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Vitalité de l’espérance: Espérance commune et espérance chrétienne
Vitalité de l’espérance: Espérance commune et espérance chrétienne
Vitalité de l’espérance: Espérance commune et espérance chrétienne
Livre électronique154 pages1 heure

Vitalité de l’espérance: Espérance commune et espérance chrétienne

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À propos de ce livre électronique

"Vitalité de l’espérance" offre des voies de réflexion pour mieux saisir une espérance universelle, inhérence à la vie et aux forces qui nous animent. Cependant, jamais elle ne se situe du côté de l’évidence. Son mouvement dépasse celui de l’attente. Elle est la promesse d’un surpassement du tangible. Tel qu’il est démontré dans cet ouvrage, l’espérance chrétienne n’exclut pas l’espérance commune. Elle la soulève sur le plan divin dans une foi qui ouvre toute vie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Au sortir d’études en théologie, Bernard Chatenet a accumulé de nombreuses connaissances sur le sujet. À travers les livres et son vécu quotidien de soignant, il a exploré les sentiments liés à l’espérance. Ainsi, il conçoit l’écriture comme un processus de révélation qui lui permet de mener des recherches et d’élargir les faisceaux de l’imaginable.
LangueFrançais
Date de sortie14 mars 2024
ISBN9791042213886
Vitalité de l’espérance: Espérance commune et espérance chrétienne

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    Aperçu du livre

    Vitalité de l’espérance - Bernard Chatenet

    Par les fissures de nos vies

    passe la lumière

    ¹

    Bousculés, tourmentés, dépassés peut-être par le fil très rouge de l’actualité (2022), nous n’exprimons plus dans notre quotidienneté un seul mot qui poserait un soupçon d’ouverture, un semblant d’espoir. Notre monde occidentalisé après avoir connu ses glorieuses décennies (années 1960-2000) découvre en un dévoilement inattendu, rapide, qu’il a perdu sa splendeur, son aura jusqu’à sa raison de vivre. Tellement persuadés de pouvoir vivre sans complexe, sans questionnement quant à notre mode de vie dispendieux que notre réveil écologique et sociétal, que notre conscience jaillissante ne sait plus vers quel horizon se diriger !

    Il n’est pas nécessaire ici de développer la situation (environnementale, politique…) de notre monde actuel. Tous, nous ressentons et exprimons sa réalité. L’urgence est à tous les niveaux et dans tous les esprits.

    Afin de rentrer dans l’objet de notre étude, nous proposons une courte lecture du Psaume XXII de David dans la Bible. Que l’on soit croyant ou pas, ce texte est fondateur : des gouffres intérieurs, des sentiments les plus extrêmes que signent le sentiment d’abandon, une toute petite espérance jaillit de ce rien et conduit la renaissance :

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Loin de me sauver, les paroles que je rugis ! Mon Dieu, le jour j’appelle, point de réponse, La nuit pour moi, point de réponse.

    Le sentiment d’abandon, la détresse face au silence de Dieu et des hommes n’est-il pas une réalité universelle ? À tel point que nous rugissons, nous proclamons notre désarroi sans que la violence de ces paroles ne change la réalité de la violence de l’abandon. La révolte alors est juste ; elle est celle d’un homme (anthropos) juste qui refuse son état et s’y oppose. La révolte est l’acte de dire non, acte de résistance en cette inséparable confrontation² avec le mal et la souffrance, la solitude. Cette solidité, cette fermeté par la révolte prend la mesure d’un jaillissement toujours possible vers un au-delà de la douleur. Et ainsi elle part du présent pour l’orienter vers un avenir qui, bien qu’imprévisible, ne peut qu’apporter une ouverture.

    En toi, Yahvé, nos pères ont espéré. Espéré et tu les as délivrés. (PS 22,5)

    Du cri du cœur meurtri et jamais de l’ignorance du mal, l’homme trouve la délivrance attendue, l’espérance folle qui nous console des jours à venir.³

    Et moi, ver et non pas homme honte du genre humain, rebut du peuple, tous ceux qui me voient me bafouent. Il s’est remis à Yahvé, qu’il le libère. (22, 7)

    Le désespoir creuse en l’être un gouffre dans lequel il s’enferme souvent. Véritable enfer-mement, il se dévalue lui-même, il n’est qu’un ver et pas un homme et pense que les autres le rabaissent, le repoussent, se moquent de lui. Cette souffrance extrême qui fait perdre ses repères ne trouve son ouverture que dans une énergie plus forte encore, un mouvement intérieur de dépouillement, d’ouverture à soi-même. L’espérance apparaît au terme de cette nuit telle une aube nouvelle quand toute volonté s’estompe, que tous les freins sont relâchés. C’est en ce sens que le désenchantement est plus à craindre que le désespoir, ⁴ car le désenchantement, tel un rétrécissement de l’esprit, ne laisse plus passer la lumière (Ibid.).

    L’espérance ne s’identifie ni à un état psychologique, ni à un tempérament, ni à l’illusion de l’optimisme, trop sûr de sa pensée, ou à la marge, c’est un optimisme qui a connu les larmes⁵ ; elle ne peut naître du pessimisme, du défaitisme qui ferme toute éventualité d’un rebond. Elle n’est réservée à aucune personne. L’espérance apparaît alors comme l’émergence d’une vitalité plus profonde encore que la détresse, que le plus grand mal. Plus enfouie que la souffrance est cette capacité de l’homme à espérer là où il n’y a plus aucun espoir. C’est alors par ce manque absolu d’espoir, celui que chante le Psaume, que l’espérance illumine l’être. Car espoir n’est pas espérance ! Nous le verrons.

    C’est toi ma louange dans la grande assemblée J’accomplirai mes vœux devant ceux qui le craignent Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Ils loueront le Seigneur ceux qui le cherchent Que vive leur cœur à jamais ! 

    Les plus malheureux, les pauvres parmi les pauvres trouveront leur joie au fil de leur quête, leur recherche d’espérance. De cet horizon, l’intelligence inscrite en leur cœur vivra éternellement.

    Celui qui n’espère pas l’inespéré ne le trouvera pas, écrivait Héraclite (VIe siècle av. J.-C.) en une sagesse qui défie tous les temps. Puisque l’espérance appartient à la vie et que le temps est promesse d’un dépassement, l’homme peut-il trouver en lui-même la source de son espérance ? Est-il si fragile qu’il en soit incapable ? Est-il si capable qu’il puisse trouver ce qu’il espère ?

    L’espérance oubliée⁶, délaissée, refusée peut-être est si ardente qu’elle défie aujourd’hui notre cécité du quotidien vécu là où l’homme croit l’avoir perdue. Elle est au bout de cette perte, la vie renaissante et forte de sa vie propre.

    Aucune opposition entre l’espérance commune, universelle que nous observons en premier et l’espérance juive et chrétienne, en un second temps. Comme le psalmiste nous oscillons du désarroi le plus profond à la foi-espérance en un Dieu éternel.

    La Théologie médiévale a marqué durablement la foi chrétienne sur notre sujet : la seule chose à espérer est la béatitude, la vie éternelle au ciel, c’est-à-dire la vision de Dieu. Cette conception idéale, idéalisée, n’a jamais tenu compte des réalités purement terrestres. Notre réflexion ne peut être conduite par elle, car l’espérance demeure

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