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Ouâenrêmib, la guerre secrète de Horemheb
Ouâenrêmib, la guerre secrète de Horemheb
Ouâenrêmib, la guerre secrète de Horemheb
Livre électronique253 pages3 heures

Ouâenrêmib, la guerre secrète de Horemheb

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À propos de ce livre électronique

Roman historique sur l ́Égypte ancienne. Le général Horemheb, qu ́on croit usurpateur, est devenu pharaon. Quand Horemheb supprime le nom d ́Akhénaton et ses succésseurs des monuments et des listes des rois d ́Égypte, le vrai pharaon, Ouâenrêmib, descendant de Thotmès III et héritier legitime, couronné en secret au même instant que Horemheb, jure les venger. Le vrai mystère de cette histoire n ́est pas l ́identité du personnage (réel) de Ouâenremib, mais ce qu ́il fit (connu presque seulement par les égyptologues) et, surtout, les raisons de ses actes.

LangueFrançais
Date de sortie13 mars 2019
ISBN9780463302057
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    Aperçu du livre

    Ouâenrêmib, la guerre secrète de Horemheb - Louis-Aldonze Mazan

    PROLOGUE

    Ils furent très nombreux ceux qui, par convoitise et opportunisme, acclamèrent comme roi le général Horemheb.

    Une grande partie du peuple le croyait usurpateur. Pour quelques gens, il n´était qu´un traître, un simple arriviste. D´autres voyaient en lui un héros, le vainqueur des rois maudits qui avaient ruiné l´Égypte. La plupart pensait que, ayant su gagner l´armée pour lui, il avait pu, tout simplement, s´emparer du trône sans difficultés. En fait, rien de cela n´importait au peuple. Beaucoup de gens cherchaient à tirer profit de la situation, et d´autres se bornaient à souhaiter, d´un régime militaire ou d´une tyrannie, qu´il y eut enfin quelque paix aux rives du Nil.

    Mais il y avait une chose qu´ils ignoraient tous :

    Le vrai Pharaon, dernier descendant de Men-Kheper-Rê, avait été couronné à leur insu lors de l´accession de Horemheb

    La foule ignorait tout sur lui. Et il prit le nom de Ouâenrê-em-Ib, Ouâenrê-dans-le Coeur, pour la journée du sacrifice, plus terrible pour lui que la mort la plus cruelle.

    Ce jour-là, le nom du pharaon Ouâenrê Akhénaton, roi qui était de son même sang, fut supprimé de tous les monuments et de toutes les listes des rois de l´Égypte. Ainsi Ouâenrêmib enterra, avec la vérité, son amour, afin qu´un jour ils resplendissent à travers les temps.

    En se disposant Horemheb à effacer de l´Histoire le nom de Ouâenrê, Ouâenrêmib jura vengeance : la vérité retournerait pour se montrer au jour.

    Et elle le fit, des millénaires après, pour l´éternité.

    Voici l´histoire de Ouâenrêmib. Sa vie, sa lutte, sa tragédie, sa victoire... et le grand secret de Horemheb.

    ***

    Horemheb scella l´ordre. Il en fut poussé par une conspiration, avec des milliers de complices dans l´Égypte, mais tramée à Amourrou, Syrie, soixante ans avant son règne.

    1. LE PRINCE D´AMOURROU

    Dans son campement proche de Gaza, le roi Abdi-Ashirta d´Amourrou, vassal d´Égypte, reçoit les troupes du pharaon Amenhotep Neb-Maât-Re, qui sont venues en mission spéciale d´escorte.

    Lorsqu´elle se présente devant Abdi-Ashirta, la formation militaire s´ouvre et donne le pas à Neby, prince de la marche égyptienne de Palestine et chef des troupes du Route d´Horus. Neby accompagne le prince Azirou, de quatre ans, fils de l´aîné d´Abdi-Ashirta, Doudou, qui se trouve à la cour égyptienne. Faisant partie du cortège, les soigneurs syriens de l´enfant, qui en portent les bagages.

    Un scribe égyptien et un autre de syrien dressent procès-verbal de l´acte : le jeune prince amorite est livré à son grand-père Abdi-Ashirta par le marquis Neby au nom du Pharaon, et après l´escorte se retire au château égyptien de Gaza.

    Lorsque les soldats du Pharaon sont partis, le roi Abdi-Ashirta entre dans sa grande tente, avec le petit dans les bras.

