Les Héros Marines
Par Leslie North et Katie Knight
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À propos de ce livre électronique
Mettez-vous à l'aise et blottissez-vous au creux des bras puissants de trois anciens Marines renversants alors qu'ils luttent contre le mal tout en gérant parentalité et histoires d'amour compliquées dans ce coffret exaltant.
Dans Le héros de ses nièces, Drake Shepperton est bien déterminé à retourner combattre dans son unité de Marines et il est donc hors de question qu'il s'attache à la belle Lake Bailey, qui porte l'enfant de son défunt frère. Son rôle est uniquement de la protéger du grand méchant loup, jusqu'à ce qu'ils s'embrassent et que tout change en un instant.
Le Marine Demetri Lewis a passé une nuit inoubliable aux côtés de Diana Addison. Aussi, lorsqu'elle est menacée, il ne peut s'empêcher de jouer les papa ours dans Le Marine et la grossesse imprévue. D'autant que lorsqu'il apprend que Diana porte son enfant, Demetri se rend vite compte qu'il donnerait sa vie pour les protéger. Mais pourra-t-il aussi leur offrir son cœur ?
Dans Protéger sa nouvelle famille, le célibataire endurci Owen Foster découvre la vie de parent du jour au lendemain lorsque son frère et sa belle-sœur sont tués et que leur enfant lui est confié. À lui ainsi qu'à la splendide Sam, la sœur de sa belle-sœur. Lorsque la vie de Sam est menacée, il voit rouge… de colère autant que de passion.
Plongez dans des histoires d'amour passionnées sur fond de parentalité aux côtés des auteures de best-sellers USA Today Leslie North et Katie Knight et laissez-vous charmer par des Marines qui vous donneront envie de tourner page après page jusqu'au bout de la nuit.
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Avis sur Les Héros Marines
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Aperçu du livre
Les Héros Marines - Leslie North
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, endroits et incidents qui y sont décrits ont été inventés et utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes véritables, vivantes ou décédées, événements ou lieux, est fortuite.
RELAY PUBLISHING EDITION, SEPTEMBRE
2022
Copyright © 2022 Relay Publishing Ltd.
Tous droits réservés. Publié au Royaume-Uni par Relay Publishing. Ce livre ou tout extrait de ce livre ne peut être reproduit ou utilisé d’une quelconque manière que ce soit sans permission expresse et écrite de l’éditeur, à l’exception de citations brèves dans une revue littéraire.
Katie Knight est un nom d’emprunt créé par Relay Publishing pour des projets à auteurs multiples sur le thème de la Romance. Relay Publishing travaille avec des équipes incroyables d’écrivains et éditeurs pour créer collectivement les meilleures histoires possibles pour nos lecteurs.
Image de couverture par Mayhem Cover Creations
Traduit de l'anglais par Emilie Frapiccini.
Relecture en français par Eliette Pebay.
Traduit de l'anglais par Marion Bilger.
Relecture en français par Gaelle Ty R So.
Traduit de l'anglais par Claire Coquilleau.
www.relaypub.com
Relay logoLES HÉROS MARINES
KATIE KNIGHT
LESLIE NORTH
TABLE DES MATIÈRES
Le Marine et la grossesse imprévue
Résumé
Chapitre un
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre dix
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-huit
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
Chapitre vingt-cinq
Chapitre vingt-six
Chapitre vingt-sept
Chapitre vingt-huit
Fin de Le Marine et la grossesse imprévue
Proteger sa Nouvelle Famille
Résumé
Chapitre un
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-huit
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt et un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
Chapitre vingt-cinq
Chapitre vingt-six
Chapitre vingt-sept
Chapitre vingt-huit
Chapitre vingt-neuf
Chapitre trente
Fin de Proteger sa Nouvelle Famille
Le Héros de ses Nièces
Chapitre un
Chapitre deux
Chapitre trois
Chapitre quatre
Chapitre cinq
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Chapitre dix
Chapitre onze
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-huit
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
Chapitre vingt-cinq
Épilogue
Fin de Le Héros de ses Nièces
Merci !
Fais plaisir à une auteure...
Au sujet de Katie
Au sujet de Leslie
Aperçu: Un Marine pour Noël
Aussi par Katie
Le Marine et la grossesse imprévueRÉSUMÉ
Ce Marine super sexy fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger sa famille....
Le Marine Demetri Lewis est habitué au danger. Aussi, quand il reçoit de mystérieuses menaces de mort, il les ignore purement et simplement, jusqu'à ce que Diana, la petite sœur de son meilleur ami avec qui Demetri a récemment passé une nuit de passion inoubliable, se retrouve elle aussi menacée. Les choses prennent alors très vite une tournure personnelle.
Tous les instincts de protection de Demetri se réveillent, le poussant à foncer chez Diana. Mais quand celle-ci lui ouvre la porte, le Marine, déjà dans tous ses états, reçoit un autre choc. Diana est enceinte... de lui. Désormais, assurer la sécurité de Diana et de leur enfant est la mission la plus importante dans la vie de Demitri…
Tout ce dont Diana a toujours rêvé, c'est d'avoir une famille en bonne santé et un foyer chaleureux, de ceux qui ont un portail en fer forgé et ce genre de choses. Passer d'un hôtel à l'autre pour essayer de semer le cinglé qui la poursuit est terrifiant, mais elle sait qu'elle a de la chance d'avoir Demetri à ses côtés. Non seulement c’est un homme bienveillant, fort et sexy, mais ses baisers lui coupent le souffle à chaque fois.
Pourtant, alors même que le danger se rapproche, Diana est stupéfaite lorsque Demetri prend une décision qui menace de les séparer. Elle sait qu'elle peut lui confier sa vie les yeux fermés.
Mais peut-elle lui confier son cœur ?
CHAPITRE UN
Demetri Lewis a toujours aimé jouer les héros, même quand il s'agissait de rendez-vous arrangés.
Ceci expliquait pourquoi il se retrouvait maintenant assis dans un parking sombre et humide, un samedi soir, à attendre que la petite sœur de son meilleur ami arrive pour le gala. En temps normal, il ne se serait jamais rendu à ce genre de soirée et aurait plutôt choisi une compagnie plus adaptée à son milieu social, mais apparemment, son mystérieux rendez-vous avait acheté ses billets juste avant de se faire larguer par son ex, qui l'avait trompée par-dessus le marché.
D'après son ami, elle avait besoin d'une escorte au bal pour montrer au reste du monde qu'elle était bien mieux sans son ex. Et Demetri ? Eh bien, il aimait jouer les chevaliers servants, et s'était porté volontaire.
Des lumières de phares se reflétèrent dans son rétroviseur tandis qu'une voiture se garait dans l'espace vide derrière la sienne. Il ajusta son nœud papillon noir avant de sortir de son véhicule tout en passant une main sur son smoking impeccable.
Il est temps de montrer ce que tu sais faire.
Et oui, peut-être que ce costume de pingouin était un peu exagéré, mais Demetri n'était pas du genre à faire les choses à moitié. Jamais. Mademoiselle avait besoin d'une escorte ? Il serait le meilleur rendez-vous galant qu'elle ait connu.
Il se redressa, et du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, il prit une profonde inspiration avant de s'approcher de la voiture compacte de modèle récent. À travers le pare-brise, il aperçut de longs cheveux noirs et une robe rose vaporeuse sous la lueur orangée des lampadaires.
En réalité, il s'agissait presque d'un rendez-vous entre deux parfaits inconnus. Il avait bien déjà vu cette femme une fois, mais dix ans auparavant, lorsque son frère et lui avaient terminé l'école navale. À l'époque, Peter Addison et lui-même étaient particulièrement fiers d'avoir été acceptés dans le programme d'entraînement des Marines et impatients de passer à cette nouvelle étape de leur vie.
