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Légendes kabyles: Impérieuse culture de mon terroir
Légendes kabyles: Impérieuse culture de mon terroir
Légendes kabyles: Impérieuse culture de mon terroir
Livre électronique476 pages4 heures

Légendes kabyles: Impérieuse culture de mon terroir

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À propos de ce livre électronique

Le livre est un hommage aux artistes qui ont fait la gloire de la chanson kabyle avant et après la guerre d’indépendance. Il se focalise essentiellement sur ces géants qui ont fait connaître leur talent en dévoilant la férocité de l’exil en France pendant les années de braise. Ce travail a pour objectif de faire connaître aux jeunes générations un grand pan de la culture kabyle. Une culture riche menacée de disparition par la grâce d’une hégémonie moyen orientale qui se donne comme objectif d’éradiquer jusqu’à nos racines.
LangueFrançais
Date de sortie20 oct. 2023
ISBN9782312140100
Légendes kabyles: Impérieuse culture de mon terroir

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    Aperçu du livre

    Légendes kabyles - Kacem Madani

    cover.jpg

    Légendes kabyles

    Kacem Madani

    Légendes kabyles

    Impérieuse culture de mon terroir

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    Autopsie d’un Algérie Jamais en paix

    Éditions Constellations, Brive-La-Gaillarde 2023

    Mémoire(s) en dents de scie

    Éditions Maïa, Paris 2022

    Aït Menguellet

    Chants d’honneur

    Éditions Hedna, Rennes 2021

    Indignation Chronique(s),

    Tome I

    Les raisons de la colère,

    Éditions Vérone, Paris 2017

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-14010-0

    Quand la liberté rentrera, je rentrerai.

    Victor Hugo

    Leur part d’honneur leur est dérobée et le sera toujours tant qu’ils n’écriront pas les bulletins eux-mêmes.

    Pierre-Jakez Hélias, « Le Cheval d’orgueil »

    IDENTITÉ BERBÈRE

    La culture berbère

    Monte à l’Olympe

    Par le Djurdjura

    Traverse les Monts des Aurès

    Enlace le Hoggar

    Jusqu’à la pointe du Rif

    Donne la main aux descendants

    Aux froids fagots sur le dos

    Allume l’âtre qu’ils aient chaud

    Fraternise l’église

    La synagogue la mosquée

    Ne jette pas pierre

    A qui ne croit pas.

    Elle clame vit souffre sourit

    Depuis le fond des âges

    Dictant la liberté

    Aux créatures enchainées.

    Elle offre ses trois couleurs

    A la femme qui a fait l’enfant

    Matrice du jadis matriarcat

    Jaune de la lumière

    Eclairante donnant le fruit

    Verte qui Plante

    La paix de l’olivier

    Bleu du ciel

    Ouvert au monde à l’horizon.

    Un Z comme amphore rouge

    Brisée dans un miroir

    Pour que nul

    Ne s’agenouille.

    Jiji, le poète discret de Paris

    PREMIÈRE PARTIE :

    L’ADN amazigh :

    Entre mépris et censure politique

    I

    - Tests inédits de l’ADN amazigh : 0 % de gène oriental

    S’il est un domaine où la Science fait des bonds spectaculaires en termes de bilans de santé complets basés sur l’ADN et que le rapport élevé de l’offre à la demande a rendu accessibles à tous, c’est bien celui de l’analyse génétique.

    Il y a, à peine, quelques années, des tarifs exorbitants rendaient ces tests hors de portée de la plupart des bourses modestes. Mais depuis peu, de telles analyses se sont véritablement démocratisées aux USA, au contraire de l’Europe. La France continue d’ailleurs de se noyer dans des problèmes d’éthique peu convaincants qui la rendent très frileuse par rapport à l’idée de suivre l’exemple américain en adoptant des lois à même de faciliter et de généraliser au grand public des tests ADN, souvent réservés aux seules enquêtes de police et de justice. – « Cela risque de créer des problèmes immenses » affirme un collègue pour justifier une telle réticence de la part des pouvoirs publics ! Et en guise d’exemple extrême, il n’y est pas allé par trente-six chemins : – « Imagine un peu que de telles analyses révèlent que ton fils n’est pas Ton fils !? » Sacrés Frenchies !

