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Avant de partir
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Livre électronique618 pages3 heures

Avant de partir

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À propos de ce livre électronique

"Avant de partir" raconte un parcours de vie marqué par de multiples turbulences. Ce témoignage retrace l’histoire d’un homme reconnaissant envers sa mère, ses grands-parents et ses enfants, dont les racines familiales ont forgé une personnalité étonnante et quelquefois difficile. Cet ouvrage propose des solutions efficaces pour dépasser la perte d’un être cher et construire un bonheur stable.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Antoine Grandjacques s’est épanoui pendant plusieurs années dans la pratique médicale. En étant au service de l’humain, il nourrit le projet d’écrire pour transmettre l’histoire des familles et des personnes qu’il a côtoyées tout au long de sa vie. Ce livre s’inscrit donc dans cette démarche et marque sa première expérience en tant qu’auteur.
LangueFrançais
Date de sortie8 mars 2024
ISBN9791042217785
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    Aperçu du livre

    Avant de partir - Antoine Grandjacques

    Préface

    Darwin nous a convaincus que nous sommes (avec les animaux) issus des racines de l’arbre commun du « vivant » dont nous n’appréhendons pas encore toute la « profondeur », la complexité des évolutions « génétiques » au fil du temps et des capacités d’adaptation au « milieu » qui déterminent l’habilité de chaque nouveau sujet à survivre en tant qu’espèce. Ce que nous décrivons comme notre « généalogie » nous situe sur des rameaux spécifiques de cet arbre au sommet duquel l’émergence du phénomène de « conscientisation », décrit par Teilhard de Chardin¹ comme la « flèche » d’une évolution naturelle est venue ajouter dans notre espace de liberté (pour le meilleur ou pour le pire) des paramètres sociaux et culturels dépendant de nos croyances et de nos « savoirs », mais aussi des circonstances qui ont pu modifier, de façon quelquefois transmissible, nos comportements. Comme l’indique le titre de cet ouvrage, j’ai voulu, avant de quitter ce monde, rapporter avec mon histoire personnelle, celle de mes ascendants familiaux et de leurs comportements liés aux paradigmes sociaux et culturels des dix-neuvième et vingtième siècles qui ont remplacé la sélection millénaire de la « Naissance et du Nom » par celle d’une hiérarchie de classes fondée sur la réussite sociale et le respect de certaines « obligations sociétales » tant « morales » ou religieuses que politiques. Le XXIe siècle, que nous vivons, semble quant à lui se polariser sur le « primat » d’une liberté individuelle où tout devient possible pour chacun, au risque, si l’on oublie que cette liberté doit trouver sa limite dans celle d’autrui, de redevenir, au sens le plus primitif de l’évolution darwinienne, une « loi du plus fort ».

    Ces quelques mots d’introduction ont pour objet de souligner le fait qu’il faut situer les événements et les comportements que je vais rapporter dans leurs contextes socioculturels, qui ne sont plus les nôtres. Les deux exemples dont j’anticipe ci-dessous une évocation abrégée fourniront, me semble-t-il, une assez bonne image, de cet impératif. Le premier de ces exemples est fondé sur la « prise en charge » d’un événement historique et de sa chronologie. Il concerne le fait qu’en 1940, notre gouvernement éperdu par la débâcle militaire de nos armées s’est, en démissionnant, défaussé de sa responsabilité au « profit » d’un vieux maréchal de 84 ans, retraité depuis plus de 20 ans, appelé pour sauver ce qui ne pouvait alors plus l’être. Appelle-t-on le grand-père lorsque le tueur est déjà dans la maison ? Le second exemple, fondé au plan moral sur la « bienséance » religieuse et villageoise du moment (1940-44), concerne au sein même de ma famille, le refus d’accueillir, dans ce qui était un refuge de guerre, une fille aînée veuve depuis longtemps, mais irrecevable du fait du caractère « illégitime » de son enfant de quelques mois… Refus qui, peu de temps après, a créé l’occasion de la mort de la mère et de son enfant… Comment ne pas souligner l’absurdité morale de cet exemple en rappelant que, dans le précédent « monde », condamné pour son esprit de « castes », la « barre de bâtardise », qui soulignait sur un « blason » l’illégitimité d’une naissance, ouvrait en considération du nom du géniteur², les portes de la « noblesse » et de l’accès aux fonctions qui lui étaient réservées. Il me paraît essentiel à la lueur de ces circonstances, de ne retenir pour mon récit, que l’aspect factuel des comportements, sans en discuter les motivations imposées dans le contexte sociopolitique du moment, à des acteurs qui ont pu souffrir tout le reste de leur vie des conséquences de leurs choix.

