Icônes 120 illustrations
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À propos de ce livre électronique
Cet ouvrage analyse l’évolution des thématiques abordées par les peintres du début de la période byzantine, à travers la Principauté de Kiev, jusqu’à sa conclusion sous l’Empire russe. Au fil du texte, l’auteur nous démontre comment, indépendamment des anciens canons de l’iconographie, des techniques et des matériaux utilisés, comme le bois, l’or ou la tempera, la représentation de la sainteté révèle toujours, dans chaque ère de l’Histoire, une nouvelle expression de l’humanité.
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Avis sur Icônes 120 illustrations
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Aperçu du livre
Icônes 120 illustrations - Lioudmila Millaeva
Christ Pantocrator, VIe siècle
Monastère Sainte-Catherine du Mont Sinaï, Egypte
Chez les Slaves orientaux comme chez tous les autres peuples chrétiens, la seule source du culte des icônes (c’est-à-dire des images peintes) fut Byzance, cet immense empire médiéval dont la capitale était la « Nouvelle Rome » : Constantinople. À partir du IVe siècle, toute l’Europe christianisée fut mise sur l’orbite politique et religieuse de Byzance. L’iconolâtrie devint dans l’empire byzantin partie intégrante de la liturgie divine, même si son établissement officiel fut précédé par les événements dramatiques nés de l’iconoclasme.
La lutte qui opposa au VIIIe siècle et dans la première moitié du IXe siècle partisans et adversaires du culte des images non seulement favorisa le fondement dogmatique du rôle de l’icône dans le rituel religieux, mais permit aussi de formuler l’esthétique de ce qu’il est convenu d’appeler le style « byzantin ».
Celui-ci se modifia sensiblement tout au long des siècles, mais la « tradition byzantine » fut sauvegardée dans la peinture religieuse de tous les pays orthodoxes, chaque peuple possédant ses cadres chronologiques propres.
Bien que la peinture d’icônes fît rapidement partie intégrante de la culture russe, elle était au départ une forme d’art importée, venue de Constantinople. Le nom « icône » lui-même trahit son origine, puisqu’il s’agit d’une translittération du mot eikona qui, en grec byzantin, signifie « similitude » ou image. En 988, au terme d’un tour d’horizon des pratiques religieuses (il envoya des émissaires à l’étranger pour l’en informer), le prince Vladimir de Kiev fixa son choix sur le christianisme : il en fit la religion officielle du premier Etat russe et organisa beaucoup de baptêmes dans le Dniepr. Ensuite, quand il lui fallut construire ou redécorer les nouveaux lieux de culte, il fit appel à des architectes et des artistes byzantins. Les églises les plus grandes de la ville, le plus souvent en pierre, furent ainsi dotées de fresques et de mosaïques imposantes. Nombre d’églises, plus anciennes, étaient cependant construites en bois et ne se prêtaient guère aux décorations murales. La plus célèbre des icônes de ces premiers temps, La Vierge de Vladimir (aujour- d’hui à la galerie Tretiakov à Moscou), a sans doute été réalisée à Constantinople, dans le premier quart du XIIe siècle. Son auteur est resté anonyme, comme la plupart des peintres contemporains. On sait toutefois qu’ils ne furent pas tous moines : avec le temps, des ateliers de peinture d’icônes se multiplièrent un peu partout en Russie. Et de l’époque des origines à celle de Simon Ouchakov (1626-1686), que l’on peut considérer comme le dernier maître du genre, l’art de l’icône se développa en une multiplicité de styles et d’écoles, les plus réputées étant celles de Vladimir-Souzdal, Iaroslavl, Pskov, Novgorod et Moscou.
Saint Pierre, VIe siècle
Monastère Sainte Catherine du Mont Sinaï, Egypte
La Vierge à l’Enfant, VIe siècle
Encaustique sur plâtre sur panneau, 35,5 x 20,5 cm. Musée de l’Art occidental et oriental,