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Histoire du Lauragais
Histoire du Lauragais
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Livre électronique469 pages6 heures

Histoire du Lauragais

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À propos de ce livre électronique

Le Lauragais est la région de France qui mérite le plus l’appellation de « Pays Cathare », celui des hérétiques tragiquement exterminés au XIIIe siècle. Froissart le décrit comme « les terres les plus fertiles du monde » : avec son épaisse couverture de "molasse" (sol alluvial fertile), son climat exceptionnel et une large vallée d'une immense importance économique et stratégique, il n'est pas difficile de voir pourquoi la région a joué un rôle important dans l'Histoire. Dans cette traduction faite bénévolement par des amis choristes du Lauragais, Hugh Nicklin espère réaliser le souhait du poète écossais Robbie Burns que les gens du pays ‘puissent se voir comme les autres les voient’. Ce deuxième livre de Hugh Nicklin sur le Languedoc poursuit aussi son effort pour rendre l'Histoire de France plus compréhensible à sa grande communauté d'expatriés. Les lecteurs anglais reconnaîtront beaucoup d’événements locaux, comme l'âge de pierre, les commerçants de l'étain, les Romains et (plus surprenant) les Vikings. Les expatriés d'aujourd'hui à la recherche de la « bonne vie » suivent les traces d'Henri II, de Thomas Becket, du Prince Noir et du duc de Wellington. Moins bien connus des Anglais seront les Magyars, les Musulmans et les Cathares. L'Histoire nous apporte aussi de la comédie, et Hugh nous raconte les pitreries de plusieurs mauvais garçons, l’histoire d'un âne qui livrait des sacs de farine sans son maître, et celle d'un chien qui prenait le train à Toulouse, aller et retour, tout seul.

LangueFrançais
ÉditeurHugh Nicklin
Date de sortie3 août 2015
ISBN9782953671858
Histoire du Lauragais
Auteur

Hugh Nicklin

Hugh Nicklin is a retired former History teacher living in UK. He taught in state and private schools in the UK and India. Recently returned from 11 year residence in France, where he wrote two History books for general readers (both in English and French editions) and two pantomimes for 11 year olds in a French primary school, who he helped to perform them. Married to Averelle, a better drama producer, housewife and parent.Hugh Nicklin est prof d'histoire retraite qui habitait en Languedoc avec sa femme Averelle pendant onze ans. Il enseignait dans les écoles privées et de l'état en Angleterre et en Inde. Pendant son séjour en France il a aussi écrit deux 'pantomimes' (pièces dramatiques et humoristiques) pour les enfants de l'école primaire de Pieusse 11300.

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    Aperçu du livre

    Histoire du Lauragais - Hugh Nicklin

    1 Crocodiles et tempêtes de sable

    (avant 200 av J.- C)

    La grande route qu’est l’autoroute A61grouille de fantômes. Pour ceux qui savent les voir, on y trouve des hommes de Neandertal à Naurouze et des Romains à Renneville; des Cathares à Castelnaudary et des barbares à Bram; des assassins à Avignonet, des fanatiques à Fanjeaux, des vierges à Villefranche et des bigames à Baziège. Je vais vous montrer comment les voir…

    Il vous faut d’abord savoir que même la vaste plaine plate et les crêtes bleues sont passées par l’enfer pour en arriver ici. Pendant 50 millions d’années, l’Espagne a percuté la France – les bords de chaque pays sont pleins d’hématomes et l’enflure, ce sont les Pyrénées. Les terres au nord ont été soulevées sur cette enflure, et l’on y trouve des fossiles de dinosaures qui sont morts pendant l’extinction de la fin du Crétacé et des os de crocodiles y gisent encore, dans la Montagne Noire, la partie la plus à l’est des crêtes bleues.

    La pluie a entraîné d’importantes quantités de sol alluvial (ce qu’on appelle la ‘molasse’) des Pyrénées vers le nord et dans le Lauragais. Ensuite la mer Méditerranée s’est asséchée (et pas pour la première fois), un météorite s’est écrasé en Sibérie et nous sommes entrés dans une épouvantable ère glaciaire. Il n’y avait ni eau ni végétation et la ‘molasse’ est redevenue du sable parsemé de quelques pierres. C’était le Sahara avec des cailloux, et les vents ont commencé à hurler.

    Par un phénomène plutôt burlesque, la roche de dessous s’est fracturée sur deux lignes et s’est effondrée pour former une vallée de faille entre ce que sont maintenant Avignonet et Villefranche, créant ainsi une des grandes routes européennes (l’autoroute A61), mais il allait se passer encore autre chose. Les vents ont sifflé par la vallée comme dans une sarbacane, provocant de terribles tempêtes et soufflant au loin le sol sableux, laissant d’énormes dépressions qu’on appelle ‘trous de vent’ à l’est et au nord de Castelnaudary, et des dunes de sable ondulées partout ailleurs. Près de Mas-Saintes-Puelles on peut encore ramasser des ‘dreikanter’, ces morceaux de pierres taillés en forme triangulaire par la force des jets de sable des tempêtes.