    Pour compléter cette préface, il me faut encore souligner que, hors la pression « villageoise » à laquelle ils n’ont pu se soustraire, c’est grâce à l’action généreuse de ces acteurs (mes grands-parents) que ma famille a bénéficié d’un refuge éloigné des horreurs de la guerre. Je suis sur ce dernier point conscient du fait que c’est à eux que je dois la petite enfance « normale » et heureuse que je vais raconter. Enfance qui n’a pas été, dans cette douloureuse période, partagée par le plus grand nombre de mes « congénères » (au sens étymologique du terme).

    Introduction et lever de rideau

    Si je veux, comme Einstein, croire que « Dieu »³ ne joue pas aux dés, je suis convaincu qu’il laisse une place au « libre-arbitre » de ses créatures. Amour et Hasard, qui sont deux diablotins malicieux, interviennent sans doute dans ce domaine en se moquant des idées reçues autant que des préjugés sociaux qui viendront souvent en « doublure » de cette histoire dans la société « de classes » du début du vingtième siècle. Le rapprochement de deux familles, que tout aurait dû séparer, a certainement été le résultat d’un tour de ces deux compères. Je parle ici des rameaux directs de mes deux lignées parentales auxquelles pour la clarté du récit, je dois ajouter l’incidence très particulière et importante du parcours hors du commun de ma grand-mère paternelle et de son fils… mon père. Il me faut maintenant, comme au théâtre, « planter » le décor avant d’ouvrir le rideau et de présenter ces acteurs familiaux dans l’ordre de leur apparition sur la scène de mon existence qui a débuté en juin 1937… Vous devinerez certainement très vite vers laquelle de ces « branches » va ma sympathie.

    1 : Mon enfance, Bargemon

    Du fait de la captivité qui lui a été imposée de 1939 à 1945, je n’ai connu réellement mon père et sa famille qu’après l’âge de huit ans. Ma petite enfance, à partir de sa deuxième année, s’est déroulée sous l’égide de ma mère et de ses parents. C’est la raison pour laquelle j’entrerai dans ce récit avec ma lignée maternelle dont la généalogie⁴ permet de suivre la trace depuis le moment (XVIe siècle) où un Surgeon venu de Catalogne ⁵après une escale en Languedoc, s’est installé à Bargemon, dans le Haut Var, pour n’en plus « bouger » jusqu’au début du siècle dernier.

