L'hélice qui a arrêté le temps: De pilote à survivant : l'histoire de Samuel Vincent-Couillard
Par Jessica Pouliot
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À propos de ce livre électronique
Une hélice. Un grave accident. Un corps mutilé. Une trajectoire de vie brutalement détournée.
Il se réveille du coma, le visage marqué à jamais, avec de lourdes séquelles physiques et cognitives. La vie qu’il s’était imaginée n’existe plus.
Commence alors un long combat, qu’il mènera aux côtés de sa famille et de Jessica, sa précieuse complice, pour survivre à ce cauchemar bien réel.
Un récit de résilience et de détermination vrai, bouleversant, face à la plus dure des épreuves.
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Avis sur L'hélice qui a arrêté le temps
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Aperçu du livre
L'hélice qui a arrêté le temps - Jessica Pouliot
PARTIE 1
Itinéraire brisé
CHAPITRE 1
La mort peut attendre
Samuel
Ville de Québec
19 septembre 2015
0630. Le ciel se teinte de rose et d’orange, laissant apparaître les premiers rayons du soleil. C’est un matin parfait pour voler. L’air est calme, la météo idéale. J’ai peu dormi, mais ce n’est pas un problème. Ça fait plus d’un an que je suis en formation pour devenir pilote commercial, et il ne me reste que quelques heures avant mon test final. Ce matin, je pars en vol avec des amis.
Maman
Salut, tu voles aujourd’hui ?
Sam
Oui, c’est un vol tranquille, je vais à
Lac-à-la-Tortue. On part à quatre avions.
Maman
Faites attention, en gang, ce n’est pas un party !
Ce sont des pilotes sérieux et prudents ?
Sam
Oui, t’en fais pas, je pars après eux de toute façon.
Maman
OK, sois prudent. xoxo
Je souris en lisant son message. Elle s’inquiète toujours, mais elle sait à quel point je prends la sécurité au sérieux. Le matin passe rapidement. Je prépare mon sac, je prends une bouteille d’eau et un muffin avant de partir. Sur la route vers l’aéroport, je réalise que j’ai oublié ma licence de pilote. Demi-tour. Arrivé chez moi, je fouille dans mon pantalon noir habituel, mais aujourd’hui, je porte un jean bleu et un t-shirt gris. Je n’ai pas eu le temps de déjeuner, mais tant pis. Je mangerai plus tard.
0801. J’entre dans le bureau de l’école de pilotage. Par la fenêtre, j’aperçois la tour de contrôle et les pistes. Je vois ces gros avions, mais surtout ce Boeing : je rêve d’en piloter, un jour. Ce métier est fait pour moi. Je ressens une appartenance profonde à cet univers. Je prends toutes les heures de vol que je peux. Quand je ne travaille pas comme flight dispatch – je gère les réservations des avions aux étudiants –, je loue un avion pour accumuler de l’expérience. Chaque vol me rapproche de mon objectif.
Maman - 0900
Sois prudent en vol. Je t’aime.
0904. Je retrouve mes amis qui louent deux avions pour un vol avec des passagers. Ils ont besoin d’un troisième appareil pour embarquer une personne additionnelle qui n’était pas prévue. Je préfère voler en solo, mais je finis par accepter. À l’aller, je piloterai sur le siège de gauche avec le passager additionnel à mes côtés. Au retour, ce sera Haja, un autre pilote qui souhaite accumuler des heures de vol aux commandes, et je serai assis dans le siège de droite, en tant que passager. Le quatrième avion qui devait décoller en même temps, avec nos autres amis à bord, est déjà parti en vol. On doit partir pour Lac-à-la-Tortue, mais à la dernière minute, mes amis décident que nous allons à Montmagny. J’aurais préféré Lac-à-la-Tortue, mais puisque que j’ai accepté leur passager, je dois les suivre.
1010. On se prépare à décoller vers Montmagny, où le ciel est dégagé.
1109. Trois Cessna prennent leur envol.
1211. À Montmagny, on prend une photo de groupe sous le soleil. L’ambiance est bonne, mais je ne me sens pas totalement présent. Mon esprit vagabonde. On ne prend pas le temps de manger. J’achète quelques petites choses à grignoter dans les machines distributrices.
1404. On redécolle de Montmagny pour Québec. Cette fois, Haja prend les commandes et s’installe sur le siège de gauche. Ce n’est pas habituel pour moi de ne pas être aux commandes et d’être assis sur le siège de droite.
