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Retour à l'unité: Une odyssée spirituelle
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Retour à l'unité: Une odyssée spirituelle
Livre électronique241 pages3 heures

Retour à l'unité: Une odyssée spirituelle

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À propos de ce livre électronique

Après avoir passé les initiations proposées par le grand Esprit de la nature Pan, Michael Roads obtient le droit de pénétrer dans les univers non physiques.

« Au moment où j’ai franchi ces portes, le temps linéaire et la réalité ordinaire ont cessé d’exister. Tout ce qui m’était connu se trouvait brusquement remplacé par un inconnu absolu. Le temps, à supposer qu’il ait encore un sens, était sphérique, de sorte que tous les points d’une sphère représentaient le même temps – toujours. »

Michael se retrouve dans son corps de lumière. Catapulté à travers des portes successives, il rencontre de nombreux êtres qui lui ouvrent d’autres dimensions de la réalité. Guidé pas à pas, il pourra accomplir son retour à l’unité.

La profonde sagesse contenue dans les récits d’illumination spirituelle de Michael Roads constitue la matière de ses ateliers intensifs de cinq jours, de ses séminaires et de ses ouvrages traduits en treize langues. Il habite actuellement en Australie.
LangueFrançais
Date de sortie17 juin 2016
ISBN9782896263639
Retour à l'unité: Une odyssée spirituelle
Auteur

Michael J. Roads

Michael J . Roads est né en Angleterre, et dès l’enfance il s’est mis à explorer les mystères d’une Nature secrète et silencieuse. Depuis lors, il n’a jamais cessé d’être un homme «de terrain». Après avoir épousé Treenie, tous deux ont émigré en Australie où, pendant dix ans, ils s’occupèrent d’une ferme. Au cours de cette période, Michael connut de profondes transformations et est peu à peu entré en communion avec l’Esprit de la Terre. Ceci l’amena à abandonner la ferme pour entreprendre une quête du Soi. En dépit des années difficiles qui suivirent, il a persévéré dans cette quête intérieure. Être libre et connaître le Soi étaient pour lui les seules choses qui importaient. Pendant cette période, Michael et Treenie vécurent en communauté ⁠; puis Michael travailla pendant quelques années comme consultant en agriculture biologique. Chaque jour, il s’employait à renforcer son lien spirituel conscient avec la Nature. Il apprit à franchir la membrane qui sépare le matériel (physique) de l’intangible (supraphysique). Transcrire cette expérience est devenu pour lui l’expression de sa créativité. Aujourd’hui, la profonde sagesse contenue dans les récits d’illumination spirituelle de Michael Roads constitue la matière de ses ateliers intensifs de cinq jours, de ses séminaires et de ses ouvrages traduits en treize langues. Michael a été invité à effectuer des tournées de conférences en Australie, en Nouvelle-Zélande, à l’île Norfolk, en Afrique du Sud, aux Pays-Bas, en Italie, en France, en Suisse, en Autriche, en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Danemark, en Suède, en Norvège, dans les Indes occidentales, aux États-Unis, au Canada et au Japon. Communicateur extraordinairement doué, Michael Roads transmet l’Amour et la Vérité de cœur à cœur, bien au-delà des mots, créant ainsi l’espace nécessaire pour s’éveiller du rêve, pour allumer l’Amour et la Vérité présents en chacun de nous.

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    Aperçu du livre

    Retour à l'unité - Michael J. Roads

    Introduction

    Voici un certain nombre d’années, j’ai entrepris ce qui constitue probablement la quête éternelle : celle du Soi. Ma voie était pratiquement une voie de la Nature et semblait prédestinée. À un moment donné, j’ai commencé à tenir la chronique des phénomènes remarquables qui se produisaient au cours de ma progression cahotante. Par la suite, cela donna naissance à un livre publié sous le titre de Communication avec la Nature[1]. Je pensais naïvement que les choses allaient en rester là, car ma quête du Soi paraissait vouée à l’échec, du fait que j’étais incapable d’accepter l’expansion rapide de ma réalité.

    Je me trouvais dans une situation paradoxale : d’une part, je désirais élargir ma réalité, d’autre part je me sentais effrayé et menacé quand cela se produisait. Je continuais malgré tout à passer chaque jour quelques temps au bord de la rivière qui coulait près de chez nous, assis sur une vieille planche suspendue au-dessus de l’eau, qui servait de plongeoir. C’était un endroit où la Nature mystique m’inspirait particulièrement ; c’est pourquoi, en dépit des peurs et des difficultés, j’ai persisté !