    —Regardez qu´il est joli, votre neveu —dit le roi à ses fils—. Il porte une laide coiffure égyptienne, mais bientôt les cheveux vont pousser de nouveau autour de cette tresse ridicule.

    Après le montrer à la famille, Abdi-Ashirta laisse l´enfant à côté des bagages.

    —Dis, mon petit, est-ce que ton père t´a donné quelque chose pour moi?

    —Là dedans —dit le petit garçon, tout en signalant la caisse de ses jouets.

    Abdi-Ashirta examine l´intérieur de la caisse et il y voit une tablette d´argile. Elle semble crue et sans écriture, mais le roi sait, par un signal sur un coin, qu´elle est cuite et couverte d´argile crue pour cacher l´écriture. Il la met dans un bac d´eau jusqu´à ce que l´argile crue se détache, et on peut lire le message. Abdi-Ashirta le lit avec délectation et le passe à ses fils. C´est de l´écriture cunéiforme, mais en langue amorite, que très peu d´égyptiens comprennent.

    —Qu´est-ce qu´il dit? —demande le petit à son grand-père.

    ─Il dit qu´un jour, dans quelques années, tu seras couronné roi.

    La lettre parle d´Azirou, mais aussi de Djehouty-Messou, l´aîné du pharaon, qui vient de naître. Jusqu´à ce moment, les grandes armées du Pharaon ont dissuadé ses ennemis, mais la manque d´héritiers mâles du trône a crée une apparence de faiblesse, et beaucoup n´hésitent pas à en profiter.

    Étant ainsi les choses, il résulte très tentant de conquérir l´Égypte dès son même intérieur. Les Amorites ne sont plus, comme ils sont encore les Hittites ou les Assyriens, un peuple très puissant, mais à présent, grâce à Doudou, ils ont l´insolite occasion d´acquérir du pouvoir dans le même coeur de l´empire égyptien.

    Si le pharaon a des descendants, le processus sera plus ardu et difficile. Mais rien n´arrête Doudou, envoyé par Abdi-Ashirta pour s´emparer des brides. Il a déjà atteint à mêler son sang à celui de son ennemi pour le détrôner.

    (De Doudou à Abdi-Ashirta)

    Depuis mon arrivée, j´ai exécuté tous tes ordres, bien qu´il y ait des obstacles à nos plans. Le pharaon, qui était sans frères ni enfants mâles lorsque tu m´envoyas, il a maintenant un fils apte pour le succéder.

    Je gagnai la confiance du pharaon en lui priant, comme tu m´avais commandé, la permission de rester auprès de lui pour le servir jusqu´à la fin de mes jours, et ainsi il me donna, pour l´épouser, une fille sienne, née d´une esclave; tu sais bien qu´il ne concède pas même ces filles à d´autres rois, ce qui démontre que je fais bien mon travail.

    Quand mon fils fut né, je dis au pharaon que tu me priais de te l´envoyer pour te succéder. J´obtins la permission en disant qu´Amourrou serait toujours fidèle à l´Égypte avec un roi du sang du pharaon et du mien, et, pour appuyer cela, je donnai à mon fils le nom d´Azirou, qu´en akkadien, que le pharaon comprend, veut dire Esclave, mais qu´en notre langue, qu´il ignore, a tout un autre sens. Mon petit est assez égyptien pour ce qui exigent nos plans, et petit-fils aussi du pharaon que de toi, encore que, heureusement, il te ressemble en tout.

    Si tu pouvais me voir, tu en serais horrifié : à présent je suis un prêtre de quelques dieux en qui je ne crois pas ; je n´ai plus un seul poil sur mon corps, et je suis circoncis. Mais ainsi j´ai obtenu un bon poste pour surveiller nos intérêts, car, en plus d´enseigner l´écriture cunéiforme aux scribes égyptiens, je traduis les documents officiels et la correspondance, aussi du pharaon que de tous les rois qui ont des relations avec l´Égypte. Plus tard je tâcherai de m´approcher du fils du pharaon sous prétexte de lui apprendre l´akkadien et l´écriture cunéiforme.

    J´ai renoncé au trône d´Amourrou, mais j´obtiens le contrôle de l´Égypte.

    ***

    Chapter 2

    2. LES ENFANTS DE NEBY

    Les troupes égyptiennes qui escortèrent le petit prince syrien sont retournées, comme elles ont avancé, à leurs casernes respectives. Encore qu´il y a eu un relève de soldats à chaque forteresse de la route, le marquis a voyagé dès le château de Tjarou, devant l´accès au Sinaï, jusqu´au palais du Pharaon à Ouaset, au Sud de l´Égypte; de là, en escortant le prince Azirou, il est retourné vers le Nord, jusqu´à Gaza. À présent il retourne de nouveau à Tjarou.

