L'aube d'un changement: Mauritanie

Par Abdoulaye Sall

Ce livre est un appel fort a la conscience citoyenne en Mauritanie.
Il dresse un constat lucide des blocages politiques, sociaux et économiques du pays, tout en appelant a une transformation collective fondée sur la justice sociale, l'inclusion, l'engagement de la jeunesse et la construction d'un Etat réellement démocratique. L'auteur, dans une prose directe et engagée, invite a rompre avec l'indifférence et a se réapproprier le destin national.

• Langue: Français
• Éditeur: BoD - Books on Demand
• Date de sortie: 25 juin 2025
• ISBN: 9782322587995

Abdoulaye Sall

Abdoulaye SALL est un intellectuel mauritanien résidant en France depuis une dizaine d'année. Diplômé en sciences environnementales, il conjugue expertise académique et engagement social. Passionné par les dynamiques sociopolitiques et environnementales, il s'est imposé comme un théoricien de l'engagement citoyen participatif , plaidant pour une implication active des citoyens dans la transformation de leur société. Son ^parcours l'a amené a explorer les interactions entre gouvernance , écologie et mobilisation collective dans une perspective a la fois critique et constructive. A travers ce livre, Abdoulaye SALL aspire a éveiller les conscience et a impulser un changement durable, en mettant en avant le rôle fondamental de chaque individu dans la construction d'un avenir commun en Mauritanie et en Afrique en général .

Aperçu du livre

Avant-propos

Je me suis souvent demandé : Qui suis-je pour changer les choses ?

Au fond, suis-je si différent de ceux que je critique ?

Peut-être que ma révolte est teintée de jalousie. Peut-être que, inconsciemment, je voudrais être à leur place.

Mais que ferais-je si j’avais ce pouvoir entre les mains ?

Serais-je à la hauteur de mes idéaux ?

Ces questions me hantent jour et nuit. Elles façonnent ma vision du monde, m’obligent à tout remettre en question.

Née en Mauritanie et résidant en France depuis une dizaine d’années, je conserve un profond attachement à mon pays, à son histoire, à son présent et à sa situation politique. Cet intérêt a progressivement nourri en moi une ambition panafricaine, portée par la conviction que le développement du continent passe par une prise de conscience collective et une participation citoyenne accrue.

La Mauritanie, pays riche de sa diversité culturelle mais confronté à d’importants défis socio-économiques, se trouve aujourd’hui face à une nécessité croissante : celle de promouvoir une citoyenneté critique et engagée. Cette dynamique est d’autant plus cruciale dans les quartiers populaires et le monde rural, souvent marginalisés, où la pauvreté, le manque d’infrastructures et la faible participation civique limitent les perspectives.

Face à ces injustices, j’ai ressenti une révolte intérieure, un feu qui me rongeait, j’étais consumé par cette colère profonde, ce désir inébranlable d’être acteur du changement et non un simple spectateur.

Et pourtant, je n’étais pas seul, partout, des hommes et des femmes, du Nord comme du Sud, sont épuisés par ce système, ils subissent, contestent, mais peinent à trouver une voie de rupture, un modèle alternatif.

C’est alors que j’ai décidé de partager mes pensées, d’ouvrir le dialogue avec les générations passées et futures.

À travers ces écrits, je cherche à éveiller une conscience collective, à secouer les esprits, à faire naître des questionnements profonds. Je veux toucher les lecteurs, les inviter à remettre en cause leurs certitudes, à voir le monde autrement, avec plus de lucidité, d’empathie et d’engagement.

Le constat est évident : notre modèle d’organisation sociale atteint ses limites.

Dans les pays dits développés, il se fissure de toutes parts, engendrant crises économiques, précarité et perte de sens.

Ailleurs, il perpétue un sous-développement structurel, maintenant des peuples entiers dans une dépendance volontaire, sous le joug d’institutions et de règles imposées de l’extérieur.

Si nous voulons briser ce cycle, nous devons repenser nos sociétés, nos rapports de force, notre manière d’interagir avec le monde.

Nous devons cesser d’être des victimes et devenir les architectes d’une nouvelle réalité.

