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Mémoires d'un passant
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Livre électronique204 pages3 heures

Mémoires d'un passant

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "Imaginez le lendemain de la Révolution de Juillet. Il n'y avait plus trace de barricades ; Paris était tout à fait pacifié. Au printemps, on ne rencontrait le long des rues que petites charrettes pleines de fleurs et que jeunes marchands de hannetons, car, il y a cinquante ans, vendre des hannetons empilés dans un bas, c'était encore un commerce."

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LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie19 juin 2015
ISBN9782335076271
Mémoires d'un passant

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    Aperçu du livre

    Mémoires d'un passant - Ligaran

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    EAN : 9782335076271

    ©Ligaran 2015

    Au lecteur

    En guise d’avant-propos, un simple mot de reconnaissance.

    Il y a un an, sous ce titre : Petits Mémoires du XIXe siècle, il a paru, à cette même librairie, un volume signé de notre nom et que l’on n’a peut-être pas encore eu le temps d’oublier.

    Ces pages étaient des Souvenirs de la vie littéraire.

    On y voit défiler une vingtaine de figures rayonnantes, figures de poètes et d’artistes, qui ont marqué avec éclat de 1820 à 1860.

    Le public ayant fait très bon accueil à ces récits qui roulent sur le passé d’hier, l’auteur s’est cru autorisé à donner suite à cette publication.

    Sous un titre quelque peu différent, ce livre est donc le tome second des Petits Mémoires du XIXe siècle.

    Cette vie parisienne, faite de labeur et de plaisir, de misère et de gloire, de crime et de vertu, nul ne la connaît autant que nous. Voilà cinquante ans que nous la pratiquons jour par jour, ce qui nous a mis à même d’en noter tous les contrastes. C’est un monde à part, où abonde le mystère. La scène n’y est pas moins changeante que l’aspect d’un de ces kaléidoscopes à l’aide desquels on fournit des loisirs ou un amusement salutaire aux enfants malades. Dans la circonstance, le passe-temps a cet autre avantage de rappeler sans cesse l’histoire contemporaine et de servir ainsi d’enseignement.

    Dans le premier volume des Petits Mémoires du XIXe siècle se meuvent des personnalités littéraires de haute volée : Henri Heine, Alexandre Dumas, Philarète Chasles, Méry, Félix Arvers, Charles Philipon, Gérard de Nerval, Alfred de Musset, des journalistes, des actrices. Dans ce tome second, le personnel qu’on exhibe n’est pas moins intéressant à passer en revue.

    Ce sont toujours des hommes de ce siècle, des acteurs de la comédie sociale qui se joue de notre temps : des grands et des petits, des fantoches et des hommes de génie, les Dieux et les Diables du jour.

    Prenez, lisez et jugez.

    PHILIBERT AUDEBRAND.

    Avril 1893.

    Le roman de Paganini

    Imaginez le lendemain de la Révolution de Juillet.

    Il n’y avait plus trace de barricades ; Paris était tout à fait pacifié. Au printemps, on ne rencontrait le long des rues que petites charrettes pleines de fleurs et que jeunes marchands de hannetons, car, il y a cinquante ans, vendre des hannetons empilés dans un bas, c’était encore un commerce. À la fièvre de la politique succédait une autre endémie, l’amour de l’art. Impossible de faire cent pas sans se heurter à une question de poésie, de peinture ou de musique. Le beau temps ! La libérale et joyeuse époque ! Victor Hugo venait de faire paraître les Feuilles d’automne, si bien venues, quoiqu’on fût en avril. Eugène Delacroix attirait déjà tous les regards par sa grande toile : Dante et Virgile ; l’Opéra montait Robert le Diable, qui, tout compté, sera tenu pour l’œuvre maîtresse de Meyerbeer. Dans une mansarde, un débutant taillait son crayon pour jeter sur le vélin son premier dessin : un jeune beau du jour, entre deux jeunes femmes, deux dominos, qui se le disputaient au bal masqué, et il signait cet essai d’un pseudonyme destiné à devenir célèbre, celui de Gavarni.

    Vous voyez d’ici ce que pouvait être la physionomie de la grande ville à une pareille heure : une autre Sybaris, mais autant éprise de volupté que des plaisirs de l’esprit. À cette immense fourmilière, il fallait désormais à forte dose les jouissances que donne l’étude. Ce fut sur ces entrefaites qu’après son retour d’une superbe tournée en Angleterre, Paganini opéra sa rentrée dans Paris afin d’y reprendre la série de ses premiers concerts, ceux qu’il avait donnés en 1829.

