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LE CHANT DES FÉES, TOME 1 : LA DIVA: La Diva
LE CHANT DES FÉES, TOME 1 : LA DIVA: La Diva
LE CHANT DES FÉES, TOME 1 : LA DIVA: La Diva
Livre électronique200 pages2 heures

LE CHANT DES FÉES, TOME 1 : LA DIVA: La Diva

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À propos de ce livre électronique

« Rose qui ne pouvait voir la colorature sur la scène, en déduit à ce moment précis, que ce chant était magique. Et elle compris que les fées existaient vraiment. Car pour son premier soir d’opéra, elle en entendait une, chanter pour elle. Avant de s’endormir ce soir-là, Rose avait préféré croire que seules les fées pouvaient faire une aussi douce mélodie avec leur voix. Et à partir de cette soirée, elle allait les chercher toute sa vie.»

Rose, une diva à l’apogée de sa carrière, se prépare à recevoir la plus haute distinction jamais décernée à une chanteuse d’opéra. Mais à quelques heures à peine de son couronnement, la question d’une journaliste la pousse à remettre certains aspects de sa vie en question. Et si quelque part en route, elle avait pris la mauvaise direction? Débute alors une course contre la montre pour retrouver le chemin de sa quête personnelle. Chevauchant celui de Rose, les destins de quatre autres femmes se dévoilent peu à peu… Un point spécifique les unit; elles en sont toutes à un carrefour essentiel de leur existence.

- La diva est le premier tome de la trilogie Le chant des fées.

- Un roman passionnant sur la destinée de plusieurs femmes, dans plusieurs villes, à plusieurs époques.

- Ce premier volet met en scène les assises de cette série, située dans le monde de l’opéra, sur la quête de la réussite personnelle et le pouvoir de la volonté sur les forces du destin.

- Une écriture très imagée, cinématographique, aux personnages féminins dominants, plus grands que nature.
LangueFrançais
Date de sortie4 juin 2013
ISBN9782894556801
LE CHANT DES FÉES, TOME 1 : LA DIVA: La Diva
Auteur

Alessandro Cassa

Né à Cowansville en 1973, Alessandro Cassa est un homme dynamique que rien n’arrête. Architecte paysagiste spécialisé en mise en valeur du patrimoine par le cinéma, il a travaillé près de 10 ans dans le domaine municipal, en développement culturel. Aujourd’hui enseignant à l’Université du Québec en aménagement du territoire, il est également responsable de l’Action culturelle pour le Musée McCord. Passionné d’écriture, il a scénarisé et réalisé deux courts métrages présentés lors du Festival de Cannes. Monsieur Cassa habite la Montérégie.

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    Aperçu du livre

    LE CHANT DES FÉES, TOME 1 - Alessandro Cassa

    A.C.

    CHAPITRE 1

    Une réunion d’amis

    Jeudi 30 septembre 2004

    Vallée de la Covey Hill ; 14h28

    Quelques nuages gris se profilent lourdement au-dessus d’une petite vallée parsemée de boisés, de champs et de maisons d’époque en briques et en pierres. Sur une véranda de bois, de petites maisonnettes d’oiseaux, suspendues avec de jolis rubans, se balancent tristement au gré du vent. Une voiture noire quitte la propriété et regagne le vallon.

    Derrière ces belles d’autrefois se profile un paysage bucolique, une aquarelle d’une autre époque découpée parfois de clôtures de perches, parfois de murets de pierres ou de champs, oubliés par le temps. Ces champs, qui composent une immense toile de couleurs dorées, créent une courtepointe végétale, une véritable mosaïque entourée de collines. La vallée de la Covey Hill s’offre telle une pièce unique, ficelée de boisés, de sentiers et de souvenirs.

    En ce triste après-midi d’automne, la vallée semble pourtant immobile. Un long cortège de voitures traverse solennellement cette carte postale, témoin d’une autre époque. Elles remontent le chemin de la rivière en direction du vallon.

    Sur les collines bordant cette vallée, de magnifiques vergers offrent leurs fruits de saison dans une dernière offrande. Au pied des pommiers tortueux, quelques boîtes de pommes d’un bois bruni par le temps, attendent patiemment. Tout près, au sol, des feuilles mortes se déplacent, légères, soulevées par la brise.

