L'Informatrice Krinar
Par Charmaine Pauls
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À propos de ce livre électronique
Zavir est un gardien. Il est ce que Krinar a de meilleur. Il est chargé de démasquer les mouvements de la Résistance qui émergent tout autour du globe, et de les éliminer. De nouvelles informations sur une cellule grandissante de la Résistance l'envoient au Costa Rica, le refuge du plus vaste centre krinar. Son informatrice est une humaine. Elle veut passer un marché : il laisse la vie sauve à sa famille de traîtres, en échange d'informations. Mais Zavir ne passe pas de marché, et il ne prend pas de prisonniers. Quand viendra le moment d'éliminer l'organisation secrète, son innocente petite taupe connaîtra la vérité. Elle a passé un marché avec le diable, et le prix à payer est beaucoup plus tentant que des informations.
Charmaine Pauls
Charmaine Pauls was born in Bloemfontein, South Africa. She obtained a degree in Communication at the University of Potchestroom, and followed a diverse career path in journalism, public relations, advertising, communications, photography, graphic design, and brand marketing. Her writing has always been an integral part of her professions.After relocating to Chile with her French husband, she fulfilled her passion to write creatively full-time. Charmaine has published ten novels since 2011, as well as several short stories and articles.When she is not writing, she likes to travel, read, and rescue cats. Charmaine currently lives in Montpellier with her husband and children. Their household is a linguistic mélange of Afrikaans, English, French and Spanish.
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Avis sur L'Informatrice Krinar
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Aperçu du livre
L'Informatrice Krinar - Charmaine Pauls
Chapitre 1
Des bruits en provenance de créatures nocturnes retentissaient dans la jungle, des bruits que Liv n'avait jamais entendus en marchant sur le sentier, à la lumière ombragée du jour. Rapidement, elle baissa la tête, lorsqu'une chauve-souris fantôme géante descendit vers elle. La grande envergure de ses ailes survola ses cheveux. Tremblante, elle croisa les bras devant sa poitrine en signe de protection et avança péniblement, tout en gardant ses yeux rivés sur le chemin au cas où il y aurait eu des serpents. Une ombre dansante sur le tronc d'un arbre attira son attention. Une mygale détala sur l'écorce. De peu, elle manquât donner un coup de tête au cocon suspendu par des cordes de soie au-dessus d'elle, et qui s'étendait sur deux branches. Tel un argent éclatant au clair de lune, le cocon translucide vibra, ce qui envoya une ondulation à travers la toile. Quelque chose se débattait à l'intérieur, quelque chose d'épais et noir. Elle refusa d'imaginer ce que cela pouvait être.
C'était pour Erik et Karl.
Si ses frères remarquaient son absence, ils seraient furieux. Elle ne voulait même pas imaginer ce que Hans lui ferait, mais il n'y avait pas d'autre solution. Elle devait rencontrer le Krinar, et le village en banlieue de la jungle était le seul endroit public accessible à pied. Même si Anita lui avait dit qu'elle pouvait lui faire confiance, elle ne prendrait pas le risque de se retrouver seule avec un extraterrestre qui avait éliminé des armées de combattants de la Résistance sans l'aide de personne.
Elle se prépara mentalement et continua son parcours. Les poils de ses bras se hérissaient à chaque nouveau craquement de branche et à chaque nouveau hululement d'une chouette. Elle était habituée aux vastes étendues plates du désert du Kalahari. Du sable, elle pouvait gérer. Des reptiles et des animaux poilus de la jungle, pas vraiment. Bientôt, les semelles de ses bottes de randonnée se couvrirent de boue et perdirent de l’adhérence, ce qui la fit glisser sur les pierres recouvertes de mousse. L'humidité imprégna ses vêtements. Son tee-shirt à manches longues n'aidait pas beaucoup non plus pour la protéger des moustiques. Ils n'étaient rien de moins que des vampires qui piquaient à travers le tissu fin.
Quand des lumières lointaines se firent voir à travers la végétation dense, elle poussa un soupir de soulagement et accéléra le pas. Elle avait choisi le bar. Mis à part quelques maisons et une épicerie, il n'y avait pas d'autres lieux. Debout, au pas de la porte qui était ouverte, elle examina l'endroit.
Des hommes vêtus de débardeurs crasseux lançaient des couteaux vers une cible dessinée sur le mur en bois. Un groupe de chahuteurs descendaient des shots au comptoir. Un homme aux cheveux gras et au visage luisant leva les yeux. Le bar n'était peut-être pas une si bonne idée. Comment aurait-elle pu savoir ? Elle ne s'était jamais rendue de ce côté de la jungle. C'était trop tard. Ils l'avaient déjà remarquée. Si elle s'enfuyait, cela aurait été comme tourner le dos à un lion, un appel à l'attaque. Prétendre qu'elle était courageuse était sa meilleure défense.