    En arrivant au château, après les formalités de rigueur entre officiers, Neby, très fatigué, se dirige, à son logement. Là, son épouse Ta-Tjouia l´attend. Sans rien dire, ils s´embrassent. Après, Neby, épuisé, se couche. Une fillette de trois ans monte sur un escabeau, atteint le lit et se blottit à côté de Neby avec un hippopotame bleu de chiffon.

    Ta-Tjouia veut emporter l´enfant.

    —Laisse-la. Elle ne veut que me montrer le joujou que tu lui as fait. C´est très joli, avec ces fleurs de lotus que tu y as peintes.

    —C´est la divine mère Ta-Oueret. À propos, il est venu un messager de Hout-Nen-Nessou. Notre soeur est accouchée il y a quelques jours.

    Neby se soulève tout d´un coup .

    —Quoi? ...Déjà? ...Comment se trouve-t-elle?

    —Grâce à Hathor, elle vit encore. Il lui a résulté très difficile, peut-être elle n´aura plus d´enfants.

    —Et l´enfant?

    —Tu as un fils très beau. Il a été déjà consacré à Horus dans les lacs, comme tu voulais.

    —Oui?

    —Oui, avec le nom du père de notre mère. Une fille t´es née lui serrant un pied, et elle a été aussi consacrée à Horus. Pour le moment, tous les deux semblent très sains.

    —Etle nom de la fille?

    —Meret-Hor.

    —Loué soit Horus!... Louée soit Hathor!... Et toi aussi, mon aimée.

    Neby caresse le ventre de Ta-Tjouia, enceinte aussi.

    —Celui-ci portera ton nom ou le mien —dit-elle, souriante—. Écoute, nous pouvons profiter du voyage à la maison pour y laisser déjà notre fille. Ce château n´est pas un bon lieu pour elle.

    —Que notre Amenia grandisse avec son frère et sa soeur. Un jour, je porterai ici le garçon, pour qu´il devienne un homme.

    ***

    Chapter 3

    3. NOUVEL OBSTACLE

    À Hout-Nen-Nessou, au jardin de la maison familiale, la dame Ta-Ouseret, première soeur et épouse du prince Neby, donne des leçons de lecture, d´écriture et de chant à la petite Amenia; à l´autre côté du jardin, jouent les jumeaux, de trois ans, surveillés par une bonne. Cependant, à Tjarou, Neby exerce ses fonctions militaires, et Ta-Tjouia allaite son enfant, petit et fragile, pour le porter aussi à Hout-Nen-Nessou lorsqu´il sera désallaité.

    Cependant, à Sumur, dans la Syrie, Abdi-Ashirta surveille la moisson. Un soldat syrien lui livre une liste des provisions qu´il doit envoyer aux campements égyptiens proches. La liste semble une tablette d´argile crue, mais sur un coin elle a le signal de Doudou. Après s´en servir de la manière normale, le roi donne la liste au petit Azirou.

    —Lave-la, mon enfant. Voyons ce que nous dit ton père.

    Le garçon lave la tablette jusqu´à découvrir l´argile cuite sur laquelle on avait appliqué la crue.

    De son épouse principale, le pharaon, il a un deuxième enfant mâle ; des autres épouses, il n´a que des filles.

    Je gagne des postes dans sa confiance.

    Je tâcherai de m´approcher des obstacles, soit pour les éliminer ou pour m´en servir.

    Le nouvel obstacle s´appelle Amenhotep, comme le pharaon. Cet enfant et son frère Djehouty-Messou, destiné au trône, sont les fils de la reine Tiye, la Grande Épouse Royale. Les soeurs du Pharaon moururent en bas âge, et c´est pourquoi on designa sa cousine Tiye comme sa première épouse, lorsque tous deux n´avaient que huit ans. Tiye est fille de Youya, Commandant en Chef de la Cavalerie, et de son épouse Touya, soeur et veuve du père du Pharaon.

    ***

    Chapter 4

    4. LE JEUNE HORUS

    Une réunion d´hauts officiers aura lieu à Men-Nefer, grande siège de l´armée et ancienne capitale, et Neby devra y assister. Ses enfants jumeaux ont déjà huit ans, et il veut y emmener le garçon, à qui, en ton solennel, il appelle toujours Hor, bien que la reste de la famille l´appelle Méhy, diminutif des noms qui, comme le sien complet, dénotent fête.