    Le seul bruit venant percer cet équilibre et cette beauté est la symphonie rythmée de cris d’outardes. Alors qu’elles survolent ce paysage, leurs chants résonnent sur les coteaux comme un dernier adieu.

    Et au-dessus de la vallée, le ciel se couvre doucement de nuages gris. Menaçants. Puis il se déchire, pour laisser tomber une pluie fine sur ce paysage ayant charmé la diva dès son premier coup d’œil.

    Quelques marches mènent à un portique de bois et à un vieux plancher qui craque. À l’intérieur, sur le parquet ancestral, des roses blanches et quelques bougies accueillent les amis. Dans la salle, l’odeur de la cire et de la vanille commence à embaumer l’air lourd.

    Gloria prend une grande inspiration. Autour d’elle, une centaine de personnes se sont réunies. Sombrement vêtue, cette vieille dame aux traits sévères se lève. Tous retiennent alors leur souffle. Elle replace son tailleur, traverse la foule silencieuse et marche avec difficulté et appréhension jusqu’au lutrin de bois.

    Elle y trouve un petit livre.

    Prenant courage dans le regard de ses proches, elle inspire profondément et revêt ses petites lunettes de lecture. Elle fixe longuement les cascades de roses blanches devant elle, en bordure des hautes fenêtres et près du lutrin. Elle hésite. Mais elle doit le faire, elle le sait.

    Alors, elle pose les yeux sur le livre, l’ouvre avec douceur puis commence sa lecture :

    1916. La pluie avait cessé quelques heures auparavant, laissant le pavé luisant et la végétation chargée de couleurs vives. Dans la grande allée qui menait au théâtre, les chevaux et les voitures se pressaient sous l’air frais de cette soirée d’automne. Le ciel, lui, menaçait à tout moment de relancer ses hordes de pluie sur Montréal. La fébrilité de ce soir de première se ressentait tant chez les écuyers que dans la foule qui se pressait pour entrer. Comme si toute la ville s’était déplacée pour assister à cet opéra.

    Sur le sol de pierres, sur les lampadaires, dans les gouttelettes du mince brouillard qui recouvrait maintenant les environs, résonnaient les premières notes de quelques musiciens qui accordent leurs instruments avant un concert.

    Dans la pénombre du théâtre, au cœur de la foule qui prenait place bruyamment, une toute petite fille d’à peine cinq ans regardait la salle sans mot dire. Une charmante fillette aux longues tresses blondes, nouées maladroitement. Elle tenait de toutes ses forces la main d’un homme aux cheveux noirs, visiblement dans la quarantaine. L’homme semblait mal à l’aise à cause du déploiement de robes, de coiffures et de bijoux, mais il affichait sur son visage le même ravissement que la petite fille. Complices, ils marchèrent côte à côte pour entrer dans la salle de concert, alors que presque toutes les places étaient déjà occupées.

    Gloria dépose ses lunettes et fait une pause, le temps de regarder l’assistance qui l’écoute attentivement et silencieusement.

    Dehors, le ciel se couvre lentement et une froide brise d’automne s’infiltre maintenant par les carreaux des vieilles fenêtres de bois. Sous le mouvement de l’air, les flammes des chandelles vacillent, tout comme les yeux de Gloria. Elle remet ses lunettes et poursuit sa lecture d’une voix qui tremble.

    Rose avait alors cinq ans et elle était totalement ébahie. Au-dessus de sa petite tête, un magnifique candélabre illuminait la salle. Le bruissement des robes et des chapeaux se mêlait à présent aux murmures fébriles des spectateurs. Son cœur battait à tout rompre, car c’était son premier opéra. Très loin de la scène, Rose et l’homme avancèrent timidement dans une rangée, faisant déplacer plusieurs personnes. La petite fille regarda partout autour d’elle, puis se blottit contre les bras de l’homme.

    Surpris, mais sincèrement touché par tant de tendresse, l’homme ne trouva rien de mieux que de lui tapoter maladroitement la tête, comme il en avait l’habitude.

    Les yeux de Rose étaient trop petits pour contempler tout ce qu’il y avait à découvrir. Elle se tourna discrètement et regarda derrière elle, au-delà des deux vieilles dames qui lui souriaient à présent. La salle ne cessait de se remplir. De plus en plus de personnes arrivaient et s’assoyaient, encore et encore. Elle se demanda d’ailleurs s’ils allaient tous pouvoir entrer dans la salle. Tout comme elle se demandait ce qu’était en fait un opéra.