    Au-delà de vous renseigner sur la distribution génétique de vos ancêtres qui inclut jusqu’à l’empreinte d’un croisement éventuel avec l’homme du Neandertal, ces tests vous offrent une mine de renseignements sur l’état des de votre organisme, en termes d’allergies, d’intolérance à certains aliments, de sensibilité à certains produits ou à certains milieux environnementaux, de troubles du sommeil, de résistance à l’alcool, etc. Me concernant, par exemple, une intolérance au lactose a été identifiée ! L’eussé-je su plutôt, ma prostate serait prémunie de certains petits soucis ! Mais bon, il vaut mieux le savoir tard que jamais !

    En plus d’un intérêt personnel, essentiellement lié à un bilan de santé exhaustif, le côté le plus séduisant, à titre collectif, ce sont les renseignements, établis avec précision, sur la distribution de notre ADN et le patrimoine génétique qui représentent des empreintes éclatantes des interactions que nos ancêtres ont gardées de ceux qu’ils ont eu à côtoyer, de gré ou de force, à travers les temps et les époques de nos trois millénaires d’histoire !

    On apprend ainsi, à travers les résultats de mes propres analyses, moi dont les parents, grands-parents et arrières grands parents sont tous nés dans un ensemble de villages voisins situés à l’intérieur d’un cercle qui n’excède pas quelques petits km de rayon, voire quelques centaines de mètres, bien avant que « nos ancêtres les Gaulois » n’occupent et ne transforment Larbaâ-Nath-Irathen en Fort National en 1857 – conférant ainsi une probabilité nulle, dans l’absolu, qu’il y ait eu quelconque croisement de mes aïeuls avec les roumis de 1832 – que mon ADN contient 87,1 % de gène nord-africain (ça, on pouvait bien s’en douter), 12,1 % de gène européen (ceux de la Péninsule Ibérique et de l’Italie additionnés) et 1,1 % d’un gène hybride nord-africain-oriental, 0 % de gène purement oriental, 0 % de gène sub-saharien, et un léger soupçon de gène néandertalien (ceci peut se comprendre, du fait que le croisement de l’homme du Neandertal avec l’Homo-Sapiens n’a pu se réaliser qu’en Europe. Telle trace s’est donc inévitablement encastrée dans les 12,1 % de gène italo-hispanique.)

    Bien évidemment, de tels résultats individuels ne peuvent, en aucun cas, servir de référence absolue pour nous permettre toute légèreté de généralisation d’une distribution individuelle à tous les Algériens ! Mais, il est fort à parier que si des analyses ADN sont effectuées sur des échantillons représentatifs de toutes nos tribus (au sens affectif du terme), le gène oriental serait d’une extrême rareté ! D’ailleurs, il suffit de regarder l’Histoire pour s’en convaincre. Comment diable 11000 cavaliers, arrivés sur nos terres sans femmes ni enfants, peuvent-ils effacer la génétique de millénaires d’évolution ? À moins de faire intervenir la qadrat Allah ! Là, évidemment, temmet el-hikaya ! (Fin de l’histoire). Quant à énoncer, d’une façon bien légère, pour un livre d’histoire du primaire, que l’Algérie est à 80 % Arabe et 20 % Berbère, autant s’en esclaffer et bien expirer pour ne pas suffoquer par telle odeur nauséabonde de falsification, voire de putréfaction de nos propres corps, alors que nous ne sommes pas encore morts !

    Pareille odeur me poursuit d’ailleurs depuis l’article « questions aux algériens » de Noureddine Boukrouh, paru dans le Soir d’Algérie, en janvier 2016 (*). Dans cet article, notre présidentiable éclairé s’acharne à démonter de façon atomique et avec un humour caustique dont la noirceur n’a d’égale que celle de la grotte Hira, la raison d’être du calendrier berbère lequel affiche 2966 (en 2016) et non pas 1438, celui qui marque l’exil entre la Mecque et Médine ! Monsieur Boukrouh se lâche en facéties peu académiques pour jeter le trouble sur le fait que nous affichions 2966 ans au compteur, soit un bon millénaire d’avance sur celui des enfants de Jésus et quinze siècles sur ceux de Mahomet, alors que, selon ses propres appréciations de ce que devrait représenter toute civilisation millénaire, nous ne pouvons-nous targuer de nulle invention, de nulle technologie dont nous nous devions de faire bénéficier l’humanité ! En gros, nous aurions 1000 à 1500 ans d’avance alors que la logique des conquistadors de tous bords voudrait que nous soyons relégués à la queue des nations qui nous ont apportés moult avancées. La plus importante, vous l’aurez bien deviné, étant celle des banou-hillal envoyés par Allah en personne pour nous sortir de notre état primitif et nous rallier à la rahma du Ciel !