Diana était présente, accompagnée de la mère de Peter, pour célébrer l'évènement. Elle avait 16 ans à l'époque, avec un genre très intello, mais charmant. Appareil dentaire, fard à joues, et lunettes énormes. Et douce comme un bonbon acidulé. Il avait apprécié sa compagnie. Avec un peu de chance, le temps n'y avait rien changé.
Lorsque la porte de la voiture s'ouvrit, l'évitant de justesse, une longue jambe musclée se terminant par un talon haut rose sortit du véhicule. Bientôt le reste de son corps suivit, et Demetri se retrouva soudain incapable de détourner son regard.
Non. Ce n'était définitivement plus la petite intello d'il y a dix ans. Cette Diana Addison avait tout pour elle. Grande, mais pulpeuse, des jambes interminables, et les yeux les plus bleus que Demetri ait jamais vus. Ses yeux n'avaient pas changé. Ils le regardaient maintenant avec un mélange de méfiance et d'espoir.
— Désolée d'être en retard, dit-elle.
Sa voix était un peu plus rauque que dans ses souvenirs, mais il n'aurait pas su dire si c'était dû à l'âge ou à l'émotion. L'idée qu'elle ait pu passer beaucoup de temps à pleurer ces derniers temps l'attrista et le mit mal à l'aise.
Demetri fuyait les larmes presque autant qu'il évitait les histoires compliquées.
C'était un homme d'action. Quand il voyait un problème, il cherchait à le résoudre - mais les larmes étaient quelque chose qu'il ne pouvait pas réparer. Il avait appris cette leçon longtemps auparavant, alors qu'il n'était encore qu'un enfant et regardait, impuissant, sa mère sombrer dans le chagrin après la mort de son père.
Diana continua à cligner des yeux en le regardant, ses lèvres roses s'abaissant de plus en plus à chaque seconde, passant du sourire hésitant à la grimace. Finalement, elle croisa les bras et remua les pieds maladroitement.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Je ne te plais pas ?
Elle soupira et secoua la tête.
— C'est cette robe, n'est-ce pas ? Bon sang. Je savais que j'aurais dû choisir la bleue. Brad m'a toujours dit que j'avais l'air d'une traînée dans celle-ci. Avec la fente jusqu'ici devant et le décolleté jusque-là. Zut…
Diana tripota le corsage de sa robe, essayant désespérément de le remonter jusqu'à son menton, jusqu'à ce que Demetri ne l'arrête en plaçant sa main sur la sienne. Le contact avec sa peau l'électrisa, le ramenant brutalement à la réalité. Il se retira rapidement et se racla la gorge, soudainement serrée.
— Non. Tu es ravissante. Tu n’as pas à t’inquiéter.
Il se sentait décontenancé par l'étrange fascination qu'il ressentait en la regardant. Ça ne lui ressemblait pas du tout. Précision, professionnalisme, prudence. Il ne jurait que par ces mots. Et pourtant, debout, là, dans l'ombre avec la frangine de son meilleur ami, il se comportait en parfait imbécile. Il n'avait pas ouvert la portière pour elle. Il ne l'avait pas aidée à sortir de sa voiture, et ne l'avait pas non plus complimentée sur son apparence avant qu'elle ne lui arrache les mots de la bouche.
Merde. Ce rendez-vous ne se déroulait déjà pas du tout comme il l'avait prévu, et il venait à peine de commencer.
Déterminé à repartir du bon pied, il se débarrassa des étranges frissons qui le parcouraient et se força à sourire pour afficher une confiance qu'il ne ressentait pas réellement.
— Comment vas-tu, Diana ?
Lorsqu'il vit ses épaules s'affaisser légèrement, il s'en voulut immédiatement. Pas cool, mon gars. Elle vient de se faire larguer, comment tu crois qu'elle va ? La liste des gaffes continuait à s’allonger ce soir.
Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi, bon sang ?
Puis elle se redressa en levant le menton d'un air de défi. Ça, c'était la Diana dont il se souvenait, intelligente et dure à cuire.
— Je vais bien, et de mieux en mieux chaque jour, dit-elle en le contournant pour se diriger vers l'entrée de la salle de réception où se tenait le gala. Et toi ?
— Je n’ai pas à me plaindre, dit-il, content d’être à nouveau en terrain connu.
Il la rattrapa en deux grandes enjambées et plaça son bras sous le sien pour la stabiliser car, même si elle n'avait pas fait un seul faux pas jusque-là, ses talons semblaient bien trop hauts pour tenir en équilibre dessus. Lorsqu'ils atteignirent l'entrée du hall, où la lumière était meilleure, elle s'arrêta pour observer son reflet dans la porte vitrée. Demetri en profita pour mieux la regarder. Les mêmes cheveux bruns épais qui pendaient dans son dos, la même peau crémeuse, les mêmes yeux bleus magnifiques.
Elle le surprit en train de la regarder avec insistance et croisa son regard dans la vitre.
— Tu es sûr que je n’ai pas l'air trop mal ?
— Tu es superbe, dit-il, avant de regretter immédiatement ses paroles.
C'était vrai, bien sûr, mais il ne voulait pas qu'elle se fasse des idées. Demetri ne donnait pas dans les relations sérieuses. Après ce qu'il avait vu en grandissant, il avait décidé de vivre seul et aimait son style de vie. Malgré cela, il avait quelques bourdes à réparer s'il voulait préserver sa réputation de héros ce soir, alors il avança et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme, dont la peau nue au-dessus de la robe bustier était comme du velours au contact de ses doigts.
— Peter m'a parlé de ton ex. Je suis désolé de ce qui s'est passé, mais d'après ce que je vois en ce moment, ce type était un parfait idiot, et le perdant, c'est lui, pas toi. Prête à entrer ?
Ses yeux bleus perçants le regardèrent un instant, comme pour jauger la véracité de ses paroles, avant de lui faire face. Il la vit rougir exactement comme il se souvenait l'avoir vue le faire dix ans auparavant, une jolie couleur rosée sur les joues. Il fut surpris d'être aussi content que cela n'ait pas changé non plus. Le pincement était de retour dans sa poitrine, accompagné d'une chaleur oppressante qui le fit se demander quand exactement la température avait monté. Il se retint de passer un doigt sous le col blanc de sa chemise puis se dirigea vers la porte pour l'ouvrir, s'inclinant légèrement pour dissimuler la chaleur qui lui montait au visage.
— Prête ?
Diana prit une profonde inspiration puis hocha la tête, le frôlant pour entrer dans le hall de la salle de réception. La douce odeur fleurie de son parfum lui chatouilla le nez au passage.
— Oui. Finissons-en avec ça.
Ce n'était pas exactement la réaction qu'il espérait, mais compte tenu du chaos que ce rendez-vous était soudainement devenu pour lui, Demetri s’en contenterait.
Oh mon dieu, je ne me suis pas sentie aussi nerveuse depuis la première fois que Brad et moi avons couché ensemble.
Quand Diana vit tous les couples heureux dans la pièce, elle regretta soudain d'être venue. Aussi séduisant que puisse être son cavalier, venir ce soir avait été une erreur. Elle observa les élégantes bandes de tulle drapées autour des colonnes dans la grande salle, les tables rondes couvertes de lin blanc avec des décorations de table imposantes débordant de roses, d'œillets et de lys, les lumières LED féeriques au plafond passant de la lavande au rose pâle et au blanc, et tout ce qu'elle désirait, c'était sa maison et son lit.
— Ouah, dit Demetri à côté d'elle alors qu'ils se tenaient sur le seuil. Ils n'ont pas lésiné sur la décoration.
— En effet.
Elle fouilla dans son sac à main pour trouver les billets qu'elle avait achetés, puis les tendit à l'hôte à sa droite, faisant de son mieux pour ne pas remarquer la chaleur qui émanait du corps de son cavalier ni le délicieux parfum de son eau de Cologne - un mélange de vanille, de musc et de savon. Ce soir ne signifiait rien, si ce n'est qu'elle avait laissé son grand frère la convaincre d'accepter un rendez-vous de pitié pour utiliser les billets qu'elle avait achetés plutôt que de rester chez elle sur son canapé avec un pot de glace et des rediffusions de sa série préférée à la télévision.
