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Rebellons-nous !
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Livre électronique238 pages1 heure

Rebellons-nous !

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À propos de ce livre électronique

L’État et le capitalisme sont les deux faces hideuses de la violence et de la prédation. Ils détruisent les sociétés humaines et, au-delà, menacent la vie elle-même. Depuis son origine jusqu’à nos jours, l’humanité a su construire partout sur la Terre des communautés stables, en harmonie avec le monde vivant. Nous n’avons plus d’autre choix aujourd’hui que de nous arracher de la dépendance et de la servitude, afin d’instaurer de nos propres mains le temps de la liberté.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Philian Pepple est un militant de l’écologie et de la non-violence, objecteur de conscience et médecin généraliste au service des exclus. Parti pour un diagnostic de santé publique dans une communauté de paysans sans terre, il y découvre un groupe qui a acquis le pouvoir de vivre et de s’organiser de manière autonome. Ses lectures lui prouvent par la suite que cette quête des peuples est universelle. Rebellons-nous ! est un acte de désobéissance à l’idéologie dominante, un appel à la construction d’un monde nouveau.
LangueFrançais
Date de sortie7 juil. 2023
ISBN9791037790811
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    Aperçu du livre

    Rebellons-nous ! - Philian Pepple

    La destruction du monde vivant

    Phénomène unique dans l’univers¹, la vie s’est développée et diversifiée depuis près de quatre milliards d’années sur notre petite planète, la Terre.

    La période actuelle, qui peut être qualifiée de capitalocène² en référence aux ères de l’histoire géologique de notre planète, est marquée par des atteintes sans précédent au monde vivant³. Elle dure depuis environ un siècle, c’est-à-dire depuis l’accélération du productivisme⁴, à l’issue de la Première Guerre mondiale, période d’une durée infinitésimale par rapport à l’âge de notre terre, aux origines de la vie, aux débuts de notre espèce. Les dommages occasionnés à l’environnement sont tels que l’espèce humaine elle-même est menacée.

    Ces dégâts sont durables : les gaz à effet de serre, les déchets radioactifs, les polluants toxiques, les biocides⁵ persistent durant des centaines, voire des milliers d’années dans l’environnement.

    Après un peuplement continûment croissant, après une augmentation de la durée moyenne de la vie, les démographes enregistrent actuellement une stagnation, voire une régression de la fécondité et de l’espérance de vie. L’agro-industrie⁶ stérilise les sols d’une manière si radicale que les agronomes prédisent un avenir de famines dans moins de trois générations⁷. Les effets de ces atteintes ne sont pas immédiats, mais se dévoilent sur le long terme, ce qui laisse prévoir une dégradation continue et durable du bien-être, même dans l’hypothèse optimiste d’un arrêt de l’utilisation de ces produits.

    L’horizon de notre civilisation est la mort, soit lente dans le désastre écologique, soit rapide dans la guerre nucléaire, dont la menace permanente grandit de jour en jour. Nous sommes au fond du couloir, acculés par le monstre, et nous n’avons pas d’autre choix que d’y faire face. Les grands de ce monde, qui ont cru jusqu’à présent pouvoir se tailler la part du lion, commencent à réaliser qu’ils périront eux aussi de cette mort qu’ils répandent⁸. La décroissance est un impératif de survie, mais elle suppose une autre économie, un autre mode de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux.⁹

    La bourgeoisie a réduit la dignité personnelle à une simple valeur d’échange pour ne laisser subsister d’autres liens entre les hommes que l’intérêt nu et le froid paiement comptant.

    Manifeste du parti communiste

    Le règne de la marchandise

    L’accaparement des territoires et des ressources existe depuis le début des civilisations¹⁰. Il s’est constitué et maintenu par la violence. La violence est la racine, et le moteur de l’injustice, car si tous les hommes ont les mêmes besoins, tous ne peuvent y répondre de manière égale. C’est ainsi qu’une majorité de la population du globe est maintenue dans la misère. Les invasions, puis les colonisations ont institué le pillage du monde.

