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Citoyenne à part entière: Récit d’un coup du sort
Citoyenne à part entière: Récit d’un coup du sort
Citoyenne à part entière: Récit d’un coup du sort
Livre électronique200 pages1 heure

Citoyenne à part entière: Récit d’un coup du sort

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À propos de ce livre électronique

Longtemps abstentionniste et Gilet jaune, Sabrina Haerinck se voit tirée au sort sur les listes électorales par un collectif citoyen pour les élections municipales de 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte son immersion dans l’aventure des dynamiques citoyennes, une expérience marquée par des questionnements profonds, des découvertes et parfois des déconvenues. Elle partage son parcours au sein de la « démocratie participative », mettant en lumière ses efforts pour redonner sens à la politique locale en y plaçant le citoyen au cœur des enjeux. Ce récit nous invite à repenser notre relation à la politique et à l’engagement civique.

 À PROPOS DE L'AUTRICE

Sabrina Haerinck a exploré divers horizons professionnels avant de découvrir, en 2000, la beauté et la sérénité de la Savoie. Installée à Chambéry, elle est conseillère en insertion professionnelle et engagée localement en tant qu’élue. Avec "Citoyenne à part entière – Récit d’un coup du sort", elle signe son premier ouvrage, une œuvre qui dévoile son parcours de vie et ses valeurs.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie4 nov. 2025
ISBN9791042288051
Citoyenne à part entière: Récit d’un coup du sort

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    Aperçu du livre

    Citoyenne à part entière - Sabrina Haerinck

    Sabrina Haerinck

    Citoyenne à part entière

    Récit d’un coup du sort

    © Lys Bleu Éditions – Sabrina Haerinck

    ISBN : 979-10-422-8805-1

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Personne ne naît capable de supporter l’injustice et la douleur.

    C’est dans nos apprentissages et donc nos expériences que se trouve la clé. Nous sommes la somme de toutes ces expériences.

    Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses, c’est celui qui pose les vraies questions.

    Claude Levi-Strauss

    Préface

    Je suis touché que Sabrina Haerinck m’ait demandé de préfacer son livre.

    Ce type d’ouvrage n’est pas courant. Pour qui n’a pas d’expérience littéraire avérée, produire un tel témoignage est une prise de risque, tant sur la forme que sur le fond ! C’est un honneur, mais c’est aussi un grand plaisir. Car au-delà de nos origines nordistes, nous sommes proches sur de nombreuses valeurs.

    Je n’ai pas vécu les mêmes problèmes que Sabrina, mais son histoire me parle ! Issu de plusieurs générations de mineurs, je suis un militant/élu écologiste en terres hostiles (« écolo au pays des gueules noires, quelle erreur de l’histoire ! »), celles du bassin minier du Nord Pas-de-Calais. J’y ai vécu l’arrêt des puits de mine, les conséquences désastreuses sur l’emploi, le social, la santé sacrifiée pour bosser et nourrir sa famille, et avec un environnement saccagé.

    J’ai pu mesurer que l’un des plus gros problèmes des habitants de ces territoires, c’est de retrouver suffisamment de confiance en soi, en l’avenir, pour relever la tête, oser entreprendre, engager sa propre résilience. S’en sortir en fait, quand on appartient à des mondes en déclassement, et où le ressentiment est la réaction la plus fréquente. Ce qui peut générer partout où cela se produit des votes d’extrême droite, votes de colère avant tout ! Sabrina connaît tout cela ! Elle décrit très bien dans son ouvrage ses multiples combats, ses galères.

    Ce qui touche ici, c’est la force, le courage et une énergie incroyable qui lui permettent de tenir bon, et qui nourrissent son sens de la révolte face à toutes les injustices. Son enthousiasme lui permet de rebondir, de se relever de ses échecs, d’oser. Elle a conscience de ses limites, elle s’y attaque, elle travaille, elle écoute. C’est ce qui lui permet de développer des apprentissages fins, car l’action militante et politique est faite de règles pas toujours écrites, de codes. Malheur à qui y déroge ! Il me semble qu’on peut bien parler ici d’une véritable démarche d’émancipation, de « capacitation ».

    D’un point de vue sociologique, et du point de vue des sciences politiques, ce témoignage est donc très précieux. Je ne partage pas toutes les positions de Sabrina, mais je les respecte et suis admiratif de cette capacité à être fidèle à ses origines, à sa culture, tout en allant à la rencontre d’univers très différents, en sortant de sa zone de confort.

    Au-delà de cet engagement personnel, une redoutable question subsiste. Comment transformer une énergie individuelle en force collective ? Sabrina est devenue élue suite à un tirage au sort dans un processus de liste citoyenne. La démarche est intéressante : qui n’a pas envie de renouveler l’action publique en facilitant l’engagement des plus éloignés ? Mais le mot citoyen est ambigu. Tout le monde peut se revendiquer d’être citoyen, et les militants d’extrême droite ne s’en privent pas.