Le changement ne viendra ni d’en haut, ni de l’extérieur. Il viendra de l’intérieur, de la prise de conscience individuelle et collective, de la capacité à penser autrement.

Il est temps d’abandonner les vieilles croyances, de désapprendre pour mieux réapprendre, et surtout, de reconstruire sur des bases nouvelles.

Non pas par ambition personnelle, mais pour redonner du sens à notre existence collective.

Nous sommes à l’aube d’un changement inévitable. La seule question est : serons-nous de ceux qui la subissent ou de ceux qui la construisent ?

Continuer à agir comme si tout allait bien serait non seulement absurde mais aussi immoral.

Le modèle économique dominant repose sur un principe cruel : l’inégalité sociale est son moteur, il a besoin de la rareté pour stimuler la production et la consommation, il exploite le manque pour pousser à la surconsommation, piégeant ainsi les individus dans un cycle infernal.

Les lanceurs d’alerte se multiplient. Partout, des voix courageuses s’élèvent pour dénoncer un système destructeur et oppressif, mettant en lumière ses injustices, ses abus et ses dangers.

Mais malgré ces cris d’alarme, la machine continue d’avancer, implacable, insensible aux avertissements. Pourquoi ?

Parce que nos vies, comme celles de nos États, sont pieds et poings liés aux marchés internationaux, soumis aux diktats de la finance mondiale. Derrière les discours de progrès et de développement, ce sont des logiques économiques froides qui dictent les priorités, souvent au détriment des peuples et de leur souveraineté.

Face à cette réalité, le simple constat ne suffit plus. Il devient impératif de repenser nos modèles, de questionner notre dépendance et d’imaginer des alternatives. Car un système ne tient que tant que ceux qui le subissent acceptent de le nourrir.

Nous savons désormais que ni la gauche, ni la droite, ni le centre n’apporteront de solutions durables.

Les politiques traditionnelles sont des variations d’un même modèle, destinées à maintenir un ordre économique et social qui ne profite qu’à une minorité. Face à ce constat, nous devons changer de paradigme et apprendre à compter sur nous-mêmes, sur nos capacités individuelles et collectives.

La recherche de solutions ne doit plus être l’apanage de quelques experts. Face aux défis contemporains, il est essentiel d’adopter une approche ouverte, participative et accessible à tous. L’intelligence collective, nourrie par la diversité des idées et des perspectives, permet d’imaginer des réponses plus adaptées et durables.

Chacun, à son échelle, peut et doit contribuer à la refonte de nos sociétés. Que ce soit par des actions individuelles, des initiatives locales ou des engagements à plus grande échelle, chaque contribution compte. C’est en mobilisant l’ensemble des acteurs – citoyens, entreprises, institutions – que nous pourrons bâtir un avenir plus juste, inclusif et résilient

Nous sommes tous pris par nos obligations quotidiennes, mais un minimum de temps doit être consacré à l’intérêt collectif.

Pourquoi ? Parce que le temps investi pour une cause commune n’est jamais perdu.

Bien au contraire, il est un levier puissant de développement personnel et collectif.

Il ne s’agit pas seulement d’analyser et de critiquer un système défaillant. Pointer ses failles sans proposer d’alternatives ne suffit plus. Il s’agit d’agir, de construire des solutions concrètes et de reprendre la main sur notre destin collectif.

La responsabilité citoyenne, telle que je la conçois, ne se limite pas à une posture morale ou à une simple prise de conscience. C’est un état d’esprit, une manière d’être au monde qui nous engage pleinement. Elle nous invite à passer de la réflexion à l’action, à refuser l’attentisme pour devenir acteurs du changement. Chaque initiative, chaque engagement, aussi modeste soit-il, contribue à façonner un avenir plus juste et plus solidaire.

Elle nous libère des chaînes de la passivité et nous pousse à voir des défis à relever, plutôt que des problèmes à subir. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas impuissants, que nous avons notre rôle à jouer dans la transformation sociale.

Si nous voulons un avenir plus juste, plus équilibré, plus humain, nous devons cesser de déléguer notre pouvoir et prendre en