    Il est bien sûr possible – et il est même vrai – d’inverser cette proposition en disant : « l’injustice est la racine, et le moteur de la violence », mais dans ce cas, il s’agit de la violence des victimes de l’injustice, non de la violence de ses auteurs. L’histoire a abondamment montré que la violence des révoltes, des émeutes, des insurrections, est incommensurablement plus faible que la violence des riches et des puissants. Celle-ci ne peut en aucun cas justifier celle-là en tant que soi-disant « défense de la loi et de l’ordre », même si la violence des pauvres n’est pas un remède à l’oppression. Don Helder Camara disait : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

    Dans le même temps qu’apparaissait la violence à grande échelle, à l’ère des civilisations, sont apparus les rapports marchands, car la prise de possession des biens communs nécessaires à la vie a rendu indispensables les échanges. L’échange marchand, qu’il soit à la base de troc ou par la médiation de l’argent, se présente comme une alternative à la violence¹¹. Il n’en est que l’expression dégradée. Le commerce n’existe qu’à l’ombre de la puissance armée des États, qui en retour s’en nourrissent. Les colonisations ont fait, par la violence, le lit des néo-colonialismes financiers. Plutôt que de capitalisme, il faut parler de capitalo-étatisme, car les États établissent l’injustice, au sein de laquelle s’épanouit la marchandisation du monde et des humains. L’esclavage salarié s’est substitué à l’esclavage des colonisés. « L’homme, en produisant la marchandise, s’est produit lui-même comme objet marchand ».¹²

    Les parties les plus essentielles de l’environnement humain, la terre, les forêts, le sous-sol, l’eau, le ciel lui-même, les êtres vivants, animaux et plantes sauvages, biens communs n’appartenant à personne, sont dévorées par le capital.

    Le mensonge de l’irresponsabilité

    Le capitalisme peut se définir comme une chaîne de mensonges où les acteurs de la vie économique se défaussent de leur responsabilité environnementale et humaine. Le producteur ignore l’origine et la manière dont sont obtenues les matières premières de sa production. L’investisseur ignore les contraintes humaines de l’entreprise où il investit, et l’origine de la plus-value qu’il en retire. La banque qui prête à l’entrepreneur veut ignorer l’origine de l’argent qu’elle a reçu, et l’usage qui en sera fait lorsqu’elle le prête, ne voulant connaître que son taux d’intérêt et la certitude du remboursement. L’apparente « magie » de la valorisation du capital, où l’argent semble produire de l’argent cache une exploitation forcenée des hommes et du milieu naturel. Le travailleur est obligé, en échange de son salaire, de fermer les yeux sur l’utilité sociale de ce qu’il produit. Le vendeur ignore l’usage de ce qu’il vend, et l’acheteur ignore l’origine et la manière dans laquelle a été fabriqué l’objet qu’il achète. Le consommateur de viande ignore la déforestation de l’Amazonie pour produire le soja qui a nourri son beefsteak. Le commerce des armes est l’illustration la plus flagrante de cette chaîne de mensonges, mais il en est de même pour la production des emballages, qui aboutit à l’océan de plastique que nous connaissons, pour l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt, pour la production et l’usage des pesticides, etc., etc. Le système capitaliste, dit Jean Claude Michéa¹³, considéré dans sa dynamique d’ensemble, constitue désormais un fait social total. C’est ainsi que l’utilisateur de crème solaire ignore qu’à un bout de la chaîne de production, des esclaves travaillent dans des conditions inhumaines dans les plantations de canne à sucre de l’État de Maranhao, au nord-est du Brésil, meurent intoxiqués par les pesticides, sur des terres issues de la déforestation et des expropriations forcées des petits paysans, tandis que les petits pêcheurs subissent la contamination de l’estuaire de Sirinhaem par les rejets toxiques de la production de sucre et d’éthanol. À un autre bout de cette chaîne, les négociants internationaux en sucre amassent des fortunes estimées en milliards d’euros¹⁴.

    La marchandisation a progressivement corrompu tous les aspects de la vie humaine, au point qu’aujourd’hui, on nous vend l’eau que nous buvons, et jusqu’à l’air que nous respirons¹⁵.

    La terre est accaparée par la violence en Amérique Latine et ailleurs, avec l’appui des forces répressives étatiques et para-étatiques¹⁶. Dans les pays du Sud, chassant les cultures vivrières au profit des cultures de rente, le capitalisme foncier accroît son empire financier.

    En Afrique, le capital chinois acquiert les terres cultivables pour

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