    C’est sans doute à cause de cette persévérance qu’un beau jour, l’Esprit de la Nature est entré dans ma vie, m’arrachant à mes rêveries pour me précipiter dans une série d’aventures mystiques plus menaçantes – mais en même temps plus révélatrices – les unes que les autres. J’ai rapporté ces expériences dans le livre Au cœur de la Nature[2].

    Au cours des années qui se sont écoulées, j’ai vainement tenté de trouver un moyen d’expliquer ce qui s’est passé depuis. J’ai dû admettre le fait que mon histoire était impossible à raconter avec exactitude. Avant même d’entreprendre consciemment ma quête du Soi, la vie m’offrait continuellement l’occasion d’élargir ma conscience en me révélant des Portes supraphysiques. Celles-ci m’apparaissent là où ma réalité familière devient floue et mal définie, m’offrant ainsi une occasion subtile d’accéder à un autre monde, un monde non physique.

    J’ai appris qu’il y avait des règles à respecter pour y entrer, la première étant qu’on ne peut emporter son corps physique. Ces portes étaient connues de tous les mystiques, qui en ont parlé dans leurs écrits, en prenant toujours soin, cependant, de les entourer d’un voile de mystère. Même les Portes du Paradis, si souvent mentionnées, évoquent une mystérieuse et merveilleuse réalité qui demeure, hélas, hors de portée de l’homme ordinaire.

    Je connaissais l’existence de ces Portes, dès mon plus jeune âge, et il m’était alors facile de les franchir. Dans mon innocence, je les franchissais en état de rêve et pouvais ainsi entrevoir d’autres réalités sans avoir besoin de comprendre.

    Ceci se produisait parfois tandis que j’étais profondément endormi, mais souvent aussi alors que j’étais pleinement éveillé et me laissais glisser dans un espace différent, plus magique. Je perdais alors conscience du monde physique qui m’entourait et quand cela m’arrivait à l’école, ce qui était fréquent, je n’avais ensuite aucun souvenir de ce que le maître avait raconté.

    En grandissant, mon intellect s’est développé et mon attention fut accaparée par toutes sortes de choses, si bien qu’il me devint de plus en plus difficile de trouver les Portes et encore plus de les franchir. Pendant un certain temps, je fus totalement pris par mon rôle de jeune marié, père de quatre enfants, et par mon travail de fermier qui me soumettait aux pressions ordinaires de la vie ; de ce fait, les Portes disparurent de mon champ de conscience.

    Vers l’âge de trente ans, ma décision de me mettre à la recherche du Soi rétablit ma relation avec les Portes et donna lieu à de nouvelles expériences rapportées dans le livre Communication avec la Nature. Mais les Portes demeuraient distantes, voilées par le stress de la réalité quotidienne. J’ai appris peu à peu que si l’adulte que j’étais devenu voulait pouvoir approcher les Portes, il devait respecter certaines autres conditions, dont les deux principales étaient la confiance et le moment approprié ; et la confiance, la confiance dans le Soi, déterminait le moment approprié.

    Cela me prit beaucoup de temps pour acquérir cette confiance. Je me suis aperçu que, derrière mon côté pratique et terre-à-terre, se trouvait un aspect de moi-même beaucoup plus profond et beaucoup plus fort, un aspect supraphysique. C’est à lui qu’il me fallait apprendre à faire confiance. Sous la direction de l’Esprit de la Nature, je me suis progressivement ouvert à l’intangible, à l’invisible et me suis rapproché de plus en plus des insaisissables Portes mystiques. Cette fois, je fus obligé d’accepter pleinement ma nouvelle réalité et de ne plus me cacher derrière le discours protecteur des rêveries.

    Durant mon voyage au sein de la Nature, j’ai découvert qu’au moment où ma conscience quittait mon corps physique, je me retrouvais dans un corps identique, entièrement composé de Lumière (tout le monde possède ce corps de lumière). Dans ce corps, j’ai exploré d’autres dimensions de la Nature. Je suis devenu un participant au monde mystique de la Nature, cessant de vivre uniquement dans le monde physique en position d’observateur.

    À mesure que ma quête du Soi me rapprochait toujours davantage de notre vérité humaine, les Portes devenaient plus distinctes et plus accessibles ; cependant, jamais un seul moment je ne pus les franchir et pénétrer dans l’Au-delà. J’ai appris que j’avais passé des vies entières à poursuivre ces Portes spécifiques, mais à chaque fois je m’en étais détourné, distrait par les plaisirs physiques plus évidents de la vie.