    Quoiqu’en pense, Monsieur Boukrouh, les trois millénaires du calendrier amazigh représentent l’histoire de peuplades méditerranéennes pacifiques et l’empilement d’une période pendant laquelle les Berbères n’ont jamais cherché à envahir quelconque contrée située en dehors de leur Tamazgha d’origine ! Je me ferais l’économie d’une démonstration éloquente en me contentant de vous faire remarquer qu’en termes d’avancées scientifiques, vos 1438 ans d’histoire n’ont rien apporté non plus, sinon un acharnement « divin » à vouloir abrutir l’humanité entière, et ça continue en l’an de grâce 2966 ! Réaliser une telle performance, je vous le concède, nous en sommes bien incapables !

    Ces 2966 années représentent la trace d’une sagesse et d’une symbiose avec dame nature que vous qui vous croyez plus Arabes que ceux qui gravitent autour de la Mecque et Médine ne pouvez comprendre !

    Ces 2966 années représentent la trace de tous les envahisseurs qui se sont succédé sur nos terres pour contraindre nos ancêtres à se réfugier dans des montagnes peu accueillantes et peu propices à quelconque épanouissement conforme à votre définition, sinon celui d’une vie paisible éloignée de toutes sortes de barbaries que les hommes aidés de Dieux factices ont semé sur la planète pour piller les richesses d’autres hommes dont le seul tort est de vouloir cultiver leurs petits jardins de bonheur dans la paix du cœur et la sérénité de l’âme, en compagnie du silence des arbres, du chant des oiseaux, et du rire des enfants.

    Ces 2966 années de notre histoire représentent la signature de notre façon d’entrevoir le monde et les hommes. Un regard dénudé de toute tromperie aliénante. Nous n’avons pas eu besoin de prophète pour dévoiler nos vices, nos vertus, nos forces ou nos faiblesses. Même si comme tous les peuples, aux quatre coins du monde, nous nous en remettons souvent au « créateur du ciel et de la Terre », pour apaiser nos souffrances et offrir des jours meilleurs à nos lignées, nous n’avons jamais misé le bonheur des nôtres sur quelconque débordement de l’espace vital des autres : « aktil abardass, t-kimeḍ ! » (Contente-toi d’un empan pour te poser) disaient nos vieux sages.

    Ces trois millénaires d’Histoire amazigh représentent le flambeau d’une éducation orale qui se transmet sans heurts, sans effroi et sans courroux !

    Nos mères et nos grands-mères étaient certes analphabètes, mais elles nous ont transmis des messages de bonne conduite, de respect, de courtoisie, de politesse, d’affabilité et de civisme. Ces ingrédients, essentiels à tout équilibre de vie en communauté, que bien des pays dits civilisés ont du mal à inculquer à tous leurs citoyens, malgré les moyens faramineux dédiés à l’éducation de leurs enfants ! Chez nous, monsieur Boukrouh, la bonne éducation commence à la maison ! Elle se fait avant tout par la mère et la grand-mère (et là, je puis vous assurer que penser à ma mère et ma grand-mère me donne des émotions si fortes que j’ai envie d’arrêter ce texte et de verser quelques larmes à leur mémoire). Bien évidemment, dans votre référentiel d’analyse, sauf à être considéré comme une femmelette, un homme ça ne pleure pas, sauf d’extase et de contemplation au voisinage du mont 3araft ! Est-il besoin de faire appel à une série d’énoncés complémentaire pour démontrer que notre société semi-matriarcale est en totale opposition de phase avec un certain message qui fait de la femme une sous citoyenne, juste bonne à voiler et cantonner dans les cuisines ?

    Cependant, je vous le concède, vous avez raison sur un point : oui, nous sommes arrivés pieds nus au XXe siècle, toujours par la grâce des envahisseurs qui se sont succédé sur nos Terres. Mais, faut-il encore admettre que si tous ces envahisseurs nous avaient laissés tranquilles, nous ne serions pas préoccupés par ces avancées technologiques et ce chaos que tout le monde prédit ! Débrouillez-vous donc entre vous, peuples civilisés, et continuez de porter Dieu sur vos épaules pour les derniers coups de main de barbarie infligés aux ennemis d’Allah, de Jéhovah ou Vishnu !

    Et si l’on suit la rhétorique de monsieur Boukrouh, qui insiste sur le non-sens de nos 2966 ans d’Histoire, alors les Grecs non-plus n’ont rien apporté à la civilisation ! Du fond de leurs tombes, Aristote et Platon apprécieront, Saint-Augustin et Massinissa se retourneront !

