Albrecht Dürer et œuvres d'art
Par Victoria Charles
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À propos de ce livre électronique
Dürer est le plus grand artiste allemand et le plus représentatif de l'esprit germanique. Comme Léonard, c'était un homme extrêmement attirant physiquement, doté de manières charmantes, de conversations agréables et de grandes capacités intellectuelles. Il était très versé dans les sciences et les mathématiques, et son don pour le dessin était extraordinaire. Dürer est plus réputé pour ses gravures sur bois et sur cuivre que pour ses peintures.
Dans les deux pourtant, l'adresse de la main est au service de l'observation la plus minutieuse et de l'étude analytique du personnage et de la structure de la forme. Dürer ne possédait cependant pas la sensibilité de Léonard pour la beauté abstraite et la grâce idéale ; au lieu de cela, il était habité par une profonde gravité, un intérêt manifeste pour l'humanité et une inventivité plus dramatique. Dürer admirait beaucoup Luther et, dans son oeuvre, on retrouve les aspects les plus puissants de la doctrine du réformateur. Celle-ci est très sérieuse et sincère ; très humaine, elle s'adresse aux coeurs et à l'entendement des masses. Nuremberg, sa ville natale, était devenu le point névralgique de l'impression en Europe et le principal distributeur de livres du continent. Par conséquent, l'art de la gravure sur bois et sur cuivre, que l'on peut ualifier de branche picturale de l'impression, était très encouragé. Dürer sut tirer tous les avantages de cette situation. La Renaissance en Allemagne était un mouvement plus moral et intellectuel qu'artistique, en partie à cause du climat et de la situation sociale. En effet, la sensibilité envers la grâce et la beauté idéales se nourrit de l'étude de la forme humaine, et celle-ci s'est bien plus souvent épanouie dans les pays méridionaux. Mais Albrecht Dürer possédait un génie trop puissant pour se laisser conquérir. Il demeura aussi rofondément germanique que l'était, avec son sens tumultueux du tragique, son contemporain Mathias Grünewald, un visionnaire fantastique, hostile à toutes les séductions italiennes. Comme Léonard, Dürer se situait aux confins entre deux mondes, celui de l'ère gothique et celui de l'âge moderne, et à la frontière entre deux formes d'art, étant graveur et dessinateur plus que peintre.
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Aperçu du livre
Albrecht Dürer et œuvres d'art - Victoria Charles
Portrait de l'artiste par lui-même (Autoportrait avec paysage), 1498
Huile sur panneau, 52,5 x 41 cm. Musée du Prado, Madrid.
Biographie
1471 :
Naissance de Dürer à Nuremberg.
1477 :
Scolarisation à l’école publique humaniste de latin.
1484 :
Entrée dans l’atelier d’orfèvrerie de son père.
1486 :
Début de son apprentissage chez le peintre Michael Wolgemut.
1490-1494 :
Voyage de formation : Fribourg, Colmar, Strasbourg et Bâle.
1494 :
Mariage avec Agnès Frey.
1494 :
Premier voyage à Venise en passant par Innsbruck, Chiusa et Trente.
1495 :
Retour de Venise avec une série d’aquarelles de paysages.
1498 :
Premier cycle de graphiques avec quinze gravures sur bois sur le thème de l’Apocalypse.
1505-1506 :
Deuxième voyage en Italie ; visite de Bologne et de Ferrare.
1506 :
Acquisition d’une maison à la Tiergärtnertor de Nuremberg.
1509-1511 :
Réalisation de la Grande Passion et de la Petite Passion.
1512 :
Actif sous le service de l’empereur Maximilien 1er.
1518 :
Séjour à Augsbourg et voyage en Suisse.
1520-1521 :
Voyage en Hollande.
1528 :
Mort de Dürer à Nuremberg.
Autoportrait à l’âge de treize ans, vers 1484
Pointe d’argent, 27,5 x 19,6 cm. Albertina Museum, Vienne
Introduction
Albrecht Dürer, ce n’est pas seulement le créateur du Jeune Lièvre, de La Grande Touffe d’herbe ou encore des Mains qui prient, œuvres qui seraient reléguées, de manière presque un peu kitsch, au simple rang de synonymes de l’art du Moyen Âge, c’est aussi l’homme dont l’art nous révèle au mieux la transition entre la période du haut gothique et de la Renaissance. Ceci fait de lui l’un des artistes les plus exceptionnels du Moyen Âge, non seulement en tant que peintre et dessinateur, qu’en tant que graveur sur bois ou graveur sur cuivre, mais aussi du fait de ses recherches théoriques sur l’art dans le domaine des mathématiques et en particulier dans celui de la géométrie. Son aspiration constante à la perfection, liée à la recherche générale de l’époque portant sur les formes, les règles et les lois mathématiques, qu’il a su utiliser pour coucher ses idées sur le papier ou sur la toile, se reflète dans les écrits de la seconde moitié de son Œuvre grandiose. Au cours de l’année 1525, il publia les Instructions pour la mesure, à la règle et au compas, des lignes, plans et corps solides, réunies par Albrecht Dürer, et imprimées avec les figures correspondantes, à l’usage de tous les amateurs d’art, en l’an MDXXV. Le manuel fut aussi publié en latin avec des éditions en 1532, 1535 et 1605. Ces publications comprennent également les premières instructions en langue allemande portant sur la construction de cadrans solaires et ont servi entre autres à l’astronome Johannes Kepler (1571-1630) et au mathématicien Galileo Galilei (1564-1642). L’année de sa mort a vu la publication de ses quatre livres sur le mouvement humain : Ici sont compris quatre livres qui traitent des proportions humaines, découvertes et décrites par Albrecht Dürer de Nuremberg pour l’usage de tous les amateurs de cet art. Dans les trois premiers tomes, il décrit les différents types d’anatomie humaine et les classifie par genres ; dans le dernier, il étudie plus particulièrement le mouvement.
Contrairement aux autres artistes de son époque, nous disposons de nombreuses informations sur sa vie, son évolution et l’impact de son Œuvre. Contemporain du réformateur Martin Luther (1483-1546), Albrecht Dürer est à la croisée des deux principales confessions du christianisme, ce qui explique qu’il ait offert à la fois aux catholiques la Vie de Marie (1503-1504) ou le Saint Jérôme dans son studio (1514), et aux protestants, Le Chevalier, la Mort et le Diable ou le Portrait de Philippe Mélanchthon (1526). Albrecht Dürer n’a jamais réussi à réfréner son foisonnement d’idées. Du jeune Dürer de treize ans, qui continuera quelque fois à incliner à la nécessaire représentation de soi, comme l’attestent les autoportraits des années 1492, 1493, 1498 et 1500, il nous reste une technique de dessin à la pointe de métal et un Autoportrait à l’âge de treize ans (1484) réalisé avec cette technique du stylet métallique en argent, n’autorisant aucune correction et complété plus tard par une inscription écrite. À l’âge de vingt ans, Dürer conservera son inspiration sous la forme de gravures regroupées dans plusieurs catalogues d’estampes sur bois (qui, plus tard, ne lui seront attribuées que rarement). De l’artiste âgé de vingt-quatre ans, il nous reste non seulement les gravures sur bois de la Nef des fous, parues en 1494, mais également les premières estampes au burin. Dans sa période plus tardive, Albrecht Dürer sera entraîné de manière parfois involontaire dans une production artistique secondaire mise avant tout au service de la représentation de l’Empereur. Il fut confronté aux maîtres de l’art italien,