1435. On s’aligne pour l’atterrissage sur la piste 24 de l’aéroport de Québec. La descente est parfaite. Aucun vent. L’un des plus beaux vols que j’ai faits.
1440. Arrivés au stationnement de l’école, on suit les procédures habituelles. Haja fait sa liste de vérifications en vue d’éteindre le moteur, et je commence à ranger mes affaires dans l’avion. Mon iPad, mes écouteurs.
1442. Je sors du Cessna, j’ajuste mon pantalon qui était en train de tomber, je passe sous l’aile et me dirige vers l’avant.
Un bruit assourdissant.
Biiiiiiiiiiii. Criiiiiiiiiiiii. Baaaaaaang.
Un choc brutal. Comme si un marteau s’abattait sur mon crâne. Puis, plus rien. Le noir. Tout le monde se tourne vers le bruit, cherchant l’origine du fracas. Un des instructeurs me voit au sol.
1443. MAYDAY MAYDAY MAYDAY ! Québec sol, nous avons un pilote frappé par une hélice sur le stationnement de l’école de pilotage.
— À l’aide ! Appelez les urgences !
— SAAAM !
Les cris se mélangent au vrombissement des moteurs encore en marche. L’hélice de l’avion s’est arrêtée net.
J’entends des voix paniquées, mais elles me semblent lointaines. Mon corps est lourd, ma respiration difficile.
— Reste avec nous, Sam ! crie une voix.
Quelqu’un tente de me bouger. Je m’étouffe, un liquide obstrue mes poumons.
— Ne le mets pas sur le dos, il va s’étouffer encore plus !
Je veux parler, dire que je suis conscient, mais aucun son ne sort. Les mots disparaissent.
— Mayday ! Mayday !
Les sirènes résonnent au loin. Les avions sont immobilisés. Tous les vols à l’arrivée de l’aéroport de Québec sont détournés. La piste est bloquée pour laisser passer les véhicules d’urgence qui doivent traverser les zones de circulation des avions d’un côté à l’autre de l’aéroport.
Une douleur intense me transperce le crâne. Je ressens la panique autour de moi. Mon cœur bat à toute vitesse. L’adrénaline me garde en vie. Ou bien c’est la mort qui s’approche. Je réalise que je n’ai plus beaucoup de temps. Le sang coule. J’essaie de bouger, mais une force invisible me cloue au sol. Je perds la sensation de mon corps. Les pompiers arrivent.
— Il faut stopper l’hémorragie !
— Retiens les morceaux de son crâne !
Des mains me touchent, appliquent une pression.
— Vite, sur la civière !
Je tente de leur dire que je suis là, que j’entends… mais mon corps ne répond plus. Ma vue se brouille. Ce n’est pas juste le noir de la nuit. C’est autre chose. Les sirènes hurlent. L’ambulance file à toute vitesse.
1447. J’ai peur. La mort est proche.
Tout autour de moi, le temps s’arrête. Un bruit de sirènes. Des visages inquiets. Des cris étouffés par la panique.
CHAPITRE 2
La fin d’une histoire
Samuel
Ville de Québec
10 septembre 2015 – 9 jours avant l’accident
1615. J’ouvre la porte et je sors du bâtiment de l’école de pilotage où je travaille. Le vrombissement des moteurs des Boeing qui décollent me donnent des frissons. C’est un plaisir pour mes oreilles d’entendre ça tous les jours.
Je l’aperçois avant qu’elle ne me voie. Elle est là, adossée à sa voiture, les bras croisés, les épaules rentrées à cause du vent. Le stationnement est presque vide. Derrière elle, les avions semblent nous écouter.
Je m’approche, pas trop vite.
— Salut, dis-je.
— Salut.
Elle essaie d’avoir l’air neutre, mais je la connais. Son ton, son regard qui bouge trop vite. Elle est tendue. Moi aussi, je suppose. J’aurais voulu que ce soit plus simple. Mais rien entre nous ne l’a jamais été.
Le bruit d’un moteur au loin remplit l’espace entre nous. Un avion circule vers la piste.
— Merci d’être venue, j’ajoute.
Elle hausse les épaules, comme si c’était banal, comme si elle n’avait pas hésité pendant des jours avant de répondre à mon message.
— Je suis à Québec juste deux jours. Fallait que ce soit là.
Je hoche la tête. Je ne veux pas qu’on perde ce moment en explications.
— T’as l’air changé, Sam. Tu dégages quelque chose de différent.