    À un demi-siècle de distance, il y a eu tant de révolutions, les choses ont si souvent changé d’aspect, et la Mort d’Hogarth a couché sur le sol tant de contemporains illustres, que les générations, naturellement peu poussées à reporter les yeux en arrière, sont bien excusables de ne pas savoir ce qu’a été Nicolo Paganini. Il en est, d’ailleurs, d’un joueur de lyre ou de violon comme d’un grand comédien. Une fois mort, il ne reste de l’homme que son nom, et un nom s’en va vite quand il n’est pas imprimé sur le papier, taillé dans la pierre ou gravé sur le bronze. Ce nom de musicien, c’est donc aux survivants de ces âges lointains à l’apprendre aux âges nouveaux.

    Premier point : Paganini était-il seulement un homme ? On comptait alors un quatuor de grands pianistes : Franz Liszt, Sigismond Thalberg, Chopin et Albert Sowinski, tous quatre rivaux ou à peu près. Mais il n’existait qu’un Paganini, l’incomparable Linus du violon, et, de la Néva à la Seine, et du ruisseau de la rue Le Peletier à la Tamise, il n’y avait là-dessus qu’une voix : l’instrumentiste était divin. Second point : ce mystérieux Italien portait sur les épaules une tête étrange, échappant à toutes les lois de l’esthétique, pas belle et pourtant séduisante au plus haut point, terrible et souriante tout ensemble, ce qui faisait que Théodore Hoffmann, le grand conteur allemand, l’avait introduite comme un élément diabolique dans l’une de ses sombres fantaisies. Cette même figure, presque surhumaine, faisait que, de Vienne à Paris, on disait : « Regardez donc ! c’est un démon ! »

    Une chose certaine, rien qu’avec son Stradivarius, il donnait à lui seul un concert, et l’élite de la société la plus élégante du monde accourait à lui. Jeune homme, il avait débuté tour à tour à Naples et à Milan ; après quoi, enjambant le Tyrol, il était allé à Vienne et à Saint-Pétersbourg ; mais, après quinze années d’épreuves, il s’était dit : « On aurait en soi tout le génie du monde, tant qu’on n’a pas conquis le public de Paris, on ne compte pas ; on n’est rien. » Et, bien qu’ayant déjà un peu de renommée, il s’était décidé à venir chez nous. Ce fut pour le mieux de ses intérêts, car, au sortir de Paris, il emportait dans sa valise quelque chose de plus précieux que l’or pour un artiste, c’est-à-dire la gloire. « À présent, me voilà sacré roi du violon, » disait-il, et c’était vrai. Il alla de là à Londres et la richissime aristocratie anglaise, ces lords qui sont de petits rois, prévenus par notre presse, le couvrirent de bravos et de banknotes. Paganini n’était pas insensible aux applaudissements, mais, né de parents pauvres, il aimait le fauve métal avec ferveur, et il ne s’en cachait pas. Quand il est mort, il a laissé à son jeune fils, alors à Nice, un trésor de trois millions, déposé chez les Rothschild. Trois millions en 1840, c’était presque la fortune d’un prince.

    Ces trois millions, on les lui a grandement reprochés. Par exemple, la presse satirique l’a traité d’avare en toutes lettres. À tort ou à raison, chez nous un grand artiste, s’il veut être aimé de ses pairs, doit négliger les biens temporels. Il faut qu’il soit prodigue jusqu’à devenir un panier percé. Autrement, c’est un bourgeois ou un cancre, par conséquent un petit esprit. Ajoutons que l’épithète d’Harpagon, appliquée au divin violoniste, venait surtout de Jules Janin. En ce temps-là, l’auteur de Barnave était dans tout l’éclat de sa rayonnante jeunesse. On aimait sa figure rose et réjouie ; on s’arrachait ses romans, écrits avec tant de verve ; on se répétait l’écho de ses feuilletons. Enfant de Saint-Étienne, il avait, un jour, organisé un grand concert au profit des inondés de sa ville natale, et, pour donner à cette fête musicale un surcroît d’agrément, il avait demandé, par écrit, à Paganini de venir y produire deux ou trois coups d’archet. Un salut au public, un air, cinq minutes d’art, un autre salut et un sourire. C’en aurait été assez ; les deux grands faubourgs, Saint-Germain et Saint-Honoré, avaient mis un vif empressement à prendre des billets. Mais que vous dire ? Un soupir de son violon qui ne rapporterait rien, pas un sou, pas un centime, le positif Italien n’entendait pas de cette oreille-là. Il refusa donc net. Il refusa à Jules Janin et il eut lieu de s’en repentir. À dater du jour où il avait répondu par un « non » formel, il eut, non à soutenir, mais à endurer la guerre. Faisant l’opinion publique juge de ce qui se passait, Jules Janin le prit à partie dans le Journal des Débats, et, tout le temps que le céleste instrumentiste passa dans nos murs, il ne lui laissa ni repos ni trêve. « Ce ménétrier d’au-delà des Alpes, écrivait-il, ce n’est pas un avare : non, ne croyez pas cela ; ce n’est pas un avare : « c’est l’avare ! » Entre nous, le feuilletoniste copiait un peu Royer-Collard, qui, tout récemment, avait dit d’un de ses disciples, futur ministre de Louis-Philippe : « Ce n’est pas un sot : c’est « le sot ! » Cependant Nicolo Paganini laissait dire et laissait faire, et, ainsi que je le note plus haut, toujours acclamé par les dilettanti du continent, agissant en fourmi prévoyante, il finissait par amasser trois millions.