    Découvrons tout de suite ce village qui aurait, le 17 mars 1635, été le lieu d’une « apparition » de la Vierge guérissant une dame « Caille »⁶. L’évêque de Fréjus ayant admis dès 1641 le caractère miraculeux de cette apparition baptisée « Notre-Dame de Bargemon », le village était devenu un lieu de pèlerinages si fréquenté que le roi Louis XIII dut imposer un décret pour en réglementer l’afflux⁷. Hors cet événement miraculeux et aussi loin que l’on remonte Bargemon, bénéficiant en moyenne altitude d’un ensoleillement généreux, semble, hors la « saignée » de la « Grande Guerre », illustrée sur son monument aux morts, avoir vécu une histoire sans événement très marquant. Les hommes y étaient agriculteurs (et souvent braconniers), ils actionnaient aussi dans ce cadre d’activités, de nombreux moulins (à huile, à farine ou à foulon) animés par un réseau hydraulique bien entretenu. Cette « familiarité » de la terre et de ses métiers s’exerçait dans un tissu social et politique marqué par la qualité dont témoigne encore, tant pour la forme que pour le fond, la surprenante pertinence des « cahiers de doléances » rédigés par cette population « agraire » à la veille de la révolution et bien avant l’école républicaine de Jules Ferry. À partir du XVe siècle, Bargemon a aussi abrité une activité quasi industrielle, dévolue pour l’essentiel à sa population féminine : l’élevage du « magnan »⁸. Cette chenille jaunâtre, d’un peu plus d’un centimètre n’est autre que le ver à soie qui produit un filament continu dans lequel il s’enroule pour former le « cocon »⁹, un abri où il se transforme en papillon. Récupéré en ébouillantant ce cocon avant une éclosion qui le détruirait, ce fil d’une étonnante longueur¹⁰ constitue le matériau de la « soie naturelle »¹¹…

    Dans cette chaîne industrieuse, un nombre de cocons était préservé jusqu’à l’éclosion d’un papillon très vulgaire¹² dont la femelle pond, dès ce moment, ses œufs alors désignés comme des « graines ». Ces graines devaient être « couvées » pour maintenir la ressource d’un élevage qui était pour l’essentiel le travail des « Magnanarelles », dont la « Mireille » de Charles Gounod¹³ perpétue le souvenir. Ces jeunes femmes avaient, outre le traitement des cocons, le « nursing » ¹⁴ des graines transformées par leurs soins en « magnans », chenilles voraces, pour qui elles avaient la charge de cueillir les feuilles de mûriers dont ils se nourrissent à l’exclusion de toute autre provende.

    Marquetant, d’un vert sombre et luisant, notre Provence peuplée d’oliviers et d’amandiers plus clairs, le feuillage de ces mûriers plantés par millions en France dès le début du XVe siècle¹⁵ rappelle cette industrie locale abandonnée depuis longtemps au profit de celle de grandes villes productrices de soieries artificielles et importatrices de soies « naturelles » de lointaines origines.

    C’est plus tard, vers la fin du XVIIIe siècle, que les besoins croissants des armées ¹⁶et la proximité de nombreuses tanneries ¹⁷ont suscité, à Bargemon, l’installation d’ateliers de chaussures créant dans le village, jusqu’à 700 emplois de cordonniers. Emplois souvent « squattés » par des ouvriers italiens si travailleurs et compétents que « prenant le travail des français », ils étaient mal considérés¹⁸ et traités de manière intraduisible de « piantous » ou de « bâbbis ». Stable depuis la révolution où elle avait été comptée autour de 1600 habitants (sans doute lors des états généraux), la population de Bargemon a été marquée en 1921¹⁹ par un « creux » de 1071 unités, conséquence des « tueries » de la « Grande Guerre ». Depuis ce moment après un « plus bas » de 812 habitants (1975), cette population s’élève de nouveau (1349 en 2018), en partie sans doute grâce au « charme » du village qui aurait été quelquefois surnommé « la perle du Var ».

    Antoine, mon grand-père maternel, né dans ce village en 1881, était fils d’un ouvrier « journalier », tout petit propriétaire d’une centaine d’oliviers situés autour d’un « bastidon » ²⁰privé de toute ressource en eau hors celle de sa petite citerne.

    Écrasé à cinquante ans par le moulin où il était employé, cet homme avait laissé trois enfants (Antoine, 10 ans et ses deux sœurs de moins de six ans) dans le tout petit domaine où ils ont été élevés sans autres ressources que l’amour de leur mère et l’action de leurs jambes qui les conduisaient chaque jour à l’école, distante de plus d’un kilomètre. Seul homme de la famille, Antoine avait, dès que possible, dû passer de l’école à un emploi rémunéré dans « la chaussure ». Je raconterais comment, après son mariage avec Julie et la naissance de leurs trois enfants cet Antoine, échappant à la « grande guerre », a su, nanti d’un minimum scolaire, entamer une migration « commerçante » en plusieurs étapes qui le conduisirent à une relative aisance matérielle.

