, parfois très fragile, il faut bien l’avouer, entre le recours à la solide référence de la science qui présente malgré tout ses limites et une ouverture d’esprit pondérée dans lesquelles on doit s’aventurer avec prudence et par tâtonnements, mais aussi le courage de se remettre en question et d’accepter ses erreurs.

    Après ces prémices, je vous invite à entrer dans le vif du sujet sans plus attendre.

    BREF HISTORIQUE DU CERPI

    Sur un plan strictement historique, il faudrait situer les débuts du CERPI à l’année 1978 et son siège social à Koekelberg (commune bruxelloise connue pour sa célèbre basilique), une formation qui aurait été présidée par un certain Henri Depireux. Mais ce serait une regrettable erreur que de céder à la confusion, car ce CERPI-là n’avait aucun rapport avec l’autre, le « vrai » qui allait pourtant connaître sa première mouture en 1979 (année de dissolution de l’éphémère « précurseur ») et sous une autre appellation, celle de GESO pour « Groupe d’Étude des Sciences Occultes ». Il est donc certain qu’aucune accointance ne se soit présentée et que la similitude des acronymes était purement fortuite. D’ailleurs, le fait ne m’a été rapporté qu’au début 2010 via l’un des ouvrages de M. Frank Boitte¹ (ex-enquêteur de la SOBEPS qui est devenu l’un de nos correspondants). Ce n’est que le 26 février 1980 que la formation « officielle » a été proclamée, sans tambour ni trompette et surtout aussi en l’absence de tout statut juridique.

    En très peu de temps, nous avons pu réunir une trentaine de membres qui auraient eu toutes les peines du monde à se tenir dans le petit deux pièces situé à Forest, au 11 rue Pieter. Très vite, des camarades de classe ou des collègues de travail sont venus grossir les rangs. La plupart venaient de terminer leur étude rhétorique, d’autres entamaient des études universitaires, quelques-uns faisaient leurs premières armes dans la vie professionnelle et en dehors de cela, on trouvait quelques cadres d’entreprises.

    Nos réunions se limitaient à des discussions à bâtons rompus, à propos de nos lectures ou des films qui sortaient à l’époque. Les jeux de mots fusaient de partout, il aurait été impensable d’envisager un quart d’heure de débats sans gros éclat de rire.

    Le groupe d’alors éditait une revue mensuelle très rudimentaire dont la réalisation relevait malgré tout de petites prouesses compte tenu des moyens techniques de l’époque et de nos finances. Elle s’intitulait « Énigmes », inscrit en lettres sanguinolentes, mais il est devenu quasiment impossible d’en retrouver aujourd’hui la trace, sauf sous la forme de quelques archives incomplètes. Bref, il n’y avait pas de quoi pavoiser.

    Le groupe progressa toutefois, en trébuchant sur les erreurs classiques de débutant. Il fit quelques enquêtes de terrain, avec un succès mitigé.

    Ensuite, ce fut le déclin avec le départ de la quasitotalité des effectifs pour diverses raisons personnelles. Le club sombra presque totalement dans l’oubli et avec cette fabuleuse propension qu’ont les événements à se passer exactement comme on ne l’avait pas prévu, c’est pendant cette même période d’absence que j’ai connu des faits tellement remarquables qu’ils mériteront d’être cités, notamment parce qu’ils ont eu pour conséquence de réveiller en moi l’appétit de l’étude de l’inexpliqué. Vous n’allez pas tarder à comprendre.

    L’ACCIDENT DE 1985

    Septembre 1985, je venais de fêter dignement mon anniversaire trois jours auparavant. Mais ce soir là, la nuit du 15 au 16, il n’était pas question de réjouissances. Le 15 était un dimanche, il était passé minuit et je venais de terminer mon boulot de portier sorteur. La soirée s’était passée sans histoires, pas de bagarres, pas d’ennuis.

    À l’époque, je résidais avec ma compagne qui habitait Lessines, mais puisque je travaillais essentiellement en nocturne, j’avais la possibilité de passer la nuit chez ma mère qui demeurait à Bruxelles et de ne prendre la route que le lendemain, frais et dispos.