— C’est très joli, ajouta-t-elle, rassemblant le peu d'enthousiasme qu'elle avait.
Demetri ricana, d'une voix basse et grave, et bien trop sexy pour la mettre à l'aise.
— Dis-moi comment tu te sens vraiment d'être ici.
— Mon frère m'avait prévenue que tu étais un beau parleur, dit-elle.
Elle se surprit à lui sourire en retour malgré sa mauvaise humeur. Pour être honnête, elle avait toujours apprécié Demetri, dans le sens où il était le meilleur ami de son grand frère. Bien qu'ils ne se soient rencontrés qu'une seule fois en personne, elle avait l'impression de le connaître grâce aux histoires que son frère avait partagées et aux photos qu'elle avait vues des deux amis au cours des années. Il avait l'air d'être un mec bien, bien qu'un peu trop beau pour qu'on lui fasse entièrement confiance, avec son corps de rêve et ses adorables fossettes lorsqu’il souriait. Sans parler de ses yeux couleur noisette. Une fille pourrait facilement se perdre dans ces yeux et ne plus vouloir en sortir. Enfin, n'importe quelle fille, mais pas elle. Diana, elle, en avait terminé avec ce genre de niaiseries.
— Par ici, dit l'hôte en faisant un geste vers la salle de gala. Je vais vous conduire tous les deux à votre table.
Quand un bras en smoking apparut devant elle, elle leva les yeux vers Demetri, partagée entre l’envie de s'enfuir en courant et celle de s'accrocher à lui désespérément. En réalité, c’était un type bien qui faisait de son mieux pour lui faire bonne compagnie. Le moins qu'elle puisse faire était d'essayer de passer un agréable moment. Avec un petit sourire, elle passa son bras autour du sien puis ils descendirent les escaliers pour aller à la fête.
Des bougies scintillaient sur les tables tandis qu'ils se faufilaient dans la foule de femmes et d'hommes élégamment vêtus en tenue de soirée. Demetri portait un smoking ce soir, ce qui lui donnait la même allure autoritaire que lorsqu’il portait sa tenue de Marine.
— Nous y sommes, dit l'hôte en présentant une chaise à Diana.
Leur table se trouvait près de la piste de danse, à l'avant de la salle. Au coin de la pièce, un quatuor à cordes jouait des interprétations raffinées de standards classiques et plusieurs couples se balançaient au son de la musique sous un grand lustre drapé de tulle. Cela conférait à la pièce une ambiance feutrée et élégante. Diana prit place et remercia l'hôte, puis posa son sac à main sur la table tandis que Demetri s’asseyait à côté d'elle. Son bras effleura le sien, provoquant une vague de frissons tout le long de son corps sans qu'elle puisse les contrôler. C'était juste parce que ça faisait un mois qu'elle était seule depuis le départ de Brad. Rien d'autre. Elle était simplement en manque d'attention.
— Alors, comment se passe le boulot ? lui demanda Demetri en prenant la bouteille de champagne offerte sur la table pour remplir le verre de Diana, puis le sien.
— Très bien, merci.
Elle sirota son verre en se concentrant sur les couples qui dansaient, laissant les bulles pétillantes lui chatouiller le nez.
— Je travaille dans une crèche, et les enfants sont toujours adorables.
— J'imagine.
Il s'assit et étendit ses longues jambes sous la table. Diana fit de son mieux pour ne pas remarquer la grâce de ses mouvements ni la manière dont le tissu coûteux de son pantalon adhérait à ses formes musclées. La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, alors qu'elle n'avait que seize ans, elle avait tout de suite eu le béguin pour lui. Elle avait rêvé qu'un jour Demetri lui déclarerait son amour éternel en la prenant dans ses bras devant le soleil couchant. La vie lui avait depuis fait voir les choses bien différemment. Elle ne méritait pas le bonheur, en tout cas pas d'après Brad, qui avait réduit en miettes sa confiance en elle au cours des treize mois qu'ils avaient passés ensemble.
— Ta mère doit être aux anges avec tout ce que tu as réussi. Obtenir ton master et tout ça, dit Demetri, la sortant de ses pensées. Peter parle tout le temps de toi et de toutes les grandes choses que tu as accomplies.
— Tu te doutes bien qu'il n'est pas très objectif - et ma mère, non plus, dit-elle.
Elle essaya de ne pas paraître blasée et échoua misérablement, à en croire le sourcil levé de Demetri. Diana soupira.
— Je veux dire, merci pour le compliment.
— Mais tu ne le crois pas.
Ce n'était pas une question. Le regard bien trop perspicace de Demetri la mit à nouveau mal à l'aise.
Une profonde lassitude la rattrapa. Elle avait lutté contre son sentiment de médiocrité, travaillant dur pour le dissimuler pendant si longtemps qu'elle n'y arrivait plus. Tout cela grâce à Brad, l'homme qui lui avait répété tous les jours combien elle l'avait déçu - depuis son apparence jusqu'à son travail, en passant par presque tout ce qui la concernait. Vers la fin de leur relation, ça avait atteint de telles proportions qu'elle ne se faisait même plus confiance pour choisir une tenue toute seule, sans le consulter. Bien sûr, il avait obtenu exactement ce qu'il voulait. Brad ne pouvait pas supporter le fait qu'elle puisse être une personne forte et indépendante, avec ses propres pensées et ses propres désirs.
Il avait détruit son amour-propre pour être sûr qu'elle n'envisagerait jamais de le quitter... et puis il était parti, lorsqu'une autre femme avait attiré son attention. Diana s'était sentie inutile et rejetée, mais aussi incroyablement soulagée d'être enfin libérée de lui... et un peu honteuse d'elle-même de ne pas avoir été celle qui était partie. Et un peu inquiète qu'il ait pu avoir raison à son sujet depuis le début. Et un peu dégoûtée de le laisser avoir encore de l'influence sur elle parfois. Inutile de préciser que ça avait été un mois tumultueux.
Elle leva les yeux vers Demetri sans lever la tête.
— Non, je ne le crois pas. Est-ce que Peter t’a parlé de ma séparation ?
— Vaguement.
Il joua avec le pied de sa coupe, attirant son attention sur ses longs doigts fins. Une image d'eux deux au lit ensemble, et de toutes les choses merveilleuses qu'il pourrait lui faire avec ces longs doigts, traversa son esprit sans prévenir. Elle en eut des frissons, ce qu'il remarqua, évidemment.
— Tu as froid ?
— Non.
Elle but une nouvelle gorgée de champagne, à défaut de faire autre chose. À ce rythme-là, elle risquait de passer plus de temps sous la table qu'assise à côté. Elle avait à peine mangé ces deux derniers jours pour pouvoir rentrer dans cette foutue robe.
— Qu'est-ce que Peter t'a dit exactement ?
— Seulement que ça n'allait plus entre vous. Il a dit que le gars était un vrai connard qui cherchait à tout contrôler.
— C’est le moins qu’on puisse dire.
Elle se servit un peu plus de champagne, puis s'assit, l'alcool tourbillonnant dans son estomac commençait à l'aider à se détendre.
— Brad Davis semblait être un bon parti au début. Banquier prospère, belle voiture, grande maison, très riche. Mais sous tout ce succès se cachait une brute avec un énorme complexe d'infériorité. Il s'est rendu compte que le meilleur moyen pour lui de se sentir mieux était de rabaisser les autres, moi en particulier.
— Ouah. Je suis désolé d’entendre ça.
Demetri fronça les sourcils et termina sa première coupe de champagne, avant de s'en verser immédiatement une deuxième.
— Tu mérites un homme qui sait apprécier tout ce que tu as à offrir.
— Hmm.
Les musiciens passèrent à une agréable interprétation de Always on My Mind, l'une de ses chansons préférées, et elle n'eut soudain plus envie de parler de son passé. Elle posa son verre et se leva, tendant la main vers Demetri.
