Avec Carrère, on voit la lumière

C’est aussi à cela qu’on reconnaît un écrivain absolu : sa capacité à être plus fort que son sujet, quel que soit le sujet. Le sujet du dernier Emmanuel Carrère est posé dès la couverture, sans fioritures ni jeu de mots, juste deux syllabes. . Vous vous en fichez du yoga ? Lisez ce livre. Vous aimez le yoga ? Lisez ce livre. Le yoga n’a aucune importance. L’ouvrage, pourtant, ne parle que de ça. Mais il en parle en l’essentialisant. Il en parle comme on parle de la vie. Il en parle comme on parle de soi. Sous la plume d’Emmanuel Carrère, il n’est pas jusqu’au sexe Pour un peu, ça pourrait nous donner le courage de faire le plus intégriste des stages de yoga, afin d’avoir l’espoir, en transposant ça dans un lit comme le fait le narrateur au sortir d’un séminaire de ce genre, de , selon l’expression d’Emmanuel Carrère. near death experience Autre moment de grâce – l’écrivain dit – créé par l’entremise du yoga : le tai-chi improvisé devant un lac gelé dans les Rocheuses avec un prof de ski aux airs de père noël canadien à la faveur duquel ils apprivoisent… un loup !