    Reste la question posée à la fin du texte et qui nécessite une réponse dénudée de toute ambigüité : oui, l’Algérie a tous les atouts d’un NOUS collectif, un « NOUS les tribus », au sens affectif, un NOUS qui s’éloigne et refuse le dictat de l’Islam, lequel nous entraîne irrémédiablement vers les ténèbres ! Et ça, pour faire plaisir à la oumma à laquelle il s’identifie, Mr Boukrouh n’en parle pas !

    À cet égard, il est peut être utile de rappeler le rôle positif que les Iroquois ont apporté à la construction des USA. Les premiers dirigeants de la toute nouvelle nation se sont inspirés de la sagesse de ces tribus d’Amérique pour rédiger la constitution des états unis : le fameux we, the people est un calque reproduit intégralement de la philosophie iroquoise. Alors, pourquoi ne pas suivre l’exemple d’un grand pays comme les États Unis et parapher une nouvelle constitution algérienne qui stipule en avant-propos « nous les peuples d’Algérie » (les Mozabites, les Chaouis, les Kabyles, etc. y souscriraient volontiers) tout en évacuant la référence à toute déité, donc à toute religion ou toute autre fausse constante de la nation ?

    Bien évidemment, on le sait bien, sous votre angle de vue, dire cela est pure provocation ! Oui, certainement, de la provocation destinée à ceux qui s’acharnent à coller un cachet contre-nature « nos ancêtres les arabes » à des peuplades pacifiques que des interactions violentes avec d’autres occupants viennent tout juste de délaisser de l’étiquette « nos ancêtres les gaulois » !

    À cet égard, il est temps de laisser la génétique parler ! Que nos compatriotes aux quatre coins du monde, ceux qu’un pouvoir aux ordres d’une conquête islamique sournoise, a forcé à l’exil, fassent le sacrifice de frais d’analyses ADN, ne serait-ce que pour remettre en question ce recensement dément étalé sur un livre scolaire, lequel fait un décompte des plus scabreux de la population d’Algérie, avec une écrasante majorité de 80 % d’arabes et une petite minorité constituée de 20 % de berbères ! Aux USA, il suffit de se rendre à la pharmacie du coin pour acheter un kit à 30 dollars et de se laisser guider. Il vous en coûtera 170 dollars de plus pour des analyses que vous aurez au bout de quatre à six semaines directement dans votre boîte courriel ! Au total, il vous en coûtera 200 dollars pour découvrir vos ancêtres, en plus de toute une série de données importantes concernant votre santé !

    Au moins que nous sachions qui est qui, à défaut de savoir « qui a tué qui » pendant la décennie noire, et que la vie soit belle pour tous et qu’on arrête ces falsifications de l’histoire, celle de nos gènes, celle de nos seuls ancêtres… les berbères nord africains !

    Que nos compatriotes qui se disent Arabes et fiers d’être les descendants de Mahomet (si tant est que la génétique en apporte la moindre preuve), sachent que nous, les berbères, ne voulons de mal à personne. Nous avons juste envie de garder nos valeurs de paix, de tolérance, d’un certain itij, abehri, tili qui résume tout un art de vivre que les peuples situés à l’est du 30e méridien et au nord de la méditerranée ne peuvent pas comprendre, malgré une présence sur nos terres qui se chiffre en siècles avant Amirouche et Abane Ramdane.

    Il est juste temps que tout le monde arrête ces mystifications historiques et s’engage à ne pas léguer à nos enfants que le mensonge comme unique héritage ! On peut bien falsifier l’Histoire, les envahisseurs de 1962 s’y acharnent sans répit depuis 54 ans, mais on ne peut pas falsifier les codes de nos 2966 années d’héritage génétique ! Mr Boukrouh devrait le méditer et se dépêcher de laisser parler ses gènes aussi !

    Avec tous ses moyens et toute sa logistique, la France n’a pas réussi à nous transformer en Gaulois en 132 ans d’occupation, ce ne sont pas des petits FLiN-tox désaxés qui réussiront à nous faire mettre à genoux et nous diluer dans une oumma à laquelle nous n’appartenons pas. Dussent-ils s’y acharner mille ans encore !

