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L' INDE DANS MON SALON: La spiritualité grâce à l'écriture
L' INDE DANS MON SALON: La spiritualité grâce à l'écriture
L' INDE DANS MON SALON: La spiritualité grâce à l'écriture
Livre électronique330 pages5 heures

L' INDE DANS MON SALON: La spiritualité grâce à l'écriture

Évaluation : 3 sur 5 étoiles

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À propos de ce livre électronique

Ce livre ne décrit pas un pèlerinage en Inde
mais au coeur de mon âme.
Face aux épreuves, Rosette Pipar a souvent rêvé de fuir le quotidien pour trouver un sens à sa vie. Depuis 30 ans, elle a consommé livres, séminaires, conférences, retraites… tout en apprenant, certes, mais en ressentant comme un « vide » récurrent. Ce devoir d’être heureux provoquait anxiété et détresse. Écartelée entre sa réalité
personnelle et ses aspirations profondes, elle réfléchit aux sources de la souffrance. Exaspérée de chercher un baume ailleurs, elle décide de créer une autre forme de spiritualité vivante, des outils, les siens.
« Inutile d’aller en Inde pour grandir spirituellement »
Signe encourageant de sa démarche, Rosette Pipar avoue ce songe fulgurant,
une sorte d’injonction. Quelque 20 000 mots surgirent comme un clin d’oeil de l’Univers. Ce début de livre témoigne de sa révolte envers tous les « coachs de la foire spirituelle ». Lucide, elle décide de se réapproprier sa vie. Surgit une épreuve inattendue qui la dévaste. Épuisée, elle suit la recommandation : une cure de santé… en Inde !
A son retour, elle ne pouvait plus renier la foi des pèlerins… Un temps de réflexion
intérieure, au large de la Crête, lui révèle alors que « l’écriture lui a permis de
formidables rencontres, des échos à ses questionnements ». Le déclic !
Dès lors, elle partage avec nous comment apprécier véritablement la vie… celle
qui s’offre à nous, chaque jour. A votre tour, repérez et comprenez ce point de bascule qui va vous réhabiliter avec le Bonheur, déjà présent dans votre vie !
A découvrir en urgence, pour savourer votre existence au quotidien.
LangueFrançais
Date de sortie17 oct. 2019
ISBN9782897264116
L' INDE DANS MON SALON: La spiritualité grâce à l'écriture
Auteur

Rosette Pipar

Détentrice d’un baccalauréat es art (Communication, journalisme, histoire de l’art) et d’un certificat de deuxième cycle Sens et projet de vie du Réseau des universités du Québec, Rosette Pipar est passionnée de développement personnel. Femme d’affaires, conférencière, coach d’artistes et d’entreprises, elle remporte de nombreux prix d’excellence (culture et tourisme). Ses publications témoignent de sa passion pour l’écrit intuitif dans une approche humaniste (monographies d’artistes, recueils de poésie, essai sur l’écrit : Désir d’écrire et Le bonheur d’être soi… selon Soeur Angèle, un bestseller.)

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    Aperçu du livre

    L' INDE DANS MON SALON - Rosette Pipar

    Avant-propos

    La voix intérieure… le cadeau des mots

    L’idée de ce livre et une importante partie de son contenu m’ont été dictées intuitivement. Un beau jour, alors que j’étais en route vers Québec, soit à quelque trois cents kilomètres de chez moi, des mots ont déferlé avec, en point de mire, ce titre lancinant comme un ver d’oreille : « L’Inde dans mon salon ». Au volant de ma voiture, un mini magnétophone à portée de main, je les ai accueillis durant tout le trajet. Pendant que je conduisais, je me sentais à la fois déconnectée de la réalité, et en même temps en totale fusion avec une sorte d’énergie bienfaisante. Incrédule, j’ai laissé venir à moi ces messages jaillis de je ne sais où, qui me parlaient avec une grande simplicité. J’étais soudainement envahie d’une douce sensation de plénitude. Je venais, sans doute, d’ouvrir la porte de l’inconscient, de mon âme connectée avec l’au-delà ou plutôt l’au-dedans, avec cette énergie qui ne demandait qu’à s’exprimer. Cette boussole intérieure semblait vouloir faire le tour du jardin de ma quête vitale, celle que je menais depuis toujours, en saisir les méandres et m’indiquer la voie de l’instant empreint de foi et de simplicité. Les mots, mes amis de toujours, se manifestaient.