    Quand enfin il recommença à pleuvoir, le sol alluvial fertile s’habilla de végétation. La vie végétale stabilisa les dunes de sable et les colora de vert. Il n’a plu que succinctement et le peu qui était tombé créa des petits ruisseaux dégoulinant parmi les dunes vertes, transformant le fond des trous de vent en bourbiers marécageux. C’est ainsi, avec sa grande vallée, ses arêtes bleues et ses paysages ondulants que le Lauragais est né.

    Il y a environ 400.000 ans, une fois la Méditerranée à nouveau remplie et le climat réchauffé, un groupe de petits mammifères marcha debout de par le Lauragais. Ils faisaient chemin à partir de Tautavel, près de Perpignan, cherchant un petit endroit ‘sympa’. Ils n’étaient pas tout à fait des homo sapiens mais bien proches du point de vue de leur évolution. Ils se sont retrouvés en Dordogne et peignirent des images sur les murs de leurs cavernes.

    Les ères glaciaires sont venues et reparties et les ‘hommes’ de Tautavel ont traversé et retraversé les Pyrénées à plusieurs reprises avant de disparaitre. Il y a environ 28. 000 ans, des ours vadrouillaient en Montagne Noire (mettant fin sans doute aux derniers Néandertaliens), alors même que les homo sapiens inventaient leur premier calendrier. La majorité des homo sapiens n’en étaient pas encore aux calendriers, ils chassaient et cueillaient lorsque, il y a 18. 000 ans, un groupe venant des Alpes arriva dans le Lauragais. Des études d’empreintes génétiques ont démontré qu’ils étaient du groupe promptement surnommé ‘Haplogroupe’ R1b1c10. Ils se sont trouvé de bonnes cavernes au Pech Merle au nord du Lauragais, et au Mas d’Azil au sud. La chaleur de ces cavernes était essentielle puisque commençait, il y a 18. 000 ans, la dernière ère glaciaire. Au Pech Merle ils tuaient le temps en peignant des mains humaines et les décorant de points.

    Il y a environ 15. 000 ans, la dernière plaque glaciaire disparut. Les êtres homo sapiens commencèrent à se disputer pour les terres, et le Lauragais a probablement connu ses premiers combats il y a environ 13. 000 ans, période durant laquelle, dit-on, la guerre a été inventée.

    A un moment entre 6000 et 4000 avant J.C., homo sapiens fit un grand bond en avant lorsqu’il apprit à cultiver la terre. L’agriculture libéra l’espèce humaine de sa vie nomadique et des villages purent s’établir. Au lieu de se lever le matin sans savoir où l’on passerait la nuit suivante (cela dépendait de là où les troupeaux de rennes vous emmèneraient) on pouvait maintenant commencer à créer un espace chaud et accueillant qui soit permanent, et à prêter attention à son calendrier. Pendant que l’homme faisait çela, sa femme, qui avait fait la cueillette, remarquait le cycle de vie des plantes et apprenait à en gérer la croissance. Rassembler les troupeaux et faire pousser des céréales en a été le résultat. L’âge néolithique (nouvel âge de pierre) fit son entrée.

    Le changement de climat poussa ces fermiers néolithiques venus d’Irak vers le nord ouest, et il ne leur a pas fallu longtemps pour arriver dans le Lauragais. La prochaine fois que vous prenez l’avion et survolez Toulouse Blagnac en provenance de l’est, regardez sur votre droite avant l’atterrissage, juste après avoir traversé la Garonne, et vous serez exactement au-dessus du site du village néolithique de St Michel de Touch, datant de 3. 430 avant J.C. Des haches néolithiques trouvées à Baziège et Ayguesvives nous confirment que leurs propriétaires sont arrivés à Toulouse par le Lauragais. Les études d’empreintes génétiques nous disent qu’ils sont arrivés d’Irak via les Balkans. Et c’est adieu au ‘Haplogroupe’ R1b1c10 et bonjour au ‘Haplogroupe’ J2 : j’imagine qu’ils s’étaient trouvés des noms bien plus intéressants.

    J2 connaissait son agriculture et a vite choisi le Lauragais, sachant que son grain y pousserait bien. Non pas dans les fonds marécageux des vallées mais sur les côtes ondulantes de ‘molasse’ au nord et au sud de la vallée « burlesque ». C’est la géologie qui a créé l’histoire. Pendant trois mille ans le Lauragais en est resté au nouvel âge de pierre.

