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Le mythe d'Antigone: sources et évolution
Le mythe d'Antigone: sources et évolution
Le mythe d'Antigone: sources et évolution
Livre électronique104 pages1 heure

Le mythe d'Antigone: sources et évolution

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À propos de ce livre électronique

Antigone. Qui est-elle? D’où vient-elle? Que veut-elle? Cet essai tente de répondre à ces questions.
D'abord en analysant les parallèles établis par Vélikovsky entre les personnages de la Thébaïde et ceux de la fin de la XVIIIème dynastie égyptienne (Akhenaton et sa tumultueuse famille). Le livre de Velikovsky dont la première partie de cette étude rend largement compte, publié en français chez Robert Laffont en 1999, est depuis épuisé. Les lecteurs francophones seront donc heureux d’en trouver ici résumées les principales thèses.
Antigone est en tout cas une figure chère aux hommes de toutes les époques: témoin le nombre impressionnant d’auteurs qui l’ont remodelée à leur manière.
De l’Egypte antique à l’Europe contemporaine, en passant par la Grèce, Rome, le Renaissance italienne, c’est ici une invitation au voyage, voyage à travers l’espace et le temps, à la recherche des sources et des ressorts profonds de la tragédie (ou du mythe, comme vous voulez) d’Antigone. A la recherche de l'Antigone qui sommeille en chacun de nous...

LangueFrançais
Date de sortie26 juil. 2011
ISBN9781465836861
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    Aperçu du livre

    Le mythe d'Antigone - Marie-Noëlle Van Leeuw

    Introduction

    Antigone. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Que veut-elle ?

    Comme Socrate, comme Saint Pierre, Antigone est habitée d’un idéal. Et c’est cet idéal qui la conduira à la mort. Mais alors que l’on connaît bien les situations exactes des deux précédents dans le temps, l’espace et l’histoire des idées, Antigone, elle, n’est qu’un personnage légendaire. Est-elle grecque ? Peut-être. Mais finalement, qu’est-ce que ce petit bout de femme qui se dresse ainsi contre le pouvoir ? C’était en tout cas une figure chère aux hommes de toutes les époques: témoin le nombre impressionnant d’auteurs qui l’ont remodelée à leur manière.

    De l’Egypte antique à l’Europe contemporaine, en passant par la Grèce, Rome, le Renaissance italienne, c’est ici une invitation au voyage, voyage à travers l’espace et le temps, à la recherche des sources et des ressorts profonds de la tragédie (ou du mythe, comme vous voulez) d’Antigone.

    1. Les sources

    Personnage légendaire est le premier renseignement fourni par un dictionnaire au sujet d’Antigone. Or, qui dit légende dit déformation de faits historiques. Mais vous aurez beau lire tout l’article consacré à Antigone, vous n’y trouverez que le résumé de la légende, parfois on vous précisera que le personnage a inspiré les plus grands auteurs, de Sophocle à Anouilh en passant par Alfieri et d’autres, mais pas la moindre trace d’un personnage historique ayant servi de canevas à l’imagination populaire. Pourquoi? Serait-ce effectivement qu’on ne puisse rattacher Antigone à rien de réel?

    Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’Antigone doit être placée dans un cadre plus large: celui des légendes de Thèbes. Ces légendes sont très anciennes, ce qui n’est pas pour faciliter nos recherches. En effet, Homère lui-même en parle déjà dans l’Odyssée (XI, 270-280) lorsqu’Ulysse, descendu aux enfers, y voit entre autres Jocaste, "cette belle Epicaste qui, d’un cœur ignorant, commit le grand forfait : elle épousa son fils, meurtrier de son père, et mari de sa mère !..." L’origine de la Thébaïde remonte donc au moins à plus de 600 ans avant J.C.

    D’autre part, d’après la chronologie légendaire, la guerre des Sept contre Thèbes, celle où s’entretuèrent Etéocle et Polynice, eut lieu vingt ans avant le début de la guerre de Troie. Et la guerre des Epigones (celle que les fils des sept chefs morts à Thèbes menèrent à leur tour contre la même ville), dix à quatorze ans après. La guerre des Sept serait-elle donc la réminiscence d’une guerre menée contre Thèbes par une confédération de princes argiens? Mais comment croire qu’un peuple ait, à partir de là, créé de toutes pièces une Thébaïde si élaborée, si pleine de détails subtils et de personnages complexes?

    L’hypothèse développée par Immanuel Vélikovsky dans Oedipus and Akhenaton semble plus crédible. Mais avant d’en venir là, il est important de signaler qu’I. Vélikovsky ne prétend nullement détenir la vérité. Il se contente de relever des coïncidences, il lit les textes anciens sans les interpréter et, de façon générale, il a tendance à croire plus volontiers les témoins de l’époque que les exégètes. C’est en suivant ces quelques lignes de conduite qu’il avait été amené à dire que Toutankhamon n’avait pas régné sur l’Egypte en 1340 avant J.C., mais seulement en 840. Ce qui fut prouvé, par la suite, par l’analyse au carbone 14 des palmes trouvées dans sa tombe. Il remet ainsi en question toute la chronologie antique traditionnellement admise. Donc, si tout n’est pas à prendre chez lui, tout n’est certainement pas à rejeter. Peu connu dans nos pays, il a cependant fait école dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada et Angleterre).

    1.1. Eléments égyptiens

    Certains détails, tout d’abord, sont étonnants, même étranges dans une légende grecque. Et pour commencer, le sphinx. Qui ne connaît le sphinx de Gizeh? la légende de Toutmosis IV à qui ce même sphinx de Gizeh promit la royauté s’il le désensablait? et les représentations multiples de pharaons sous forme de sphinx? Le sphinx est donc bien d’origine égyptienne. Le sphinx devint-il grec par la suite? Oui, disent les historiens. Et la meilleure preuve en est la chanteuse ailée des légendes thébaines. C’est d’ailleurs le plus connu des sphinx grecs. Et si celui-ci n’était pas grec, mais égyptien? Si la Thébaïde dans son ensemble était originaire d’Egypte?

    Deuxième élément déplacé dans une légende grecque: dans certaines anciennes versions de la Thébaïde, la malédiction qui pèse sur Laius et tous les Labdacides après lui est due au fait qu’il a eu des rapports avec un jeune homme nommé Chrysippe. Or l’homosexualité est admise en Grèce, et déjà à cette époque. Comment donc un Grec aurait-il pu imaginer qu’elle soit condamnée et que toute une famille soit maudite pour un tel motif? Cela semble difficilement compréhensible. Par contre, chez les Egyptiens, on ne trouve nulle trace d’indulgence vis-à-vis des homosexuels.

    Enfin, dit Vélikovsky, on ne trouve nulle part ailleurs dans la littérature grecque de l’époque un si grand souci des tombes et un si grand respect des cadavres. Cette affirmation peut être surprenante, alors que n’importe quel manuel d’histoire dit au contraire que "les tombes furent d’abord des tombeaux surmontés d’un tertre soutenu par un mur de pierres, des cavernes, des excavations creusées dans le roc, et plus tard des hypogées à coupole, tels que ceux qui furent découverts à Mycènes" (1) et que "le devoir d’ensevelir les morts était pour les Grecs un des plus sacrés". (1) Mais par contre, dans Homère, on voit que les Grecs brûlent leurs morts. Vu que les plus anciens récits des légendes de Thèbes datent de cette époque, on peut être étonné d’une telle différence de mentalité entre Antigone et les rois argiens d’Homère. Serait-ce

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