    Au départ, je voulais garder ce texte pour moi, comme une réflexion personnelle, un clin d’œil de l’Univers qui semblait me donner un petit coup de pouce pour avancer sur mon chemin, alléger ma quête existentielle, avec simplicité. J’interprétai alors l’essence de ce texte comme une « révélation » dont le message principal s’imposait avec force : Inutile d’aller en Inde pour grandir spirituellement. L’Inde se référant ici, non seulement à tout voyage initiatique dans quelque pays que ce soit, mais aussi à la panoplie, ou plutôt, à la foire de la spiritualité, de toutes les méthodes de développement personnel dont les marchands de bonheur nous bombardent sans cesse. J’y avais goûté, moi aussi, depuis près de trente ans.

    Aucune méthode, pourtant, n’avait jamais réussi, semble-t-il,à étancher ma soif de bonheur, notre quête à tous.

    L’invitation

    L’esprit en pleine ébullition, j’accueillais cet embryon de songe teinté, certes, d’une sorte de révolte exaspérée et obsédante qui m’exhortait à ne plus chercher ailleurs la recette du bonheur. Arrêter de remettre mon sort entre les mains de coachs spirituels de tout acabit. Avant tout, j’y voyais une invitation à me reconnecter avec mon propre pouvoir. Lui seul pourrait m’éclairer sur ce dont j’avais besoin pour évoluer dans le respect de mes talents et en toute sérénité. Je revendiquai alors le chemin à contresens de tout ce qui était proposé par ces nouveaux évangélistes, ces spécialistes en relation d’aide qui s’arrogeaient le pouvoir de nous aider à changer nos vies, à accomplir nos missions, et qui, souvent, concluaient leurs exposés, de façon candide et, somme toute, paradoxale, en affirmant que : « Tout le pouvoir est en vous ! » en ayant soin de nous vendre leur formation onéreuse, la plupart du temps, et rarement personnalisée comme s’il existait une recette magique prête à l’emploi grâce aux webinaires ou autres moyens de communication à distance. J’entamais une sorte de « décroissance personnelle » ou devrais-je dire plutôt de remise à niveau consciente pour me reconnecter avec ma nature profonde, faisant fi de tous ces gourous modernes. Je voulais, en quelque sorte, me délester de leur cacophonie que je trouvais de plus en plus oppressante, déblayer ma route de tous ces concepts et recommandations pour que je puisse à nouveau écouter mon intuition personnelle et me faire confiance pour grandir à mon rythme dans cette vie. J’étais loin de me douter qu’il en serait autrement, car finalement je suis allée, moi aussi, en Inde, par le plus grand des hasards...

    Introduction

    L’écrit intuitif… trop facile ?

    Vivre, c’est naître lentement. Il serait un peu trop aisé d’emprunter des âmes toutes faites ! Saint-Exupéry (Antoine de), Pilote de guerre

    Il me fallut quatre ans pour comprendre la raison de ce texte qui m’avait foudroyée , et trois autres années pour oser le publier. La peur, sans doute, toujours elle, ce sentiment d’imposture qui m’empêchait de rester connectée à ce qui semblait trop facile. Par-dessus tout, je ne voulais surtout pas devenir, moi aussi, une de ces « gourous » revendiquant une nouvelle méthode de développement personnel. Je sentais pourtant, au plus profond de mon être, qu’il fallait que je témoigne de ce qui m’était arrivé. Mon rêve, c’était l’écriture et voilà que quarante pages m’étaient offertes en un seul après-midi ! Près de 20  ٠٠٠ mots ! Pas un roman, plutôt un essai via l’écrit, mon outil de prédilection. Les mots allaient m’aider à exprimer ce qui, au fond de mon âme, macérait depuis trop longtemps déjà.