La tête haute, elle pénétra dans le bar et prit son temps pour décider du meilleur endroit où s'installer. Il y avait deux chaises libres dans un coin. Elle s’apprêtait à s’asseoir sur l'une d’entre elles, quand l'homme aux cheveux gras la devança en déambulant vers ladite chaise.
— Salut, ma douceur, dit-il avec un accent espagnol.
— Je ne suis pas votre douceur.
Il lui fit un grand sourire.
— Tu le seras.
Sans le moindre avertissement, sa main apparut de nulle part et agrippa sa tresse. Il tira dessus pour la rapprocher de lui.
La douleur cinglante dans son cuir chevelu la fit grimacer.
— Lâchez-moi.
— Ou alors ? ricana-t-il.
— Ou alors tu deviens un eunuque, annonça une voix grave en provenance de la porte.
L'attention de toutes les personnes dans le bar se tourna vers le son.
Un géant, aussi musclé que grand, se tenait à l'entrée de la porte. Son visage était dessiné en des traits saillants, sa mâchoire carrée, et son nez droit. Une barbe soigneusement taillée encadrait ces traits, ce qui rendait son visage encore plus sévère. Ses cheveux foncés étaient coupés courts sur son crâne, dans le style militaire que ses frères privilégiaient. Sur ses avant-bras, des marques rouges gâchaient le bronze uniforme de sa couleur de peau. Les plaies semblaient fraîches. Alors que ses yeux gris ardoise se posèrent sur la main de l'homme à l'odeur fétide qui agrippait toujours ses cheveux, ils brillèrent d'une étincelle trop mystique pour être humaine. Cette perfection physique et cette taille inhabituelle ne laissaient aucun doute. C'était un Krinar. Le bar devint silencieux. L'homme à côté d'elle se figea sur place.
Le K franchit le seuil de la porte. Avec une vue d'ensemble, il balaya la pièce du regard, un peu comme elle l'avait fait à son arrivée. Il paraissait docile, mais l'expérience lui avait appris que les hommes au comportement calme étaient souvent les plus dangereux.
Sa tenue était dans les tons clairs que privilégiaient les Ks à Lenkarda. Des pantalons kaki modelaient de puissantes cuisses, et un tee-shirt beige, sans manches, s'étirait sur son large torse. Chaque contour ferme de ses muscles était visible sous le tissu.
Sa bouche devint sèche. Avait-elle fait le bon choix ? Le K était une machine à tuer, un chasseur de la Résistance, et elle était alliée à la Résistance. Il était le lion. Elle était la proie. La seule chose qui garantissait sa sécurité était les informations qu'elle pouvait lui fournir. Il n'allait tout de même pas la démembrer avant d'avoir les infos, n'est-ce pas ?
L'homme qui la tenait proféra un juron de surprise et regarda son entrejambe. Elle suivit son regard. Le couteau à bascule dans sa main laissa une marque sur ses testicules même par-dessus son jean. Déstabilisée par le K, elle n'avait pas remarqué l'intensité de la pression qu'elle exerçait.
Le K ricana.
— Comme je le disais, tu es sur le point de perdre tes couilles.
Il pencha la tête.
— Ou peut-être bien ta queue. Les femmes peuvent être imprévisibles.
L'homme la relâcha et fit un pas en arrière. Elle résista à l'envie de masser l'endroit douloureux sur son crâne. À la place, elle focalisa toute son attention sur le K, qui d'une démarche agile, s'avança dans le bar. Beaucoup trop rapide et adroit, ni l'homme ni elle ne pouvaient prédire sa trajectoire, jusqu'à ce qu'il se retrouve devant son agresseur.
— Tu as touché à mon rendez-vous.
L'homme leva les mains en l'air.
— Eh mec, je ne savais pas. Sans rancune.
Le K baissa les yeux et examina l'homme comme s'il était un insecte.
— Oh, mais tu te trompes. J'ai des rancunes. Pleins de rancunes.
L'homme n'attendit pas. Il se recula de deux pas et trébucha, faisant tomber deux chaises, avant de partir en courant vers la porte.
Le K lui jeta un rapide coup d’œil.
— Veux-tu que j'aille à sa poursuite ?
Elle déglutit.
— Je contrôlais la situation.