    Finalement, après avoir été soumis pendant de nombreuses années à un processus souvent traumatisant, dont les épreuves m’épuisèrent sur le plan émotionnel, mais qui me procura également une joie inouïe, j’ai obtenu la réalisation du Soi, la connaissance de ma véritable identité.

    Alors, les Portes, closes depuis si longtemps, se sont ouvertes.

    * * *

    Au moment où j’ai franchi ces Portes, le temps linéaire et la réalité physique ont disparu. Tout ce qui m’était connu se trouvait brusquement remplacé par un inconnu absolu. Le temps, à supposer qu’il ait encore un sens, était sphérique, de sorte que tous les points d’une sphère représentaient le même temps !

    Une vérité, un éternel présent. Et puis, ma réalité n’avait plus rien de physique, les lois d’une réalité normale étaient totalement abolies. Tout ce que je vivais dans cette réalité survenait instantanément.

    Pour emprunter une terminologie linéaire, disons que plusieurs centaines de millions d’années de vies m’apparaissent en images, étaient vécues et compressées en un seul moment sphérique.

    Vous comprenez mon dilemme quand j’essaie de raconter les choses telles qu’elles sont arrivées. Dès que je formule en mots des événements du temps sphérique, je crée un temps linéaire ; mais cette expérience n’était pas du domaine du linéaire.

    Au bout de quelques années, je me suis dit que mon projet de livre ne pourrait jamais aboutir. Et puis, une nuit, je suis sorti d’un sommeil profond et j’ai sauté du lit, rempli de lumière et d’inspiration. L’idée m’est venue de créer un cadre allégorique dans lequel se déroulerait mon histoire. Pour moi, l’essence de cette histoire est la plénitude car la vie est plénitude.

    J’ai conçu ce cadre allégorique pour y intégrer une expérience qui transcende les limites du temps et la présenter d’une manière accessible, compréhensible, inspirante et, je l’espère, agréable à lire. Toutefois, je tiens absolument à souligner que les personnages de ce livre existent bel et bien, du moins dans ma réalité élargie ! Je puis aussi vous assurer que tout ce que je rapporte correspond très exactement à ce que j’ai vécu.

    Tout en étant manifestement la suite de Communication avec la Nature et Au cœur de la Nature, ce livre n’en présente pas moins un caractère original et peut se lire indépendamment des deux précédents.

    Michael J. Roads

    Queensland, Australie

    [1]  Titre anglais : Talking with Nature – De nouveau disponible en français aux Éditions Quintessence.

    [2]  Titre anglais : Journey into Nature – De nouveau disponible en français aux Éditions Quintessence.

    1

    Le fil de liaison

    Quand je ferme les yeux

    Pour regarder à l’intérieur,

    Je vois non seulement le domaine du possible,

    Mais aussi celui qui EST.

    Les Portes, closes depuis si longtemps, se sont ouvertes. C’est presque en courant que j’ai franchi ces Portes supraphysiques, mais aussitôt je me suis arrêté net, stupéfié : à mon grand effroi, je venais de me précipiter dans un néant lumineux. Autour de moi, aussi loin que portait mon regard, rien ! J’ai jeté un coup d’œil vers le bas : rien !

    « Aaaah », j’ai poussé un cri d’horreur, croyant être sur le point de tomber dans un puits sans fond ; mais il ne m’est rien arrivé. Je suis demeuré debout, tendu mais indemne, dans cette nouvelle et saisissante réalité.

    Rassuré, je me suis risqué à faire un pas en avant et mon pied s’est posé fermement sur le néant illuminé. C’est ridicule, pensais-je. Je suis censé obtenir l’illumination et non pas me promener sur elle ou être englouti par elle. Il me fallait du temps pour réfléchir à ce mystère, mais le plus drôle c’est qu’ici le temps avait cessé d’exister. Perplexe, je ne savais que faire ni où aller.

    – Tout ceci ne me plaît pas tellement, dis-je tout haut. Je songeai à mon épouse, Treenie. Je parie que si elle était à ma place, elle se débrouillerait mieux que moi, marmonnai-je.

    Toujours un peu effrayé, j’eus recours à l’instinct le plus primaire de tous. Au secours ! hurlai-je à pleins poumons, mais aucun son ne sortit de mes lèvres. Je me mis à gémir, et c’est à ce moment précis que je vis un Être se diriger vers moi ; chacun de ses pas lui faisait enjamber les étoiles et même des galaxies entières.