    Cependant, en Irak, les cousins du peuple J2 agrandissaient leurs villages en villes. Ils découvraient l’écriture et la métallurgie et, peu après, l’alliage du cuivre et de l’étain qu’on appelle le bronze. C’était le premier métal assez dur pour en faire des outils et des armes et une nouvelle aristocratie régna durant l’âge de bronze. Le bronze était cool et tout le monde en voulait. Tout le monde avait du cuivre mais l’étain était rare, causant une ruée vers l’étain avec nombre d’expéditions partant à sa recherche.

    On en a trouvé en Cornouaille, a l'ouest de l'Angleterre, bonne nouvelle pour le Lauragais, situé comme il est sur la route entre la Cornouaille et le Moyen Orient. Transportés par bateau jusqu’à l’estuaire de la Garonne et de là vers Toulouse, les lingots d’étain étaient ensuite portés à dos de mule jusqu’à Carcassonne, flottés sur la rivière Aude et embarqués à Narbonne pour l’Orient où ils enrichissaient leurs propriétaires qui jouaient les playboys et exhibaient leurs collections de têtes de hache en bronze (qui, souvent, n’avaient jamais même été utilisées).

    Le marché de l’étain s’est élargi et commença à inclure bien d’autres marchandises: le cuivre, les verreries, le cuir, les céréales, les esclaves et l’ambre venaient du nord ouest, et les objets de luxe comme les bijoux et le vin allaient dans le sens inverse. Un produit essentiel et non de luxe, le sel de la côte Méditerranéenne, allait aussi vers l’ouest. Dans le climat chaud il était indispensable pour conserver la viande pendant l’été.

    Entre 900 et 250 avant J.C. les derniers arrivants en Lauragais enterraient leurs morts dans des pots, dans des champs ouverts, c’est pourquoi les archéologues les ont nommés les peuples ‘des champs d'urnes’. Ce qui va dans le sens de ce qui est connu de ce peuple appelé plus tard ‘les Ibériens’. Le peuple des ‘champs d'urnes’ a, peut être, fondé les premiers villages en sommet de colline dans le Lauragais; on sait qu’il pouvait défricher les forêts (compétence bien utile dans la vallée du Lauragais) et faire pousser du blé. Il chassa les malheureux ‘Haplogroupe’ J2 hors des collines de molasse.

    Entre-temps le fer arriva. Les historiens sont en train de reconsidérer la transition de l’âge de bronze à l’âge de fer. Une période obscure de deux cents ans en Grande Bretagne (vers les années 800 à 600 avant J.C.) peut être associée à une éruption volcanique en Islande, qui perturba l’approvisionnement en étain de Cornouaille. Au Moyen Orient, la sécheresse et les tremblements de terres destructeurs de villes, ajoutés aux armées des mystérieux ‘peuples de la mer’, équipés de flèches à bouts trempés de fer, en ont fini des riches huppés de l’âge de bronze dans leurs charriots. Le marché de l’étain s’écroula.

    Le monde prétentieux de l’âge de bronze fut remplacé par une société plus égalitaire basée sur le fer. Cette période a été décrite (d’abord, probablement, par des historiens « aristos ») comme ‘plus désastreuse pour la culture que la chute de l’empire romain’. Adieu les palais, bonjour les huttes. Le niveau de population tomba et l’alphabétisme, là où il existait, s’évanouit à nouveau.

    Enfin une reprise et, avec elle, s’allumèrent les premières lumières historiques. En 753 avant J.C. les peuples de l’âge de bronze fondèrent Rome. Les peuples du fer dans le Lauragais furent influencés par la culture du Hallstatt puis de La Tène, ce qui signifie, je crois pouvoir le dire sans risque, qu’ils étaient celtes, et l’évidence archéologique date leur arrivée à Toulouse dans les années 700 avant J.C. Dès 680 des marchands grecs étaient sur les côtes françaises, et dès 600 ils avaient fondé le port de Marseille. Dans les années 500, les Hébreux et les Grecs reconnaissaient Narbonne comme la capitale de la tribu Elisyque et un port important. De Narbonne les influences grecques atteignirent le Lauragais. Les pièces de monnaie grecque y sont courantes et un autel grec a été trouvé dans l’église de Labège.

    En 400 avant J.C. des Celtes vivaient dans les collines au sud du Toulouse (de nos jours dans le quartier du vieux Toulouse), pendant que d’autres Celtes pillaient Rome même (en 390 avant J.C.). Les Celtes de Toulouse étaient les ‘Volcae Tectosages, une tribu celte certainement liée à la culture de La Tène sur le Danube, et aussi apparentée à d’autres ‘Tectosages’ qui avaient vaincu une armée grecque en 279 avant J.C. et s’étaient installés en Turquie. Ils jouissent de la distinction d’être le premier peuple à habiter le Lauragais dont nous connaissons le nom. Les Volcae Tectosages portaient des pantalons et se distinguaient par ce fait des « Gaulois poilus » à qui appartient Astérix. Dans les années 200 avant J.C., Hannibal passa par Narbonne en chemin vers les Alpes et Rome. Il s’allia aux Volcae Arecomici et il est vraisemblable que certains d’entre eux soient partis avec lui.