— J'ai vu ça, dit-il avec un sourire en coin.
Il ramassa une des chaises et la plaça devant elle.
— Assieds-toi.
Son sourire s'agrandit.
— Range le couteau d'abord.
Ce n'était qu'une fois qu'elle eut rangé le couteau dans sa poche et qu'elle s'affala sur la chaise et qu'il s'installa sur le siège en face d'elle. Ravie de la distance, même si elle était minime, elle expira le souffle d'air qu'elle avait retenu pour essayer de calmer sa respiration irrégulière.
Le K se pencha en arrière et la scruta.
— Tu dois être Liv.
Il prononça son prénom doucement, comme s'il testait le son sur sa langue.
Une serveuse avança vers eux. Elle jeta un coup d’œil furtif vers le bar où le serveur lui faisait un signe de la main pour avancer. Elle baissa l'extrémité de son débardeur pour essayer de couvrir son ventre.
— Qu'est-ce que je peux vous servir ? demanda-t-elle d'une voix aiguë.
La pauvre fille. Liv savait bien ce qu'elle ressentait. Sous la table, ses genoux tremblaient.
— Rien pour moi, merci.
— Tu es dans un bar, dit le K. Tu occupes une de leur chaise. Tu dois commander quelque chose. C'est la règle, non ?
Elle était trop nerveuse pour boire.
— Je suis bien, vraiment.
— De l'eau minérale avec une rondelle de citron pour mon rendez-vous, dit-il. Et un jus de fruits pour moi. Ce que vous avez de la saison. Fraîchement pressé. Sans glaçons.
Attendez une minute. Comment savait-il ce qu'elle buvait ? Un frisson désagréable parcourut sa colonne vertébrale.
— Bien sûr, couina la serveuse.
Elle détala aussi vite qu'elle le put sans laisser paraître le fait qu'elle courrait.
Liv ne pouvait pas lui en vouloir. La voix de l’extraterrestre était autoritaire. Elle faisait paraître l'échec comme un arrêt de mort, même si c'était quelque chose d'aussi banal que de mettre des glaçons dans son jus. Si la façon dont il commandait des boissons était aussi assurée, à quoi ressemblait-il au combat ? Elle chassa cette pensée troublante de son esprit.
— Désirerais-tu quelque chose à manger, rendez-vous ?
En dépit de la vague de danger qui l'entourait, les mots choisis par le K commençaient à l'irriter.
— Juste pour que nous soyons clairs, dit-elle. Je ne suis pas votre rendez-vous. Je sais qu'il y a un obstacle linguistique entre nous donc je vais pardonner votre innocente erreur. Peut-être que votre puce de traduction est défaillante.
Une lueur malicieuse passa dans ses yeux.
— Ma puce fonctionne très bien. Il n'y a ni innocence ni erreur de ma part.
Il arqua un sourcil parfaitement dessiné.
— On commande des boissons dans un bar. N'est-ce pas la définition d'un rendez-vous ?
Était-il en train de se moquer d'elle ?
— Je ne suis pas ici pour jouer à des jeux.
Il se pencha vers elle. Son regard la pénétra.
— Et, tu penses que moi, oui ?
Un doux sourire se dessina sur ses lèvres.
— Je joue en effet, Miss Madsen, mais pas à des jeux.
L'intensité de ses yeux étranges lui fit tourner la tête, et sa respiration se bloqua en un halètement silencieux. La serveuse arriva avec leurs boissons, ne lui laissant pas le temps d'analyser ses propos.
Ne t'égare pas. Suis le plan. Respire.
Anita lui avait dit que le K qui l'aiderait était un soldat bon et solide, un gardien à la fois respecté par Korum et Mia. Anita l'aimait bien. Elle était même allée jusqu'à dire qu'il était le frère qu'elle n'avait jamais eu. Ce ne pouvait pas être l'extraterreste arrogant qui se trouvait en face d'elle. Anita n'approuverait jamais un tel comportement.
Elle attendit que la serveuse reparte avant de demander.
— Vous êtes Zavir, n'est-ce pas ?
— Est-ce que je serais ici, sinon ?
Cela pouvait être un piège. Il pouvait être un Keith, soit un K qui travaillait avec la Résistance. Avec des mouvements de la Résistance qui poussaient plus vite que des champignons autour du globe, il y avait tellement de coups bas qu'on ne pouvait être sûre de rien.
Il fit coulisser le verre d'eau vers elle, avant de prendre son propre verre. Pas de glaçons. Dieu merci.
— Bois, dit-il. Tu as l'air déshydratée.