    J’ai cligné des yeux à plusieurs reprises et suis resté frappé de stupeur. Du fait de mes préoccupations, je ne m’étais pas aperçu que je me trouvais debout dans l’espace. Auparavant, il n’y avait que la lumière ; à présent, j’étais debout dans un espace rempli d’étoiles.

    J’observais un corps élancé, de taille humaine, ondulation chatoyante qui se solidifiait peu à peu à mesure qu’elle se rapprochait. Soudain, voici que se tenait devant moi un être qui ne ressemblait à rien de ce que je connaissais. Il ou elle avait une forme d’humanoïde, mais faisait plutôt penser à un chat, énorme et majestueux, qu’à un être humain. Il avait de grands yeux aux reflets argentés, comme si, derrière des orbites vides, brillait une lune mystérieuse.

    Il me sembla le reconnaître.

    – Tu as l’aspect d’un sphinx, dis-je, rassuré d’avoir la compagnie de cette créature des étoiles.

    Son visage s’éclaira d’un large sourire, un visage qui semblait fait pour sourire. Ce sourire révéla des vestiges de dents, s’étalant en rangées bleu pâle, ce qui, pour un humain, était passablement déconcertant.

    – Mon nom est Seine (prononcez si-aine). Je serai ton instructeur dans le monde où tu viens de pénétrer et te souhaite la bienvenue.

    Il tendit des mains d’apparence humaine, paumes tournées vers le haut, et automatiquement j’ai placé mes mains sur les siennes, paumes contre paumes. Instantanément, ce fut le choc de la reconnaissance.

    – Seine ! m’écriai-je, Mais oui ! Mon Dieu, Seine, je ne t’avais pas reconnu ; et je suis tombé dans ses bras, submergé par l’émotion.

    Nous nous sommes étreints pendant un moment d’éternité. Ce n’était pas comme une étreinte physique, car si nos êtres de lumière simulaient cette action, il s’agissait aussi d’une fusion intérieure, d’une communion à un niveau qui transcende l’étreinte ordinaire. La tête me tournait, tandis que des souvenirs surgissaient et tourbillonnaient dans ma conscience, comme des sphères de savoir.

    Je fis un pas en arrière et me mis à contempler Seine. Je l’avais toujours connu sous un aspect masculin, mais sans que cela ait un rapport avec la notion humaine de sexe. Il émanait de lui une énergie masculine, mais son Être était neutre.

    Je portai ensuite mon regard sur mon propre corps. Mes mains, mes doigts, mes pieds, mon corps, tout semblait normal ; et pourtant dans cette réalité non physique, j’étais fait de lumière et non de chair et d’os comme sur le plan physique. Je me sentais profondément troublé. Je pouvais accepter cette situation, mais Seine, quand l’avais-je connu ? Il était évident, d’après l’intensité de mes sentiments, que nous nous connaissions depuis longtemps.

    – Que s’est-il passé, Seine ? demandai-je. Qu’ai-je fait pendant tout ce temps ? Je me souviens de toi, comme d’un ami intime, mais il y a tant de choses que j’ai oubliées.

    Son regard brilla de compassion.

    – Ne t’en préoccupe pas, Michael. Ce que tu as besoin de savoir reviendra rapidement et le reste en son temps. Le principal est que je sois ici, car tu dois intégrer de nombreuses réalités.

    – Que dis-tu ? Il y a donc plus d’une réalité ?

    – Mais oui, bien sûr. La réalité est innombrable, sans limite. Sa seule limite est celle qu’on lui impose.

    Seine paraissait me parler, mais en fait, je me rendis compte que je l’entendais directement dans mon esprit. Ce qui me parvenait n’était pas le son d’une voix, mais une perception intérieure directe.

    – Est-ce ainsi que tu m’entends ? demandai-je, des mots dans ta tête ?

    – Bien sûr. Tu reçois les mots que je formule et cependant ni toi ni moi ne pouvons pénétrer dans la pensée de l’autre. Pour que nous puissions communiquer, les mots doivent être formulés et projetés. Ainsi nous ne violons pas les droits individuels de l’Autre.

    – Quelle est la portée des mots projetés ?

    – Elle est fonction de ce que peut englober ta réalité.

    – Peut-elle donc franchir l’espace ?

    – Elle peut même franchir les dimensions, dit Seine en riant.

    – J’ai oublié tant de choses, murmurai-je, l’esprit engourdi ; tant de choses se rapportant à mon identité.

    Une série de questions se bouscula dans mon esprit, mais à mesure que je les formulais, les réponses arrivaient. Je regardai Seine dans les yeux.

    – Est-ce moi ou toi qui fais cela ?