    Cette miraculeuse connexion avec quelque chose en moi qui ne demandait qu’à vivre

    Tout ce qui est aisé peut paraître suspect, n’est-ce pas ? J’avais la tête dure. Je m’acharnais à penser que l’écriture intuitive était le fruit d’un heureux hasard. Pourtant, c’est bien l’intuition qui m’avait aussi poussée à écrire plusieurs livres dont mon premier « bébé », justement intitulé « Désir d’écrire », qui avait jailli, tel un volcan exacerbé, en un essai intimiste en 2007. En l’écrivant, j’avais ressenti cette miraculeuse connexion avec quelque chose en moi qui ne demandait qu’à vivre. Impression étrange et jouissive. Au fil des ans, des dizaines de poèmes aussi s’étaient présentés, comme ça, nonchalamment, pour évoquer mes états d’âme, les rencontres, les souffrances ou les bonheurs du jour. L’écriture brute révélait des instants de vie. Je les voyais comme des polaroïds de moments vécus ou de songes soudain cristallisés.

    Lentement, je commençai à recevoir des commentaires à propos de mes livres¹, écrits sur divers sujets et en diverses circonstances, toujours avec une infinie aisance et une sorte de connexion avec un ailleurs. Je finis par me rendre à l’évidence. Non seulement, le hasard n’y était pour rien, mais, en plus, mes écrits semblaient susciter une certaine réflexion, une sorte de résonance auprès de quelques lecteurs rencontrés au détour de salons du livre. Par-dessus tout, je l’avoue, les mots m’étaient nécessaires. J’écrivais pour moi avant tout. C’était vital. Je me suis alors rappelée la phrase de Marguerite Duras : « C’est écrire qu’il fallait que je fasse ». Ces mots hantèrent longtemps mes pensées. Loin de moi, pourtant, l’idée d’oser me comparer à cette grande âme de l’écriture dont le propos et le style me fascinent. Cette phrase m’obnubilait car je sentais, au fond de moi, l’appel viscéral de l’écrit. Je l’avais d’ailleurs « crié » dans mon premier livre « Désir d’écrire »² lorsque je m’étais totalement dédiée à lui, l’écrit.

    Je la sens en moi

    cette voix qui,

    au fil des incertitudes,

    s’est accrochée à son rêve fou

    pour lentement mûrir à la vie.

    Du fond de mes entrailles,

    je perçois ce filet murmure

    prêt à éclore

    comme un bourgeon

    brisant sa coquille,

    comme un poussin

    craquant son ciel

    pour enfin respirer

    la vie.³

    Un nouveau regard

    Trouver, en chacun de nous, cet espace fluide qui nous convient et qui contribue à notre expansion

    Voulant renouer avec le filon de l’écriture, laisser toute la place à l’écrit, ma passion, ma joie, je relus ce texte lors d’un voyage en Crète, quatre ans plus tard. Je me permis de le laisser vivre au grand jour en complétant les premières pages. Elles étaient porteuses de sens. En les survolant, je compris leur raison d’être. Ces mots témoignaient de mon difficile cheminement. Ils me transportaient toutefois dans un état de bonheur. Il fallait donc, forcément, que je les partage avec d’autres chercheurs de sens afin qu’ils puissent y trouver, peut-être, une raison de s’exprimer à leur tour. Le but ici étant de trouver, en chacun de nous, cet espace fluide qui nous convient et qui contribue à notre expansion.

    Si ce livre traverse votre chemin et fait écho à votre quête, ce n’est pas par hasard. Cette phrase-là, je l’ai lue trop souvent dans des livres de développement personnel. Comme une injonction faite au lecteur, pour légitimer, ad nauseam, le bien-fondé de la lecture de l’ouvrage. Pourtant, il est vrai que, moi aussi, j’ai souvent ressenti la connexion instantanée avec un sujet de l’heure. Il n’est pas toujours nécessaire de le mentionner. Pourtant, je le fais… Le lecteur le ressent intuitivement, y trouve quelques réponses ou ouvertures à d’autres avenues, tout simplement. C’est un peu comme quelqu’un qui, au cours de sa route, éprouve l’urgent besoin d’étancher sa soif ou de trouver un espace de répit, histoire d’apprécier le chemin parcouru et d’envisager la suite en se sentant moins seul.