— Allons danser.
— Euh…
Il leva les yeux vers elle un instant, lui faisant craindre pendant une seconde qu'il allait refuser. Puis il avala le reste de son verre, se leva et prit sa main, sa peau chaude contre la sienne. Il lui fit à nouveau une petite révérence, en embrassant le dos de sa main cette fois, ses yeux sombres pétillant de joie.
— Tes désirs sont des ordres, Diana. Je suis ici pour te faire passer une nuit inoubliable.
Est-ce que c'était le champagne ? Est-ce que c'était la musique ? Ou peut-être le fait que rien ce soir ne semblait réel... Peu importait la raison, Diana se sentait plus que prête à le prendre au mot.
CHAPITRE DEUX
La soirée s'améliorait au fur et à mesure que le temps avançait, d'après Demetri. Le champagne coulait à flots, tout comme la conversation et la nourriture. Le dîner était bien meilleur que ce à quoi il était habitué - filet mignon, homard et soufflés au chocolat pour le dessert. Même danser avait fini par être agréable, après un premier essai maladroit sur la piste. D'ailleurs, après avoir terminé leur dessert et leur deuxième bouteille de champagne, ils recommencèrent à danser en se balançant lentement sur la mélodie de In Your Eyes.
— Je me suis bien amusée ce soir, dit Diana.
Ses bras s’enroulaient autour de son cou et son corps le frôlait à chaque fois qu'ils faisaient un quart de pas. Il entendit la surprise dans sa voix et plissa les yeux, la regardant avec un air amusé. Elle se mit à rire.
— Non, je ne m'y attendais pas. Non pas que tu ne sois pas un type bien, au contraire, précisa-t-elle en fronçant les sourcils. Sexy, drôle, intelligent et…
Elle sembla se rendre compte de ce qu'elle venait de dire en même temps que lui et il sentit son corps se raidir sous ses mains. Il lui donna une petite tape dans le dos, espérant dissiper la tension. Il n'aimait pas voir Diana stressée et crispée. Il préférait de loin la version douce et tendre, s'enfonçant en lui comme des marshmallows dans un chocolat chaud. Oh oui. Il pouvait définitivement l'imaginer fondant sur lui, toute chaude et humide et...
Son cerveau s'accrocha à ces images érotiques et s'arrêta net.
Qu’est-ce qui t’arrive ?
C'était la petite sœur de Peter. Il ne devrait pas penser à elle de cette façon. Sauf que... c'était le cas. Son corps se contracta malgré lui et son pouls s'accéléra. Elle était sublime, la peau lisse et des formes parfaites. Et son sourire, un peu triste mais sexy à la fois, avait terminé de le séduire. Qui que soit ce connard de Brad, il ne la méritait pas. La seule bonne chose qu'il avait faite avait été de la quitter pour qu'elle puisse passer à autre chose. Diana méritait un homme qui savait l'apprécier, qui la couvrait de compliments, qui lui offrait toutes les merveilles que le monde avait à offrir.
Un homme comme moi.
Non. Non. Non.
Demetri chassa ces pensées de son esprit. Il ne voulait pas de complications. Il ne donnait pas dans les relations amoureuses. Tout ce qu'elles apportaient, c’était des cœurs brisés et de la douleur. Comme ses parents par exemple. Ils avaient été le couple parfait, jusqu'au jour où son père était mort dans une fusillade insensée, laissant sa pauvre mère se débrouiller seule. Celle-ci n'avait pas pu le supporter et s'était suicidée quelques mois plus tard, laissant Demetri tout seul à l’âge de six ans. Non. L'amour était synonyme de mauvaise nouvelle. Point final. Amen. Non merci.
Mais…et si on s'en tenait à une aventure ? Une histoire d'un soir ?
L'idée lui était venue, le surprenant au plus haut point. Où est-ce qu'il était allé chercher ça ? Plus important encore, était-ce vraiment concevable ? Demetri n'était pas prude. Les rencontres sans lendemain étaient ce qui l'avait fait vivre pendant des années. Mais le fait qu'il s'agissait de la petite sœur de son meilleur ami exigeait une certaine responsabilité de sa part.
— Hé, dit Diana en passant rapidement ses doigts dans sa nuque, lui donnant la chair de poule.
Il n'avait pas eu de relation avec une femme depuis des mois. Ça devait forcément être la raison pour laquelle il réagissait comme ça. Sinon, l'autre explication était que leur alchimie était tellement forte qu'il serait idiot de ne pas l'explorer, au moins pour ce soir, non ? Il se rapprocha d'elle, son doux parfum l'entourant et plongeant ses pensées déjà confuses dans un chaos encore plus grand.
— Pourquoi cet air si sérieux ?
Il s'efforça d’esquisser un sourire qui dut ressembler davantage à une grimace à en croire le regard surpris qu’elle lui lança. À présent, il ne pouvait pas s'empêcher de regarder ses lèvres. Il se demandait quel goût elles pouvaient avoir, et quelle sensation ses baisers laisseraient sur sa bouche, son cou, ou plus bas encore...
Lorsque la musique cessa, elle prit sa main puis l'entraîna hors de la piste de danse pour l’amener à leur table, où elle attrapa son sac à main et le tira vers la sortie.
— Où est-ce qu'on va ? demanda-t-il, la langue pâteuse à cause de l'alcool.
D'habitude, il supportait mieux l'alcool que ça, mais le champagne n'était pas sa boisson de prédilection. Celui-ci agissait plus lentement que les alcools auxquels il était habitué, et il en avait probablement bu plus qu'il n'aurait dû. En tout cas, il se sentait bien, et d'après le regard rêveur et excité que Diana lui lança par-dessus son épaule lorsqu'ils arrivèrent dans le hall, elle aussi. Une chose était sûre, ils n'étaient pas en état de conduire.
Comme si elle lisait dans ses pensées, Diana sortit son téléphone portable de son sac et sourit.
— Je vais commander un Uber.
Il la regarda pendant qu'elle ouvrait l'application et commandait la voiture, puis lui tint à nouveau la porte alors qu'ils sortaient sur le trottoir pour attendre. L'air frais de la nuit le dégrisa légèrement, assez pour réaliser ce qui était en train de se passer. Il se sentait submergé par le désir et l'envie, mais se força à penser de façon rationnelle.
Bon... aussi rationnelle que possible pour un type ivre de champagne.
Voyant Diana les bras croisés pour se protéger de la brise, il enleva sa veste de smoking puis lui couvrit les épaules, mais ne retira pas ses bras. Quelle sensation agréable que de la toucher...
— Écoute, dit-il d’un ton plus dur qu'il ne l'avait voulu. À propos de ce soir. De nous...
— Ne fais pas ça. S'il te plaît.
Elle renifla, et Demetri sentit son estomac se nouer.
Est-ce qu'elle pleurait ? Mon Dieu, la dernière chose qu'il souhaitait, c'était de la faire pleurer.
— Si tu dois me rejeter, fais-le maintenant, que je puisse rentrer chez moi et soigner mes blessures seule. Je veux dire, je comprends si tu ne veux pas de moi. Brad disait toujours que personne ne voudrait de moi parce que je suis une ratée et...
Demetri la tourna vers lui et l'embrassa sans même y réfléchir. Lorsqu'elle poussa un petit cri de surprise, il en profita pour glisser sa langue dans sa bouche. Elle avait un goût de vin sucré et de promesse pécheresse, et il la désirait plus à ce moment-là qu'il n'avait jamais désiré quoi que ce soit dans sa vie. Bien ou mal, bon ou mauvais, ce qui devait arriver arriverait, s'arrêter là n'était plus concevable. Plus maintenant.
Quand ils se séparèrent, ils étaient tous les deux essoufflés et avaient les yeux écarquillés. L'Uber arriva et Demetri ouvrit la porte de la voiture, son regard ne quittant pas celui de Diana.
— Monte.