    —J´ai une novelle importante pour toi, Hor : tu viendras avec moi à Men-Nefer, et tu y verras par dedans les casernes. Ainsi, tu pourras voir ce que font les soldats. J´ai des amis là, et ils vont te montrer beaucoup de choses pendant tout le temps que je serai occupé à la réunion.

    —Très bien!... Irons-nous voir la pyramide de Djéser? J´ai entendu qu´elle est à Men-Nefer, et il y a longtemps que je veux y aller.

    —Je crois que nous n´aurons pas le temps. Mais, peut-être dans trois mois, nous pourrons aller voir la pyramide de Khoufou, que c´est la plus grande de toutes.

    —Moi, je ne veux voir que celle de Djéser, père. Je sais déjà que ce n´est pas la plus grande.

    —C´est, alors, pour son antiquité, pour être la première, ou peut-être pour sa forme que tu veux la voir?

    —C´est pour Djéser, le meilleur de tous les Pharaons après Osiris et Horus.

    —Oui?

    —Il y avait sept ans que le fleuve ne croissait pas, et le peuple mourait de faim. Djéser alla très loin, jusqu´au commencement du Nil, pour prier les dieux de sauver les gens, et il fut écouté.

    —Mon fils, je ne peux pas t´assurer quand, mais je promets que nous y irons aussitôt qu´il en surge l´occasion.

    Un après-midi, les séances de la réunion finissent de bonne heure. Neby sort de la caserne avec son fils, et ils montent au char de Sethy, un jeune officier de cavalerie, ami de Neby.

    Ils vont voir le monument de Djéser Netcherkhet.

    —La voilà, en forme d´escalier vers le ciel —dit Sethy, en arrivant.

    —Quelle chance d´être sortis aujourd´hui si tôt! N´est-ce pas, Hor?

    —Approchons-nous-en plus, père!

    —Pouvons-nous aller à l´entrée de l´enceinte, Sethy?

    —Oui, mais elle est très étroite, et le char ne pourra pas y entrer. Je resterai dehors en soignant les chevaux. Il faut entrer à pied etun à un. Je suis venu déjà plusieurs fois avec mes frères.

    —Une fois auprès de la porte, le marquis et son fils descendent du char. Sethy conduit les chevaux vers une zone d´ombre, et, avec une jatte, leur donne à boire de l´eau d´une outre. Neby et Hor entrent dans l´enceinte. Par le couloir, court et étroit, de l´entrée, ils accèdent à une salle de grandes colonnes striées, et de là, à une cour étroite, bordée d´un rang d´édifices de calcaire. Ilssont d´une beauté sobre mais mystérieuse.

    —Ils n´ont pas de portes, père. Qu´est-ce qu´il y a,là dedans?

    —Seulement des pierres et du sable. Remplissage. Il n´y a pas de portes parce qu´il n´y a pas un espace où entrer.

    —Alors, à quoi servent-elles, donc, ces maisons?.

    —Elles représentent les tabernacles de la fête Heb-Sed, éternisant son image pour en conserver l´esprit.

    Par un autre passage étroit ils arrivent à une grande cour, où l´attention de Hor se fixe en deux paires très écartées de constructions basses. Elles semblent représenter sur le sol le profil répété d´un monticule.

    Neby et Hor marchent vers l´un d´eux.

    —Et cela, ce sont des pains, ou, peut-être, des montagnes? ─demande l´enfant.

    —Je n´en suis pas sûr, mon fils. Je sais seulement qu´ils symbolisent les djenbou ou territoires de l´Égypte, et que le pharaon, aussi au couronnement qu´au Heb-Sed, il doit courir à leur entour pour représenter qu´il embrasse les territoires avec son pouvoir.

    —Mais, l´ on n´écrit pas djenbou comme ça, mon père. Qu´est-ce que ça veut dire?

    —Je ne le sais pas, Hor. Ils semblent des pains, comme celui de la lettre t; peut-être c´est la lettre t de Tawy, Les Deux Terres, bien que la façon d´écrire Tawy soit différente aujourd´hui.

    —Et, ce ne peuvent pas être les montagnes qui marchent nos frontières?