    Assise bien droite, elle défroissa sa petite robe usée. Puis, elle détourna la tête pour regarder la scène et le magnifique rideau de velours rouge, mais en vain. Devant elle était maintenant assise une dame très corpulente, qui ne cessait de parler et de gesticuler. Son immense chapeau suranné, en feutre brun piqué de plumes et de perles tristes, lui cachait la vue. Rose n’apercevait plus que les deux extrémités de la scène.

    La jeune fille avait beau incliner désespérément la tête de tous les côtés, ses tentatives restaient vaines. Puis, les lumières s’éteignirent doucement et firent place à l’obscurité, sous les applaudissements et les murmures fébriles des spectateurs. Dans cette euphorie, elle applaudit de toutes ses forces et sourit en voyant l’homme faire de même. Elle ne l’avait jamais vu aussi heureux et si rempli de joie.

    C’est alors que les premières notes de musique se firent entendre, presque aussitôt suivies d’une voix d’ange. Rose, qui ne pouvait voir la colorature sur la scène, en déduisit à ce moment précis que ce chant était magique. Et elle comprit que les fées existaient vraiment. Car pour son premier soir d’opéra, elle en entendait une chanter pour elle.

    Gloria reprend son souffle avant de s’adresser à l’assistance. Elle quitte le livre des yeux, retire à nouveau ses lunettes et regarde longuement ses nombreux amis.

    — Aujourd’hui, elle remercierait sûrement l’imposante dame au chapeau de lui avoir caché la vue. Cette soirée n’aurait pas été aussi magique ou si déterminante si elle avait pu voir cette cantatrice plutôt que de croire aux fées.

    Gloria remet lentement ses lunettes, pose à nouveau ses doigts tremblants sur le lutrin de bois et reprend son récit.

    Rose était émerveillée par cette soirée. Ce moment allait marquer toute sa vie, sans qu’elle le sache. À partir de ce jour, tous ses faits et gestes allaient être posés dans le seul but de reconstituer la magie, l’émotion et l’euphorie qu’elle avait connues lors de cette soirée. Et elle allait en rêver toutes les nuits.

    Au retour de cet opéra, dans leur modeste appartement du sud de la ville, l’homme un peu maladroit déposa la petite Rose complètement endormie sur son lit. Il lui retira ses petits souliers et la borda avec une grande douceur pour ne pas la réveiller.

    Elle rêvait déjà à cette douce musique, s’étant endormie paisiblement avant même de pouvoir souhaiter bonne nuit à son père, ne sachant pas qu’elle n’allait jamais le revoir.

    Avant de s’endormir, ce soir-là, Rose avait préféré croire que seules les fées pouvaient faire une aussi douce mélodie avec leur voix. Et à partir de cette soirée, elle allait les chercher toute sa vie.

    CHAPITRE 2

    Au commencement

    Avril 1910

    Ottawa ; gare du Canadien Pacifique, Broad Street

    Le printemps fait renaître la capitale, une imposante métropole meublée d’édifices de pierres aux hautes tourelles et de ponts enjambant ce ruban d’eau qui sillonne la ville.

    Quelques promeneurs profitent des premiers rayons de la journée en bordure du canal Rideau, qui accueille les amoureux et les citadins venus profiter de la clémence de dame Nature.

    Certains observent avec emballement leur reflet sur cette eau calme. Ce miroir leur offre une photographie flottante, une image mouvant au rythme des petits bateaux voguant doucement sur cette rivière artificielle.

    Près des rues qui descendent la colline en bordure du canal et du marché ByWard, les bosquets de f leurs et les arbres se parent de leurs plus beaux atours. Des bourgeons saluant l’arrivée d’un temps plus doux.

    Un tramway rouge et noir parcourt les grandes artères commerciales de la ville. Il tangue sous le nombre croissant de passagers entassés, tout en traversant la cité en direction du canal Rideau. Après une longue course, il termine son périlleux trajet sur Broad Street, devant une gare aussi monumentale et imposante qu’un château.

    Aussitôt les portes coulissantes ouvertes, des dizaines de passagers débarquent rapidement avec leurs bagages ou leurs sacs de toile sous le bras.