Les coups d'un soir n'étaient pas son truc, mais une chose était sûre : Diana pourrait s'habituer à des nuits comme celle-ci. Avoir le sublime Demetri Lewis pour elle toute seule pendant toute la soirée était vraiment un truc enivrant. Bien sûr, l'alcool qu'elle avait consommé avait sûrement aidé aussi.
Ils sortirent de l'Uber devant l’immeuble de Diana et se précipitèrent à l'intérieur, le bras chaud et rassurant de Demetri posé sur le bas de son dos. Heureusement, le hall d'entrée était vide, et ils purent attendre l'ascenseur en silence, un désir brûlant soufflant entre eux comme le feu sur les braises.
Ding !
Les portes s'ouvrirent et ils montèrent dans l'ascenseur. Diana appuya sur le bouton de son étage, puis regarda droit devant elle, de peur de faire le mauvais geste ou dire la mauvaise chose, et que tout se termine avant même d'avoir commencé. Et ce soir, elle avait besoin de ça - de lui, de la façon dont il la faisait se sentir appréciée, désirée - plus qu'elle n'avait besoin de respirer.
Demetri se tenait derrière elle, sa chaleur faisant monter le désir en elle. Il ne cessait de jouer avec sa cravate et pour la première fois, elle se demanda s'il était aussi nerveux qu'elle. Il lui avait toujours semblé presque inaccessible, le protecteur fort et déterminé qui faisait ce qu'il avait à faire. Le fruit défendu dont elle avait rêvé, mais qu'elle n'avait jamais pensé pouvoir avoir. Il était littéralement l'objet de ses fantasmes, et elle n'avait aucune idée si ces fantasmes étaient même réalistes. Le sexe avec Brad... ce n'était pas exactement le sexe de ses rêves, surtout vers la fin. Quand chaque mot qui sortait de sa bouche servait à la rabaisser et la faire se sentir mal dans sa peau.
— Euh, Diana, si tu changes d'avis et que tu as des doutes sur..., commença-t-il à dire avant qu’elle ne se retourne rapidement, plaçant ses doigts sur sa bouche pour l'arrêter.
— Non, ne dis rien.
Enhardie par le champagne qu'elle avait dans le sang et par la nature secrète de leur rendez-vous, elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa à nouveau, enfonçant ses ongles dans ses courts cheveux noirs tout en levant une jambe pour l'enrouler autour de sa taille. Compte tenu de la fente sur le devant de sa robe, cette position la laissait totalement exposée, mais Diana s'en fichait. Ce soir, elle voulait se sentir belle, dévergondée et même sauvage. En se pressant contre lui, elle sentit la dureté de l'érection de Demetri et comprit qu'il en avait autant envie qu'elle. Elle se retira légèrement et leva les yeux vers lui en commençant à desserrer son nœud papillon noir.
— Tu m’excites tellement. Je suis impatiente de t'avoir nu dans mon lit.
Jouer le rôle de la dominatrice lui faisait du bien, d'autant plus que cela ne lui ressemblait pas du tout. Elle n'avait jamais pris les devants avec Brad. Il disait que ce n'était pas féminin et que ça faisait même plutôt garce. Mais à en juger par les grognements sourds de Demetri tandis qu'elle ouvrait les boutons de sa chemise et passait ses ongles sur sa poitrine, il était aux anges.
— Diana, gémit-il.
Ses mains se resserrèrent sur la taille de la jeune femme puis l’attirèrent près de lui, serrée contre son corps, tandis que ses hanches se fondaient en elle.
— J'ai terriblement envie de toi aussi, mais on devrait peut-être attendre. On a tous les deux beaucoup bu ce soir et je ne veux pas que tu fasses quelque chose que tu regretteras plus tard. Peut-être que ce n'est pas vraiment ce que tu...
Ses mots déclenchèrent en Diana une rage sauvage qui lui donna de l'assurance. Plus jamais, au grand jamais, elle ne permettrait à quelqu'un de lui dire ce qu'elle voulait ou ce qu'elle devait ressentir. Le coupant net dans son élan, elle ouvrit sa chemise et l'embrassa le long de son cou jusqu'à sa poitrine, s'arrêtant juste pour titiller ses tétons tandis qu'elle descendait une main pour caresser son sexe à travers son pantalon. Un regard sur le côté révéla leur reflet dans le miroir. Sa jambe autour de lui, les mains de Demetri sur ses fesses, tous les deux rouges, haletants et prêts pour l'étape suivante. Peu importait ce qui la guidait ce soir, elle ne pouvait s'arrêter.
Le bruit de l'ascenseur leur signala qu'ils étaient arrivés et les portes s'ouvrirent. Elle lui prit la main, l'entraîna hors de l'ascenseur et traversa le couloir jusqu'à son appartement. Elle perdit toute notion du temps lorsqu'elle déverrouilla sa porte pour l'attirer à l'intérieur avant de la verrouiller derrière eux. Dans l'obscurité, ils s'enlacèrent à nouveau, leurs mains avides et leurs lèvres affamées se dirigeant à tâtons vers sa chambre. Ensemble, ils ôtèrent rapidement le reste de leurs vêtements et se jetèrent sur le lit. C'était rapide et vulgaire... et la meilleure partie de jambes en l’air que Diana ait jamais eu de sa vie.
Demetri embrassa et lécha chaque centimètre carré de son corps avant de la pénétrer profondément. Elle se cambra sous lui, son corps s'adaptant lentement au sien avant qu'il ne commence à bouger en elle. Soudain, pendant un quart de seconde, une sonnette d'alarme se déclencha dans un coin de l’esprit de Diana. Ils oubliaient quelque chose, mais elle était incapable de s'en inquiéter maintenant. Pas avec Demetri qui se déplaçait sur elle et la faisait se sentir désirée et belle, et toutes les choses qu'elle avait voulues depuis si longtemps.
Trop vite, ils arrivèrent tous deux au bord de l'extase et Demetri blottit son visage dans son cou. Sa voix profonde était rauque et tendue.
— Es-tu sur le point de... ?
— Oui, le coupa-t-elle, le souffle court, en enfonçant ses ongles dans ses épaules. Si proche. Ne t'arrête pas. S'il te plaît.
— Jamais, gémit-il, ses lèvres effleurant la peau de sa gorge, ses mouvements chaque fois plus rapides et plus profonds. Vas-y, laisse-toi aller... pour moi...
— Oh, bon sang !
L'air se bloqua net dans ses poumons au moment où l'orgasme la submergea, tandis que le monde autour d'elle explosait en un million d'éclats irisés.
— Oh oui, Demetri. Oui !
— Oh oui ! répéta-t-il, la pénétrant une fois encore, puis deux, avant d'atteindre lui-même sa propre jouissance.
Son corps se raidit au-dessus d'elle et il rejeta sa tête en arrière en gémissant à haute voix.
Lorsqu'ils retrouvèrent finalement leurs esprits, il la serra contre lui. Diana reposa la tête sur sa poitrine, le cœur de Demetri battant la chamade sous son oreille. Alors qu'il lui caressait les cheveux et qu'elle dessinait des motifs paresseux sur ses pectoraux avec ses doigts, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu'à ce qu'elle se souvienne qu'ils n'avaient pas utilisé de préservatif.
Elle savait qu'elle devrait s'en inquiéter, mais elle avait la tête ailleurs et les pensées paresseuses. Ce n'est pas une nuit qui la mettrait enceinte. Noooon. L'univers ne serait pas si cruel, n'est-ce pas ? Diana essaya de repenser à son dernier cycle, mais ses paupières étaient lourdes, et le son de la respiration de Demetri, qui semblait s'endormir, la fit sombrer elle aussi, un sentiment de pur bonheur effaçant toute anxiété.
CHAPITRE TROIS
Quatre mois plus tard…
Demetri n'arrivait pas à croire à quelle vitesse tout s'était effondré. À peine trois mois plus tôt, il était rentré chez lui après sa dernière mission, désireux de se reposer un peu. Il s'était imaginé regarder les émissions qu'il avait manquées à la télévision, peut-être sortir avec des amis, faire la fête, prendre un peu de bon temps. Au lieu de cela, il se retrouvait à conduire comme un fou sur une route de campagne au milieu de nulle part, en direction de la dernière personne qu'il pensait revoir un jour.