    Cependant, il est utopique de demander à un jeune gaillard en pleine force de l’âge de rester bien sagement chez sa maman alors qu’il a la possibilité de rejoindre le lit douillet de sa dulcinée !

    La nuit était sereine, c’était une belle soirée calme, sans le moindre voile de brouillard à l’horizon, sans la plus petite goutte de pluie, évidemment pas de verglas. Mon véhicule, un petit Scooter rouge qui contrastait avec ma carrure, était parfaitement en ordre. Je n’avais rien bu d’alcoolisé.

    Dans ces conditions, il était facile de faire son choix…

    Sauf que…

    Sauf que les choses n’allaient absolument pas se passer comme d’habitude et que, sans le savoir, j’étais sur le point de vivre une aventure vraiment incroyable dont la narration qui suit est parfaitement authentique.

    Or donc, j’étais occupé à équiper mon cyclomoteur comme il se devait, ne me souciant de rien, quand les mots que ma mère avait prononcés résonnèrent dans ma tête avec une insistance qui finit par me paraître démesurée. « Passe plutôt la nuit ici, tu retourneras demain matin à Lessines, c’est plus prudent »…

    Elle avait aussi laissé un petit mot, punaisé sur le mur, répétant la même invitation. Il n’y avait aucune raison à ce rappel, car je savais pertinemment bien que je disposais automatiquement de cette possibilité. Était-ce cette répétition, un peu saugrenue, qui éveilla en moi une forme de réaction de prudence ou je ne sais quelle intuition peut-être issue de ma profession première, celle de détective ? À vrai dire, je n’en sais rien et l’ignorerai probablement jusqu’à la fin de mes jours.

    Au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient, une voix intérieure me parvint, directement dans la tête, ou comme soufflée au creux de l’oreille, de plus en plus identifiable comme n’appartenant à aucune voix connue. Cela n’avait strictement rien à voir avec le type de voix que l’on peut entendre au téléphone, la perception était très bizarre, mais parfaitement distincte et les propos tenus étaient on ne peut plus clairs : « ne prends pas la route, il y a grand danger ! »

    Il ne s’agissait nullement d’une impression ou d’un bruit quelconque que j’aurais pu interpréter abusivement, chaque mot était bien articulé et parfaitement dissociable. L’effet avait évidemment quelque chose de saisissant. Mais ce n’est pas ça qui allait freiner ma détermination…

    Je m’étais d’abord dit qu’il devait s’agir d’une quelconque hallucination auditive née de l’autosuggestion ou d’un phénomène similaire et je me refusais de croire en quoi que ce soit de paranormal ou de surnaturel. Il est bon de rappeler à ce propos que nous nous situions à une époque où je n’accordais guère de crédit aux explications parapsychologiques, même si le domaine m’intéressait en tant que sujet d’étude.

    Je croyais être débarrassé de cette sensation étrange lorsque le phénomène se reproduisit et s’intensifia. Je n’avais pu faire autrement que de me figer sur place et de rester interdit, en proie à toutes sortes d’idées contradictoires. Que se passait-il donc ? Quelqu’un me faisait-il une blague particulièrement habile en disposant d’une technologie apparemment encore indisponible ? Étais-je le jouet de je ne sais quelle manifestation qui m’adressait un improbable avertissement ? Tout cela était insensé et je me refusais de croire à des explications faisant intervenir un quelconque ange gardien. Très bizarrement aussi, à aucun moment je ne fis le rapprochement entre ce qui m’arrivait et certaines prémices que j’avais connues dans ma jeunesse, des événements souvent très courts et pourtant marquants, mais que mon esprit d’enfant avait tôt fait de reléguer aux oubliettes. En aucun cas on n’aurait pu prétendre que je me trouvais dans un état second. Je n’étais ni en transe ni en méditation ni sous l’effet de drogues ou de champignons hallucinogènes. J’étais au contraire parfaitement conscient de ce que la situation avait d’invraisemblable et que, si je la racontais à qui que ce soit, je pouvais m’attendre à toutes sortes de commentaires ironiques et déplaisants, à moins que ces gens n’entendent simultanément la même voix. Même dans ce cas, je crois que l’on aurait évoqué l’hallucination collective.