    Il devenait riche et le spectacle de son capital l’enchantait, à ce qu’il paraît. Néanmoins la plume, alors si aiguë, du critique lui avait fait une vive blessure au cœur. Un adage dit : « Ne joue ni avec le feu, ni avec l’œil, ni avec l’amour. » Il n’est pas bon non plus de jouer avec le journal. Plus d’une fois, à la fin de ces superbes soirées où il était si bien acclamé, le grand violon laissait tomber sa tête pâle et si maigre entre ses mains, et, en gémissant, s’écriait : « Ils m’ont applaudi, c’est vrai, mais tout à l’heure quand je suis sorti, j’ai voulu m’approcher d’eux. Au même instant, j’ai pu lire dans leurs regards l’expression d’un cruel reproche. Tous semblaient me dire : Nicolo, tu as refusé un coup d’archet au bénéfice des inondés de Saint-Étienne ; Jules Janin t’accuse à bon droit. Tu es un avare ! un avare ! un avare ! » Et il demeurait près d’une heure dans cette posture de prostration et d’accablement.

    Ce fut à quelques jours de là qu’il partit pour l’Angleterre. Eh bien ! l’écho du feuilleton monta avec lui sur la proue du bateau et le suivit pas à pas. Les papiers anglais le lui répétaient avec des variantes, mais il avait fini par s’y faire. À la longue, du reste, la nécessité où il s’était trouvé si longtemps de se confiner dans la solitude afin d’étudier son instrument, n’avait pu que façonner son esprit à l’exercice de la pensée. C’était pour cela que, sous le grand violon, nous devions rencontrer plus d’une fois un grand philosophe. De 1829 à 1835, il a écrit quelques lettres qui laissent voir en lui un penseur un peu parent de Beethoven. On sait que le docteur Bennati, son médecin, le suivait volontiers en quelque coin qu’il se rendît. Or, ce témoin de sa vie intime le tenait pour un causeur plein d’observation, et faisait grand cas des facultés psychiques dont il était orné. À l’en croire, loin de redouter les aiguillons de l’épigramme, Paganini les aurait plutôt recherchés, en ce qu’il les regardait comme un élément d’hygiène, indispensable au maintien de sa santé intellectuelle et morale.

    – Docteur, lui disait son client pendant la traversée de Douvres à Calais, quand nous étions à Londres, un humoriste a lancé contre moi une brochure de dix pages. Vous supposez que j’en souffre, et il n’en est rien. Ce serait bien plutôt le contraire. Un peu d’amertume corrige trop de sucrerie. Un artiste qui parvient au point culminant de la réputation peut perdre la tête. Du jour où il est applaudi, couvert de fleurs, baigné dans l’or, entouré de toutes les caresses de la fortune, il a besoin du sel de la critique pour ne pas se corrompre. Sans le journal, il passerait à l’état de prince asiatique. Il deviendrait la proie de l’ennui, ce ver invisible qui ronge les rois et les millionnaires et, sous le coup de la satiété, il ne tarderait pas à tomber dans l’imbécillité des Césars.

    Cette tirade ou quelque chose d’approchant, il la terminait par un mot qui ne manquait pas d’esprit.

    – Une satire, une brochure, un quatrain moqueur, qu’est-ce donc ? Une piqûre de guêpe. Ça passe vite et ça rajeunit la joie de vivre.