Bien sûr, sa dernière mission ne s'était pas déroulée comme prévu non plus. En fait, ça avait été un véritable désastre. Et maintenant, les problèmes avaient envahi sa vie privée. Bordel. Il avait encore du mal à croire ce qui lui arrivait.
Un panneau sur la route indiquait que la vitesse était limitée à quatre-vingts kilomètres par heure, mais Demetri ne ralentit pas. Il n'avait pas le temps. Il appuya même à fond sur l'accélérateur de la jeep qu'il conduisait. Le moteur s'emballa et le compteur de vitesse monta à quatre-vingt-dix.
Merde, merde, merde.
La vie de gens qu'il connaissait, de gens qu'il aimait, était en jeu. Il avait déjà perdu trop de personnes proches. Ses parents. Ses coéquipiers Marines, quand leur mission avait déraillé. Il y avait eu trop de morts inutiles. Trop de pertes.
Il ressentit une pointe d'anxiété dans la poitrine. Leur mission avait mal tourné et leur équipe avait subi des pertes. De lourdes pertes. Quatre hommes morts, quatre autres gravement blessés. Demetri avait eu la chance de s'en sortir sans blessure, mais pas indemne. Il portait les cicatrices de cette terrible nuit en Syrie à l'intérieur, où elles hantaient ses rêves. Les cris, l'odeur cuivrée du sang, la peur, la colère, et la douleur de savoir qu'il n’avait rien pu faire pour sauver ses camarades.
Il pensait avoir passé le pire. Il s'était trompé.
Il prit un virage avant de s'engager sur une route de gravier, puis vérifia à nouveau son GPS. La dernière fois qu'il avait vu Diana Addison, elle vivait en ville, dans un immeuble assez tape-à-l'œil. Maintenant, apparemment, elle avait déménagé à la campagne. La poussière enveloppa la jeep alors qu'il accélérait, tentant désespérément de la retrouver avant que…
Après être rentré chez lui, il avait reçu des lettres. Des menaces. Une pile entière. Toutes sans cachet de la poste, toutes avec la même écriture hargneuse. Toutes portant le même message - l'échec de la mission était de sa faute et l'auteur des lettres le lui ferait payer en s'en prenant aux personnes à qui Demetri tenait.
Il avait d’abord cru à une blague de mauvais goût. Il n'était pas responsable de la fin désastreuse de leur mission - personne ne l'était. Ils ne pouvaient pas savoir que leur équipe serait prise en embuscade par les rebelles d'ISIS, il n'avait aucun moyen de savoir à l'avance ce qui allait se passer. Et il n'en aurait jamais.
Mais par la suite, sa tante, la personne qui l'avait recueilli et élevé après la mort de ses parents, avait commencé à recevoir des menaces par courrier et par téléphone, elle aussi. Demetri pensait avoir passé sa vie à éviter les attaches avec qui que ce soit, mais il s'était avéré que ce n'était pas le cas. Après avoir fait déménager sa tante dans un nouveau lieu sûr, il avait découvert que son premier chef d'escadron dans les Marines avait lui aussi été visé. Le vieux grincheux, têtu comme une mule, avait refusé de se cacher, persuadé qu'il était de taille à affronter n'importe quelle difficulté. Il avait accepté d'aller voir la police, mais n'avait pas obtenu beaucoup d'aide de leur part. Les éléments de preuve étaient insuffisants. Des tas de gens envoient des choses dingues parfois. À moins qu'un réel acte de violence ne se produise, ils ne pouvaient rien faire.
Cet acte de violence était survenu deux jours plus tôt. Son chef d'escadron avait été retrouvé mort dans une ruelle, d'une seule balle dans la nuque, une exécution en bonne et due forme. Choqué était un mot bien trop léger pour décrire ce que ressentait Demetri. Furieux, paranoïaque et envahi d'un instinct de protection envers ses proches commençait à s'en rapprocher.
Un peu plus loin, une vieille ferme blanche se trouvait sur le bord de la route. C'était la seule structure en vue, au milieu d'hectares et d'hectares de champs. La nouvelle maison de Diana. Il serra le volant et jeta un coup d'œil sur le siège passager où se trouvait la dernière lettre de menace. Celle-ci concernait Diana. Il y avait aussi des photos d'elle dans sa maison, ou d'elle s'occupant de son jardin. Elle avait l'air bien trop vulnérable au goût de Demetri.
Il ralentit et tourna dans la longue allée qui menait à sa maison. C'était joli. Simple, mais joli, tout comme elle. Des souvenirs lointains de cette nuit-là lui revinrent en mémoire - tous les deux ensemble dans son lit, la sensation de son corps entre ses bras, ses jambes autour de lui pendant qu'elle se consumait, ses doux cris de plaisir - avant qu'il ne les écarte. Ce n'était ni le moment ni l'endroit.
Le danger guettait et faisait monter l'adrénaline en lui. Il gara la jeep, prit l'enveloppe sur le siège passager, puis sortit, son arme à feu rangée dans son étui accroché à sa taille, un poids rassurant à ses côtés, tandis qu'il marchait lentement vers la maison de la jeune femme. Il avait essayé de l'appeler, mais le vieux numéro de portable qu'il avait ne fonctionnait plus. En s'approchant, il balaya les environs du regard, à l'affût de tout ce qui pouvait paraître suspect. Son pouls battait si fort qu’il entendait à peine le chant des oiseaux et le grincement de la vieille balançoire à l'extrémité du porche.
Le frère de la jeune femme, Peter, étant toujours en mission secrète en Afghanistan, il incombait à Demetri de la protéger. Mais même si Peter, une équipe entière de Marines ou même un dragon cracheur de feu avaient gardé le seuil de sa porte, il serait quand même venu. C'était sa faute si elle était en danger et il l'aurait protégée. Au péril de sa vie, s’il le fallait. Il s'arrêta devant la porte d'entrée et fit un nouveau tour d'horizon de la propriété derrière lui. Elle avait tout d'une carte postale : maison blanche, clôture blanche, et pensées colorées dans les jardinières. Elle n'était pas très grande, mais était à l'évidence bien entretenue et soignée. Une chaise à bascule se balançait lentement au rythme de la brise.
Il la reconnut, d'après les photos que l'autre cinglé avait envoyées. Son instinct se mit immédiatement en alerte et les poils de sa nuque se hérissèrent. Il posa une main sur la crosse de son arme et frappa à la porte de l'autre. Plus vite il en aurait fini, mieux ils se porteraient tous.
Diana répondit un moment plus tard. Son sourire éclatant disparut quand elle le reconnut.
— Demetri ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Il faut qu'on parle, dit-il tout en l'observant de haut en bas.
Elle avait les mêmes cheveux noirs, longs et épais, les mêmes yeux bleus brillants. Elle portait un jean et un T-shirt ample. Ses pieds étaient nus. Elle avait l'air douce et sensible, bien trop attirante en ce moment où il avait besoin d'avoir les idées claires et de se concentrer.
— Je peux entrer ?
Son expression passa de la confusion à la méfiance en quelques secondes et pendant un moment, il craignit qu'elle refuse. Puis elle s'écarta et lui fit signe d'entrer.
— Fais vite. J'ai un rendez-vous dans une heure.
— Qu'est-ce que tu veux, Demetri ?
Diana le regardait passer de pièce en pièce dans sa maison, comme s'il cherchait quelque chose.
— Je n'ai vraiment pas de temps à perdre, ajouta-t-elle. Et je n'aime pas avoir une arme dans la maison.
Elle grimaça un peu à la dureté de sa propre voix. Elle était juste si bouleversée de le voir. Elle avait bien pensé à le contacter, mais... eh bien, elle l'avait toujours remis à plus tard. Elle avait essayé de réfléchir à ce qu'elle allait dire, comment elle allait s'y prendre. Le voir venir à elle aujourd'hui était un choc total - et la façon dont il agissait la déconcertait encore plus.
