Science & Vie : En découvrant votre parcours et celui d’autres chercheurs, on a l’impression que la plupart des avancées majeures sont le fait de hasards, de rencontres improbables, d’intuitions bien souvent à contre-courant des idées dominantes. Comment l’expliquez-vous ?
Jean-Claude Weill : Il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de parcours très atypiques parmi les grands scientifiques. Niels Jerne, par exemple, ne s’intéressera à l’immunologie qu’assez tard, après avoir traîné dans les cafés de Copenhague avec des artistes. François Jacob a harcelé André Lwoff pour être accepté dans son laboratoire au retour