    Nous passons de l’état de « chercheurs de sens » à celui d’« acteurs de sens ».

    Chacun possède en lui un talent à développer et à partager. J’ai ressenti l’urgence de divulguer mon message, témoin vivant des possibilités offertes à tous pour accomplir notre mission ou du moins pour nous réhabiliter avec notre condition d’humain dans sa nature la plus pure, mais aussi la plus fragile. Pour moi, il est de plus en plus essentiel de capter les messages de l’Univers en toute confiance car il communique avec ceux d’entre nous qui veulent être réceptifs et agir comme un canal vibratoire destiné à ouvrir les portes de notre unicité. Ce faisant, nous émettons des ondes destinées à agir nous-même, en toute confiance, sur notre destinée. Ensemble, nous formons ainsi d’innombrables réflecteurs qui éclairent et stimulent les chemins de nos vies. Nous passons de l’état de « chercheurs de sens » à celui d’« acteurs de sens », ce à quoi je m’engage à l’avenir.

    « Désir de fusion et d’apaisement ».

    Ce témoignage n’est donc pas un traité savant sur la manière d’aborder la spiritualité, encore moins une recette miracle pour atteindre la sérénité. Il est destiné à provoquer une réflexion, comme celle à laquelle je me suis livrée après avoir passé tant d’années en quête de sens. Comme dirait André Comte-Sponville en citant Aristote : « Il faut s’arrêter quelque part ». Ceci n’implique en rien qu’il faille cesser de répondre à nos questionnements intérieurs ni de nourrir l’âme. Mais, à l’angoisse originelle succède, à un moment donné, le « désir de fusion ou d’apaisement »⁴.

    Une sorte de déclic révélateur, un moment de pure félicité, m’amenait ailleurs, là où s’annonçait une « certaine » légèreté que j’effleurais à peine. Ce faisant, j’appréciais l’instant comme un petit bonheur, ce sentiment qui surgit lorsqu’on se sent en osmose avec quelque chose de plus grand que soi qui nous procure une énergie bénéfique.

    Partage sans prétention

    Être simplement soi est tout un défi

    Ce livre n’a pas la prétention de détrôner les grands penseurs, philosophes et personnages spirituels de ce monde qui ont, grâce à leurs recherches, leurs réflexions, leurs actions et leurs écrits, réussi à accompagner des millions de personnes pour transformer leur vie. Encore moins de supplanter le travail de tous les thérapeutes qui, chaque jour, aident les êtres humains souffrant notamment du manque de cohérence dans leur vie ou éprouvant des difficultés à vivre ou à s’adapter à différentes situations. Être simplement soi est tout un défi.

    C’est un outil-témoignage pour tous ceux qui ressentent le besoin d’analyser leur vie et qui, au terme de nombreuses démarches, en sont venus à la conclusion que leur seul salut serait de fuir le quotidien pour se ressourcer ailleurs et en revenir soudain transformés à jamais. Loin de moi l’idée de critiquer les nombreux pèlerins qui se rendent en Inde ou dans quelque autre destination mythique. Toute expérience à laquelle on aspire à un moment de sa vie est utile. Pour avoir cheminé en quête de sens depuis mon adolescence, j’ai moi-même expérimenté toutes sortes d’avenues pour trouver la « bonne voie ».

    Au terme de tant d’années passées à chercher ailleurs, à m’essouffler dans diverses approches, recueillant, quand même, il faut le reconnaître, des outils supplémentaires et essentiels pour m’aider à poursuivre ma route de façon plus sereine, j’ai soudain vécu une connexion surprenante avec un « je ne sais quoi » ou plutôt un « je ne sais qui » qui me parlait.

