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Le Cercle
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Livre électronique223 pages2 heures

Le Cercle

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À propos de ce livre électronique

Le célèbre psychiatre Salomon Lewin a abandonné son travail humanitaire en Inde pour occuper le poste de chef du service de psychiatrie du Centre des Maladies Psychologiques de Londres. C’est un travail monotone mais bien payé. Ses relations avec son épouse Margaret ne sont pas précisément au beau fixe et Salomon tente de s’évader en se penchant sur les cas les plus mystérieux de la clinique psychiatrique. Lorsqu’il va tomber sur le dossier de Maryam Batool, une jeune courtière de la City, internée depuis sept ans, sa vie va radicalement changer.
Maryam Batool est une orpheline d’origine pakistanaise et l’une des femmes les plus prometteuses de l’établissement financier General Society mais, à l’été 2007, juste après le début de la crise financière, elle perd la raison et tente de se suicider. Dès lors, elle ne trace plus que des cercles, sans en connaître le sens.
La City est prise dans une tempête de neige alors que débutent les vacances de Noël. Juste avant le dîner du réveillon, Salomon reçoit un appel urgent de la clinique. Il doit s’y rendre dès que possible. Maryam a agressé un infirmier et semble sortir de sa léthargie.
Salomon part pour la City sous la neige, sans savoir que cette nuit sera la plus difficile de toute sa vie.

LangueFrançais
ÉditeurMario
Date de sortie6 sept. 2018
ISBN9781547532469
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    Aperçu du livre

    Le Cercle - Mario Escobar

    Le Cercle

    ––––––––

    MARIO ESCOBAR

    Copyright © 2014 Mario Escobar

    Tous droits réservés.

    DÉDICACE

    ––––––––

    À tous ceux qui ont subi les effets de cette crise si injuste

    et qui n’ont pas vu les coupables être condamnés.

    INDEX

    Tabla de contenido

    Avant-propos

    1 LA PATIENTE

    2 OBSERVATION

    3 LA CONVERSATION

    4 NUIT DE PAIX

    5 NUIT D’AMOUR

    6 LE LABYRINTHE

    7 CONFUSION

    8 DÉCISIONS

    9 ROMAN

    10 FOUILLER LE PASSE

    11 DÉSESPÉRÉE

    12 SAKÉ

    13 LE VIEIL AMI

    14............................................................................................HYPNOTISÉE

    15 L’ÉNIGME

    16 LE CERCLE

    17............................................................................................LE COURAGE

    18 EN CHEMIN

    19 ENFERMÉE

    20 DÉCOUVERTE

    21 LA LUTTE

    22 LA VÉRITÉ SUR LE CERCLE

    23 LA VIE OU LA MORT

    24 LE BOIS

    25 AMOUR

    ÉPILOGUE

    REMERCIEMENTS

    ––––––––

    À l’ouvrage du journaliste Marc Roche, pour son enquête en profondeur

    sur la crise financière de 2008.

    Aux juges, policiers et avocats qui ont dénoncé les injustices économiques, les fraudes et les vols de ce qu’on appelle le système financier.

    « Les enfants et les fous disent la vérité ».

    Proverbe

    « C’est de ta peur que j’ai peur ».

    William Shakespeare

    « Celui qui cherche la vérité court le risque de la trouver ».

    Manuel Vicent

    « On ne devrait pas juger une nation sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus riches, mais sur son attitude vis-à-vis de ses citoyens les plus pauvres ».

    Nelson Mandela

    « Outre un changement radical de leadership économique, il faut des actions politiques radicales et coordonnées entre les économies des pays développés et des pays émergents pour éviter la catastrophe ».

    Nouriel Roubini

    « Si le seul but c’est de gagner de l’argent, il est très facile à atteindre. Mais à quelques exceptions près, ce n’est pas l’argent que les gens recherchent. Ils veulent du luxe, de l’amour et de l’admiration ».

    John Steinbeck

    NOTE DE L’AUTEUR

    ––––––––

    Ce récit est inspiré de faits réels. Néanmoins, la plupart des

    événements et des noms ont été modifiés

    pour protéger l’identité des personnes concernées.

    Mario Escobar

    Avant-propos

    Londres, été 2007.