    A cette époque l’oppidum (forteresse) des Volcae Arecomici à Berniquaud, dominant Sorèze sur la Montagne Noire, comptait un grand nombre d’habitants. C’était un poste de frontière au nord, démarquant les limites entre les Volcae Arecomici et leurs voisins du nord, les Ruthenes qui habitaient autour d’Albi.

    Sommaire

    2. Malgré les pantalons

    (200 av J.C. – 69 après J.C.)

    La victoire finale des Romains leur donna les territoires espagnols d’Hannibal. Les Romains préféraient voyager par la terre plutôt que par la mer et ils occupèrent le littoral méditerranéen français. En 121 ils entrèrent dans Narbonne, la capitale de leurs voisins, les Volcae Arecomici, sans aucun combat. Domitius Ahenobarbus fut bien reçu à Narbonne par les Volcae Arecomici en 121. En 118, le multi-millionnaire Licinius Crassus finança l’établissement d’une colonie par un groupe de familles romaines.

    Cicéron

    Narbonne était la ville méditerranéenne la plus proche de Toulouse, à l’intérieur des terres. Une fois à Narbonne, les Romains se devaient de s’impliquer dans le commerce en passant par la vallée au-delà de Carcassonne. C’est ainsi que les Romains entrèrent en contact avec les Volcae Tectosages et leur sous-groupe les Tolosates, renommés pour leurs richesses et la position clef de leur capitale pour le commerce avec l’Atlantique. Peu après ils étaient dans le Lauragais, la terre même des Volcae Tectosages. Il n’a pas fallu longtemps pour que les combats commencent.

    Pour certains, une occupation romaine peut sembler n’être qu’un nom et une date de plus, mais il faut bien se demander comment les Romains arrivaient à battre régulièrement leurs contemporains sans leur être matériellement supérieurs. Dans cette affaire avec les Tectosages, et malgré leurs pantalons, ce fût un jeu d’enfants. Les Romains et les Tectosages étaient tous deux de l’âge de fer mais les Romains mettaient plus d’intelligence dans leurs guerres. Si l’ennemi se retirait dans ses forteresses en haut des collines, les Romains les en extirpaient par des tactiques de siège comme la fameuse formation en ‘tortue’. En bloquant leurs boucliers ensemble au dessus de leurs têtes, les Romains devenaient invincibles à toute attaque ennemie lors de leur approche. A mesure de l’approche de la tortue, tout ennemi dans leur champ de vision se retrouvait cloué par un projectile de baliste, le terrible engin de guerre semblable à une arbalète montée géante. Les Romains s’armaient de lances qui se pliaient sur impact et donc ne pouvaient leur être renvoyées. Leurs armées construisaient leurs propres camps fortifiés en fin de chaque journée et des routes d’approvisionnement durables. Ils étaient aussi très intelligents pour la planification stratégique qui renseignait leur diplomatie. Ils divisaient et dominaient: se liant d’amitié avec un groupe de gaulois (les Volcae Arecomici) pour les aider, leur excuse pour assaillir une autre tribu, les ‘Volcae Tectosages’, les gens du coin dans le Lauragais. Un comportement intelligent et focalisé comme le leur est une vertu intemporelle et explique que les Romains aient, encore de nos jours, tant d’admirateurs et d’imitateurs.

    Les Romains arrivèrent vite à Toulouse. C’était peut-être ‘le vieux Toulouse’, sur une colline au sud de la ville actuelle, mais d’aucuns pensent que sa richesse, son raffinement et son rôle commercial sembleraient indiquer qu’il s’agissait déjà d’une ville établie dans le coude de la Garonne, là où elle se trouve maintenant. Une garnison romaine y était déjà établie.

    Les Romains avaient apporté leurs pièces de monnaie, leurs marchés, leur langue et leurs écritures, mais aussi, malheureusement, leurs fonctionnaires, leurs soldats, leurs impôts et leur service militaire. Ce qui a rendu le début de leur domination plutôt précaire, car il allait y avoir des perdants. On connait le genre de mauvais coups qui avait incité Boadicea/Boudicca à se rebeller en Grande-Bretagne en 60 après J.C. (attaquant la reine veuve, contrairement au pacte fait avec son mari avant la mort de celui-ci, volant ses terres, violant ses filles, etc.) et quand on pense aux druides défroqués se jouant de la colère des fermiers et des contribuables outrés du Lauragais, il est facile de comprendre pourquoi les Volcae aient voulu se rebeller contre leurs ‘alliés’.