    2 : Mes parents (une rencontre improbable)

    C’est dans les années 1930 que cette « migration » avait, comme nous le verrons, conduit Antoine et Julie à Toulon où ils habitaient, dans la « haute-ville », un immeuble haussmannien de la rue « Gimelli » toute proche de la gare. Dans cette rue, habitait, en vis-à-vis, « Mémère », veuve depuis 1929, de « Pépère » adjoint au maire et professeur agrégé d’italien. Enseignant « laïcard », ce Pépère avait, toute sa vie, déclaré son profond mépris pour toutes activités commerçantes. Pour lui, comme pour Charles Péguy²¹, l’argent, objet du « marché », était un diable dont il a transmis à sa famille, et pour longtemps, la détestation. Son petit-fils aîné, Ange-Toussaint, mon père, venait, de temps en temps, rendre visite à Mémère.

    Ces visites furent pour lui, l’occasion de croiser Jeanne, qui venait chaque jour puiser l’eau fraîche d’une fontaine publique aujourd’hui disparue depuis très longtemps… Ils avaient tous deux un peu plus de vingt ans et Jeanne était bien jolie… si bien que les visites à la grand-mère et les « corvées d’eau fraîche » se multiplièrent.

    Cette histoire romantique et bien banale que je tiens de ma sœur (qui la tenait de notre mère) n’a rien d’une fable et conduisit, en octobre 1936, au mariage de Toussaint et de Jeanne, nos parents. C’est ainsi que les « jeux de l’amour et du hasard » ont, avec celui de l’eau fraîche, permis la conjonction de deux familles dont les parcours sociaux et les options morales (que nous décrirons mieux) rendaient très improbable un quelconque rapprochement. Mon arrivée sur cette planète, en 1937, résulte de cette rencontre et ouvre la porte de ce récit.

    Mes tout premiers souvenirs

    Deux images, quasi photographiques, constituent mes premiers souvenirs. C’était au début de 1939 et j’avais moins de trois ans, mon père, mobilisé en septembre de la même année, y est encore présent. La première de ces images est celle d’un Noël, sans doute celui de mes deux ans. Je revois, perchés l’un au-dessus de l’autre sur une « sellette » de bois clair, deux chiens en peluche, un noir et un blanc, exactement semblables. Ils étaient fabriqués par « Papa » dont je n’ai su que bien plus tard les multiples talents et l’extraordinaire parcours d’une enfance marquée, à l’âge de 2 ans, par la mort de son père qui n’en avait alors que 22.

    J’ai su depuis que nous habitions alors au quartier des « Moulins », dans la banlieue ouest de Toulon, un petit immeuble toujours existant. Je revois clairement la cuisine et la pièce de séjour, chichement meublées, de « notre maison » qui devait comporter en outre une, ou, sans doute, deux chambres.

    Mes parents, ma petite sœur Colette (arrivée en 1938), et moi vivions là, du très modeste salaire de notre père alors « manœuvre » à l’arsenal maritime de Toulon. Ma seconde image un peu plus tardive reste immortalisée par une photo sur laquelle je regarde mon père accroupi face à moi, devant notre maison. Il me tient par la main. Je ne pouvais rien en savoir à ce moment, mais la guerre était déclarée, il était mobilisé et allait partir. Je ne le reverrai plus de cinq années à l’exception, quelques mois plus tard, d’une journée racontée par ma mère qui l’avait rejoint avec moi dans un « cantonnement » voisin de Nice d’où il devait repartir pour le « front ». Ce court moment restait pour « Maman » un souvenir très fort dont elle m’a souvent parlé, puisque je l’avais partagé… Mon insouciante mémoire d’enfant n’en a hélas rien gardé, mais son regard sur une photographie de ce moment, retrouvée après sa mort, et où je suis dans ses bras, me crie un bonheur que l’image fanée rend toujours évident à mes yeux.