    Mais pendant que je réagissais de la sorte, avec une bonne dose de scepticisme, la voix se faisait plus insistante encore, jusqu’à ce qu’elle résonne dans ma tête à me crever les tympans : « Ne prends pas la route, il y a grand danger ! »

    Je décidai de l’ignorer superbement. J’allais prendre la route, parcourir la cinquantaine de kilomètres qui me séparaient de Lessines et démontrer ipso facto que tout cela n’était que balivernes !

    Sauf que, entre 1 h et 2 heures du matin environ, je me trouvais couché le long de la chaussée, quelque part entre Bierghes et Saintes, dans l’impossibilité totale de me relever (j’avais essayé, j’y étais même arrivé, j’avais enfourché ma mobylette qui n’avait pratiquement pas une griffe, puis cela avait été le vertige et la syncope). Je venais de me faire heurter par un camion. Le conducteur avait klaxonné, Dieu seul sait pourquoi puisque je circulais sur la piste cyclable comme il se doit. Puis il avait pris la fuite. Les routiers sont sympas ! Le titre de l’émission de Max Meynier me revenait en mémoire et je la trouvais cette fois profondément ironique.

    Deux à trois heures durant, heures qui me parurent autant d’éternités, ce fut un calvaire sans nom. J’avais appelé au secours à de nombreuses reprises, mais ma voix ne portait pas, aucune lumière ne s’alluma, personne ne vint ouvrir une porte de rue ni même une fenêtre pour voir ce qui se passait. Ma respiration devenait difficile et le froid matinal m’envahissait progressivement. J’avais essayé de me traîner jusqu’à l’une des habitations qui se trouvaient en bord de route, mais l’opération s’était rapidement avérée impossible, trop douloureuse, trop fatigante après le traumatisme subi. Je ne croyais pas perdre de sang, mais si je n’avais pas réellement évalué la gravité de mon état au début, le temps se chargea de me faire comprendre qu’il était grave. Cela se traduisait surtout par des difficultés respiratoires de plus en plus évidentes.

    Pendant un certain temps, je m’étais convaincu que mon problème serait vite résolu, que quelqu’un passerait en voiture et comprendrait la nécessité d’appeler des secours. Comme pour répondre à cet optimisme, un automobiliste n’avait effectivement pas tardé à se manifester. Il était absolument certain qu’il m’avait aperçu puisqu’il avait fait des appels de phares et ralenti. Cependant, j’avais aussi très vite compris, notamment au régime moteur, qu’il ne s’arrêterait pas et, comme de fait, je restai sur le carreau.

    Les navetteurs n’allaient commencer à sillonner les routes que dans quelques heures. Mais ils le feraient par l’autoroute et emprunteraient bien moins la chaussée où je me trouvais. Par ailleurs, ma mobylette couchée sur la route quelques mètres plus loin ne présentait pratiquement aucun dégât, je devais avoir encaissé la totalité du choc et mes vêtements ne laissaient rien supposer de mon état. En clair, le peu de personnes qui allaient passer par là auraient toutes les chances de croire à une mise en scène, de redouter un traquenard et de ne pas s’attarder sur les lieux…

    Au bout d’un certain temps, je finis par m’habituer au triste constat des voitures qui passaient, illuminant la route de leurs phares et poursuivant leur chemin. Certes, parmi toutes ces personnes figuraient sans doute des femmes seules qui jugeaient plus prudent d’ignorer les faits. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il devait aussi y avoir des hommes qui, en l’occurrence, démontraient toute leur « bravoure », leur esprit de solidarité et le respect d’une certaine loi obligeant à porter secours à toute personne en danger.