    Une occasion s’était présentée en 109 avant J. C lorsqu’une tribu germanique, les Cimbri, (le même mot que ‘Cymru’ – Pays de Galles – bien qu’ils ne soient pas gallois) était descendue dans la vallée du Rhône et avait envahi la Province, étendue de terres sur le littoral méditerranéen que les Romains avaient occupée. Ils avaient vaincu les Romains dont le pouvoir fût secoué tout le long du littoral. Avec l’arrivée des Romains, le Lauragais émerge dans les annales de l’histoire. Pour la première fois nous connaissons le nom du roi Copillus des Volcae Tectosages qui avait profité de l’intervention des Cimbri pour éliminer la garnison romaine à Toulouse.

    Grave erreur. En 107 avant J.C. les Romains envoyèrent une armée sous le Proconsul Quintus Servilius Caepio qui, passant par le Lauragais, marcha sur Toulouse et la dévasta en représailles. Copillus et Caepio gagnent donc ex-aequo l’accolade pour être les premiers noms à apparaître dans l’histoire du Lauragais. Dans le cas de Copillus, c’était probablement dû plus à la consonance de son nom, pour l’oreille romaine, que pour ce qu’il était. Dans la ville, Caepio avait trouvé un gigantesque trésor d’or et d’argent, supposé être le butin d’une expédition bien réussie des Tectosages en pays balte en 359, lorsqu’ils étaient une des tribus celtes qui avaient envahi la Grèce et la Turquie. Ce trésor aurait dû être envoyé à Rome, mais une grande partie semble avoir disparu en chemin. D’après Colleen McCulloch, ce trésor aurait été saisi par une forte bande de brigands quelque part à l’est de Carcassonne, et emporté au-delà des Pyrénées, mais il s’agit peut être d’une invention romanesque de la part de l’écrivain. Sinon, l’or serait passé bien près de Rennes le Château et de Bugarach. Hou là là …

    Rome était une société strictement hiérarchique, et bien que Caepio ait eu une certaine notoriété dans le Lauragais, il est tristement célèbre dans l’histoire romaine parce qu’en 106 avant J.C. il a été tenu pour responsable d’un désastre militaire, l’anéantissement total de l’armée romaine en Gaule près d’Orange. Il y eut un problème de classe sociale : Caepio avait refusé de coopérer avec son commandant nominal parce que celui-ci était issu d’une classe inférieure. Les Romains ont traité cette affaire d’une manière typique de la classe dirigeante. Caepio fut déclaré coupable et condamné à une panoplie de châtiments, dont la plupart furent discrètement ignorés et il vécut le reste de ses jours en exil confortable dans une île grecque. Je ne serais en rien surpris si une partie du trésor disparu s’était retrouvé au même endroit. Il s’ensuivit de la défaite de Caepio à Orange que l’armée romaine fût entièrement réorganisée selon les lignes professionnelles proposées par le grand Marius, la rendant encore plus redoutable.

    Les successeurs de Caepio retournèrent au Lauragais. Ils rétablirent le fort militaire à Toulouse, position clef aux frontières de l’Aquitaine indépendante. Le Lauragais, ainsi que le reste de l’Aude, passa sous le contrôle des Romains de par leur alliance avec les Volcae, qui avaient gardé leurs coutumes et leurs princes. Cet accord constitutionnel était typique du style classique utilisé par Rome pour résoudre ces problèmes.

    Entre 79 et 76 avant J.C., sous l’administration de Manlius Fonteius, ‘un véritable monarque aux pouvoirs absolus’, le commerce entre Narbonne et Toulouse prospéra, en passant par le Lauragais et finalement par la rivière Aude. Les Romains n’étaient pas renommés pour leur philanthropie et contrarièrent les Volcae en créant un monopole sur les ventes de vin. Les Volcae venaient juste de découvrir le vin et en étaient de forts consommateurs. Fonteius fit édifier quatre postes de douane dont celui d’ Elusiodunum (Montferrand) qui a été nettement identifié. Ils arrêtaient les chariots qui transportaient les amphores de vin vers Toulouse, et une fois la taxe payée le vin coûtait huit fois le prix de vente des vignobles italiens. Une amphore de vin coûtait le même prix qu’un esclave! Les Gaulois firent un procès à Manlius Fonteius dans un tribunal romain et c’est le grand orateur Cicéron qui les défendit.