Je baisse les yeux. Je pourrais mentir. Faire semblant. Mais à quoi bon.
— C’est rien. Beaucoup de travail et de vols cette semaine. Et j’ai pas beaucoup dormi depuis deux mois, évidemment.
Elle me regarde. Comme avant, quand elle devinait ce que je n’étais pas capable de dire. Elle me voit vraiment. C’est peut-être ça qui me manque le plus. Je prends une inspiration. Elle m’a manqué. Trop.
— Je pensais à toi.
Elle ne répond pas. Le vent nous effleure, comme un rappel. Ce n’est pas un bon jour pour voler. Ni pour parler, peut-être.
— Jess… je sais que j’ai merdé. J’aurais vraiment pu faire plus d’efforts pour que ça marche entre nous. Mais je me disais, peut-être qu’on pourrait essayer encore. Je vais faire ce qu’il faut. Pour nous deux.
Elle lève les yeux vers moi. Pas durs. Pas en colère. Juste… fatigués. Elle a l’air d’avoir porté cette décision depuis longtemps.
Au loin, un moteur monte en puissance. Ça fait vibrer l’air autour de nous. Ça me calme un peu, étrangement.
— Depuis que t’es partie, j’ai l’impression de voler sans instruments. Je sais plus où je vais.
J’hésite, puis je murmure, presque sans y penser :
— Je me suis même dit que je pourrais juste disparaître avec mon avion.
Elle se redresse aussitôt, alerte.
— T’es sérieux ?
Je secoue la tête. Ou je crois que je l’ai fait.
— Je l’ai pas pensé comme ça. C’est juste que là-haut, c’est simple. La totale liberté. Et personne pour te dire que t’as tout perdu.
Je regrette un peu mes mots, mais c’est trop tard. Je ne sais plus comment être rassurant.
Elle me regarde longtemps. Et je comprends à ce moment que c’est réellement fini, avant qu’elle parle. Elle ne reviendra pas.
— On n’est pas bien ensemble, Sam. C’est pour nous deux. Pour qu’on soit heureux, un jour.
Un avion s’élance dans le ciel. Par réflexe, tous les deux, on lève les yeux. Il monte tranquillement, bien aligné, vers une ligne de nuages. Je n’ai jamais autant détesté un décollage. Elle sort ses clés de sa poche.
— Faut que j’y aille.
— Jess…
Elle me coupe doucement, pas méchamment. Juste comme quelqu’un qui sait que les mots ne changeront plus rien.
— Sois prudent, Sam. Et ne disparais pas avec ton avion, s’il te plaît, me dit-elle, sérieuse mais avec un brin d’humour.
Elle me lance un dernier regard empathique, me fait un câlin, puis monte dans sa voiture. Je reste là, figé dans le bruit des hélices des petits Cessna tout près. Figé entre ce milieu où je me sens à ma place et qui occupe tout mon esprit, et celle que j’ai perdue.
CHAPITRE 3
Premières étincelles
Samuel
Ville de Québec
Mai 2013
Depuis mes seize ans, je vais souvent à l’aéroport de Québec avec les gars, pour observer les avions décoller et atterrir. Je les regarde arriver de loin, leurs petites lumières perçant le ciel rosé par le coucher du soleil. Je les suis du regard jusqu’à ce qu’ils passent au-dessus de nos têtes, frôlant presque l’air au-dessus de nous, avant d’atterrir en douceur de l’autre côté de la clôture. Il y a autant de petits avions que de gros, le plus petit étant de type Cessna 152 : un avion monomoteur à ailes hautes, avec son hélice au devant, pouvant accueillir deux personnes, environ sept mètres de long et d’une envergure d’environ dix mètres. Il y aussi le Cessna 172 : un peu plus gros que le 152, pouvant accueillir quatre personnes à bord. Bien sûr, il est un peu plus long et un peu plus large. Ces avions sont souvent utilisés pour l’apprentissage du pilotage et les vols de loisir. Ensuite, il y a les plus gros avions de ligne, comme les Boeing et les Airbus. Très impressionnants ceux-là !
J’attends avec impatience que le prochain avion arrive. Chez moi, mes modèles réduits d’avions sont bien en vue sur ma commode. À l’école, on parle de métiers, de carrières pour la vie. Ça se ferait, être pilote ? Comment font-ils pour le devenir ?
Sans jamais vraiment prendre le temps de faire de recherches, j’ai toujours pensé que ce métier était inaccessible, alors j’ai mis ça de côté.