Elle décida d'ignorer son diagnostic, même si ses lèvres étaient asséchées.
— Il va falloir me montrer une pièce d'identité.
Ses yeux troublants s'agrandirent légèrement, puis son sourire devint moqueur.
— Bien sûr que oui.
En prenant son temps, il sortit un hologramme d'un appareil en forme de montre. Son justificatif plana au-dessus de l'espace qui les séparait.
— N'importe quel Krinar peut falsifier une pièce d'identité. Je veux une preuve.
Il croisa les bras et se pencha de nouveau en arrière. Il avait l'air de se mettre à l'aise pour regarder une sitcom. Est-ce que les Ks regardaient des comédies ? Partageaient-ils le même sens d'humour ?
— Quelle preuve as-tu en tête ? demanda-t-il d'une voix traînante et paresseuse.
— Anita m’a dit que vous aviez une tache de naissance.
Tout air d'amabilité s'évapora de son ton.
— Une imperfection, tu veux dire ?
— Montrez-la-moi.
Il plissa les yeux.
— Anita comme dans la charl de Wian ?
— Oui.
— Comment vous connaissez-vous ?
— Nous sommes amies. Nous nous sommes rencontrées en vacances à Cape Town. C'est Anita qui m'a suggéré d'entrer en contact avec Korum. Il m'a dit qu'il arrangerait une rencontre avec vous. Quand je lui ai demandé comment je pouvais m'assurer que c'était vous, il m'a parlé de votre tache de naissance.
— Tu fais confiance à Korum.
— Bien sûr. Je connais Mia. Si elle lui fait assez confiance pour vivre avec lui, alors, moi aussi.
Il la scruta à la loupe.
— Est-ce qu'il t'a dit où se trouvait la tache de naissance ?
Elle déglutit, mais redressa les épaules.
— Oui.
Son amusement était de retour.
— J'imagine que nous devons sortir, alors.
— Je n'irai nulle part avec vous jusqu'à ce que je sois sûre que vous êtes Zavir.
— Très bien petite humaine. À ta guise.
Avec ses yeux toujours rivés sur les siens, son sourire moqueur s'agrandit pendant que ses mains se dirigèrent vers la ceinture de son pantalon. Elle déglutit encore plusieurs fois pendant qu'il déboutonnait son pantalon, mais pas une fois elle ne cligna des yeux, même lorsqu'il leva son bassin pour baisser le tissu d'un centimètre sur son derrière. Elle se pencha au-dessus de la table, pour examiner la tache rouge qui partait du haut de son pelvis jusqu'à son aine où elle disparaissait. Sous son insistance, Korum lui avait envoyé une simulation de la tache de naissance. Il devrait y avoir une demi-lune, un peu plus bas sur sa droite.
— Encore, dit-elle.
L'espace d'une seconde, il parut surpris, puis son regard se transforma en quelque chose qu'elle ne pouvait nommer, quelque chose de provocateur.
— Qui suis-je pour refuser à une jolie femme ?
Son pantalon glissa plus bas sur ses cuisses, révélant les muscles saillants en forme de V de son bas-ventre, mais également le haut de ses parties génitales, ses très larges parties génitales dont le membre se durcissait.
— Stop, dit-elle d'une voix saccadée, mais pas avant que son membre ne s'engorge encore plus.
— Tu en es sûre, petite humaine ? Je peux te donner toutes les preuves que tu veux.
Quel con ! Il était en train de la faire marcher, et ce n'était pas le genre d'amusement qui la détendait.
— Nous ne pouvons pas parler ici, dit-elle, après avoir décidé que l'indifférence était la meilleure réaction.
— Alors pourquoi as-tu voulu qu’on se retrouve ici ?
— Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais vous rencontrer seul à seul sans d'abord m'assurer que vous étiez le vrai Zavir ?
— Crois-tu que les hommes dans ce bar m'arrêteraient si je voulais te tuer ?
— Probablement pas, cependant, m'égorger en public ferait le tour des infos. Les relations entre les espèces sont déjà assez fragiles telles quelles. Vous ne voudriez pas risquer d'avoir un scandale qui compromettrait votre mission auprès du Conseil.
— Que sais-tu sur la mission de notre Conseil ?
— Ce que Mia m'en a dit.
— C'est à dire ?
— Qu'ils préfèrent une transition plus pacifique.
— Qu'est-ce qui m'empêcherait de t'égorger une fois que nous serons seuls ?
Elle se raidit.
— Est-ce donc une menace ?
Ses paroles étaient pleines de bravoure, mais ses mains tremblaient sur ses genoux.