    Une dernière personne, une jeune femme, quitte lentement le tramway et descend sur le trottoir, bien longtemps après le reste de la foule. Élisabeth.

    D’une grande beauté, la jeune femme d’à peine dix-huit ans porte un long manteau ample et flétri, souhaitant passer inaperçue.

    Elle transporte un petit sac de voyage, et un foulard de soie effilochée recouvre ses cheveux châtains. Le petit bout de tissus masque son visage, mais il camoufle surtout les larmes qui brouillent ses yeux.

    Elle marche vers la gare avec dignité, volontairement seule et en retrait. Devant elle, comme dans un autre monde, la foule se dirige en flots continus vers les quais.

    Il y a longtemps, Élisabeth avait été émerveillée par la magnifique architecture de la gare lorsqu’elle était venue y prendre le thé avec sa mère.

    Aujourd’hui, elle ne se rend pas à la gare, elle fuit autre chose, en elle. À l’intérieur du hall principal, un homme annonce les prochains départs, en aidant la foule à se diriger dans ce labyrinthe. Élisabeth y traîne difficilement son sac en toile recousue, regardant derrière elle à quelques reprises, avec espoir.

    Ses grands yeux bleus se plissent et elle scrute la foule devant les guichets, visiblement mal à l’aise de toute cette agitation. Dans un trop-plein de découragement, elle laisse tomber son sac sur le pavé.

    Elle lève la tête et regarde l’heure sur l’immense horloge suspendue au mur. Elle doit faire vite pour ne pas rater son train. Mais il doit certainement la chercher, espère-t-elle.

    Jeudi 23 septembre 2004

    Vallée de la Covey Hill ; 16h20

    Une petite rivière au lit peu profond coule doucement à travers les roseaux. Elle traverse un boisé épars que franchit un ancien sentier, puis serpente vers un pont couvert, le pont rouge et blanc de Powerscourt. Le petit cours d’eau se perd sous ce vestige et poursuit son trajet avec lenteur vers une forêt plus dense.

    Pénétrant le couvert des arbres, quelques rayons de soleil se faufilent jusqu’au point d’eau. Ils y miroitent avec rythme, près de quelques galets recouverts d’un mince filet d’eau froide.

    Soudain, d’un pas vif, une vieille dame émerge du sentier qui mène au boisé. Malgré les traits doux de son visage, elle semble bouleversée, fuyant quelque chose.

    Cette magnifique grande dame aux cheveux blonds porte un tailleur aux tons de rose, trop habillé en ces circonstances. Elle se précipite vers la petite rivière sans y penser.

    Brusquement, elle s’arrête à quelques centimètres à peine de l’eau froide, essuie des larmes et retire par habitude ses sandales. Entre ses mains, un manuscrit est enroulé dans une veste de laine grise.

    Quelques feuilles mortes flottent sur l’eau transparente. Pieds nus, la dame traverse la rivière en marchant sur les pierres rondes et les galets, avec grâce et équilibre. L’eau froide qui recouvre à peine ses pieds ne réussit pas à la sortir de ses sombres pensées et de sa désillusion.

    De l’autre côté de la rive, elle laisse tomber ses sandales blanches sur le sol et les enfile. Regardant autour d’elle, elle fait alors une courte pause, le temps de réfléchir à ce qu’elle doit faire. Puis, elle se souvient. Un ancien jardin se cache tout près, un jardin oublié et abandonné.

    Pour se rassurer, elle tourne instinctivement la tête dans le sens opposé. De l’autre côté de la rivière, elle distingue avec réconfort une maison biscornue, sa petite maison. La demeure peinte en jaune est toujours visible derrière les arbres. Puis, elle repart de plus belle, visiblement essoufflée.

    Le sentier se poursuit sur l’autre rive de la rivière et passe sous le pont couvert. Il traverse la suite du boisé et bifurque pour se diriger vers une petite clairière, ouverte sur des champs.

    La vieille dame marche rapidement, mais avec élégance, sur ce petit sentier en terre battue. D’une main tremblante, elle tente de défaire sa toque et de libérer ses cheveux blonds. De l’autre, elle protège le livre, pressé sur son cœur. Regardant droit devant elle, elle se concentre pour retenir ses sanglots. Se refusant à se laisser aller à ses

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