    Ce cas nous donne un aperçu fascinant du monde des Gaulois et des irritations suscitées par la domination des Romains. Cicéron disait par exemple « qu’aucun Gaulois ne pouvait conduire des affaires sans l’aide d’un citoyen romain ». Il juge que les Gaulois ont « … été contraints à plusieurs reprises et bien contre leur volonté, de fournir de la cavalerie, de l’argent, et du blé… » Il parle aussi de l’expédition des Gaulois du Lauragais dans les Balkans, disant que « Ce sont les peuples qui ont jadis marché jusqu’à Delphes pour attaquer et piller le sanctuaire d’Apollon Pythien » ce qui accorde du crédit à l’histoire du trésor de Toulouse. Pour ajouter aux préjugés des juges envers les Gaulois, Cicéron attire leur attention sur le fait qu’ils « continuent cette coutume sauvage et barbare de sacrifier des humains».Il parle des Gaulois qui sont venus témoigner contre Fonteius avec leur chef Induciomarus « avec leurs capes militaires et leurs pantalons … déambulant en pleine euphorie, la tête haute, dans le forum entier, émettant des cris malveillants, et terrifiant la population avec leur langue barbare et féroce ».

    En fin de compte il perdit quand même son cas! Par un exemple impressionnant de justice dans le système légal romain, le monopole des Italiens sur le commerce du vin fut aboli. Dès lors, les vignobles gérés par les gens du coin se multiplièrent. Ils plantèrent beaucoup d’oliviers et de vignes et importèrent des peupliers d’Italie que l’on peut encore voir à l’est du Lauragais.

    Le Lauragais fut dès lors incorporé dans la Province romaine, mais rien ne bougea beaucoup au début; du temps de César (vers 50 avant J.C.) le nombre de Romains vivant à Narbonne diminua et la « colonie » s’intégra à la population locale. Pour y remédier, de nouveaux pionniers furent envoyés. Peu de soldats romains s’installèrent dans le Lauragais [bien que le nom de « Laurac» soit attribué par une source à un soldat appelé Laurus] mais pour démontrer que la romanisation du peuple était bien en cours, Tolosa ne prit pas part aux différentes insurrections contre Rome durant les guerres galliques. La conquête du reste de la Gaule par César n’a pas particulièrement intéressé le Lauragais puisque les Romains étaient établis en Narbonnensis depuis trois quarts de siècle. César recruta dans le Lauragais et se servit du Narbonnensis comme base de ses opérations. Ses « vaillants soldats » étaient récompensés par des privilèges, beaucoup d’entre eux se voyant octroyer la citoyenneté romaine. César établit son camp dans la plaine de Toulouse en 52 avant J.C. et, de là, conquit les régions ouest de l’Aquitaine. Il décrivit les collines du Lauragais comme « couvertes de cultures céréalières ». Avec la conquête de l’Aquitaine et du nord de la Gaule, le Lauragais cessa d’être une région frontière.

    En 27 avant J.C. Augustus visita Narbonne et réorganisa la Province. Elle passa sous l’autorité du Sénat Romain qui nommait les proconsuls. La Province inclut dès lors l’ensemble du Languedoc, s’étendant de la Provence à Toulouse. Au temps de la crucifixion du Christ (vers 30 après J.C.), Narbonne était la plus grande ville de Gaule et le port le plus important du littoral méditerranéen de l’ouest. Jusqu’à la chute de l’empire romain, le Lauragais resta dans le « civitas » (la région) de Tolosa dans le Narbonnensis. C’est ainsi qu’il put jouir de la paix et de l’ordre romains.

    Pendant la guerre civile qui suivit la mort de Néron, une armée conduite par M. Antonius Primus venant de Toulouse, arriva à Rome en 69 après J.C. aidant ainsi la Dynastie Flavienne à s’établir. L’empereur Domitien, fils de Vespasien et ami personnel de M. Antonius Primus, accorda à Toulouse le statut de colonie romaine. Bénéficiant de sa position privilégiée pour le commerce entre la Méditerranée et l’Atlantique, toutes deux alors sous le contrôle de Rome, le Lauragais se développa rapidement.

    Sommaire

    3. Un Immense Jardin

    (69 – 462 après J.-C.)

    Ce sont les Romains qui ont construit la route appelée la «Via Aquitania », ainsi que diverses routes secondaires. Elle passait par Carcasso (Carcassonne), Eburomagus (Bram) [« mage » signifiait en celtique « marché », donc «marché du sanglier »], l'Estap (Saint Pierre d'Alzonne autrefois appelé Elusiodunum, (Montferrand); Badera (Baziège, du latin ‘vadaculum’ - petit gué)) puis Toulouse. Les fouilles entre Villeneuve et Baziège ont montré que la chaussée avait un mètre d'épaisseur et sept de large ; avec ses bords et ses fossés, elle avait 12m de large. Elle permettait un trafic intense : de robustes chariots à grandes roues, des voitures légères et rapides, remplies de Romains vêtus à la dernière mode. De grandes maisons bordaient la route, bornée sur toute sa longueur, les bornes étant de solides colonnes, plusieurs d'entre elles existent encore, dont une à Montgaillard (« montagne solide ») qui domine toujours la route. Bon nombre des bornes étaient dédiées aux divers empereurs. Les routes furent améliorées entre 305 et 311, et entre 335 et 337. Au cours de sa vie, la Via Aquitania fut également appelée « la route en fer » et « la Route Royale ». Ses hôtels étaient des« tabernae » et, pour ceux en classe économique, « cauponae ». Un « caupona » qui servait de la nourriture s’appelait « popina »: les popinae servaient souvent aussi des filles...