    En revanche, quand bien même mon ADN démontre que je ne suis ni Gaulois, ni Arabe, je me sens enfant du Monde dans toute la splendeur d’un universalisme lumineux. Un enfant dont les ancêtres n’ont peut-être rien apporté à l’humanité, en termes d’avancées scientifiques et technologiques (pour reprendre le présidentiable Mr Boukrouh), mais qui voudrait tant que ce monde, sans emprunter les canaux des trous de ver de l’espace-temps (ces canaux spatio-temporels qui expliqueraient le fait qu’une journée auprès d’Allah vaut 50 années de décompte terrestre, mais que les berbères n’ont pas découvert pour expliquer leur bond millénaire, toujours selon Boukrouh), vibre au diapason de la sagesse et de la non-violence que lui ont transmis ses ancêtres. Et, si la paix sur la planète ne vaut pas toutes les technologies du monde, alors il ne sert plus à rien d’espérer quoique ce soit de la nature humaine ! Restez donc constamment scotchés aux écrans de vos I-Phones, de vos Smartphones, tout en vous considérant bien plus évolués que nous, mais de grâce que l’on n’accuse pas les peuples berbères de ne pas avoir su avertir du haut de leurs 2966 ans d’histoire une humanité qui se fracasse et se suicide à force d’une course effrénée à un monde technologique qui évacue de facto la composante essentielle qui circule en chacune de nos veines, celle de l’enchantement subtile de l’être humain, celui qui fait face à son semblable en le regardant dans les yeux avec tendresse et non pas en s’épatant devant un écran de verre qui lui fait miroiter un monde virtuel factice et, à long terme, mortel pour tous.

    Pour conclure, quel que soit le degré de désobligeance que les uns et les autres portent sur nos aïeuls et nos semblables berbères, nous sommes fiers de nos 2966 années d’Histoire, même si la juste mesure d’une vie paisible que voulaient nous léguer nos ancêtres s’est retrouvée happée par un tourbillon de mirages technologiques qui entrainera inexorablement nos lignées dans le même sillon d’extinction que celui de tous les peuples qui croient avoir hérité de la grâce de Dieu pour occuper la planète Terre ad-vitam-aeternam ! En tous cas, avec 0 % de gène oriental, nous quitterons ce monde avec la satisfaction que le syllogisme « Tous les Arabes sont musulmans, or tu es Arabe, donc tu es musulman » ne s’applique pas pour les berbères !

    À ce propos, force est de constater que Mohamed Benchicou avait une sacrée longueur d’avance sur nous tous, quand dans un papier, que nous étions nombreux à fustiger, il formula « quand annoncera-t-on la mort des Arabes ? »(**). À l’époque nous avions pris tel énoncé au premier degré, au point de lui attribuer, à tort bien évidemment, un caractère quasiment ségrégationniste, alors qu’il s’agissait bel et bien d’une position lucide contre ce pouvoir d’andouilles et ses nombreux valets qui s’acharnent à faire vibrer les gènes des Algériens sur les timbres d’un ADN contre nature depuis que la dernière invasion de nos terres fût fomentée par nos nouveaux colons et exécutée par une armée des frontières aux ordres de Nasser et, peut-être bien de Charles de Gaulle himself !

    À vos analyses génétiques, citoyens ! Ne serait-ce que pour donner raison à Kateb Yacine, à Âmmi Moh, et à tous les non-berbérophones qui ont toujours su que même si le vent du temps et de la soumission a fini par avoir raison de certains phonèmes ancestraux pour les rayer de leurs cordes vocales, leurs positions courageuses, leur sang et leurs gènes n’ont jamais manqué à l’appel.

    (*)http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2016/01/16/article.php?sid=190166&cid=41

    (**)http://www.lematindz.net/news/3166-el-moumathil-el-ouahid-lil-arab.html

    II- 30 ans après, l’ADN DZ décrypté par Chadli certifié par… Benflis !

    La rengaine indigeste de l’Amazigh arabisé par l’Islam… b’seif (*) !