    « Comme si vivre était juste en chercher le sens, ne jamais le trouver, mais avoir l’œil réjoui ici et là par un éclat de vérité. »

    Christian Bobin

    Je me suis rendu compte qu’il me fallait fuir la dictature du bonheur. Celle qui est prônée partout comme un idéal ultime à atteindre. Une finalité. Enfin, j’ai trouvé la clé pour ouvrir la porte de mon âme, la voix du cœur, celle qui m’aiderait à cheminer vers moi en toute confiance, en acceptant qui je suis, tout simplement, pour vivre comme en témoigne le titre de mon prochain livre « Désir de vivre », à moins que ce soit la conclusion de celui-ci. Nous verrons...

    C’est donc un appel à la Vie. Comme le dit si bien Christian Bobin : « Comme si vivre était juste en chercher le sens, ne jamais le trouver, mais avoir l’œil réjoui ici et là par un éclat de vérité. » C’est ce que je vous souhaite.

    1. Voir liste des publications : www.rosettepipar.com.

    2. Rosette Pipar, Désir d’écrire, Candiac, Éditions Marcel Broquet-La nouvelle édition, 2008.

    3. Rosette Pipar, Fragments (Écrire), Candiac, Éditions Marcel Broquet-La nouvelle édition, 2010.

    4. André Comte-Sponville et Luc Ferry, La sagesse des modernes, Paris, Robert Laffont, 1999.

    Chapitre 1

    Envie de fuir

    À tous ceux qui rêvent de voyages spirituels

    « L’Orient est en nous »

    Carl Jung

    À tous ceux qui rêvent d’aller en Inde et qui ne peuvent se le permettre pour mille et une raisons, je vous propose ce livre comme un partage, une réflexion, surtout. C’est, en toute humilité, le témoignage de mon cheminement vers une transformation personnelle au quotidien. Vous m’accompagnerez dans la découverte de certaines étapes de ma quête. J’évoquerai quelques actions simples qui vous permettront peut-être, comme moi, de trouver votre état de pleine conscience pour vivre, chaque jour, une expansion de plus en plus définie jusqu’à ce qu’elle s’incruste dans votre vie comme un nouvel outil d’évolution constante, non sans occulter, pour autant, les difficultés de changer certaines habitudes.

    Amputée que j’étais de la beauté à portée de main, de la confiance et la foi en ce qui est.

    Pour ce faire, je ne vous livrerai pas de grands principes ni de leçons savantes issus de longues études ou réflexions philosophiques soigneusement fouillées bien que, inévitablement, vous soyez teintés de l’aura de mes nombreuses lectures ainsi que des formations entreprises au cours de ma vie. Je vous propose ma propre expérience. En quoi peut-elle vous apporter un espoir ? Peut-être, je l’espère, en partageant le simple constat de mon parcours personnel qui m’a menée, jusqu’à ce jour, à lutter contre toutes sortes de démons qui m’empêchaient de réaliser mon plein potentiel. Amputée que j’étais de la beauté à portée de main, de la confiance et la foi en ce qui est. Hyperperformante, animée du syndrome de sauveur et de victime, sans doute hyperdouée, en proie à de l’anxiété dès mon plus jeune âge, doublée d’une profonde mélancolie, j’ai souffert de dépressions multiples et de souffrances épuisantes me laissant à maintes reprises au bout du rouleau, mais résiliente. Au terme de grands efforts, j’arrivais presque toujours, malgré tout, à atteindre mes objectifs, à bénéficier, somme toute, d’une vie réussie qui, vue de l’extérieur, était enviable. Mais le sentiment de vide refaisait surface de façon périodique. Je n’avais plus de ressources. J’étais un peu découragée. Ce livre est mon outil personnel. Il pourra peut-être aider à démontrer qu’il est possible de dépasser ces états castrateurs, que des solutions sont accessibles à tous malgré nos limites ou celles que nous nous imposons. Il m’a fallu du courage pour « oser » ce livre qui, par mes hésitations à le publier, me renvoyait constamment à mes jugements personnels négatifs à mon égard. Aux périodes de calme sublime et de paix se juxtaposaient, intenses, des périodes noires, empreintes de peurs et d’angoisses qui semblaient annihiler toutes mes avancées. Imparfaite. Aujourd’hui, je l’assume. Mais, ce n’est pas parce qu’on traverse des épreuves qu’on doit s’empêcher de communiquer le fruit de nos réflexions. Puissent-elles éclairer d’autres routes. J’en veux pour exemple Frédéric Lenoir⁵ qui cite : « …la joie est au cœur de la philosophie de Spinoza et son influence m’a incité à écrire, deux ans plus tard, alors que je traversais moi-même une épreuve de vie, « La puissance de la joie » »⁶. Ou encore Éric-Emmanuel Schmidt qui raconte, dans son livre intitulé « La nuit de feu », une expérience mystique vécue dans le désert d’Algérie : « Si j’avais pu être, un soir, le réceptacle d’une révélation, j’avais, à mes yeux, le droit de prendre la parole. » Il dit aussi : « … un vrai talent doit transmettre des valeurs qui le dépassent et qui le portent ». L’auteur attendit vingt ans avant de révéler cette expérience qui, pourtant, changea sa vie. Je me reconnaissais. Ce genre de déclaration me réhabilitait en quelque sorte et me réconciliait avec le droit d’écrire mes propres réflexions.