    Il y a là un enjeu de clarification des positionnements. Car tout ne se résume pas à de la méthodologie d’écoute, il est nécessaire d’afficher une boussole de valeurs. C’est la démarche dans laquelle elle est engagée, passer d’un engagement personnel à la rencontre d’organisations plus structurées pour l’action politique. Encore un enjeu de capacitation !

    Sur le fond, je suis aussi très intéressé à la façon dont Sabrina essaie d’articuler dans sa propre vie, dans ses combats, ces questions de justice sociale et de respect de l’environnement. De mon point de vue, il ne peut y avoir d’écologie que si elle est juste, que si elle permet à chacun·e de trouver sa place.

    À la Fabrique des transitions, nous parlons de transition systémique, au sens où nous vivons un véritable changement de paradigme. Les questions économiques, sociales et environnementales s’encastrent, il est prouvé que ce sont les plus défavorisés qui sont les plus exposés aux conséquences des problèmes d’environnement : accès aux ressources de base (l’eau par exemple), habitat souvent dégradé, modes de chauffage polluants et chers, relégation dans des zones où l’accès à la nature est compliqué… Il y a peu, la crise de la COVID a bien montré qu’on ne vivait pas les choses de la même façon quand on a une maison avec jardin à la campagne, ou un appartement en ZUP. On peut tenir le même raisonnement avec les canicules comme celles de cet été 2025 ; tout le monde ne les subit pas de la même manière.

    Maire de Loos-en-Gohelle jusqu’en mars 2023, j’ai été confronté très concrètement à ces difficultés. Un exemple : comment parler qualité alimentaire quand on n’a plus de ressources dès la moitié du mois, voire avant ? Pourtant, tenir l’écologie du quotidien avec en permanence l’impériosité de la justice sociale, c’est possible. En achetant local. En investissant dans des productions d’énergie locale citoyenne. En isolant massivement les logements sociaux pour réduire la facture par 2, voire 3. En supprimant les pesticides dans les espaces verts de la ville, pour plus de biodiversité, et de la prévention contre le risque cancéreux. En produisant les politiques culturelles comme autant d’espaces où les habitants peuvent devenir acteurs. Et citoyens ! Le recueil des mémoires collectives, des histoires de chacun·e sont des éléments majeurs de reconnaissance qui permettent une « Mise en récit » et facilitent les processus d’engagement et de transformation. À Loos-en-Gohelle, l’inscription du bassin minier au patrimoine mondial de l’UNESCO participait à cette reconnaissance de l’histoire des mineurs, pour redonner de la dignité, de la fierté à cette corporation qui a tant souffert.

    Il ne pourra donc y avoir de solution que dans l’émergence d’indispensables transformations qui nécessitent l’engagement de toute la société, car il faudra faire évoluer nos modes de vie.

    C’est pourquoi la transition systémique requiert un renouvellement démocratique et citoyen. Et c’est possible ! Cet ouvrage est un jalon pour comprendre, et pour accompagner les citoyens et citoyennes qui veulent bouger les lignes !

    Merci, et bravo Sabrina de nous offrir l’exemple de tes combats.

    Jean-François Caron

    Avant-propos

    Pourquoi ce livre ?

    Ce livre me permet de partager mon expérience liée à la participation citoyenne, à laquelle j’ai pris part en vue des élections municipales de 2020. En effet, j’ai été tirée au sort sur les listes électorales par un collectif citoyen qui voulait s’inspirer du municipalisme, un mouvement de démocratie directe. Leur but était de réintroduire du lien entre les citoyens et leurs représentants ainsi que de redonner du pouvoir aux habitants en recréant la discussion collective. Abstentionniste de longue date, Gilet Jaune de la première heure, travailleuse précaire, je n’aurais jamais pu imaginer un instant me retrouver un jour élue municipale.

    D’après les informations que j’avais en 2019, ce collectif citoyen était formé depuis presque trois ans et était composé de personnes engagées dans la vie locale avec une implication forte dans le monde associatif ; des militants mobilisés contre la municipalité en place et les projets de celle-ci.

    Cette expérimentation avait un guide sur lequel s’appuyer. Un livre écrit par Christian Proust avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger. Ce « guide pratique pour oser s’impliquer dans la vie politique locale »¹ donnait les grandes lignes à suivre pour la constitution d’une liste citoyenne. Cela reposait essentiellement sur l’expérience de Saillans, une petite commune de la Drôme qui avait vécu un bouleversement politique en 2014, quand une poignée de citoyens ont pris les rênes de la mairie de leur village. Cet ouvrage a été le livre de chevet du collectif citoyen nommé « Mouvement Citoyen Grand Chambéry » (MCGC) qui s’est organisé dans cette ville, en Savoie.

    Durant l’aventure citoyenne 2020, je me rends compte que j’ai à peine entraperçu un monde où l’exercice du pouvoir est au cœur de l’action. Chambéry est une ville moyenne – de presque 60 000 habitants en 2020 – mais les enjeux (ou jeux ?) politiques locaux sont à l’image de ce que l’on peut voir au niveau national.

    Dès le départ, une petite voix me disait que j’allais sûrement rencontrer des difficultés dans le cadre de cette expérimentation. Je ne l’ai pas assez

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