    Ainsi que je l’ai dit plus haut, il était parti pour les trois royaumes, et il ne devait reparaître à Paris qu’au bout de six mois, c’est-à-dire au commencement du printemps de 1832. Quand il nous avait quittés, il était pâle, amaigri, morose ; il toussait même un peu. On prétendait alors qu’il n’aurait pas la force de supporter la mer. On ajoutait que, s’il passait le détroit, il ne résisterait ni aux brouillards de la Tamise, ni aux vapeurs du charbon de terre. Nous ne devions plus le revoir. Le charbon de terre, les brouillards, la mer, les viandes bouillies, la face de John Bull, Paganini avait tout surmonté en brave. Il nous revenait presque gras et bien portant.

    Lorsque le premier choléra se propagea à Londres, en faisant tomber cinquante mille victimes par jour, on ne manquait pas de dire à Paris que le grand violon serait l’un des premiers atteints et que sa faiblesse ne résisterait pas aux fureurs de l’épidémie. Paganini revint de Londres sans même avoir fait quarantaine, et le docteur Bennati, son médecin, affirmait que ses poumons avaient acquis plus de force. Cet Orphée, qu’on avait voulu faire passer pour un poitrinaire, ne devait mourir que d’apoplexie et aurait probablement, un jour, l’embonpoint cyclopéen de Lablache, la fameuse basse des Bouffons. – Vous rappelez-vous Lablache ?

    Il va sans dire que les faiseurs de bons mots, Jules Janin en tête, s’emparaient de ce bel état de santé pour broder de nouvelles plaisanteries. Sur le boulevard des Italiens, devant le perron de Tortoni, les fumeurs de cigares blaguaient à qui mieux mieux. À les entendre, après ce voyage en Angleterre, où il avait gagné cinq cent mille francs, somme énorme pour l’époque, la santé brillante de Paganini donnait plus d’autorité aux savantes dissertations du docteur Chrétien de Montpellier sur les préparations médicales d’or. « L’or engraisse, » avait dit ce théoricien. Ainsi le tempérament du grand artiste se trouvait à merveille de ce système ; chez lui, l’application du fauve métal, au lieu d’être faite d’une manière interne et à petites doses, devait s’opérer extérieurement et en grande quantité, dans une bourse.

    – C’est au point, disait Raymond Brucker dans le Figaro, que si, le jour de sa mort, on plaçait Paganini dans un cercueil en or massif, ce contact produirait infailliblement un miracle et rendrait aussitôt la vie au célèbre violoniste.

    Au surplus, les succès du musicien en Écosse et en Irlande avaient peu surpris les Parisiens. On sait que, dans ces deux pays, les vieilles traditions maintiennent les idées du peuple au merveilleux, au surnaturel. Or, à l’aspect du mystérieux artiste, les bruits les plus extraordinaires circulaient. Ils se disaient que Béelzébuth en personne avait pris l’archet pour recruter des âmes ; Méphistophélès s’était fait violon ; Astaroth, ménétrier ; Lucifer, troubadour. Et l’on courait aux concerts de l’Italien comme aux féeries, et l’on en sortait convaincu de la vérité de ces assertions bizarres. On avait contemplé la figure fantastique du héros d’Hoffmann ; on avait été témoin de ses tours de force miraculeux sur son instrument ; on avait frémi à ses conversations diaboliques. Et, là-dessus, Paganini riait d’un air sardonique, laissant de côté les âmes et ramassant les guinées.

    Du reste, après le retour du célèbre improvisateur, ces contes bleus n’avaient pas cessé, mais les boulevardiers leur avaient donné une autre tournure.

    Qu’avait fait Paganini de ses cinq cent mille francs ? On prétendait qu’il était joueur. Toutes ses nuits, disait-on, il les passait à la roulette de Frascati, encore existante en ce temps-là. Tous ses jours, il les employait à étudier la martingale mitigée de d’Alembert. Son teint livide, ses yeux caves annonçaient ces insomnies et ces mystères. Son air constamment préoccupé en était un surcroît de preuve.

    D’autres annonçaient que, miné par des vices secrets, Paganini était criblé de dettes. Ceux-là affirmaient qu’il n’avait pas touché un sou des cinq cent mille francs gagnés en Angleterre. Il y avait encore à ce sujet un racontar qui tenait de la légende. Les créanciers du musicien avaient délégué à sa suite un agent d’affaires chargé d’encaisser les recettes. Paganini, toujours suivi de cet ami intime, comme un révérend père jésuite de son socius, de ce recors, de cette ombre, ne pouvait faire une note ni donner un coup d’archet sans la permission de ce susdit agent d’affaires.

    Ainsi, de l’autre côté du détroit, l’artiste, déjà si difficile à analyser, était un être double : premièrement lui, deuxièmement l’argent ; premièrement le Paganini qui gagnait les cinq cent mille francs ; deuxièmement le Paganini qui les touchait ; premièrement le Paganini du violon ; deuxièmement

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