    L’écrit… un être vital qui participe à mon bien-être

    Je ne saurais passer sous silence la merveilleuse découverte de l’œuvre de Christian Bobin et surtout son propos au sujet de ses écrits. Une rencontre fulgurante. Un coup de foudre. En l’écoutant, j’avais l’impression qu’il décrivait ce que je vivais, sans aucune prétention. Il déclarait «… je reçois les mots ». Je compris alors que je n’étais pas la seule à être le réceptacle de phrases qui surgissaient, comme ça, sans crier gare. Je fus complètement émerveillée de constater à quel point, lui, avait osé se dédier exclusivement à l’écrit, alors que moi je serinais depuis tant d’années l’omniprésence de cet appel de l’écrit en moi, que j’accueillais occasionnellement seulement, toujours avec la même béatitude, mais en le reléguant sans vergogne aux oubliettes, le temps de servir d’autres passions que la mienne. Ce fut une grande leçon d’humilité. Il était plus que temps d’honorer CE qui me dictait ces idées, ces images, ces émotions. Car, depuis toujours, je ressentais l’écrit comme un être vital qui participait à mon bien-être.

    « L’écrit, c’est à la fois une maladie et un remède »

    « Écrire c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l’ouvrir ».

    Christian Bobin

    Aussi, j’adhère totalement aux propos de Christian Bobin : « L’écrit, c’est à la fois une maladie et un remède ». Et aussi : « Écrire c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l’ouvrir ». Ou encore, Éric-Emmanuel Schmidt déclarant : « Le désir et le doute sont au cœur de l’univers de l’écrivain ». Quel écho en moi ! Enfin, je me sentais légitime.

    « Le désir et le doute sont au cœur de l’univers de l’écrivain ».

    Éric-Emmanuel Schmidt.

    Comme je vous l’ai dit en avant-propos, cette hypothèse « L’Inde dans mon salon » m’est apparue, en un éclair, comme une évidence, une solution disponible à court terme pour effectuer un pèlerinage en soi, nécessitant peu de moyens physiques, aucun investissement financier et dont l’application pourrait être modelée en fonction des exigences et des disponibilités de chacun. Au fil des ans, ce titre s’est imposé. Jamais, sa force ne s’est tarie. Qu’allais-je faire de ce cadeau de l’Univers ?