    Borne romaine à Ayguesvives

    A Baziège, il y a des puits associés à des pratiques funéraires datant du premier siècle avant J.-C., des mosaïques, une borne romaine et quelques amphores. Au début du quatrième siècle, une chaussée spéciale a permis à la Via Aquitania de traverser la plaine marécageuse où l'Hers rencontre la Garonne; les restes de celle-ci (appelés « les pountils ») sont des réparations du 17°siècle sur la base des fondations romaines cachées.

    Elusiodunum a été mentionné en 69 avant J.C. par Cicéron dans sa défense du gouverneur Fonteius (dont les lourdes taxes avaient quadruplé le prix du vin). Le nom Elusiodunum signifie 'roche', soit l'affleurement, ou tout simplement le bassin versant. Les bassins versants intéressaient les Romains, comme toutes les routes « fourchues » - qui présentaient un carrefour. La jonction avec la « Route des Ruthènes » en direction de Saint-Félix, avait doublé l'intérêt de cette « route fourchue ». Elusiodunum se trouvait à une journée de marche de Toulouse et, avec ses auberges et ses écuries, était donc un lieu bien adapté pour une étape sur la route. D'où son nom « L'Estap » qui est arrivé dans le français moderne comme « Étape ». Il y avait un grand hôtel 5 étoiles appelé la «mansio » », avec des salles de bains, une glacière et un relais pour le changement des chevaux ou « mutatio ». Une fonderie à Peyre Clouque produisait des objets métalliques nécessaires aux engins de transport. (Des noms de lieux qui débutent en «pey » suggèrent un sol pierreux.) Les scories ont été utiliséespour réparer les nids de poule et les ornières sur la Via Aquitania, ce qui peut expliquer pourquoi elle a été parfois appelée la « route en fer ».

    Bram,avec ses50 hectares, était beaucoup plus étendu qu’Elusiodunum (16 ha) et Sostomagus (8 ha). Bram était un centre de production de poterie géré par des Italiens avec une main-d'œuvre d’esclaves. Les morceaux de poterie avec la mention « Protus » nous disent le nom du potier. Il y avait un abattoir, dont les os servaient à faire de petits objets comme des dés, des boutons et parfois aussi des épingles à cheveux. Bram avait un atelier important pour le travail du fer lié à la production des sites métallurgiques de la Montagne Noire.

    Au moins quinze sites gallo-romains ont été identifiés à Avignonet. A Ayguesvives il y a un autel romain et une borne. Derrière Ayguesvives (= « des eaux abondantes ») au sud de la Via Aquitania se trouve la colline de Montalbiau, où des débris d'amphores, ainsi que la vue étendue sur la vallée ont donné à penser qu'il pourrait y avoir eu là une poste de surveillance. Mais c’est peu probable: quel besoin en avaient les Romains durant toute la durée de la pax romana?

    A Nailloux des débris de poterie gallo-romaine, y compris des amphores et des tuiles, ont été trouvés. Il y avait une villa à Castanet. Le pont-aqueduc de Fanjeaux ne peut qu’être d'origine romaine. Il y avait un village gallo-romain à Villasavary, et un autre près de Cumiès. A « Varianus », Baraigne de nos jours, à la croisée des chemins d’Avignonet, de Montferrand, et Cumiès, et de la source du Fresquel, se trouvait un relais pour les hommes et les chevaux.

    Il y avait du travail pour tous dans les vignobles situés sur les grands domaines ruraux (‘villae’) et dans les villes, où l'on pouvait gagner beaucoup d'argent. Les Romains disaient : « Si vous pouvez parler latin, vous pouvez gagner beaucoup d'argent. Sinon, il y a des écoles de grammaire latine à Toulouse ou Carcassonne pour vous l’enseigner. »

    Au quatrième siècle, le latin vulgaire, supplanté par le Wisigoth qui deviendra l'occitan, avait remplacé le gaulois, à l'exception de quelques mots pour des parcelles de terre, comme « arpent » et « soc ». Le Lauragais était si romanisé qu'on l'appelait « la Petite Toscane ».