Sa voix grave adopta un ton séducteur.
— Cela dépend de ce que tu comprends par menace.
Elle en avait assez. C'était un con de première classe. Elle se moquait bien de ce que Korum avait dit à son propos, à quel point il était bon, elle ne marchanderait pas avec lui.
— C'était une erreur.
Elle se leva.
— Je veux quelqu'un d'autre.
Elle était sur le point de se retourner quand une grande main saisit son poignet. Son cœur frappa dans sa poitrine. La chaise grinça sur le sol tandis qu'il se mettait debout. Alors qu'elle tendait le cou pour croiser son regard, elle dut faire preuve de toute sa bonne volonté pour ne pas se recroqueviller devant son imposante taille et son regard renfrogné.
— Tu es coincée avec moi, dit-il. Il n'y aura personne d'autre.
— Je n'aime pas être menacée.
Son regard se posa là où ses doigts l'agrippaient.
— Ou harcelée.
Sa poigne augmenta légèrement.
— Ce n'était pas une menace et si j'étais en train de te harceler, ma main ne serait pas posée sur ton poignet. Elle serait posée quelque part de beaucoup plus alléchant.
Elle tira sur son bras pour se libérer, mais c'était inutile.
— Si ce n'est pas une menace, alors comment appelez-vous cela ?
— De l'enseignement, pour que tu apprennes à quel point ton plan est pourri et pour que tu ne refasses pas les mêmes erreurs stupides dans le futur.
— Stupides ?
De l'indignation vint se mélanger à sa peur. Elle tira de nouveau sur son bras, cette fois, d'un coup encore plus sec.
— Lâchez-moi.
Au lieu de lui obéir, il prit le verre d'eau et le ramena à ses lèvres.
— Bois.
Elle n'avait pas d'autre choix que d'entrouvrir sa bouche quand il inclina le verre, si elle ne voulait pas risquer de ressembler à Mademoiselle au tee-shirt mouillé dans le bar à ordures. Le liquide froid déferla le long de sa gorge. D'accord, il avait un goût de paradis, même si elle devait l'admettre à contrecœur. Le soulagement fourni par le liquide fut le bienvenu pour sa bouche sèche et la chaleur humide.
— C'est mieux, dit-il quand elle eut tout bu.
Il rattrapa une goutte d'eau sur sa lèvre inférieure avec son pouce. Ne s'attendant pas à un tel geste, elle sursauta.
Il contourna la table et se rapprocha d'elle. Avec son visage à quelques centimètres du sien, elle pouvait discerner l'étrange couleur ardoise de ses yeux. Ce qui ressemblait à une nuance sombre et monotone au loin se révélait être un étonnant mélange de gris métallique, de vert foncé et de bleu-violet. Ces yeux, si intensément fixés sur les siens étaient alertes et perspicaces. De la lumière irradiait de leurs profondeurs, comme s'ils étaient illuminés de l'intérieur. C'était merveilleusement effrayant.
— Que faites-vous ? s'exclama-t-elle.
— Je fais en sorte que cela ressemble à un rendez-vous.
Avant qu'elle puisse digérer son propos, il baissa la tête et effleura son oreille de ses lèvres. Elle appuya sur ses épaules pour essayer de mettre de la distance entre eux, mais sa main libre la plaqua de nouveau contre son torse, la tenant avec une poigne d'acier.
— Ne te débats pas, murmura-t-il. Cela m'excite.
Ses mots la figèrent.
— Regarde autour de toi, dit-il assez bas, de façon à ce qu'elle ne soit que la seule à l'entendre.
— Chaque connard dans cet endroit confirmera que tu es une moucharde, à moins que nous fassions en sorte que ce soit...
Ses dents frôlèrent le lobe de son oreille.
— ... un rendez-vous.
Elle ne put retenir le frisson qui la parcourut. Zavir l'avait ressenti puisqu'un ricanement s'échappa du plus profond de son torse. Jetant un coup d’œil par-dessus son imposante épaule, elle détesta admettre qu'il avait raison. Tous les hommes la dévisageaient.
— Mets tes mains autour de mon cou, ordonna-t-il.
Elle hésita.
Ses doigts s'étendirent le long de son dos, emportant au passage une généreuse et alarmante portion de peau.
— Tu sais comment rendre cela plausible, n'est-ce pas ?
Elle lui lança un regard agacé.
— Bien sûr que oui.
Il rit doucement.
— Si courageuse.
Sa voix descendit d'une octave rendant un son plus grave et dangereux.
— Maintenant, embrasse-moi avec conviction.
— Quoi ?