    La guerre,

    rappel historique et exode familial

    1 : Rappel historique

    C’est pour répondre à l’invasion de la Pologne par les armées hitlériennes que, le 3 septembre 1939, la Grande-Bretagne puis la France se sont, le même jour, déclarées en guerre contre l’Allemagne. Lancée 4 jours plus tard, une tentative française de percée offensive dans la région de la Sarre se heurtait à une défense « passive » du type « terre brûlée » et minée, sans véritable opposition militaire active. Hésitant à s’engager « trop loin » et sans support logistique suffisant, le haut commandement français abandonna cette « offensive » ²² après une dizaine de jours. Ce très court « prologue » militaire a été suivi d’une période de 9 mois pendant laquelle les nations « belligérantes » sont, de part et d’autre, restées l’arme aux pieds sans s’affronter. Pendant cette « parenthèse » que l’histoire a qualifiée de « drôle de guerre », la France organisait la mobilisation générale de ses forces (dont celle de mon père) cependant que la Grande-Bretagne détachait en appui, au-delà de la frontière franco-belge, un corps expéditionnaire de près de 300 000 hommes représentant environ 10 % de la totalité des forces engagées « dans ce conflit ».

    La débâcle militaire française et le « repli » de Dunkerque

    Nos stratèges du moment, persuadés qu’à l’exemple de 1914 les Pays-Bas seraient l’axe le plus probable d’une offensive allemande, y avaient regroupé le gros de leurs défenses²³. La voie d’une invasion à travers la forêt des Ardennes, considérée par ces mêmes stratèges comme impénétrable à toute offensive, fut de ce fait beaucoup moins bien défendue. C’est le 10 mai 1940 que l’Allemagne Nazie lançait son offensive sur ces deux fronts : celui des Pays-Bas²⁴ où ils étaient donc attendus, mais aussi celui de cet « infranchissable » massif des Ardennes, où ils l’étaient beaucoup moins. Sur ce second « front », l’assaut combiné, en « blitzkrieg »²⁵, d’une puissante force blindée précédée d’une violente attaque aérienne et appuyée par une infanterie parfaitement entraînée fut irrésistible. L’armée française, alors réputée la meilleure du monde, mais certainement pas la mieux préparée à cet événement, s’est ainsi rapidement retrouvée, dans le « défilé des Ardennes », au bord puis en pleine débâcle… Un mois plus tard (le 14 juin), les Allemands entraient dans Paris par cette voie après une retraite de nos forces transformée en exode où nos populations civiles et militaires se repliaient, par tous les moyens disponibles, vers l’ouest, pour constituer la « poche » de Dunkerque où se sont rassemblées dans le port et sur les plages, nos troupes en déroute venues tant de l’est que du nord où le corps expéditionnaire britannique avait été refoulé en quelques jours sous une poussée allemande écrasant la Belgique. La remarquable organisation britannique d’un « pont de bateaux » de toutes tailles, tant civils que militaires a permis entre le 26 mai et le 14 juin 1940, « d’exfiltrer » vers l’Angleterre sous un déluge de feu allemand, tant aérien que terrestre, 338 226 hommes comprenant, outre 198 000 britanniques, environ 139 997 français et 16 816 belges²⁶. Cette importante « exfiltration » a pu s’effectuer sous la protection héroïque d’unités essentiellement françaises ²⁷revenues du nord et protégeant Dunkerque de l’assaut allemand. Dans les semaines qui suivirent, 191 000 autres combattants alliés (dont 144 171 Britanniques) purent aussi être évacués vers la Grande-Bretagne depuis

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