Claire Lise Gaillard est docteure en histoire de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Sa thèse portait sur l’histoire du marché de la rencontre matrimoniale aux XIXe et XXe siècle. Ses nouvelles recherchent s’intéressent plus généralement à l’histoire des intimités aux XIXe et XXe siècle dans une perspective culturelle et sociale.
Elle présente ici la série LA CHRONIQUE des BRIDGERTON qu'elle analyse en utilisant les thématiques suivantes :

Ce que raconte la série :

Situer la série d’autres productions audiovisuelles sur l’aristocratie britannique au XIXe siècle

Cadre historique générale de la série :
Le quartier de Grosvenor Square
Revenir sur la Régence (1811-1820)
Temps des guerres napoléoniennes dont il est fait écho dans la série

Une reine et des membres de l’aristocratie noirs ?
Choix d’une uchronie où règne déjà la diversité, où les personnes de couleurs ont été anoblies. Pas tout à fait un casting colorblind puisque ce choix a un sens dans l’intrigue

Cadre temporel : La « saison » de Londres , expliquer ce que c’est ?

Importance du mariage dans cette société aristocratique
Perpétuer les lignées mais prix du mariage plus lourd pour les femmes (poids du célibat, différence d’âge au mariage)

Point de départ de l’intrigue : le bal des débutantes, de quoi s’agit-il ?
Bal de la reine Charlotte, qui devient une tradition
Enjeux de cette présentation pour les jeunes filles à marier de l’aristocratie
Rôle des mères dans l’accompagnement de leurs filles « dans le monde »

Le moment du « courtship »
Les pratiques : qu’est-ce que ça suppose de courtiser une femme ?
Visites, promenades, prix des fleurs, carnet de bal à remplir

L’enjeu du consentement : disparités de genre, l’homme propose la femme dispose.
Rôle du père de famille ou du frère ainé pour donner sa bénédiction (cf Gretna Green)

Quels types d’union ? Pourquoi on se marie ? Quelle est la place de l’amour dans ces mariages empreints de convenances sociales ?

Nuit de noces : ignorance de la sexualité pour les femmes. Double standard de la morale sexuelle. Ignorance de la procréation.
Biais de la série qui représente une nuit de noces idéale pour répondre aux codes de la comédies romantique. Alors que la majorité des nuits de noces sont des expériences douloureuses pour les femmes.

Le vrai sujet de la série c’est : comment suivre ses désirs dans une société qui impose des codes stricts ?
Cette société est moquée, par le regard de la caméra, par la plume acerbe de Whisteldown, mais aussi par Daphnée et Simon.

Société divisée entre le monde des femmes et le monde des hommes. Régis par des règles différentes

Codes de l’aristocratie différents pour les hommes et les femmes
Doivent tous inspirer la déférence (cf. sermon de lady Danbry)
Honneur des hommes passent par les armes (cf épisode de duel)
Honneurs des femmes suppose leur chasteté

Les hommes
Maintenir le titre et de le domaine (pour l’aîné), défendre l’honneur de la famille : duel
Doivent gérer leurs affaires à Londres et dans leur countryhouse (cf Simon à clyvedon)
Espaces d’homosociété masculine club, les femmes qui y sont admises ne sont pas celles que ces hommes épousent

Les femmes
3 types de femmes présentes dans la série. Toutes définies par leur rapport au mariage, donc à un homme
Les débutantes
Les femmes libres qui payent leur liberté de leur marginalité
Les ladies
Et une femme à part, la reine