    Le luxueux appartement de Maryam, en plein cœur de la City, était l’un de ceux qui offraient la plus belle vue sur la Tamise. Ses collègues de la Bourse en bavaient de jalousie. En moins de quatre ans, Maryam Batool était devenue l’une des femmes les plus puissantes et les plus influentes de l’univers des marchés financiers. Ce 6 août au matin, elle se sentait euphorique.

    Elle s’était couchée la veille à quatre heures du matin, après avoir assisté à une soirée donnée par un prince saoudien, où la cocaïne et le champagne avaient coulé à flots. La fête s’était transformée en une véritable orgie. Pour Maryam, tout cela faisait partie du monde des affaires et de la profession qu’elle avait choisi d’exercer ; sa stricte éducation musulmane s’était dissipée dans son esprit, comme un vilain nuage que la lumière naissante du soleil éclipse totalement. Elle se considérait comme incurablement athée. Dans ce monde, seul existait l’argent. La source de tous les bonheurs. Il pouvait offrir des plaisirs indicibles, briser tous les tabous que parents et professeurs imposaient, et même libérer totalement les consciences. Du moins était-ce ce qu’elle imaginait, puisque Maryam était orpheline.

    Malgré tout, Maryam avait de petits moments de lucidité, comme si, derrière le rôle qu’elle avait décidé d’endosser, il existait une réalité qu’elle se refusait à admettre, mais qui la tourmentait. Il lui suffisait de sortir de la City pour constater que la pauvreté, la misère et les injustices demeuraient les seuls actifs du monde et que les gens comme elle vivaient dans une tour d’ivoire.

    Elle savait que, pour que ses clients s’enrichissent, d’autres devaient perdre tout ce qu’ils possédaient ; ainsi, si elle devait choisir entre survivre comme la famille de son père au Pakistan et son mode de vie actuel, elle n’hésiterait pas une seconde.

    Maryam sortit de la douche. Son corps nu et sensuel traversa le vaste salon, sous les rayons du soleil qui transperçaient la grande baie vitrée. Elle prit la tasse de café sur la cafetière design argentée et contempla la grande roue et les immenses immeubles qui se dressaient de l’autre côté du fleuve. Elle avait le monde à ses pieds. Ils l’adoraient tous et, même si elle savait que la carrière d’un courtier était brève, elle avait déjà prévu de prendre sa retraite à quarante ans, en Grèce, où elle se dorerait au soleil en profitant d’un repos bien mérité.

    Elle appuya sur le bouton de la télécommande et alluma l’écran gigantesque. Les quatre chaînes financières les plus importantes apparurent simultanément. Les chiffres rouges qu’elle aperçut à l’écran lui firent avaler son café de travers. Elle augmenta le volume du téléviseur et entendit une nouvelle incroyable : « American Home Mortgage, Home Bank et First Magnus Financial viennent d’annoncer leur mise en faillite. Le monde vit l’un des moments les plus critiques depuis le krach boursier de 1929 », expliquait une présentatrice noire sur Bloomberg TV.

    Elle regarda son portable en se demandant pourquoi personne ne l’avait prévenue, mais l’écran du Blackberry resta noir ; la batterie était épuisée. Son téléphone fixe était décroché. Apparemment, la fête de la veille au soir s’était poursuivie dans son appartement. Elle commençait à se souvenir. Le prince arabe et deux de ses amies l’avaient accompagnée chez elle et ils avaient passé la nuit tous ensemble.

    Maryam s’installa dans le canapé en cuir blanc. Elle en ressentit le froid et la douceur sur sa peau, mais ne put réprimer un accès de panique. La fête était finie, et il était trop tard pour sauver sa vie.

    PREMIÈRE PARTIE

    1 LA PATIENTE

    Le Centre des Pathologies Psychologiques de Londres était installé sur St Dunstan’s Hill, entre les murs réhabilités de l’Église St Dustan, en plein cœur de la City. Salomon Lewin n’aimait pas y travailler. Ce quartier de la ville était devenu un immense théâtre vide dans les rues duquel, quelques heures par jour, se déversait une foule de quatre cent mille personnes qui jouaient la grande « Foire aux vanités » que le célèbre écrivain William Makepeace Thackeray avait décrite un siècle auparavant.