    Le temps continua à passer et une évidence se présenta à moi : si quelqu’un n’intervenait pas rapidement, j’allais tout simplement passer l’arme à gauche. Il ne serait sans doute pas très pudique d’exposer les réactions qui furent les miennes dans les instants suivants, ceux pendant lesquels je compris que la force physique est très illusoire et relative, que nous sommes finalement des êtres très fragiles qui constituent bien peu de choses… Le vaillant portier, la terreur des loubards de boîtes de nuit, le « Monsieur muscles », le crack des arts martiaux, le Terminator n’était plus rien. Ou plus rien d’autre qu’un pantin ridicule qui allait bientôt quitter ce monde, à vingt-sept ans. Un lion mort n’est rien à côté d’un moustique qui respire (Voltaire).

    Pas question de s’apitoyer, ni d’expériences surnaturelles aux portes de l’au-delà en cette circonstance. On se sent seulement petit, très petit, tout petit. Il n’y a plus de sorteur ni de dur à cuire qui tiennent, rien que l’implacable vérité, le couperet qui est en passe de tomber.

    Et lorsque les automobilistes qui auront finalement appelé les secours s’en iront, que les pompiers arriveront enfin, ce sera un déluge de « merci » de ma part, avec des larmes et tout le bataclan.

    Enfin arrivée à la clinique de Tubize, l’équipe d’urgence s’activa. Le diagnostic était sévère : explosion de la rate, hémorragie interne, perforation du poumon, omoplate cassée de même que plusieurs côtes. Durant le mois d’hospitalisation que j’ai passé à la Clinique du Parc, rien ne me fut épargné : fièvres nocturnes épouvantables dues à plusieurs infections diverses, obstruction intestinale, trois opérations en une semaine, et finalement hépatite posttransfusionnelle. Mon cas fut tellement particulier qu’une soignante m’avoua réaliser son mémoire de fin d’études à mon propos.

    Longtemps, très longtemps, j’ai été complexé par les larges cicatrices qui me traversaient l’abdomen et le dos. Je n’osais plus me montrer le torse nu, ni à la plage ni au bassin de natation et cela eut des conséquences dans ma vie privée jusqu’à ce qu’il me fut donné de constater qu’il existait fort heureusement aussi des personnes pour lesquelles les qualités de cœur sont plus importantes que le physique.

    Évidemment, je relatai l’épisode de la voix intérieure, d’abord à mes parents, à ma fiancée, puis à des proches et enfin à des amis. Les premiers ne voulaient pas me contrarier, trop heureux de me retrouver encore en vie, les autres m’écoutaient le plus souvent avec politesse, mais bien souvent aussi avec un petit sourire en coin qui indiquait qu’ils n’étaient nullement convaincus. Il n’y avait rien d’étonnant à ce comportement très prévisible. Quant à moi, j’ai eu tout le temps de réfléchir à cet épisode, cette épreuve, cette expérience troublante. L’avertissement avait été bien clair, il s’était montré parfaitement justifié. Mais de qui émanait-il ? Quelle aurait été ma vie si cet accident ne s’était pas produit parce que j’aurais suivi le conseil providentiel qui m’était parvenu de manière aussi étrange et incompréhensible ? Quelle était la finalité de la manœuvre ? Quel était aussi le mécanisme qui régissait ce type de communication ? Quelle était la nature de… comment nommer cela ? L’expéditeur ? L’interlocuteur ? Le protecteur ?

    Je ne détiens pour l’instant aucune réponse probante à ces questions et ne désire nullement m’aventurer sur des pistes théologiques. La seule chose que je pouvais dire c’était que, au moins dans mon for intérieur, la démonstration m’avait été faite de ce qu’il existait « quelque chose » en dehors de nos conceptions strictement rationnelles.

    Mon témoignage n’a finalement aucune importance, aucune valeur de preuve. Il ne s’agit effectivement que d’un témoignage comme il en existe tant d’autres et dont il est très facile de douter puisque je ne dispose d’aucun moyen de prouver que j’ai bien perçu cet avertissement comme je l’ai décrit. La réalité de mon

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