    —Dans ce cas il y aurait trois monticules, et ce sont trois les djenbou aux reliefs des temples, peut-être parce que, avant les deux règnes, il en y eut trois, mais là les djenbou ont une autre forme, comme le croissant, ou comme le numéro dix, qui est courbé, mais il ne semble pas un pain. Peut-être ils signifient à la fois le temps et l´espace du règne du pharaon, mais je ne sais pas la manière exacte de...

    Un pigeon sepose sur un des monticules, à côté même de Hor.

    —Regarde, père, qu´il est grand!... Et il brille comme l´or, mais en toutes les couleurs!

    L´enfant cherche à le prendre, mais il échappe en volant à basse hauteur. Hor le poursuit suivant le même trajet de la carrière rituelle qui doit courir le roi. Le jeune garçon court tout nu, la tresse de l´enfance sur le côté de sa tête rasée, et Neby ne peut pas eviter se souvenir de l´image d´Horus enfant qui se trouve aux temples. Son fils s´appelle Horus, il semble Horus, et il fut consacré à Horus dès sa naissance, qui eut lieu à Hout-Nen-Nessou, la Maison de l´Enfant Pharaon, dediée à Horus...

    Soudain, le pigeon vire en direction contraire et vole vers le garçon; il se lui pose sur une épaule, lui saute sur la tête, et après il monte au sommet de la pyramide. Quelques instants après, il s´envole vers le ciel et semble disparaître dans le Soleil.

    —C´est le ba de Djéser, mon père, bien sûr que c´est lui! —crie l´enfant, tout en sautant de joie.

    Alors Neby serre son fils des épaules et le regarde fixement, avec sévérité.

    —Écoute, mon fils : ne dis jamais rien de cela à personne.

    —C´était Djéser, n´est-ce pas?

    —Soit qu´il l´était ou non, tu dois te taire, car tu ne sais pas qui écoutera ceux qui t´entendront.

    —Si c´était Djéser, pourquoi l´occulter?... Et si ce n´était qu´un oiseau, qu´est-ce qu´il y a de mauvais à le dire?

    —Si un jour tu mentionnes ce qui s´est passé aujourd´hui, quelqu´un peut, plus tard, faire paraître que tu prétends le trône.

    —Mais, ça n´est pas vrai!

    —Écoute, Hor: pour cela on peut te tuer, même tuer le pharaon et ses fils, et t´en accuser. Il suffirait de t´interroger devant un tribunal sur ce qui s´est passé aujourd´hui. Ainsi, en disant la vérité, tu semblerais coupable.

    —Coupable?... Pour dire la vérité? Pour avoir joué avec un oiseau?

    —L´essence du mal est stupide, Hor, même ayant tout le savoir comme instrument.

    —Et les dieux?... Est-ce qu´ils ne vont pas m´aider?

    —Ils le font maintenant, en m´inspirant des conseils pour que tu évites les pièges.

    —Qu´est-ce que tu crois qu´ils ont voulu nous dire, mon père?

    —Pour le moment, je ne le sais pas. Prête attention aux signaux; ils peuvent arriver très tôt, ou depuis longtemps.

    —Comment pourrai-je les distinguer?

    —Rien n´est divin s´il n´est pas Maât: vérité, justice, bonté.

    —De toutes façons, —dit Hor, en contenant les sanglots—, peut-être il n´était pas Djéser... Il n´était pas un faucon...

    —Ou peut-être Horus te réserve la mission de finir une guerre... Maintenant, retournons au char, il faut être à la ville avant qu´il fasse nuit.

    Déjà en route, Sethy converse avec l´enfant.

    —Quoi, mon garçon, as-tu joui?

    —Beaucoup, monsieur. J´aime ce lieu.

    —Ton père a fait bien, donc. Dans quelques années, je porterai ici mon Ramsès. À présent il est trop petit, il tète encore.

    —Voudrez-vous que je vous accompagne?

    —Bien sûr, mais alors tu seras déjà commandant, ou général, peut-être.

    Pendant le trajet, Sethy, Hor et Neby parlent de l´armée et des chevaux. Lorsqu´ils arrivent à leur logement, Neby mange à peine rien, et se couche ensuite.

    Une fois couchés, aussi Neby que Hor continuent à penser à ce qu´il s´est passé au pied de la pyramide.

    Le garçon, après avoir tourné longtemps sur le lit, se calme en se souvenant que, selon disent les prêtres, les signaux divins peuvent arriver dans un rêve. Il s´endort et il se voit, déjà presque vieux, en train d´entrer dans la pyramide de Djéser au lieu de rester à la cour qui

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