Je choisis finalement d’étudier la mécanique automobile. C’est accessible et je connais bien ça. Tous les jours, je mets mon uniforme de mécanicien et je fais une heure de route, avec mon camion ou mon motocross, pour me rendre à l’école. Trois jours par semaine environ, je travaille aussi pour l’entreprise de mon père, en construction de systèmes de géothermie. La fin de semaine, dès que je peux, je pars faire de la moto sur des sentiers.
J’ai 21 ans quand je rencontre Jessica, en 2011. Elle est un peu plus jeune que moi. On ne sait pas si ça fonctionnera, mais rapidement, on se découvre une passion commune pour l’aventure et plus tard, l’aviation. En deux ans, nous avons voyagé, traversé des hauts et des bas, mais surtout bâti des rêves ensemble.
Sa douceur me réconforte, elle m’apporte cette dose de bonheur. Elle veut toujours être près de moi, qu’on se tienne la main. Je trouve ça adorable. Je vois tout son amour dans son regard.
Au début de nos fréquentations, elle a 19 ans. C’est après avoir regardé la série Pan Am qu’elle est inspirée à explorer la carrière d’agente de bord. Peu après, elle est engagée par une compagnie aérienne. C’est la pièce manquante du puzzle qui me permet d’avoir aussi mon déclic. Et si mon rêve de jeunesse d’être pilote était possible ?
Nous en discutons, et elle m’encourage :
— Les pilotes avec qui je travaille me disent que tout le monde peut faire ce métier. Il faut prévoir un budget, mais c’est possible.
— Vraiment ? J’ai toujours pensé qu’il fallait faire de hautes études, ou connaître quelqu’un dans le domaine pour pouvoir accéder à ce métier, je m’étonne, positivement.
— Je pense que ça vaudrait la peine de se renseigner ! Je te vois vraiment être pilote. Tu es quelqu’un de cartésien, sécuritaire, tu aimes tout ce qui a des moteurs et tu as un excellent sens de l’orientation. Moi, je serais tellement en confiance en tant que passagère ! termine Jess, toujours aussi bonne envers moi et mes idées.
Son discours allume une étincelle en moi. Jusqu’ici, j’avais pensé que devenir pilote exigeait des études longues et coûteuses. Pourtant, une autre voie semble exister. Puis tout s’enchaîne pour que je m’engage dans cette direction.
Un jour, alors que nous mangeons au restaurant, je croise une amie. Je me rappelle que son frère est pilote commercial. Je saisis l’occasion pour lui poser des questions. Elle me met en contact avec lui, et il me guide à travers les étapes. Je suis vraiment enthousiaste et je lui demande tout ce que j’ai besoin de savoir :
— Dis-moi tout ! Par où commencer, quoi faire, comment fonctionne une carrière de pilote ? je lui demande.
— Tu dois d’abord trouver une école privée d’aviation, puis suivre des cours théoriques et passer des examens. Ensuite, tu dois effectuer des vols sur des petits avions avec un instructeur et accumuler un minimum d’heures de vol pour passer les examens qui te donneront tes qualifications.
— Je vois ! Et ça me donnera une licence de pilote ?
— En fait, il y a deux licences à obtenir, d’abord celle de pilote privé puis celle de pilote commercial pour travailler pour les grosses compagnies d’aviation. Une qualification pourrait s’ajouter, si tu choisis de faire une formation d’instructeur pour pouvoir travailler rapidement par la suite, car les compagnies aériennes n’embauchent les pilotes qu’avec un nombre d’heures de vol minimum et c’est assez cher de monter ses heures soi-même.
— Ah oui ! Je ne peux pas entrer directement pour une compagnie après ?
— Exactement, le nombre d’heures requis varie d’une compagnie à l’autre et selon le type d’avion. Il faut soit louer les avions soi-même pour accumuler ses heures, soit trouver des petits jobs de pilote. Parfois dans le Nord ou des endroits reculés.
— Je comprends. Ça demande beaucoup d’implication, mais ça en vaut la peine !
CHAPITRE 4
L’appel du ciel
Samuel
Ville de Québec
Août 2013
Je veux être pilote. Après réflexion, ça semble vraiment être la carrière que je veux entreprendre. Ça ne peut pas être plus clair pour moi. Depuis un moment déjà, j’ai compris que je ne poursuivrai pas mes études de mécanique. L’appel du ciel est trop fort, trop présent pour être ignoré.
J’ai toujours eu des modèles réduits d’avions chez moi. Enfant, je passais
