Irdabama, la femme d’affaires
uand est-elle née? Décédée? Mystère. Les Grecs n’en parlent pas, ne la mentionnent pas. Pourtant Irdabama est une femme qui compte: c’est une riche propriétaire terrienne à la tête d’entreprises à succès dans les secteurs du vin, des céréales, de la laine ou du textile, comme le prouvent les archives administratives de l’Empire achéménide – des tablettes d’argile retrouvées par milliers à Persépolis. On y (521-486 av. J.-C.), elle voyage sans fils ou mari pour ses affaires et possède différents entrepôts, avec une main-d’œuvre nombreuse constituée d’hommes et de femmes. On la découvre aussi recevant avec faste à sa table, comme un roi à la sienne, se faisant livrer quantité de denrées. Mieux: ses transactions sont cachetées par ses propres sceaux. Or l’un montre une scène de chasse, l’autre une scène d’audience identique à celles que tenaient les rois – à ceci près que les personnages sont féminins. Autant d’éléments laissant imaginer qu’elle a pu être la mère de Darius I. Avec une autonomie et un pouvoir économique que les Grecs ont passés sous silence, préférant s’intéresser aux conflits de cour et à des femmes fortunées dont ils pointaient la mauvaise influence.