— Je ne serais pas ici si ce n'était pas une urgence. Et je ne serais pas armé si ce n'était pas nécessaire. Mais ça l’est. Je t'expliquerai au fur et à mesure - combien de temps il te faut pour être prête à partir ? demanda-t-il.
Il la croisa dans le couloir en se dirigeant vers sa cuisine à l'arrière de la maison. Il se comportait comme s'il était chez lui, ou plutôt comme s'il était sur une de ses missions de Marine. Elle avait suffisamment vu son frère se comporter comme ça, avec cette attitude autoritaire et dominatrice, et elle n'était pas prête à supporter ça aujourd'hui. Elle méritait de savoir ce qui se passait, maintenant et sans détour, pour qu'elle puisse décider si elle devait effectivement partir.
Elle croisa ses bras sur sa poitrine.
— C'est ma maison. Pourquoi voudrais-je la quitter ? Tu as cinq secondes pour m'expliquer ce que tu fabriques ici avant que je ne te mette dehors à coups de pied au cul, jeune homme.
Au ton impérieux de la jeune femme, il s'arrêta et la regarda à travers la porte de la cuisine, un froncement de sourcils marquant son beau visage.
— Écoute, je n'ai pas beaucoup de temps pour t'expliquer, mais je pense que tu pourrais être en danger. Je dois te sortir d'ici et te mettre dans un endroit sécurisé jusqu'à ce que je sois sûr que la menace est contenue.
— Pardon ?
Elle était d'humeur très changeante ces derniers temps, si bien qu'il n'en fallait pas beaucoup pour l'irriter au plus haut point.
— Hé, attends un peu. Assieds-toi et dis-moi ce qui se passe, s'il te plaît.
Demetri lui jeta un regard par-dessus son épaule depuis l'évier de la cuisine, surveillant le jardin comme s'il s'agissait d'un champ de bataille, avant de se diriger vers elle et de la faire asseoir à côté de la table de boucher contre le mur. Si elle avait été plus rapide, elle lui aurait donné un coup de pied dans le tibia pour l'avoir manipulée de la sorte. Mais comme elle ne dormait pas très bien la nuit dernièrement, elle n'était pas exactement au mieux de sa forme. Elle devait encore s'habituer au calme de la campagne par rapport à l'agitation du centre-ville qui régnait dans son ancien appartement. Et pour ce qui était des autres changements dans sa vie, eh bien... ils avaient demandé quelques ajustements aussi.
— Tu as l'air fatiguée, dit-il en plissant les yeux. Tout va bien ?
— Super, dit-elle sarcastiquement sans pouvoir s'en empêcher.
Elle déplaça son poids sur le siège, puis dissimula une grimace lorsque quelque chose lui tirailla le côté. Elle ne le laisserait pas changer de sujet. Elle avait besoin qu'il lui dise ce qui se passait.
Et après ça, elle aurait elle aussi quelque chose à lui dire.
— Je vais bien. Il te reste trois secondes pour t'expliquer. (Elle leva les doigts.) Deux. Une…
— Tiens. Lis ça. C'est à cause de ça que je suis là.
Il lui tendit une enveloppe, la mine sombre.
Diana prit la note et la déchiffra du mieux qu'elle put. Les mots étaient déjà assez effrayants, mais les photos... Oh mon Dieu. L'idée que quelqu'un l'ait traquée, observée, ici, dans sa petite vie tranquille...
De la bile lui monta à la gorge et la pièce se mit à tourner autour d'elle ; elle s'agrippa au rebord de la table pour rester debout, tandis que le maigre contenu de son estomac menaçait de se répandre sur le sol.
— Merde.
Demetri lui reprit l'enveloppe puis s'accroupit devant elle, ses mains chaudes et stables sur ses genoux.
— Ne t'évanouis pas, reste avec moi, ok ? Respire. Doucement. C'est bien. Regarde-moi, Diana. C'est bien. Respire en même temps que moi. Inspire et expire. Inspire et expire. Voilà, c'est mieux. Bien.
Elle laissa la voix de Demetri apaiser les nausées qui bouillonnaient dans son estomac et peu à peu la tension insupportable dans son dos se relâcha.
— Je suis désolée. C'est juste que... je n'arrive pas à croire que quelqu'un m'observe. Me traque. Je me sens tellement...agressée.
— Je sais.
Il se leva et prit sa main, son poignet frôlant son ventre qui grossissait.
— Tu sais, ça te réussit bien de vivre à la campagne. Tu as toujours été trop maigre. J'aime tes nouvelles rondeurs.
À ces mots, elle éclata en sanglots, parce que oui, la vérité, c’était qu’elle était finalement très fragile.
Demetri la regarda d'un air effaré, clignant des yeux, l'expression paniquée.
— Je suis désolé. C'était un compliment. Je suis désolé, Diana. S'il te plaît, ne pleure pas. Et n'aie pas peur, d'accord ? Je ne laisserai pas ce salopard te toucher.
— Nous, dit-elle en reniflant.
Mon dieu, le moment était horriblement mal choisi - ce n'était pas comme ça qu'elle s'était imaginée le lui annoncer. Mais il avait besoin de savoir la vérité, maintenant plus que jamais.
— Pardon ?
— Tu ne vas pas le laisser nous toucher.
— Nous ? répéta-t-il. Tu veux dire, toi et moi ? Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, Diana. Je sais prendre soin de moi.
— Je sais bien, répondit-elle, l'estomac noué. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Le « nous », ce n'est pas toi et moi. C'est moi... et notre bébé.
CHAPITRE QUATRE
Demetri se laissa tomber dans le fauteuil en face de Diana et le monde se mit soudain à tourner autour de lui.
Enceinte. Elle était enceinte. De son enfant, apparemment. Être un Marine l'avait préparé à beaucoup de situations différentes - guerre, attaques de sniper, espionnage - mais rien dans l'univers n'aurait pu l'équiper pour ça.
Un enfant. Son enfant.
Nom de Dieu.
Pendant une seconde, il ne put rien faire d’autre que la regarder fixement. Ses lèvres bougeaient encore, ce qui voulait dire qu'elle lui parlait toujours, mais les sons étaient étouffés par le martèlement de son cœur dans ses oreilles, l'afflux de sang dans ses veines. Ils avaient passé une nuit ensemble. Une nuit incroyable où ils avaient été ivres tous les deux et, il faut bien l’admettre, n'avaient pas fait attention, mais quand même. Une seule partie de jambe en l’air ne suffisait pas pour tomber enceinte, pas vrai ?
Son regard passa du visage de Diana à ce qu'il reconnaissait maintenant comme le léger gonflement de son ventre sous le T-shirt trop grand qu'elle portait. Le temps tourna soudain au ralenti, tandis que les doutes et les craintes l'envahissaient. Il ne voulait pas d'enfants. Il ne voulait pas de famille. Il ne voulait pas de relation avec qui que ce soit. Les attaches ne conduisaient qu'au chagrin, à la souffrance et à la mort.
Mais, même si son instinct lui disait que cela ne pouvait que se terminer en désastre, l'autre partie de lui ne le laisserait pas non plus échapper à son devoir. La partie de lui qui avait toujours survécu en jouant les héros, en faisant toujours ce qu'il fallait, en protégeant ceux qui en avaient besoin. Si Diana portait son enfant, alors il devrait assumer ses responsabilités, prendre soin d'elle et du bébé, s’assurer qu’ils demeurent sains et saufs.
Sains et saufs.
Merde.
La raison pour laquelle il était là lui revint en pleine face et le temps s'accéléra à nouveau, juste à temps pour qu'il entende Diana dire :
— ... pour qu'ils s'en occupent ?
— Quoi ? demanda-t-il bêtement.
Il n'avait pas la moindre idée de ce dont elle parlait.