    Sur l’identité, Ali Benflis a fait sienne la déclaration de Chadli Bendjedid : « Nous sommes Amazighs arabisés par l’islam ! »

    En préambule à ce petit coup de gueule semi-sarcastique, quelques petites anecdotes et souvenirs intimes, en lesquels nombreux sont ceux de la génération postindépendance qui s’y reconnaîtront. Comme chacun et chacune le sait, le respire et le sent, de gré ou de force, en Algérie, il est impossible de ne pas baigner dans le culte endoctrinant dès les premiers regards interrogatifs jetés sur le monde qui vous entoure. Qui n’a pas les blocs mémoire saturés de souvenirs et d’images de ces rituels de prosternations multi-journalier auxquels s’adonnaient nos aïeuls, aux rythmes des cinq prières, attisant curiosité et attrait, à mesure que l’on se saisit du fait que ces ânonnements, récités souvent à voix haute, ne correspondent en rien au vocabulaire de communication usuel qu’on nous inculquait ? Qui ne se souvient pas de ces cérémoniaux de la 3achoura, de l’aïd, du mouloud, etc., que nous accueillions avec un enthousiasme et une agitation telles que chaque quartier du village se chargeait de joie et de jubilation juvéniles enflammées dès les premières lueurs de l’aube, quasiment en phase avec les chants du coq et les premiers hi-han de l’âne qui nous servaient de réveille-matin ?

    Dans mon village perché sur la plus belle colline de Kabylie, l’immersion dans cet univers mystique, qui portait en lui toutes sortes d’empreintes d’un ailleurs féerique, avait gagné en profondeur le jour où un Cheikh marabout débarque avec femme et enfants, quelques années avant le départ des roumis, pour occuper notre djamaa. Un homme de foi, missionné par je ne sais qui, pour prendre en charge les gamins et les adolescents oisifs et leur enseigner l’essentiel des versets et des sourates coraniques (avec les révélations explicites du prince héritier saoudien qui remet l’expansion du wahhabisme sur le dos des associés d’iblis et de la monarchie Al-Saoud, c’est à se demander si ces missionnaires de la parole d’Allah ne furent pas diligentés par l’armée des frontières, à la demande des alliés du Caire de Ben Bella et Boumediene, à leur tête Gamal Abdel Nasser). Aux premiers jours de l’arrivée de cette famille sainte, côté femmes, le village était en effervescence quasi permanente, car il se susurrait que l’épouse et les filles d’un marabout de ce rang n’étaient pas autorisées à se montrer en public. Il fallait donc organiser une rotation de service afin que chaque famille puisse aller à la fontaine puiser et livrer un plein de bidon d’eau chaque matin à ce vénérable foyer. Je me souviens, comme si c’était hier, que nos pauvres petites mamans attendaient leur tour avec impatience et fébrilité, croyant sans doute récolter la fameuse baraka du ciel pour services rendus à ses missionnaires. À cet égard, tout le village avait perçu d’un bon œil la protection divine dont nous allions désormais bénéficier, sous l’aura de son représentant, notre auguste Cheikh et sa vénérable lignée ! Tous, sauf les proches du vieux Ouelhous, un ancien baroudeur de la 2ème guerre mondiale qui ne s’en laissait pas conter facilement, formaté par la jeunesse hitlérienne à une conduite anticonformiste ! Formaté aussi pour combattre la France à sa façon, nous disait-on

    Je ne me souviens plus pourquoi, peut-être étais-je malade ; quand la classe fut composée, je n’étais pas présent ! C’est donc avec quelques jours de retard que j’osais rejoindre mes camarades et me présenter devant notre honorable maître afin de demander sa permission d’intégrer la classe, la louha (ardoise en bois) entre les mains, en guise de preuve de ma détermination à m’imprégner de ces versets que mes grands-parents ânonnaient du matin au soir sans en comprendre un traître mot.

    – Tu es trop petit ! me lança le Cheikh, tout de go !

    – Mais… an3am a Cheikh ! lui et lui, ils ont mon âge ! et l’autre, là-bas, je suis plus grand que lui de deux mois ! osais-je rétorquer, l’index pointé successivement sur une série de camarades.

    – Nighakh ALLA ! khech meziyedh ! NON ! te dis-je, tu es trop petit ! relança-t-il, le regard se faisant apeurant pour me dissuader d’insister.

    C’est vrai qu’en termes de taille, j’étais plutôt défavorisé par rapport aux autres gamins de six ans. Mais c’est quasiment la mort dans l’âme que je quitte el-djamaa, le visage en pleurs, des nœuds de rage en travers de la gorge, ne comprenant pas ce traitement de disgrâce dont j’étais l’objet. Le jour suivant, apaisé, je m’enhardis à revenir sur les lieux où se jouait notre avenir d’omniscients célestes. Mais au lieu de courir le risque d’un 2ème affront, je me suis installé sur une petite plate-forme, à hauteur de l’unique fenêtre de la mosquée, pour écouter les versets que faisait répéter inlassablement le Cheikh, avec une intonation psalmodique qui s’amplifiait de façon exponentielle à la teneur de ce qui était mémorisé par mes

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