    Vous pouviez bénéficier d'un procès équitable dans un litige juridique, (Manlius Fonteius perdit sa cause), être élu à un conseil de ville et admis à légiférer. En 212 après J.C. l'empereur Caracalla décréta que tous les hommes libres dans le Lauragais étaient des citoyens romains. Les gouverneurs des provinces étaient des Gaulois, et gagnèrent le droit de siéger au Sénat à Rome. Aelie Aristide a résumé le tout: « Les gens étaient contents de leur défaite et, perdant le souvenir de leur ancienne indépendance, étaient heureux de faire partie du monde romain ». Tertullien parle de « guerriers ... délaissant leur armure pour des habits de fête ... La terre est comme un immense jardin. Le monde est chaque jour mieux connu, mieux cultivé et plus prospère. Les déserts sont transformés en champs fertiles: les hommes labourent la terre qui avait été autrefois la forêt, les hommes sèment où l'on ne voyait que des rochers arides, les marais sont assainis, et les troupeaux paissent, sans être perturbés par des bêtes sauvages ». Ainsi était le Lauragais romain (au moins pour les riches).

    Tertullien nous apprend que « les craintes superstitieuses ne persistaient plus, et partout il y a des maisons, des gens, des villes, et de la vie. » Dans les régions dominées par les Romains, la langue gauloise a disparut avec les vieilles traditions religieuses: le culte de Rome et de l'empereur devint la religion principale. Le Romain aimait que sa religionsoit très discrète et sérieuse. Une poignée de foies de chèvre, une escouade de vestales et une salutation polie à un dieu de temps en temps : cela pouvait continuer ainsi pendant des siècles. Dans le Lauragais, on pratiqua la politique habituelle de convertir les dieux tribaux en dieux romains, si bien que les habitants, grâce à un processus appelé «syncrétisme » cessèrent bientôt de s’en rendre compte. Fanjeaux est un bel exemple de « syncrétisme ». Son nom signifie « sanctuaire de Jupiter », et tout le monde a oublié la divinité celtique qui était son dieu originel. A Elusiodunum, près d’Avignonet il y avait une « villa » et un « fanum », site sacré avec des statues de Mercure et de Jupiter.

    Certains des plus grands admirateurs des Romains étaient des gentilshommes anglais du XVIIIe siècle comme Edouard Gibbon, qui a attribué la disparition des Romains à leur adoption du christianisme, religion qu'il jugeait trop « enthousiaste ». Certains Romains le pensaient, soupçonnant que les nouvelles religions comme le christianisme et le mithraïsme allaient renverser les valeurs romaines. Peu de temps après que les premiers missionnaires chrétiens soient arrivés de Narbonne par la Via Aquitania, des persécutions atroces eurent lieu. A Toulouse, 250 après J.C., on martyrisa St Sernin, premier évêque de Toulouse, en le traînant derrière un taureau ; les persécutions continuèrent sous les empereurs Valérien et Dioclétien en 257 et 311. « Mas-Saintes-Puelles » (= « La ferme des filles saintes ») doit son nom étrange à deux jeunes femmes qui ont donné au martyr St Sernin une sépulture chrétienne en 250. Elles furent chassées de Toulouse par les autorités romaines et trouvèrent refuge dans le Mas, où elles sont mortes. St Papoul était contemporain de St Sernin, et fut également martyrisé, juste au nord de la ville. On dit que là où sa tête tomba jaillit une source, d’où est issu le ruisseau qui coule à l'endroit où se trouve l'actuel monastère.

    Le Lauragais suivit l'exemple de l'empereur Constantin et adopta facilement le christianisme. L'empereur Julien (« l'Apostat ») changea de politique envers les chrétiens, et en 358 le gouverneur de Narbonnensis Gallia fut mis en accusation parce qu’il était chrétien. Bientôt, en l’an 400, il y eut une église chrétienne à Elusiodunum, sur la « route du chemin de vent ». Une des constantes de l'histoire du Lauragais, c'est qu’au vue de la Romanité, le contraste entre le mode de vie des habitants du monde civilisé, « la civilisation romaine », était très différente à tous points de vue des « gens de l'arrière-pays » qui étaient des « pagani » - c'est-à-dire qui s'accrochaient à la vieille religion, et étaient donc des « païens ». Mais contrairement à ce que pensait Gibbon, le problème avec l'Empire Romain fut son économie. La population a diminua, les villes n'ont plus prospéré, l'argent circula moins et le commerce s’écroula. Les Romains vendaient peu a l’étrangère, et avaient miné les réseaux commerciaux en dilapidant les ressources qui provenaient d’Egypte, de Tunisie, du Maroc (blé, huile, etc) Si des « pagani » sont venus à la Via Aquitania pour acheter la bonne sauce de poisson espagnole dans les magasins, ils sont probablement rentrés bredouilles.

    Le déclin économique rendit plus difficile le paiement de l’impôt qui servait en partie pour financer l’armée, qui, avec des frontières étendues à leur maximum, ne pouvait plus s’autofinancer par le pillage et qui finit par céder devant les envahisseurs. De plus il y avait l'inflation, et des épidémies. La fiscalité tomba plus lourdement sur les

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