    Dès qu’il arrivait devant les portes néogothiques du centre, Salomon se remémorait les premières phrases du livre : « Une profonde mélancolie envahit le metteur en scène qui, assis devant le rideau, observe l’ébullition de la Foire. On y mange et on y boit à l’excès, on y aime et on y flirte, on y rit et on y pleure... »

    Même s’il lui était difficile de travailler dans le quartier de la City, Salomon savait que ce nouveau poste de chef du service de psychiatrie de l’un des établissements les plus huppés du Royaume-Uni lui apporterait une clientèle plus qu’aisée. Ces dix dernières années, il s’était consacré à la recherche et au soin des patients défavorisés de Calcutta, ce qui l’avait comblé de satisfaction, mais qui, à trente-cinq ans, n’avait pas fait décoller son compte en banque. Son épouse, Margaret, ne supportait plus les maisons en location aux meubles désuets et abîmés ; de plus, leurs deux enfants avaient besoin d’une éducation digne de ce nom, ce qui allait augmenter les dépenses de la famille, bien au-delà de ce que permettait le salaire d’un psychiatre au service d’une ONG.

    Par chance, le coup de téléphone que lui avait passé son ancien professeur, John Osborne, qui allait bientôt prendre sa retraite et qui avait pensé à lui pour le remplacer, avait changé la donne. Ils avaient quitté l’Inde cinq semaines auparavant. Il avait loué une jolie maison dans un lotissement à une heure de Londres, avait inscrit ses enfants dans le meilleur collège de la région et avait intégré le centre en tant que chef du service de psychiatrie.

    C’était un poste confortable, avec des horaires de bureau et bien payé, mais Salomon ne s’attendait pas à traiter cas transcendants. Les riches étaient ennuyeux jusque dans leurs maladies mentales.

    Cet après-midi-là, après huit heures de consultation, Salomon était épuisé. La majeure partie des malades internés dans le centre étaient des névrosés aux comportements obsessionnels compulsifs ou accros aux drogues, à l’alcool, au jeu ou au sexe. C’étaient pour la plupart des hommes blancs de trente-cinq à quarante-cinq ans, qui travaillaient dans le monde stressant des affaires ou de la finance. Des arrogants aussi insupportables que le vide de leurs vies. Chaque jour, la seule satisfaction de Salomon, c’était de leur remettre la facture des honoraires du centre et de ne plus les voir pendant quelque temps, car la plupart retombaient dans leurs obsessions et leurs vices.

    Tout en prenant un thé à la menthe, il passa en revue les cas les plus anciens dans sa base de données. Il voulait libérer certaines des chambres pour accueillir de nouveaux patients. La première patiente était une vieille millionnaire paranoïaque, terrifiée à l’idée qu’on puisse lui dérober son immense fortune ; le deuxième cas était celui d’un adolescent qui souffrait d’obsessions sadomasochistes et qui était interné dans le centre depuis près de trois ans. Mais ce fut le dernier cas qui l’interpella le plus. Son professeur ne lui en avait jamais parlé, et c’était la plus ancienne internée de l’établissement.

    Salomon sortit sa tablette et téléchargea le fichier PDF du dossier. Il devait rentrer chez lui et, dans une demi-heure, il devait prendre le dernier train. Il traversa en courant le long couloir de ce qui ressemblait davantage à un vieux collège anglais qu’à un hôpital psychiatrique moderne, se moquant que le bruit de ses pas puisse troubler l’inquiétante tranquillité des lieux.

    Lorsqu’il fut dans la rue, il prit à nouveau conscience qu’il se trouvait dans l’une des villes les plus bruyantes au monde. On était vendredi soir, et tout le monde fuyait la City pour profiter de son minuscule jardin ou de dîners insipides avec des amis d’un soir. Il lui arrivait parfois de quitter la ville à une heure très avancée de la soirée ou de faire un tour à Londres le samedi, et ce quartier de la ville devenait alors un lieu presque fantôme avec ses rues désertes et ses avenues où ne circulaient que de rares véhicules. Seules les rues les plus réputées étaient bondées de milliers de touristes.

    Après une marche agréable, Salomon arriva à la gare. La gare de Fenchurch Street grouillait de gens à cette heure. Salomon se dirigea directement vers le quai et attendit patiemment l’arrivée du train de seize heures trente. Son train le conduisait à Brentwood, une ville au nord-est de Londres, aussi banale que le reste de la campagne anglaise. Salomon s’installa près de la fenêtre, même si la nuit commençait à tomber et qu’on n’y voyait presque rien derrière la vitre. Il ne restait que quatre jours avant Noël et, à cette époque de l’année, les jours étaient très courts. La météo prévoyait que la dernière semaine avant les vacances serait glaciale et pluvieuse ; il était même possible qu’il neige à Londres, rien à voir avec la chaleur de Calcutta.