    – Je suis conscient, sans pour autant m’ingérer dans ton esprit, que tu traverses une phase de questions-réponses. C’est ce qui arrive à la plupart de ceux qui s’échappent de leur monde transitoire, illusoire, et qui pénètrent dans un univers de réalité illimitée.

    – D’où viens-tu ? Comment savais-tu que j’avais franchi les Portes ? Qui t’a désigné pour être mon instructeur ? Qui décide de mon sort, actuellement ?

    Un flot de questions se pressait en moi. Seine eut un sourire énigmatique. Étrangement, la fourrure dorée de son corps reflétait la lumière des millions d’étoiles qui tournoyaient toujours autour de nous.

    – Je viens de l’éternité, répondit Seine patiemment. C’est toi qui m’a prévenu de ton arrivée. C’est toi qui m’a choisi comme instructeur et c’est toi qui prends les décisions, ajouta-t-il.

    – Mais je n’ai aucun souvenir de tout cela. La mémoire me reviendra-t-elle ?

    – Certainement. L’oubli est une habitude humaine. En fait, si vous vous souveniez de toutes les réalités de votre Être, vous ne pourriez pas exister dans le cadre limité que vous acceptez en tant qu’humains. Perdre la mémoire de l’éternité vous permet d’aller à l’école que vous appelez la « vie sur terre ».

    – L’éternité ! Tu sembles si familier avec elle… mais moi, j’ai déjà bien du mal à essayer de comprendre ce que cela signifie. Comment peux-tu venir de l’éternité ?

    – Comme toi et toute l’humanité, comme tous les animaux et les végétaux de ta planète, je ne suis pas né et je ne mourrai pas. N’est-ce pas là l’éternité, l’origine et la destinée de toute vie ?

    – Oui, sans doute, exprimé de cette façon, dis-je pensivement. Mais tu prétends que je t’ai prévenu de mon arrivée ; comment est-ce possible ? Je n’en savais rien moi-même jusqu’au moment où j’ai franchi les Portes.

    Seine me regarda pensivement pendant un moment avant de répondre. Fasciné, je plongeai mon regard dans le sien et vis un filament de lumière traverser lentement la surface de ses yeux avant de disparaître. Cela ne ressemblait pas du tout à un clignement, et c’était encore quelque chose de déconcertant.

    Il sourit, conscient des pensées que j’avais involontairement projetées :

    – Au moment de ta réalisation, quand tu es mort à toi-même, ta prise de conscience du Soi a traversé toutes les dimensions du Grand Tout. Cette prise de conscience est la clé qui permet d’ouvrir les Portes. Tu fais savoir à tous les Êtres que tu connais à présent une vérité plus vaste. Et cela, Michael, est l’une des plus puissantes proclamations que puisse faire un Être humain. J’ai simplement répondu à ton appel qui rayonnait à travers toute l’éternité.

    Je demeurais silencieux, essayant de comprendre les implications de ce que Seine venait de dire. Il avait parlé d’un fil qui reliait les choses entre elles, à une échelle universelle et multidimensionnelle.

    – Formuler des mots et les projeter est une façon de communiquer dans cette réalité et dans la plupart des autres. Sur ton plan physique, tu vocalises des mots pour produire un son, mais l’idée est la même. Dans cette réalité infiniment plus vaste, on peut tout aussi facilement formuler et projeter concepts, idées et même un savoir. Essaie de capter le savoir que je formule et projette vers toi, au sujet de l’éternité.

    Il n’y avait pas de mots, mais je sentais que je me dilatais comme un ballon, tandis qu’un flux de connaissances emplissait peu à peu ma conscience. Étrangement, j’avais l’impression de connaître depuis toujours ce que je recevais. Je goûtais un nouveau fruit, mais son jus me semblait parfaitement familier. En dépit de cela, l’énormité de ce que j’intégrais me laissait pantois.

    – Je m’excuse si c’était un peu trop fort. Je voulais mettre à l’épreuve tes capacités ; je me doutais bien qu’elles étaient considérables, mais malgré tout, tu m’as étonné. Quel incroyable potentiel recèle l’être humain ! Cela me surprend toujours. Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’il demeure pratiquement inemployé. Qu’une race d’Êtres vive dans un monde où chacun crée sa propre réalité sans en être conscient, voilà bien quelque chose d’extraordinaire !

    – Est-ce que je crée ma propre réalité actuellement ? demandai-je.

    – Mais, bien sûr. La réalité ne s’arrête jamais et il en va de même pour ce que nous vivons. Le paradoxe, c’est que notre expérience crée notre réalité et que notre réalité crée

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