    L’humble chemin de l’apprentie

    Il fallut bien sûr des semaines d’écriture et de recherches pour en faire un tout cohérent, documenté, et ce, afin de compléter l’essentiel du texte initial. Du moins, c’est ce que mon mental me dictait, sans doute pour repousser l’échéance de l’aboutissement de ce livre qui paraissait un peu trop facile. Pour l’impatiente que je suis, il me fallut surtout faire preuve d’humilité, le laisser reposer et le reprendre plus tard au moment où l’intuition ou l’urgence me le dicteraient à nouveau. Une gestation cruelle. La seule pensée de cet embryon de livre provoquait systématiquement une sorte de malaise, une lourdeur omniprésente dans mon cœur. J’avais la nette impression que son format était pratiquement final. Je ne comprenais pas pourquoi je ne parvenais pas à le boucler en quelques week-ends. Je me culpabilisais en me disant que je m’autosabotais encore une fois. J’étais loin de me douter qu’il fallait que ce texte suive les méandres de sa propre vie, qu’il accompagne l’humble cheminement de l’apprentie que j’étais et suis encore, en quête de ma propre liberté.

    « On devient libre quand on découvre que la vérité est non pas un ensemble de certitudes immuables, mais un mystère que l’on est appelé à pénétrer peu à peu. Être libre, c’est avancer humblement à l’intérieur d’une réalité insondable. »

    Jean Vanier

    Plus tard, je vous raconterai comment j’ai vécu ces années à travers l’écriture et la découverte fulgurante qui me frappa de plein fouet.

    L’envie de partir

    À force de naviguer entre la tête et le cœur, j’avais envie de tout quitter pour un horizon meilleur

    Cela fait des années que, chaque année, face aux épreuves de la vie, je me dis qu’il faut partir, quitter tout ça. Comme tant de gens, je ressens le besoin de nettoyer le quotidien de toutes ces habitudes qui grugent les journées, que l’on croit aimer un temps, mais qui nous laissent toujours un arrière-goût de trop peu. La vie doit forcément être plus que cela. Cette idée me trottait dans la tête depuis ma plus tendre enfance. Parfois, nous nous engageons dans des chemins qui ne nous ressemblent pas vraiment. Hypnotisés dans un moule sociétal, on suit le courant, on suit le flot. Pourtant, on sait qu’au fond de nous, une petite voix nous dit de ralentir, d’être à l’écoute de ce qui est vital. Au fond, ce qui est capital, chacun d’entre nous le pressent, du moins quand on décide de faire silence. Une sorte de certitude, parfois lointaine, macère dans notre âme, dans notre for intérieur, un endroit où on ne s’aventure que trop peu souvent. Je ne vous apprends rien en vous disant qu’on prend rarement la peine de s’arrêter, de se consacrer un peu de temps pour décortiquer cet essentiel qui nous manque et qui gruge notre vie d’un vide de plus en plus souffrant. Nous avons parfois l’impression d’être écartelé entre ce que nous vivons et ce à quoi nous aspirons. Pour certains, les désirs sont très précis et, pour d’autres, moins, ce qui rend l’émotion d’autant plus impuissante, béante.

    Fuir cette profonde mélancolie

    J’aurais aimé, comme tant de gens, partir en Inde, me transplanter dans une région lointaine et exotique, m’arracher ainsi au quotidien qui ronge mon corps et mon cœur et mon âme.

    À bien y penser, cette quête de sens débuta dès l’âge de quinze ans alors que je ressentais un mal-être évident. Je dirais même qu’à cinq ans, je fus extirpée de mon bonheur d’enfant insouciante, chez mes grands-parents, et que mon âme se figea au pensionnat où je vécus solitaire, dans une espèce de monde parallèle. Je m’en souviens très bien, malgré le brouillard dans lequel je semblais stagner. Je m’évadais de mon corps en contemplant la lumière des bougies géantes dans l’église que je fréquentais un peu trop souvent à mon goût. À l’adolescence, dès que j’eus un peu de sous, grâce à de petits jobs, je les dépensai auprès de psychologues dans un profond et douloureux mutisme entrecoupé de maigres phrases ou de pleurs suffocants. La gorge nouée, impuissante, submergée par un infini amas de détresse, je sentais que la

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