Les yeux de la jeune femme se plissèrent, passant d'une expression sérieuse à un air agacé en une milliseconde.
— Je comprends que cette lettre est inquiétante, mais pourquoi on n'appelle pas les flics pour qu'ils s'en occupent ?
— J'ai déjà essayé, dit Demetri. (Il passa une main sur son visage, cherchant désespérément à faire tourner son esprit à nouveau à plein régime.) Ça n'a servi à rien. D'ailleurs, un homme est mort à cause de leur impuissance.
À la minute où les mots sortirent de sa bouche, il les regretta. Le visage de la jeune femme vira au blanc, puis au gris.
— Tu es en train de me dire que celui qui t'a envoyé cette lettre a déjà tué quelqu'un ?
Bon sang. Il n'avait pas voulu lui faire peur comme ça, surtout vu les circonstances, mais maintenant que c'était sorti, il n'avait aucun moyen de revenir en arrière. De toute façon, si ça la poussait à faire ce qu'il voulait et à quitter cet endroit, il l'utiliserait à son avantage.
— Oui, dit-il en se penchant en avant pour poser ses avant-bras sur ses genoux. Mon premier chef d'escadron chez les Marines. Ils ont trouvé son corps il y a quelques jours dans une ruelle. Il avait reçu une balle dans la tête.
Il grimaça en la voyant porter une main tremblante à sa bouche.
— Écoute, reprit-il, je suis conscient que tout cela arrive rapidement et que nous ne nous sommes pas vus depuis des mois, mais j'ai besoin que tu me fasses confiance quand je dis que tu es en grave danger, Diana. Toi et le... le bébé. Nous devons vous sortir d'ici et vous emmener dans un endroit où ce maniaque ne pourra pas vous trouver. Je peux te protéger, mais seulement si tu fais ce que je te dis de faire. C'est mon travail, garder les gens en sécurité. Tu pourras me faire confiance ?
Elle baissa les yeux au sol, silencieuse pendant si longtemps qu'il craignit qu'elle ne dise non. Puis elle leva le regard vers lui, ses yeux bleus brillants, méfiants et inquiets.
— Est-ce que Peter est au courant ?
Demetri soupira lentement.
— Pas encore. Tu sais qu'il est en mission et qu'il est injoignable. Nous sommes seuls pour l'instant.
— Seuls... répéta-t-elle en plaçant sa main sur son ventre.
Un pincement inattendu serra la poitrine de Demetri – exprimant un mélange de possessivité et de fierté, auxquelles s’ajoutait à une bonne dose de nervosité parentale. C'était son enfant. Leur enfant. Et qu'il ait ou non planifié cette grossesse, c'était maintenant bien réel, pour le meilleur ou pour le pire.
— Écoute, je vais te dire ce que je sais pour l'instant. Ça t'aidera peut-être à te sentir plus à l'aise avec tout ça, d'accord ?
Il s'apprêta à prendre sa main, plus en signe de soutien qu'autre chose, puis s'arrêta. La dernière fois qu'il l'avait touchée, c'était lorsqu’ils avaient passé la nuit ensemble. Mieux valait pour tous les deux ne pas évoquer ces souvenirs à ce stade.
— Quand j'aurai terminé, nous préparerons tes affaires et irons dans un endroit sûr.
En sécurité.
Diana fit de son mieux pour assimiler les détails de ce qu'il disait, mais son esprit était toujours bloqué sur le fait que, qui que soit le cinglé qui avait envoyé la lettre de menace à son sujet, il avait déjà pris la vie de quelqu'un d'autre. Et maintenant il en avait après elle.
Après moi et mon bébé. Oh, mon Dieu.
Jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte, elle n'avait jamais vraiment compris la force du lien entre la mère et l'enfant. Bien sûr, elle aimait les enfants. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait choisi de travailler avec eux tous les jours. Mais porter une nouvelle vie en soi, même pour ces quatre courts mois, l'avait transformée - physiquement, mentalement et émotionnellement. Elle aimait son bébé, plus que tout au monde, et ferait tout pour le protéger. Même si cela signifiait s'enfuir avec le dernier homme qu'elle aurait imaginé faire partie de sa vie.
À en croire les histoires que son frère lui avait racontées, Demetri évitait les relations sérieuses comme la peste. Ce qui à elle ne lui posait aucun problème. Diana s'était préparée à être une mère célibataire. D'ailleurs, elle avait déjà pensé à rassembler des documents à faire signer à Demetri pour qu'il renonce à ses droits parentaux. Elle avait prévu - une fois que les papiers seraient prêts et qu'elle aurait enfin trouvé quoi dire - de s'arranger pour le rencontrer pour un café ou un déjeuner, et lui faire clairement comprendre qu'elle n'attendait rien de lui, qu'elle était tout à fait prête à gérer cela toute seule. C'était un homme bien, elle s'attendait donc à ce qu'il proteste symboliquement, mais au fond, elle était sûre qu'il aurait été soulagé par son choix. Elle aurait eu son indépendance, ce qui était tout ce qu'elle voulait de sa vie post-Brad, et il aurait conservé sa liberté. Une décision gagnant-gagnant.
S'enfuir avec lui n'avait jamais fait partie du plan.
— Donc, j'ai caché ma tante dans une maison sécurisée en ville et j'aimerais faire la même chose avec toi, d'accord ? dit Demetri, la faisant sortir de ses pensées.
— Euh…
Elle regarda sa cuisine minuscule mais immaculée, avec les dessins colorés de sa classe collés sur le frigo et les pensées violettes qui s'agitaient dans le vent dans la jardinière à l'extérieur, et ressentit une pointe de tristesse. Elle aimait sa maison, avait travaillé dur ces derniers mois pour se créer un vrai foyer, ajoutant des petits détails qu'elle affectionnait, comme la table de boucher à laquelle ils étaient assis. Combien de temps devrait-elle s'absenter, effrayée et emprisonnée dans une maison inconnue, jusqu'à ce qu'elle puisse rentrer en toute sécurité ? La perspective lui sembla horrible, mais si c'était ce qu'elle devait faire pour protéger son bébé, elle le ferait.
— Ok.
Déterminée, elle se leva et se dirigea vers la porte, s'arrêtant près du mur pour enfoncer ses pieds dans une paire de baskets qu'elle gardait là pour quand elle travaillait dans le jardin.
— Donne-moi une minute pour préparer un sac à l'étage et je reviens tout de suite.
Demetri ouvrit la bouche pour répondre quand un bruit de verre brisé perça l'air, suivi d'un bourdonnement inquiétant. Il se leva, la mine grave.
— Qu'est-ce que c'était que ça ?
— Aucune idée.
Elle commença à traverser le hall en direction du salon, mais fut arrêtée par sa main sur son bras.
— Mais…
— La maison est en feu !
Il montra du doigt le bout du couloir où des volutes de fumée noire avaient déjà commencé à s'échapper de la pièce principale. Des crépitements emplissaient l'air tandis que les flammes dévoraient les rideaux.
— Il faut qu’on sorte d'ici immédiatement, Diana !
Alors qu'il ouvrait d'un coup sec la porte arrière, elle recula d’un pas.
— Non. Je ne pars pas. Pas encore.
Sa maison brûlait peut-être, mais il était hors de question de tout perdre. Tout son travail, ses espoirs, ses rêves partaient en fumée. Le moins qu'elle pouvait faire était sauver son sac à main. Avant qu'il ne puisse l'arrêter, elle courut dans le hall et attrapa son sac sur le crochet du mur. Demetri, sur ses talons, l'attrapa rapidement par le bras et la traîna à nouveau vers la cuisine.
— Diana !
Il la tira vers lui, puis jura avant de se pencher comme pour la ramasser.
— Tu es cinglée ? Rien ne vaut de risquer sa vie.
— Certaines choses le valent ! Toi plus que quiconque devrait comprendre ça, répondit-elle en criant pour être entendue par-dessus le rugissement du feu.
Il grogna puis dit quelque