    Son épouse, Margaret, Galloise d’origine, mais qui avait grandi à Londres, semblait ravie de ce climat infernal et des êtres insignifiants qui le subissaient, mais, pour le juif de Thessalonique qu’il était, habitué au ciel bleu de la Méditerranée, ce temps était une vraie condamnation à mort.

    Salomon alluma sa tablette et lança de la musique tout en lisant l’un des derniers romans policiers de son auteur préféré. Mais il n’avait commencé sa lecture que depuis cinq minutes qu’il décida de jeter un œil sur le dossier de la patiente. Il cliqua sur le fichier PDF qu’il avait téléchargé et la fiche 128 apparut à l’écran. La photo n’était pas d’une grande qualité et la patiente n’était pas à son avantage ; malgré tout, cette femme demeurait très attirante. Ses grands yeux verts étaient très expressifs, son teint couleur miel, ses lèvres pulpeuses et rouges, son petit nez et sa chevelure noire frisée lui conféraient une beauté exotique. Elle avait le regard absent et on lui donnait une bonne trentaine d’années.

    —  Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Pourquoi es-tu aussi malade ? bredouilla Salomon en commençant à lire le dossier.

    Il parcourut rapidement les informations générales. Une fois encore, cette patiente appartenait au monde de la finance. La dernière crise économique semblait avoir fait perdre la boule à de nombreux courtiers et autres banquiers. La femme était d’origine pakistanaise, de religion musulmane et n’avait pas de famille proche.

    « Symptôme majeur : La patiente souffre d’une amnésie occasionnée par une névrose sévère.

    Historique de la pathologie actuelle :

    Depuis l’apparition de ses troubles, elle ne communique pas, elle ne répond à aucun stimulus et tente de s’automutiler à la moindre occasion. Elle a été internée après plusieurs tentatives de suicide en août 2007. Elle passe ordinairement de longs moments, le regard perdu, ne prononçant qu'un seul mot ou dessinant frénétiquement sur du papier, sur les murs ou partout où elle peut écrire. Elle répète sans cesse : « Le Cercle ». Nous ne sommes pas parvenus à déterminer le sens qu’elle donne à ce mot ni ce à quoi il se rapporte. On ignore le facteur déclencheur de son trouble, elle ne semble avoir présenté aucun symptôme de névrose avant sa première crise. Pendant plusieurs années, elle a consommé divers types de drogues, notamment de la cocaïne. Les antécédents psychiatriques de ses parents sont inconnus puisqu’elle s’est retrouvée orpheline à l’âge de dix ans. Elle a été élevée au sein de l’internat « New Life » de l'University College of London, qui accueille exclusivement des enfants surdoués qui ont perdu leurs parents et qui ne disposent que de maigres ressources financières. Elle a ensuite reçu une bourse qui lui a permis d'étudier dans la prestigieuse école de commerce de l'Université de Cambridge ».

    Salomon prit connaissance des autres précisions sur la patiente, en s’attardant avec un intérêt particulier sur l’examen mental, physique et neurologique. Tout semblait correct, mais, depuis des années, Maryam Batool ne répondait à aucun traitement, ne présentait pas la moindre amélioration et ne disait rien d'autre que « Le Cercle ».

    2 OBSERVATION

    ––––––––

    Salomon avait passé un week-end épouvantable ; ses enfants de quatre et six ans n’avaient pas cessé de le torturer et sa femme lui avait reproché tout ce qu’il avait fait et, surtout, tout ce qu'il n'avait pas fait. Aussi, lorsqu’il monta dans le premier train, le lundi, en direction de la City, il ressentit un certain soulagement. Une neige épaisse avait recouvert la ville et le train était presque vide. Apparemment, la plupart des gens étaient en vacances et s’apprêtaient à fêter la fin d’une nouvelle année pourrie et l'arrivée de la huitième année de crise.

    Pendant tout le trajet, le médecin écouta la musique qu'il adorait, cette musique ancienne et décadente des années 70. Pink Floyd, Mike Oldfield, Genesis ou Elton John le transportaient dans un monde

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